ARTICLE IN PRESS EMC-Psychiatrie "" (2004) """-""" www.elsevier.com/locate/emcps 2 Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent 3 Sleep investigations in adults and adolescents 1 6 7 Laboratoire de Sommeil, CHU Charleroi Hôpital A. Vésale, Rue de Gozée 706, 61110 Montigny-le-Tilleul, Belgique O D TE EC O R R Abstract This article provides recommendations for clinicians concerning the investigations related to sleep disorders in adults and adolescents. Evaluation begins with clinical examination, including interviews of the patient and his family. Additional tests are often recommended to identify sleep disorder. Different tools are presented, useful in investigating sleep (polysomnography, actigraphy, questionnaires, sleep logs), and sleepiness (24h polysomnography, multi sleep latency test, maintenance of wakefulness test, sleepiness scales). We describe also the diagnostic steps for insomnia, excessive daytime sleepiness, circadian rhythm disorders, and parasomnia. © 2004 Publié par Elsevier SAS. N C KEYWORDS Sleep disorders; Clinical examination; Polysomnography; Insomnia; Excessive daytime sleepiness; Circadian rhythm disorders; Parasomnia Résumé Cet article fournit des recommandations aux cliniciens concernant l’exploration d’un trouble du sommeil chez l’adulte et l’adolescent. L’évaluation débute par un examen clinique comprenant l’interrogatoire du patient et de son entourage. Des examens complémentaires sont souvent recommandés pour identifier le trouble du sommeil. Les différents outils d’exploration du sommeil (polysomnographie, actimétrie, questionnaires et agendas de sommeil) et de la somnolence (polysomnographie en continu, test des latences multiples d’endormissement, test de maintien de l’éveil, échelles de somnolence) sont présentés. Nous décrivons aussi les démarches diagnostiques face à l’insomnie, l’excès de sommeil, les troubles du rythme circadien et les parasomnies. © 2004 Publié par Elsevier SAS. U 40 19 41 20 42 21 22 43 23 44 24 45 25 46 26 47 27 48 28 29 MOTS CLÉS Trouble du sommeil ; Examen clinique ; Polysomnographie ; Insomnie ; Excès de sommeil ; Troubles du rythme circadien ; Parasomnie PR 8 9 10 30 11 31 12 32 13 33 14 34 15 35 16 17 36 37 38 39 18 O F 5 J. Doucet (Licenciée en sciences psychologiques), M. Kerkhofs (Docteur en sciences psychologiques) * 4 49 Introduction 50 51 52 53 54 Les troubles du sommeil concernent près d’un individu sur trois à un moment ou l’autre de sa vie.1 Souvent transitoires, non reconnus et non traités, ils ont tendance à devenir chroniques et à s’aggraver. Par ailleurs, il est actuellement bien établi que * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Kerkhofs). © 2004 Publié par Elsevier SAS. doi: 10.1016/j.emcps.2004.04.002 ces troubles ont des conséquences importantes sur le bien-être, la santé, la scolarité, la vie sociale, économique et professionnelle.1 Les accidents de travail et de roulage sont plus fréquents chez les patients atteints de certaines pathologies du sommeil telles les apnées en raison de la somnolence diurne qui en découle.2 Les troubles du sommeil sont aussi souvent associés à des troubles psychiatriques (Tableau 1). Des perturbations dans la continuité du sommeil et dans son architecture sont en effet fréquentes chez les patients présentant EMCPS-00000019 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 ARTICLE IN PRESS 2 J. Doucet, M. Kerkhofs Exploration du sommeil 77 78 79 80 81 82 83 84 L’exploration d’un trouble de sommeil chez l’adulte ou l’adolescent s’effectue généralement en deux étapes. Tout d’abord, l’évaluation débute par un bilan clinique du patient. Dans certains cas, cette évaluation clinique est suffisante pour poser un diagnostic. Dans d’autres cas, des examens complémentaires sont à envisager afin d’identifier le trouble du sommeil et sa cause. 