Température et chaleur dans la Terre Stéphane Labrosse Laboratoire de géologie de Lyon École normale supérieure de Lyon Température et chaleur dans la Terre N 1 / 53 Plan 1 Généralités sur le transfert de chaleur 2 Le géotherme 3 Bilan de chaleur de la Terre 4 Évolution thermique de la Terre Température et chaleur dans la Terre N 2 / 53 Manifestations de surface I Volcans I Séismes Origine commune : la tectonique des plaques. Température et chaleur dans la Terre N 3 / 53 Structure interne de la Terre Le manteau : I Composé de roches solides, sauf dans de petites zones de fusion partielle → volcans. I Sur les échelles de temps géologiques : comportement fluide. Le noyau : I Composé d’un alliage de Fer et de Nickel + S, O, Si. I Solide dans sa partie interne et liquide dans la partie externe. I Mouvements dans le liquide à l’origine du champ magnétique de la Terre. (Courtillot & Besse, 1987) Température et chaleur dans la Terre N 4 / 53 Plan 1 Généralités sur le transfert de chaleur Transfert par conduction et les mesures du flux géothermique Transfert par convection et dynamique terrestre 2 Le géotherme Les points d’ancrage Le gradient isentropique (adiabatique) 3 Bilan de chaleur de la Terre Flux océanique et géophysique des fonds marins Flux continental Sources d’énergie 4 Évolution thermique de la Terre Température et chaleur dans la Terre N 5 / 53 Différents modes de transfert de chaleur I Radiation : transfert par la lumière (les photons). Exemple : la chaleur reçue du soleil, d’un feu, d’une lave en fusion. I Conduction : transfert par vibration de la matière, de proche en proche. I Convection : transfert par mouvement macroscopique de matière. Température et chaleur dans la Terre N 6 / 53 Définitions, unités Quantité Notation Unité Type Température Densité de flux (de chaleur) Flux de chaleur T ~q R ~ Q = S ~q · dS K W /m2 W = J/s scalaire vecteur scalaire Remarques : I Différence entre température et chaleur : expliquer la différence de sensation au toucher entre l’air ambiant, un bout de bois, un bout de métal, tous à la même température. I Attention à l’emploi du mot “dissipation” ou “dissipée” ! Le sens thermodynamique n’est peut-être pas celui que vous croyez. I Pour le bilan total de chaleur, on utilise le terraWatt : 1TW = 1012 W I Vous pouvez rencontrer une autre unité de densité de flux : hfu (heat flow unit). 1hfu = 1µcal cm−2 s−1 = 41.8mW m−2 Température et chaleur dans la Terre N 7 / 53 Conduction T x T x I Transfert de chaleur du chaud vers le froid. I Loi de Fourier (1D) : q = −k dT dx k : conductivité thermique. Unité ? I Cas général : ∂T ∂x ~ = −k ~q = −k ∇T ∂T ∂y ∂T ∂z Température et chaleur dans la Terre N 8 / 53 Conduction T x T x I Transfert de chaleur du chaud vers le froid. I Loi de Fourier (1D) : q = −k dT dx k : conductivité thermique. Unité ? I Cas général : ∂T ∂x ~ = −k ~q = −k ∇T ∂T ∂y ∂T ∂z Température et chaleur dans la Terre N 8 / 53 Conduction T x T x I Transfert de chaleur du chaud vers le froid. I Loi de Fourier (1D) : q = −k dT dx k : conductivité thermique. Unité ? I Cas général : ∂T q ∂x ~ = −k ~q = −k ∇T ∂T ∂y ∂T ∂z Température et chaleur dans la Terre N 8 / 53 Conduction dans la croûte continentale I Forage minier dans le bouclier canadien. I Est-ce suffisant pour connaître le flux de chaleur ? Température et chaleur dans la Terre N 9 / 53 Conductivité thermique I Paramètre physique très variable suivant les substances. I Roches : généralement entre 2 et 5 W/K/m. I Sédiments non–consolidés : dépend de la porosité. I Profondeur de la Terre : dépend de T et P. Souvent mal connue. Noyau : entre 30 et 60 W/K/m (jusqu’en 2011), révisée récemment k > 85W/m/K. I Quelques valeurs