la depression chez l`enfant et l`adolescent

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LA DEPRESSION CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT
Les troubles dépressifs chez l’enfant ou l’adolescent (que l’on peut confondre avec la crise
d’adolescence) ont longtemps été ignorés au seul motif que leur évolution n’était pas
terminée et aussi parce qu’ils sont difficiles à repérer.
Alors, comment reconnaître la dépression chez l’enfant et l’adolescent ?
Pour commencer, il n’est sans doute pas inutile de différencier la tristesse de la dépression.
La tristesse est un sentiment pénible souvent dû à la perte, au manque ou à l’absence d’un
objet ou d’une personne. Elle disparaît presque instantanément quand l’événement qui l’a
causée cesse ou qu’il existe une consolation, une compensation.
La dépression s’installe dans le temps et certains signes se retrouvent chez les jeunes qui
en souffrent : désintérêt, tristesse, inhibition intellectuelle, appréhension négative de
l’existence, troubles du sommeil (hypersomnie), les idées de suicide, voire les
passages à l’acte suicidaire.
Leur mode d’apparition est cependant très divers : refus scolaire, inhibition et phobies,
délinquance ou conduites d’opposition, troubles alimentaires, addictions.
Les causes de la dépression chez l’enfant sont multiples : l’impression réelle ou imaginaire
d’être abandonné ou délaissé, la dépression d’un parent, le décès d’un parent ou un climat
éducatif punitif, coercitif et arbitraire dans lequel l’enfant ne pourrait jamais faire des choix, la
pression scolaire, un niveau socio-économique défavorisé (dans lequel les parents ont une
forte mésestime de soi), les maladies graves… Il n’est pas possible de trancher sur le facteur
génétique même si des études montrent que l’existence de troubles dépressifs chez les
parents augmente le risque chez l’enfant.
Il est certain qu’une qualité de la relation familiale, une cohésion entre les générations
associées à une compétence intellectuelle sont des facteurs de protection contre la
dépression.
A l’adolescence, la dépression est une pathologie fréquente qui touche environ 1 adolescent
sur 10.
C’est une période au cours de laquelle il est difficile de distinguer un état dépressif constitué
et des moments dépressifs qui font partie de la maturation et qui n’ont pas à être
médicalisés.
Face à l’intensité paradoxale du vécu des adolescents (morosité, ennui, lassitude mais aussi
exaltation, opposition, anxiété de la perte de l’enfance et désir d’autonomie), le fait de se
plaindre de son corps et/ou de se situer dans l’agir, de passer à l’acte peuvent masquer
une dépression.
Il existe quatre grandes formes de dépression chez l’adolescent :
-
la dépression d’abandon au cours de laquelle l’adolescent a l’impression
d’avoir été délaissé parce que ses parents se sont désintéressés de lui.
Elle s’exprime par des passages à l’acte agressifs contre soi et contre les
autres
-
la dépression avec sentiment d’infériorité : l’adolescent qui en souffre
présente un trouble de l’estime de soi ; il a donc des difficultés à s’ouvrir
au monde et se replie sur lui-même, tout en ayant un idéal de grandeur
démesuré qui le conduit à l’échec et l’enferme dans sa dépression
-
les crises anxio-dépressives qui font suite à une névrose de l’enfance et
s’expriment par des phobies particulière comme la peur d’être triste,
d’avoir des idées suicidaires et/ou d’être déprimé
-
les manifestations précoces d’une maladie psychique à l’âge adulte
Quand l’adolescent devient « bizarre », fuit le contact, semble indifférent à tout, se dévalorise
injustement et présente une importante et brutale baisse des capacités et du rendement
scolaire, les adultes qui entourent l’adolescent, les parents, mais aussi les éducateurs
doivent être attentifs et rester présents, garder le contact, même si l’adolescent ne le
souhaite pas.
Vous pouvez consulter de prime abord le médecin de famille, plus rassurant qu’un psychiatre
ou psychologue.
Le traitement reposent sur deux grands axes qui se complètent :
-
les psychothérapies (de type analytique pour les dépression névrotiques,
les psychothérapies brèves pour les dépressions réactionnelles, la
thérapie familiale, indiquée lorsque les parents ne peuvent plus assurer
leur fonction de contenance et de réassurance)
-
la chimiothérapie de type antidépresseurs (jamais en première intention
car ils peuvent masquer des troubles de la personnalité - les anxiolytiques
sont inutiles dans la dépression du jeune)
Les conséquences plus tardives de la dépression chez l’enfant sont multiples et incitent à un
dépistage précoce et une intervention soutenue à cause de leur gravité. En effet, il y a un
risque d’apparition de troubles de la personnalité, de troubles anxieux et de troubles du
comportement. D’où l’importance d’un dépistage précoce, même si les dépressions de
l’enfance ne conduisent pas systématiquement aux dépressions à l’âge adulte.