85 Évaluation clinique EC R R O C N Lors de l’anamnèse, le clinicien effectue une évaluation de la symptomatologie, des antécédents personnels et familiaux ainsi qu’un examen physique et psychologique. L’évaluation de la symptomatologie concerne à la fois l’histoire du trouble (moment et circonstances d’apparition ; évolution des manifestations) et l’état actuel du trouble (type de trouble avec caractéristiques actuelles, sévérité, signes associés ; retentissement sur vie socioprofessionnelle). Les habitudes de sommeil (durée de sommeil nécessaire pour se sentir en forme, heures habituelles de coucher et de lever, capacités de récupération), le mode de vie, l’anxiété, l’humeur sont également évalués. Une recherche des antécédents personnels et familiaux, U 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 107 108 109 Exploration du sommeil Les différentes méthodes d’investigation du sommeil fournissent soit des données objectives comme les enregistrements polysomnographiques et actimétriques soit des données subjectives comme les questionnaires et les agendas de sommeil. 110 111 112 113 114 115 116 Enregistrement polysomnographique (PSG) L’examen polysomnographique est l’enregistrement continu et simultané des différents paramètres permettant l’analyse du sommeil en stades (l’électroencéphalogramme, l’électro-oculogramme et l’électromyogramme) et aussi l’évaluation d’autres fonctions : les paramètres cardiorespiratoires (électrocardiogramme, capteurs nasobuccaux, oxymétrie, sangles thoracoabdominales) et les paramètres musculaires (électrodes ou sangles au niveau des jambes). Dans certains cas particuliers, l’examen polysomnographique est complété par un enregistrement vidéo simultané. Par ailleurs, une surveillance vidéo du patient durant la nuit est toujours recommandée. Le nombre de nuits d’enregistrement varie en fonction du trouble suspecté. En effet, alors qu’une nuit d’enregistrement est souvent suffisante lors de suspicion d’apnées du sommeil, deux ou trois nuits peuvent être indiquées en cas d’insomnie. Les enregistrements sont effectués au laboratoire du sommeil ou au domicile du patient. Lorsque le clinicien analyse les enregistrements polysomnographiques, il doit tenir compte de l’influence des psychotropes sur l’architecture du sommeil (entre autres, diminution du sommeil paradoxal par les antidépresseurs, diminution du sommeil lent profond par les benzodiazépines).6,7 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 Actimétrie L’enregistrement actimétrique8,9 permet d’évaluer les moments de veille et de sommeil durant des périodes de temps prolongées (plus de 24 heures). Les mouvements sont enregistrés par l’intermédiaire de capteurs sensitifs placés au poignet non dominant. Cette méthode a l’avantage d’être peu contraignante, de s’effectuer au domicile du patient et de permettre des enregistrements de lon- 144 145 146 147 148 149 150 151 152 F Parmi les examens complémentaires, nous distinguons les examens axés sur l’exploration du sommeil et sur l’exploration de la somnolence. O 76 106 O des troubles psychiatriques.3,4 Par ailleurs, les insomniaques chroniques ont un risque élevé de développer un trouble de l’humeur ou un trouble anxieux.5 C’est pourquoi un diagnostic précoce et un traitement adapté sont indiqués tant chez l’adulte que chez l’adolescent. Après avoir présenté les méthodes d’exploration du sommeil, nous envisagerons les démarches diagnostiques face aux troubles du sommeil les plus fréquents chez l’adulte et l’adolescent. Examens complémentaires TE 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 101 102 103 104 105 PR Insomnies associées à des troubles psychiatriques – Troubles de l’humeur (dépression, manie) – Troubles de l’alimentation (anorexie mentale, boulimie) – Schizophrénie – Troubles anxieux (anxiété généralisée, trouble obsessionnel compulsif, trouble panique, état de stress post-traumatique – Troubles de la personnalité Excès de sommeil – Dépression chez l’adolescent – Dépression saisonnière Parasominie – Schizophrénie – État de stress post-traumatique des pathologies associées ainsi qu’un examen physique sont aussi effectués. Une hétéro-anamnèse est souhaitable afin de repérer