aux conditions standard Substance k , WK−1 m−1 eau 6 argent 418 verre 1.2 bois 0.1 granite 2.7 basalte 2.2 calcaire 2.5 peridotite 3.1 On rencontrera aussi la diffusivité thermique κ = k /ρCp . Unité : m2 s−1 . Température et chaleur dans la Terre N 10 / 53 Transfert par convection I Transport par mouvement de matière : ~ δ~q = ρCp δT w I Pour un flux vers le haut (qz > 0) : I I I Matière chaude vers le haut. Matière froide vers le bas. Paramètre de contrôle : nombre de Rayleigh. Ra = αρg∆Td 3 κη rapport sans dimension entre paramètres moteurs (α, dilatation thermique ; ∆T écart de température entre les deux plaques) et freins (κ ; viscosité η) Température et chaleur dans la Terre N 11 / 53 La convection thermique Le moteur de la tectonique des plaques est la convection (à l’état solide) dans le manteau. Situation simple : I Une couche de fluide. I Chauffage à la base. I Refroidissement au sommet. ⇒ dynamique complexe. Température et chaleur dans la Terre N 12 / 53 0.0 0.1 Profils de température moyenne en convection 0.0 Ra=107 Ra=106 Ra=105 Couche limite 0.2 0.2 0.3 Profondeur Profondeur 0.3 0.4 0.5 Coeur bien mélangé 0.6 0.4 0.6 0.7 0.8 0.8 0.9 Coeur bien mélangé 0.5 0.7 1.0 Couche limite Ra=107, H=10 Ra=106, H=30 Ra=106, H=10 0.1 0.9 Couche limite 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 Température moyenne 1.0 1.0 Couche limite 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 Température moyenne 1.2 Une fois la convection mise en place : I I Le transfert de chaleur efficace tend à homogénéiser la température (en mélangeant l’entropie). Au bord, la vitesse doit s’annuler ⇒ transport efficace possible si gradient élevé ⇒ couches limites. Température et chaleur dans la Terre N 13 / 53 Dorsale et point chaud I Vitesse sismique faible associée à un manteau chaud sous les dorsales. I Anomalie plus profonde sous l’Islande : panache mantellique. I Mouvement de matière chaude (δT > 0) vers le haut (w > 0) ⇒ Flux positif vers le haut (qz > 0). (Montagner et al, 2001) Température et chaleur dans la Terre N 14 / 53 Plaques en subduction I Une plaque ancienne et froide (vitesse sismique rapide, δT < 0) qui s’enfonce dans le manteau (w < 0) ⇒ qz > 0. ⇒ Transfert de chaleur vers le haut I Séismes importants engendrés aux limites supérieure et inférieure de la plaque froide. I Volcanisme à l’aplomb des zones de faible vitesse du coin de manteau. Transport d’eau ? Pour produire la convection du manteau, il faut une source d’énergie : I Quel est le profil de température dans la Terre (le géotherme) ? I Quel est le bilan d’énergie dans la Terre ? Température et chaleur dans la Terre N 15 / 53 Plan 1 Généralités sur le transfert de chaleur Transfert par conduction et les mesures du flux géothermique Transfert par convection et dynamique terrestre 2 Le géotherme Les points d’ancrage Le gradient isentropique (adiabatique) 3 Bilan de chaleur de la Terre Flux océanique et géophysique des fonds marins Flux continental Sources d’énergie 4 Évolution thermique de la Terre Température et chaleur dans la Terre N 16 / 53 Un géotherme typique I I trouver des points d’ancrage → les transitions de phase. comprendre les processus de transport qui tendent à uniformiser la température (équilibre thermodynamique). En général : I I la température augmente avec la pression, et donc la profondeur. La convection est plus efficace que la conduction ⇒ l’importance de l’augmentation de T avec P dépend de la région considérée. 