On peut aussi évoquer le burn out ou syndrome d’épuisement professionnel touche
particulièrement les jeunes qui ont tendance à s’investir dans leur travail sans avoir le retour
qu’ils en attendent. Le jeune passe de l’enthousiasme idéaliste à la stagnation inefficace au
sentiment de frustration et à l’apathie désabusée.
Réf. La dépression ; Dr Dominique BARBIER, Ed Odile JACOB, 2003
QUELQUES SIGNES A REPERER
CHEZ L’ENFANT OU L’ADOLESCENT DEPRESSIF
La dépression chez l’enfant se caractérise par :
-
une attitude d’absence
-
un visage grave
une rareté de l’expression
une mise en retrait
L’enfant est agité, grincheux, très souvent insatisfait, opposant, irritable. Il éprouve un fort
sentiment de culpabilité, de perte d’amour, une mauvaise estime de soi et présente des troubles
de l’attention, de la concentration et de mémorisation.
Chez l’adolescent, même si les signes de la dépression sont difficiles à reconnaître, il faut
repérer :
-
un changement brutal ou intense du comportement
des troubles du caractère
une irritabilité
une dévalorisation
des troubles du sommeil accompagnés de cauchemars
une baisse des performances scolaire
des plaintes ou symptômes concernant le corps (mal de ventre, mal de tête)
Les mots de l’enfant ou de l’adolescent sont explicites :
« Cela m’est égal » ; « Je n’en ai rien à faire » ; « Je n’ai envie de rien » ; « Je ne veux pas
me lever pour aller à l’école » ; « Je suis nul » ; « Je n’y arrive pas » ; « Je suis
méchant » ; « C’est de ma faute » ; « Personne ne m’aime » ; « Mes parents ne m’aime
pas » ; « C’est trop dur » ; « Je ne comprends rien » ; « Je ne sais pas, je ne me rappelle
pas »…
Le discours des parents et de la communauté éducative traduit leur désarroi face au mal-être du
jeune, mais aussi leur sentiment d’impuissance :
« Il n’est plus comme avant » ; « Je ne le reconnais pas » ; « Il n’est jamais content » ;
« Il n’est jamais d’accord » ; « Il est méchant » ; « On ne peut jamais lui faire plaisir »…
A EVITER
La dépression diminue considérablement la volonté et génère un sentiment de culpabilité.
Il est nécessaire de :
▪ ne pas employer de mots ou d’expressions culpabilisants : « Il faut que tu
réagisses », « Remue-toi un peu », « Tu n’as aucune raison d’être fatigué », « Il y a plus
malheureux que toi »
▪ ne pas minimiser ou banaliser la souffrance du jeune : « Ce n’est rien ; cela
passera tout seul »
▪ ne pas manifester de comportements alarmistes
▪ ne pas paraître découragé ou sceptique si le traitement tarde à faire son
effet : un temps de latence de quelques semaines est fréquent
PREFERER
▪ être à l’écoute de l’enfant ou de l’adolescent en lui manifestant de l’intérêt et
de la compréhension
▪ créer les meilleures conditions pour qu’il ait envie de parler, de se confier
▪ expliquer calmement qu’il s’agit d’une maladie et que, comme telle, elle se soigne
▪ dédramatiser la consultation chez le psychiatre ou le psychothérapeute
(surtout à l’adolescence)
▪ manifester confiance et optimisme tout en s’assurant que le traitement est bien
suivi par l’enfant ou l’adolescent
Tout enfant qui se dit triste, qui pleure ou est irritable n’est pas dépressif. Il est même
naturel que l’enfant ou l’adolescent traverse des périodes dépressives, dites
« développementales », qui sont pour la plupart brèves et spontanément résolues.
Pour autant, les conséquences plus tardives de la dépression chez l’enfant sont multiples
avec notamment un risque d’apparition de troubles de la personnalité, de troubles anxieux et
de troubles du comportement. Un dépistage précoce est primordial, même si les dépressions
de l’enfance ne conduisent pas systématiquement aux dépressions à l’âge adulte.
Pour plus de renseignements, vous pouvez contacter le service JED de l’URAPEL Créteil.
Union Régionale des Associations de Parents d’élèves de l’Enseignement Libre
de la région académique de Créteil
11, rue de Paris - 94220 CHARENTON
Tel : 01.45.18.32.10 - Fax : 01.45.18.97.10 - Email : [email protected]
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