les signes d’appel de pathologies spécifiques du sommeil (ronflements, apnées, mouvements...). D Tableau 1 Troubles du sommeil associés à des troubles psychiatriques. ARTICLE IN PRESS Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent 184 185 186 187 188 189 190 191 192 193 194 195 196 197 198 199 200 201 202 203 204 205 206 Tests itératifs Test itératif de latence d’endormissement (TILE). Le test itératif de latence d’endormissement18 est un test de référence dans l’évaluation de la somnolence. Il consiste en quatre ou cinq enregistrements PSG, pratiqués à deux heures d’intervalle (généralement 9 h 30, 11 h 30, 13 h 30 et 15 h 30), pendant lesquels le patient est invité à s’endormir. La latence d’endormissement permet de déterminer le degré de sévérité de la somnolence : un endormissement entre 10 à 15 minutes est l’indication d’une somnolence légère, un endormissement entre 5 et 10 minutes, d’une somnolence modérée et un endormissement inférieur en 5 minutes indique une somnolence sévère.19 Par ailleurs, lorsque des endormissements en stade de sommeil paradoxal (SP) sont détectés, le TILE devient un outil précieux dans le diagnostic de la narcolepsie (deux endormissements ou plus en SP sont signes de narcolepsie). Notons que le test doit toujours être précédé d’une nuit complète d’enregistrement PSG. Test de maintien de l’éveil (TME). Le test de maintien de l’éveil20 est une variante du test itéra- Échelles subjectives de somnolence Les échelles subjectives fournissent des indications sur la plainte de somnolence du patient. Cependant, il est indispensable de compléter l’évaluation par des méthodes objectives pour poser un diagnostic de somnolence diurne. L’échelle de somnolence de Epworth (11,22 pour traduction française) permet d’évaluer le degré de somnolence dans huit situations de la vie courante (assis en train de lire, en train de regarder le télévision, ...). Le patient doit attribuer un chiffre de 0 (= ne somnolerait jamais) à 3 (= forte chance de s’endormir) à chacune de ces situations. Un score supérieur à 10 est le signe d’une somnolence anormale. L’échelle de somnolence de Stanford (11,23 pour traduction française) permet d’estimer l’état de somnolence à un moment précis et peut être répétée. Elle consiste en une échelle de sept items (du niveau 1 = en pleine forme et plein de vitalité ; alerte ; très bien éveillé au niveau 7 = presque en train de rêver ; sommeil imminent ; ne lutte plus pour rester éveillé). 231 232 233 234 235 236 237 238 239 240 241 242 243 244 245 246 247 248 249 250 251 Démarches diagnostiques 252 Insomnies 253 L’insomnie est une plainte d’un sommeil de mauvaise qualité, ayant des répercussions sur la qualité de la vie quotidienne. Le patient insomniaque perçoit son sommeil comme difficile à obtenir, insuffisant, insatisfaisant ou non récupérateur.24 Il peut 254 255 256 257 258 F Exploration de la somnolence diurne La somnolence diurne peut être évaluée de manière objective par des tests itératifs ou des enregistrements polysomnographiques en continu. Des échelles d’évaluation subjective permettent aussi d’apprécier le degré de la plainte de somnolence. 219 220 221 222 223 224 225 226 227 228 229 230 O 178 179 180 181 182 183 Enregistrement polysomnographique en continu L’enregistrement PSG en continu permet d’évaluer la somnolence durant des périodes de temps prolongées (plus de 24 heures). L’utilisation d’un appareil portable est préférable à celle d’un appareillage classique (car ce dernier pourrait faciliter le sommeil étant donné que le patient est totalement oisif). Cette méthode peut s’effectuer soit au laboratoire du sommeil, soit au domicile du patient. Cependant, cette technique n’est pas souvent utilisée en routine car elle est contraignante à la fois pour le technicien et pour le patient. O Évaluation subjective : les questionnaires et les agendas de sommeil Les outils d’évaluation subjective permettent d’apprécier la perception qu’a le patient de son sommeil. Parmi ces questionnaires, on distingue l’agenda de sommeil (10,11 pour traduction française) qui donne une évaluation quotidienne du temps de sommeil, des éveils, siestes... D’autres questionnaires évaluent les plaintes de sommeil tels l’index de qualité du sommeil de Pittsburg (11,12 pour traduction en français), le questionnaire sur le sommeil du « St Mary’s Hospital » (11,13 pour traduction en français) ou le Sleep Symptome Questionnaire (14,15 pour traduction française). D’autres questionnaires évaluent les attitudes et croyances par rapport au sommeil16 ou encore la typologie circadienne (11,17 pour traduction en français). 