6000 Couches limites : Conduction Manteau 5000 Rayon, km Les mesures directes (forages) sont limitées aux premiers km. Pour aller au delà il faut : Isentrope 4000 3000 Noyau externe 2000 1000 0 Graine 0 Isentrope Conduction 1000 2000 3000 4000 5000 Température, K Température et chaleur dans la Terre N 17 / 53 Principe général : utilisation des diagrammes de phase Les substances adoptent des phases différentes en fonction de la température et de la pression : liquide (haute T , basse P), solide de différentes structures cristalline. I La pression à laquelle se produit un changement de phase dépend généralement de la température → pente de Clapeyron dP/dT de la limite dans le diagramme de phase. e erm En profondeur, la pression augmentant, la matière adopte une structure de plus en plus compacte. Phase BP, HT oth Gé I Température Sismologie Pression (profondeur) I Phase HP, BT Température et chaleur dans la Terre N 18 / 53 Les discontinuités sismiques 6000 Profondeur, km 4000 2000 0 I Deux types de discontinuité : chimique (ex : manteau–noyau) et phase minéralogique. I Chaque discontinuité de phase donne un point d’ancrage. I Détermination des diagrammes de phases par expériences de laboratoire, calculs théoriques. I Incertitudes importantes du fait de la pression très élevée, de la composition chimique mal connue. 14 VP 12 V, km s-1 10 8 6 VS 4 2 0 Graine 0 Noyau externe 2000 Manteau 4000 Rayon, km 6000 Un cas typique : frontière graine–noyau externe. Équilibre liquide–solide ⇒ T ' 5000 K. Température et chaleur dans la Terre N 19 / 53 Dans le manteau Composition chimique complexe ⇒ transition de phase sur une épaisseur importante. Profondeur (km) Température (◦ C) 410 1490 660 1600 2750 ? Température et chaleur dans la Terre N 20 / 53 La post-perovskite : nouvelle phase du manteau inférieur I Phase découverte en 2004. I Explique la discontinuité à ∼ 2750 km de profondeur (sommet de la couche D”). Température et chaleur dans la Terre N 21 / 53 Deux thermomètres à la base du manteau (Hernlund et al, 2005) Température et chaleur dans la Terre N 22 / 53 Deux thermomètres à la base du manteau (Hernlund et al, 2005) I Observations de deux discontinuités sismologiques superposées ou absence complète. I Effet de la courbure du géotherme dans la couche limite. I Contrainte (encore très incertaine) sur la température et le flux de chaleur à la base du manteau. Comment connecter les points entre les transitions de phase ? Température et chaleur dans la Terre N 22 / 53 Profondeur Le gradient isentropique (“adiabatique”) 0.0 0.1 Ra=107 Ra=106 Ra=105 Couche limite 0.2 I En laboratoire, le cœur convectif bien mélangé est isotherme. I Dans les planètes, le fort gradient de pression induit une augmentation de température avec la profondeur. C’est l’entropie qui est mélangée par la convection. I Le gradient isentropique a : ∂T αgT ∂T αT = ⇒ = ∂P S ρCp ∂z Cp I Équation différentielle ayant une solution simple. 0.3 0.4 0.5 Coeur bien mélangé 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 Couche limite 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 Température moyenne 1.0 a. Il est souvent improprement appelé gradient adiabatiq Température et chaleur dans la Terre N 23 / 53 Estimation du gradient isentropique Température (K) 1500 0 1700 1900 2100 αgT ∂T = ∂z Cp 2300 Profondeur (km) Sous la lithosphère : α g T Cp 1000 3 10−5 K−1 10 m s−2 1600 K 1000 J K−1 kg−1 ∂T ' 0.5K km−1 ∂z α diminue avec la pression (profondeur) ⇒ ∂T /∂z ' 0.3K km−1 dans le manteau profond. ⇒ 2000 6 3000 ' ' ' ' 5 4 (Katsura et al, 2004) Température et chaleur dans la Terre N 24 / 53 Construction du géotherme I I Profil isentropique dans les zones convectives. Profil de diffusion dans les couches limites, mais quelles sont-elles ? I I I Surface : lithosphère. Frontière noyau–manteau : couche D”. 