seulement au secteur du commerce de détail, qui à lui seul représente plus de 400,000 emplois, mais aussi
à une grande partie de l’économie québécoise », a déclaré Diane J. Brisebois, Présidente et directrice
générale du Conseil canadien du commerce de détail (CCCD).
« Contrairement à d’autres secteurs de l’activité économique, le commerce de détail est, tout comme la
restauration, doublement sensible au salaire minimum. D’abord, 13 % des emplois sont au salaire minimum,
et une augmentation à 15 $/h aurait des impacts directs et indirects sur environ 80 % des salariés du secteur
du commerce de détail. Les salaires y sont en moyenne six fois plus élevés que les profits, ainsi, une hausse
de seulement 1 % des salaires équivaut à une baisse de profits de 6 %. Dans le contexte de concurrence
féroce dans lequel ils naviguent, les détaillants ont une marge de manœuvre à peu près inexistante, alors
que leurs profits nets oscillent entre 2 % et 6 %. Même réduits, ces profits font la différence entre un
détaillant qui survit et un autre qui doit fermer ses portes… L’équilibre est donc très fragile », a affirmé le
PDG du Conseil québécois du commerce de détail (CQCD), M. Léopold Turgeon.
« Les deux secteurs qui sont les plus touchés par des changements au salaire minimum sont ceux du détail
et de la restauration, et ils sont également les deux principaux clients des entreprises de transformation
alimentaire. De surcroit, le prix des intrants peut augmenter en conséquence, puisque le salaire est un
facteur déterminant du coût de production des denrées agricoles. L’impact est donc amplifié pour l’industrie
de la transformation alimentaire, qui pourrait se trouver à gérer une hausse des prix parallèlement à une
baisse des marges et des ventes, autant sur les marchés domestiques qu’internationaux », selon Mme
Sylvie Cloutier, Présidente-directrice générale du Conseil de la transformation alimentaire du Québec
(CTAQ).
Le progrès social ne repose pas que sur le salaire minimum, surtout au Québec
« Personne ne dit que de travailler au salaire minimum, même après des transferts sociaux et fiscaux, c’est
la panacée. Par contre, on a le devoir moral de reconnaître qu’au Québec, la situation des personnes à bas
revenus, particulièrement avec enfant(s), est prise au sérieux et progresse, grâce notamment aux politiques
familiales », souligne M. Dorval. « Beaucoup de progrès ont aussi été accomplis dans la lutte contre la
pauvreté et l’exclusion, même s’il reste du chemin à faire. »
Alors que le gouvernement mène une grande consultation sur l’importance de la réussite éducative et doit
renouveler sa Politique de lutte contre la pauvreté et l’exclusion en 2017, les employeurs estiment, à
l’approche d’un prochain budget, que la table est mise pour envisager un examen sérieux des mesures qui
contribueront concrètement à l’amélioration de la condition des personnes pour lesquelles des écarts
restent à combler.
« Par ailleurs, il faut revenir sans relâche sur l’importance de l’éducation et de l’emploi comme véhicules
d’ascension sociale. Ça commence avec l’instruction, la persévérance et la réussite éducative dès le plus
jeune âge, et ça passe par la formation et le développement des compétences. Ensuite, il faut savoir
reconnaître la valeur des transferts sociaux et fiscaux comme facteurs de rééquilibrage. Mais pour
redistribuer de la richesse, il faut d’abord la créer ! », de conclure M. Dorval.
Pour consulter l’avis du CPQ, qui inclut l’étude de Daméco et le sondage mené par la firme Léger, veuillez
cliquer sur le lien suivant : https://www.cpq.qc.ca/wp-content/uploads/2016/11/avis-salaire-
minimum101116.pdf
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