207 208 209 210 211 212 213 214 215 216 217 218 PR 161 162 163 164 165 166 167 168 169 170 171 172 173 174 175 176 177 tif de latence d’endormissement. Contrairement à ce dernier, le test de maintien de l’éveil ne mesure pas la capacité à s’endormir mais bien l’habileté à rester éveillé alors que le patient est placé dans des conditions propices à l’endormissement (assis dans un fauteuil dans une pièce faiblement éclairée). Une étude de standardisation du TME21 recommande des sessions de 20 minutes espacées toutes les 2 heures avec interruption du test dès la première époque de sommeil. Une latence d’endormissement inférieure à 11 minutes est considérée comme anormale. D gues durées. Cependant, l’évaluation du sommeil reste souvent imprécise. Il est donc recommandé d’utiliser l’actimétrie en complément d’autres examens (agenda de sommeil, PSG). Une actimétrie est indiquée en cas de suspicion d’un trouble du rythme circadien (avance ou retard de phase) et aussi pour documenter la fréquence des perturbations du sommeil. U N C O R R EC TE 153 154 155 156 157 158 159 160 3 ARTICLE IN PRESS 4 J. Doucet, M. Kerkhofs Indications thérapeutiques Tout d’abord, il est nécessaire de traiter la cause de l’insomnie qui est souvent facilement repérable (traiter l’affection médicale, donner des conseils d’hygiène de sommeil, modifier l’environnement, 312 313 314 315 316 • • F Examen clinique (Fig. 1) Signes cliniques. Dans l’insomnie transitoire et à court terme, la plainte d’insomnie se manifeste sur une durée de une à quelques nuits ou de maximum 3 semaines.27 Causes. L’insomnie transitoire et à court terme est très souvent liée à des causes bien définies et facilement identifiables. Parmi les causes,27 on retrouve : • une mauvaise hygiène du sommeil : consommation de substances excitantes, d’alcool, varia- 304 305 306 307 308 309 310 311 • O 277 278 279 280 281 282 283 284 285 286 287 Examens complémentaires (Fig. 1) Dans l’insomnie transitoire et à court terme, l’examen clinique suffit généralement à établir le diagnostic et à identifier les causes de l’insomnie. Cependant, si le diagnostic reste incertain ou que le traitement prescrit est inefficace, des examens complémentaires sont recommandés (voir infra). • O Insomnie transitoire et à court terme 288 289 290 291 292 293 294 295 296 297 298 299 300 301 302 303 PR 276 bilité des heures de sommeil, pratique d’exercices physiques ou d’un travail intellectuel intense avant le coucher ; les facteurs environnementaux : changement d’environnement, bruit, température trop élevée ou trop basse ; une situation stressante ou chargée affectivement : événements de la vie, difficultés familiales ou professionnelles ; une affection médicale (douleur aiguë, problème dentaire, infection pulmonaire avec dyspnée, toux, ...) ; autres causes : insomnie de rebond lors de l’arrêt d’un médicament hypnotique, insomnie d’altitude lors d’une ascension en haute altitude. D se plaindre de difficultés d’endormissement, d’éveils nocturnes ou de réveils matinaux précoces qui ont un retentissement sur le fonctionnement en journée (fatigue, somnolence, irritabilité, troubles de l’humeur). Une enquête réalisée en Europe et au Canada montre que, selon le pays, 8 à 18 % des individus sont insatisfaits de la qualité ou de la quantité de leur sommeil.25 Il convient de distinguer l’insomnie transitoire et occasionnelle dont la cause peut être rapidement identifiée, et