660 km ? La transition de phase n’est qu’un frein partiel au mouvement ! (Kárason & van der Hilst, 2000 ; Albarède & van der Hilst, 2002) Température et chaleur dans la Terre N 25 / 53 Bilan sur le géotherme Profils de conduction dans la graine et les couches limites. 6000 I Profil isentropique dans chaque zone convective. I Points d’ancrages fournis par les transitions de phase (410, 660, 2750, 5150 km de profondeur). I Couche limite partielle à 660 km : effet encore mal contraint. I Possibilités d’anomalies chimiques à la base du manteau avec un effet thermique potentiellement important. Couche limite ? Manteau 5000 Rayon, km I Couches limites : Conduction Isentrope 4000 3000 Noyau externe 2000 1000 0 Isentrope Point d'ancrage TL~ 5000K Graine 0 Conduction 1000 2000 3000 4000 5000 Température, K Température et chaleur dans la Terre N 26 / 53 Plan 1 Généralités sur le transfert de chaleur Transfert par conduction et les mesures du flux géothermique Transfert par convection et dynamique terrestre 2 Le géotherme Les points d’ancrage Le gradient isentropique (adiabatique) 3 Bilan de chaleur de la Terre Flux océanique et géophysique des fonds marins Flux continental Sources d’énergie 4 Évolution thermique de la Terre Température et chaleur dans la Terre N 27 / 53 Des mesures ponctuelles à la valeur globale I À la surface w ' 0 ⇒ transport convectif nul. I Le transport se produit par conduction ou circulation hydrothermale. I En l’absence de circulation hydrothermale, on détermine le flux en mesurant le gradient de température et la conductivité thermique. Température et chaleur dans la Terre N 28 / 53 Mesures de flux de chaleur océanique I I Sonde (∼ 10 m) enfoncée dans les sédiments non–consolidés. I Mesure simultanée de la température et de la conductivité thermique. I Flux de chaleur élevé près des dorsales et décroissant avec l’âge de la lithosphère. I Dispersion importantes des mesures. Comment expliquer ces observations ? Température et chaleur dans la Terre N 29 / 53 Refroidissement de la lithosphère océanique I Initialement (aux dorsales) T = TM (à déterminer). I Refroidissement par diffusion au contact de l’eau durant le déplacement horizontal. z T = TM erf √ 2 κt I Flux de chaleur en surface : kTM q= √ πκt Comment détermine-t-on l’âge des fonds océaniques ? Température et chaleur dans la Terre N 30 / 53 Anomalies magnétiques et tectonique des plaques Champ magnétique enregistré dans les roches formées au niveau des rides ⇒ succession de polarité normales (comme actuelle, en noir) et inverse (en blanc). Heirtzler, Le Pichon, Baron, 1966 ; Vine and Matthews, 1966 Température et chaleur dans la Terre N 31 / 53 Échelles des âges géomagnétiques Cande and Kent, 1995 Température et chaleur dans la Terre N 32 / 53 Carte des âges océaniques (Müller et al, 2008) Température et chaleur dans la Terre N 33 / 53 Flux de chaleur : Fonds bien sédimentés I √ q = CQ / t valide jusqu’à 80 Ma avec 475 ≤ CQ ≤ 500 ⇒ TM = 1300◦ C. Température et chaleur dans la Terre N 34 / 53 Océans jeunes N Température et chaleur dans la Terre Davis et al (1999) 35 / 53 Cartes des âges et flux océaniques (Müller et al, 2008) I Total : 29 ± 1 TW. Température et chaleur dans la Terre N 36 / 53 Les points chauds (Réunion, Hawaii, Tahiti. . . ) I Un courant montant focalisé I Une plaque qui se déplace en surface ⇒ Une chaîne linéaire de volcans. (Farnetani) Température et chaleur dans la Terre N 37 / 53 Flux des points chauds (Wessel, 1993) Courant chaud montant produit : I un bombement topographique I une élévation du géoïde. Leur mesure permet de déterminer le flux de chaleur pour chaque point chaud. Au total sur Terre : 2–4 TW. Température et chaleur dans la Terre N 38 / 53 Flux continental : mesures dans les forages