8-9 juillet 2014, Cachan
Elaboration de composites multiferroïques et caractérisation
de l’effet magnétoélectrique. De la synthèse des matériaux à
l’application.
Victor MORIN, Vincent LOYAU, Martino LO BUE
Laboratoire S.A.T.I.E, ENS de Cachan
RESUME – L’effet magnétoélectrique ne peut se trouver de manière intrinsèque chez certains matériaux qu’à
des températures très faibles. L’utilisation de matériaux magnétostrictifs et piézoélectriques permet de palier à
ce problème en les couplant mécaniquement. L’utilisation de cet effet permet de concevoir différents types de
capteurs.
MOTS-CLES – Magnétoélectricité ; Ferrites ; Capteur
1. La Magnétoélectricité (ME) à base de composites
Certains matériaux multiferroïques, à la fois ferroélectriques et ferromagnétiques, peuvent présenter intrinsèquement
l’effet magnétoélectrique. Il y existe un couplage entre la polarisation électrique et l’aimantation magnétique ; l’une est
influencée par l’autre. Cependant ces types de matériaux sont très rares, ne présentent cet effet de manière significative
qu’à de très faibles températures (<100K) [1], et le coulage reste trop faible pour des applications en électronique de
puissance.
Une parade consiste à concevoir des matériaux composites qu’on pourrait qualifier de multiferroïques « extrinsèques »,
combinant des matériaux ferroélectriques et ferromagnétiques. Un couplage est alors réalisé par les contraintes
mécaniques entre les deux matériaux liés. En appliquant un champ magnétique le ferromagnétique va se déformer par
effet magnétostrictif, et donc transmettre les contraintes au piézoélectrique qui voit ses propriétés diélectriques, comme
la polarisation, changer, et vice versa. Plusieurs géométries sont réalisables ; inclusion de billes d’un matériau dans un
substrat de l’autre, inclusion de tiges, ou encore empilement en plusieurs couches alternées.
Figure 1 : Schémas de trois principaux types d’arrangement de connectivité des composites. [2]
Comme pour les matériaux intrinsèquement magnétoélectriques (ME), il est possible de définir pour les composites un
coefficient ME permettant de quantifier la qualité du couplage entre les grandeurs magnétiques et électriques.
Il a déjà été réalisé des assemblages de matériaux par le biais de colle [3]. Nous allons reproduire ce mode
d’assemblage, mais en utilisant des ferrites frittées non conventionnellement, c'est-à-dire grâce à la technique de Spark
Plasma Sintering.
Dans un premier temps nous verrons les travaux de synthèse de matériau magnétique à fortes propriétés
piézomagnétiques. Nous avons appuyé notre travail sur des ferrites à base de nickel et de cobalt, car elles sont connues
pour avoir des propriétés intéressantes en tant que transducteur [4]. Puis nous aborderons la caractérisation de l’effet
magnétoélectrique. Enfin nous nous intéresserons à leur potentiel d’application.