l’insomnie chronique qui nécessite une investigation plus approfondie. L’insomnie a une origine multifactorielle et est souvent associée à des troubles psychiatriques.26 Selon Ohayon et Roth,5 environ la moitié des personnes souffrant d’insomnies chroniques a des antécédents psychiatriques ou développe des troubles psychiatriques. EC TE 259 260 261 262 263 264 265 266 267 268 269 270 271 272 273 274 275 R Plainte d'insomnie R Examen clinique : U N C O • Histoire du trouble : circonstances d'apparition, durée du trouble (insomnie transitoire ou chronique), évolution • État actuel du trouble : caractéristiques actuelles (type de trouble, sévérité), pathologies associées, traitements en cours • Informations sur les habitudes de sommeil (horaires), le mode de vie, l'anxiété, l'humeur • Antécédents personnels et familiaux • Hétéroanamnèse • Examen physique • Recherche des causes Examens complémentaires (souvent indispensables dans l'insomnie chronique) : PSG si suspicion d'apnées-hypopnées de mouvements périodiques des jambes de syndrome de jambes sans repos Actimétrie + agenda de sommeil si suspicion d'un trouble du rythme circadien Figure 1 Démarches diagnostiques de l’insomnie. ARTICLE IN PRESS Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent F Examen clinique (Fig. 1) Signes cliniques. Dans l’insomnie chronique, la plainte d’insomnie se manifeste depuis plus de 3 semaines,27 bien souvent depuis des années. Causes. Les causes de l’insomnie chronique sont souvent multifactorielles et difficilement identifiables a priori. Il existe différents types d’insomnie chronique : • insomnie psychophysiologique.28 Le début de l’insomnie est lié à un événement stressant ou affectif qui perturbe le sommeil. Par la suite, le sommeil se détériore progressivement et le patient développe des conditionnements (crainte de ne pas dormir, mauvaises habitudes de sommeil) qui vont renforcer et aggraver l’insomnie. Une forme extrême d’insomnie psychophysiologique est la mauvaise perception du sommeil. Le patient se plaint de son sommeil alors que la durée et la qualité du sommeil sont normales à l’enregistrement polysomnographique. Une autre variante clinique de l’insomnie psychophysiologique est l’insomnie idiopathique qui débute dans l’enfance et se poursuit tout au long de la vie ; • insomnie organique.29 L’insomnie est un symptôme rencontré dans certaines affections médicales et neurologiques comme les traumatismes crâniens, les maladies neurologiques dégénératives, les accidents vasculaires cérébraux, l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), les douleurs aiguës, les pathologies pulmonaires, les troubles cardiovasculaires et endocriniens... Les pathologies primaires du sommeil comme les apnéeshypopnées du sommeil, les mouvements périodiques des jambes ou le syndrome de jambes sans repos peuvent également être à l’origine de l’insomnie. Apnées-hypopnées du sommeil (AHS). Les signes cliniques des AHS sont caractérisées par des diminutions de l’activité respiratoire (hypopnée) ou des arrêts de la respiration avec une persistance (apnée obstructive) ou une interruption de l’effort ventilatoire (apnée centrale). Les signes cliniques majeurs d’un syndrome d’AHS sont la somnolence diurne et le ronflement qui est produit par la vibration des tissus laryngés.30 Cependant, tous les ronfleurs ne sont pas forcément apnéiques. Parmi les causes des AHS, il existe des facteurs de risque comme le sexe (les hommes sont plus O 322 323 324 325 326 327 328 329 330 331 332 333 334 335 336 337 338 339 340 341 342 343 344 345 346 347 348 349 350 351 352 353 354 355 356 357 358 359 360 361 362 363 364 365 366 367 368 369 370 371 O Insomnie chronique PR 321 touchés que les femmes),31 l’âge (les hommes d’âge moyen et les femmes après la ménopause sont davantage touchés), le tabagisme, une surcharge pondérale.32 Certaines pathologies sont souvent décrites en association avec les AHS comme les anomalies des voies aériennes supérieures (déviation de la cloison nasale, hypertrophie