Pour mesurer le flux en un point, il faut I Un forage suffisamment profond. Généralement effectué par une compagnie minière. I Mesurer la température aux différentes profondeurs. I Mesurer la conductivité thermique des roches carottées. qz = −k ∂T ∂z Température et chaleur dans la Terre N 39 / 53 Flux de chaleur continental I Extrapolation aux régions non couvertes plus complexe que dans le cas des océans. I Flux généralement plus faible sur les cratons que zones récemment actives. I Variations importantes sur de courtes distances sur le bouclier canadien dues à des variations de la concentration en éléments radioactifs. I Total continental : 14 TW dont 7 TW de production radioactive crustale. I Flux en provenance du manteau ∼ 15 mW m−2 . Température et chaleur dans la Terre N 40 / 53 Gradient de température a la surface I Flux de chaleur total : 46 TW I Par unité de surface : q = 90 mW m−2 I ⇒ gradient de température moyen : dT /dz ' 30 K km−1 I Rappel, gradient isentropique dans le manteau : (dT /dz)s ' 0, 3 K km−1 Température et chaleur dans la Terre N 41 / 53 Production de chaleur radioactive I Décroissance d’isotopes radioactifs → dégagement de chaleur. I Isotopes de courte vie (26 Al, 60 Fe) : éteints depuis longtemps mais importants pour les processus de formation et différentiation des planètes. I Isotopes importants pour le présent et l’évolution thermique de la Terre : 235 U, 238 U, 232 Th et 40 K. I Concentrations dans la Terre estimées par la géochimie (analyses des roches terrestres) et la cosmochimie (analyses des météorites). I Mesure directe : flux de géoneutrinos (préliminaire). I Production totale actuelle : H ∼ 20 TW, dont ∼ 7 TW dans la croûte continentale. I Production totale au moment de la formation de la Terre il y a 4.5 Ga : H0 ∼ 95 TW. Température et chaleur dans la Terre N 42 / 53 Chaleur latente liée aux changements de phases dans l’évolution thermique (Jacobs, 1953) I Durant le refroidissement de la Terre, les liquides cristallisent progressivement. I La graine (noyau interne) s’accroît au dépend du noyau externe. I Changement de phase → chaleur latente. I Graine QL ∼ 1 TW I Autres changements de phases (manteau) : contribution négligeable. Température et chaleur dans la Terre N 43 / 53 Autres sources QFNM Fe + aX QFNM Fe + bX b>a Fe I Énergie gravitationnelle due à la ségrégation chimique : I I I Éléments légers concentrés dans le noyau liquide durant la cristallisation de la graine → 1 TW. Ségrégation de la croûte continentale →∼ 0.3 TW. Dissipation des marées →∼ 0.1 TW. Température et chaleur dans la Terre N 44 / 53 Bilan d’énergie Perte Océans Continents Total production Chauffage radioactif total dont croûte continentale I ∼ 32 [30 − 34]TW ∼ 14 [13 − 15]TW ∼ 46 [43 − 49]TW ∼ 21 [15 − 25]TW ∼ 7 [6 − 8]TW Conservation de l’énergie : MCp I dhT i =H −Q dt dhT i/dt = 120 [50 − 190]K/Ga actuellement. D’où vient l’énergie du refroidissement ? I Est-elle apportée ou produite au moment de la formation de la Terre ? I Est-elle l’énergie radioactive produite depuis qui n’aurait pas entièrement été évacuée ? Température et chaleur dans la Terre N 45 / 53 Bilan d’énergie Perte Océans Continents Total production Chauffage radioactif total dont croûte continentale I ∼ 32 [30 − 34]TW ∼ 14 [13 − 15]TW ∼ 46 [43 − 49]TW ∼ 21 [15 − 25]TW ∼ 7 [6 − 8]TW Conservation de l’énergie : MCp I dhT i =H −Q dt dhT i/dt = 120 [50 − 190]K/Ga actuellement. D’où vient l’énergie du refroidissement ? I Est-elle apportée ou produite au moment de la formation de la Terre ? I Est-elle l’énergie radioactive produite depuis qui n’aurait pas entièrement été évacuée ? Température et chaleur dans la Terre N 45 / 53 Bilan