amygdalienne), les maladies endocriniennes (hypothyroïdie), les pathologies neuromusculaires, respiratoires (bronchopneumopathie chronique obstructive) ou digestives (reflux gastro-œsophagien).30 Parmi les conséquences des apnées-hypopnées, elles entraînent souvent des éveils de courte durée qui fragmentent le sommeil et peuvent provoquer une insomnie ou le plus souvent un excès de sommeil. L’excès de sommeil peut être à l’origine d’endormissements en journée pouvant provoquer des accidents de roulage ou de travail. Les apnéeshypopnées peuvent avoir aussi d’autres conséquences comme des troubles du rythme cardiaque, des céphalées matinales, de la transpiration nocturne, un besoin d’uriner fréquemment la nuit, des difficultés sexuelles, ...32 Mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil (MPJS) et syndrome de jambes sans repos (SJSR) ou syndrome d’impatiences musculaires de l’éveil. Les MPJS ont une durée de 0,5 à 5 secondes et se produisent durant le sommeil à des intervalles allant de 4 à 90 secondes.33 Dans le SJSR, les mouvements des jambes se produisent à l’éveil et sont associés à des sensations déplaisantes au niveau des jambes et à un besoin irrésistible de bouger.33 Environ 80 % des patients avec un SJSR présentent des MPJS au cours du sommeil.33 L’étiologie du SJSR et des MPJS reste encore incertaine à l’heure actuelle. La périodicité des mouvements suggère une origine au niveau du système nerveux central. Chez le sujet normal, le cerveau reçoit périodiquement des influx nerveux excitateurs qui sont inhibés pendant le sommeil. Chez le patient atteint de SJSR et de MPJS, une augmentation de l’intensité de ces influx ou une déficience des mécanismes inhibiteurs provoquerait de nombreux éveils et des mouvements périodiques comme les MPJS.33 Sur le plan neurochimique, un déficit en dopamine pourrait être responsable du SJSR et des MPJS.33 Certaines affections médicales sont souvent associées au SJSR et aux MPJS : insuffisance rénale, diabète, atteinte de la moelle et des nerfs périphériques...33 Les conséquences des MPJS et du SJSR : les MPJS sont souvent associées à des éveils de courte durée qui entraînent une insomnie ou un excès de sommeil. Les mouvements dans le SJSR gênent souvent l’endormissement et provoquent une insomnie sévère. Insomnies psychiatriques.26 Des patients atteints d’un trouble psychiatrique (trouble de l’humeur, D gérer le stress par les thérapies de relaxation...) (voir infra). Un traitement par hypnotique à courte durée d’action peut être envisagé en complément (voir infra). U N C O R R EC TE 317 318 319 320 5 372 373 374 375 376 377 378 379 380 381 382 383 384 385 386 387 388 389 390 391 392 393 394 395 396 397 398 399 400 401 402 403 404 405 406 407 408 409 410 411 412 413 414 415 416 417 418 419 420 421 422 423 424 425 426 427 428 ARTICLE IN PRESS 6 J. Doucet, M. Kerkhofs F Indications thérapeutiques Dans l’insomnie chronique, le traitement dépend de la cause. Dans l’insomnie organique, un traitement de type pharmacologique est prescrit pour traiter l’affection médicale ou neurologique. Dans le cas d’apnées-hypopnées du sommeil, le traitement de choix est le traitement par pression positive continue par voie nasale qui consiste en un masque relié à un compresseur envoyant de l’air sous pression en continu.37 Si le patient présente des mouvements périodiques des jambes ou un syndrome de jambes sans repos, un traitement par benzodiazépines, agents dopaminergiques ou opiacés sera envisagé.33 Le traitement de l’insomnie psychophysiologique est fonction de l’importance de l’anxiété, de la présence ou non de pathologie psychiatrique et des conditions de vie. Lorsque l’anxiété est peu présente, les conditions de vie satisfaisantes et les pathologies psychiatriques absentes, une utilisation occasionnelle d’hypnotiques et un traitement de type non pharmacologique comme la relaxation O 461 462 463 464 465 466 467 468 469 470 471 472 473 474 475 476 477 478 479 480 481 482 483 O Examens complémentaires (Fig. 1) Dans