d’énergie Perte Océans Continents Total production Chauffage radioactif total dont croûte continentale I ∼ 32 [30 − 34]TW ∼ 14 [13 − 15]TW ∼ 46 [43 − 49]TW ∼ 21 [15 − 25]TW ∼ 7 [6 − 8]TW Conservation de l’énergie : MCp I dhT i =H −Q dt dhT i/dt = 120 [50 − 190]K/Ga actuellement. D’où vient l’énergie du refroidissement ? I Est-elle apportée ou produite au moment de la formation de la Terre ? I Est-elle l’énergie radioactive produite depuis qui n’aurait pas entièrement été évacuée ? Température et chaleur dans la Terre N 45 / 53 Plan 1 Généralités sur le transfert de chaleur Transfert par conduction et les mesures du flux géothermique Transfert par convection et dynamique terrestre 2 Le géotherme Les points d’ancrage Le gradient isentropique (adiabatique) 3 Bilan de chaleur de la Terre Flux océanique et géophysique des fonds marins Flux continental Sources d’énergie 4 Évolution thermique de la Terre Température et chaleur dans la Terre N 46 / 53 Évolution Thermique à long terme MCP dT = −Q(T ) + H(t) dt Échelle de temps pour l’évolution sur une branche : τ= MCP T Q(T ) Terre actuelle : τ ∼ 10 Ga. Température et chaleur dans la Terre N 47 / 53 Différents régimes possibles Évolution de la temperature suivant MCP dT /dt = −Q + H(t) I Chaque régime : une courbe Q(T ) I Changement de régime à la fin de la branche. I Échelle de temps d’évolution (τ = MCP T /Q.) (Sleep, 2000) Température et chaleur dans la Terre N 48 / 53 Terre : évolution à long terme En supposant que la distribution des âges océaniques n’a pas trop changé, on peut calculer une évolution thermique : (Labrosse & Jaupart, 2007) I Évolution de temperature modérée à long terme (10%). I Selon ce scénario, l’énergie perdue durant 4.5 Ga (Q × 4.5Ga =R6.5 × 1028 J) est similaire à ce qui a été produit par 0 radioactivité ( −4.5Ga H(t)dt). Le refroidissement actuel compense le réchauffement initial. I D’autres scénarios sont possibles. Température et chaleur dans la Terre N 49 / 53 Conditions initiales : l’océan de magma I Impact géant formant la lune I Énergie gravitationnelle de ségrégation du noyau ⇒ Terre formée très chaude, presque entièrement fondue Canup, 2004 Température et chaleur dans la Terre N 50 / 53 Un point d’ancrage temporel ? Cristallisation de l’océan de magma superficiel I Tectonique des plaques ne peut démarrer qu’une fois que le manteau a cristallisé à environ 60% (transition rhéologique). I Diagrammes de phase récents : ∼ 200K au dessus de la température potentielle. (Abe, 1997) Température et chaleur dans la Terre N 51 / 53 Conclusions I Toute la dynamique interne de la Terre est l’expression du transfert de chaleur par convection. Les effets les plus évidents de cette dynamique sont I I la tectonique des plaques → volcans, séismes, chaînes de montagnes. le champ magnétique produit par le mécanisme dynamo entretenu par la convection dans le noyau. I La structure thermique de l’intérieur, notamment le géotherme, résulte de cette dynamique. I L’étude du bilan d’énergie de la Terre permet donc de quantifier cette dynamique mais également d’en comprendre l’évolution. I Parmi les améliorations attendues : I I I de meilleures données sur les transitions de phases, notamment de la perovskite à la post-pérovskite, une compréhension des processus de la Terre primitive, une compréhension accrue des différents régimes de convection dans le manteau. Température et chaleur dans la Terre N 52 / 53 Ressources I Une page planet-Terre sur les fonds océaniques. Cette page contient entre autre des figures utiles sur le flux de chaleur. I Un fichier [kmz] pour visualiser le flux de chaleur océanique dans Google Earth. Température et chaleur dans la Terre 53 / 53 N