l’insomnie chronique, il est souvent nécessaire d’effectuer des examens complémentaires pour identifier les causes et poser le diagnostic. Une polysomnographie est recommandée si le clinicien suspecte une pathologie primaire du sommeil.35,36 Une fois la pathologie du sommeil identifiée, un suivi spécialisé est envisagé. Une exploration pneumologique et ORL30 est recommandée pour le patient apnéique afin d’effectuer un bilan respiratoire et de déterminer les structures anatomiques responsables du ronflement et des apnées. Une exploration neurologique est souvent demandée pour le patient présentant des mouvements périodiques des jambes ou un syndrome de jambes sans repos. Une polysomnographie est aussi indiquée lorsqu’aucune cause ne semble expliquer le trouble du sommeil ou lorsque le traitement prescrit est inefficace. Chez l’adolescent en particulier, le clinicien doit tout d’abord exclure des perturbations du rythme circadien (retard de phase) ou la présence d’une parasomnie. PR 438 439 440 441 442 443 444 445 446 447 448 449 450 451 452 453 454 455 456 457 458 459 460 peuvent être suffisants. En revanche, dans les cas sévères avec anxiété importante, troubles psychiatriques et utilisation abusive de médicaments, un traitement approprié ainsi qu’une psychothérapie sont à envisager. Dans le cas d’insomnie avec dépression, l’utilisation d’antidépresseurs est conseillée en association ou non avec un hypnotique. Les traitements de l’insomnie peuvent être pharmacologiques, non pharmacologiques ou consister en une combinaison des deux.38 Traitements pharmacologiques : ils comprennent les hypnotiques benzodiazépiniques et les hypnotiques non benzodiazépiniques à courte durée d’action (zopiclone, zolpidem, zaleplon). Les hypnotiques benzodiazépiniques sont généralement efficaces mais présentent aussi quelques inconvénients. En ce qui concerne leurs effets sur le sommeil, ils facilitent le sommeil par une réduction de la latence d’endormissement et une réduction du nombre d’éveils nocturnes mais ils modifient aussi l’architecture du sommeil en diminuant la quantité des stades 3 et 4 et du sommeil paradoxal.7 Les effets secondaires les plus courants des benzodiazépines sont les troubles cognitifs, la somnolence, les vertiges, la dysarthrie, l’ataxie, la dépression, l’altération de la performance psychomotrice, l’insomnie de rebond.7 Ces effets sont surtout associés aux benzodiazépines à longue durée d’action.32 Une dépendance aux benzodiazépines peut également se développer lors d’une utilisation continue et à long terme.39 Les hypnotiques non benzodiazépiniques à courte durée d’action (zopiclone, zolpidem, zaleplon) présentent une alternative efficace aux benzodiazépines. Les effets sur le sommeil sont les suivants : le zopiclone et le zolpidem diminuent la latence d’endormissement et le nombre d’éveils nocturnes et augmentent le temps total et l’efficacité du sommeil. Le zaleplon réduit la latence de sommeil mais a un moindre impact sur le temps total de sommeil et le nombre d’éveils nocturnes. Par rapport aux benzodiazépines, les hypnotiques non benzadiozépiniques semblent préserver l’architecture du sommeil au niveau des stades 3 et 4 et du sommeil paradoxal.39 Les hypnotiques non benzodiazépiniques semblent présenter moins d’effets secondaires (moins de troubles psychomoteurs, moins de somnolence, moins d’insomnie de rebond, moins de risque de dépendance) que les benzodiazépines, en particulier les benzodiazépines à plus longue durée d’action.39 Choix de l’hypnotique :39 il dépend de la plainte d’insomnie. En cas de difficultés d’endormisse- D trouble anxieux) présentent souvent des plaintes d’insomnie (Tableau 1). Des anomalies dans l’architecture et la continuité du sommeil sont fréquentes chez ces patients3,4 Insomnies liées aux médicaments.34 Certains médicaments comme les amphétamines, les antidépresseurs, les anxiolytiques, les antiparkinsoniens... peuvent provoquer des plaintes d’insomnie. U N C O R R EC TE 429 430 431 432 433 434 435 436 437 484 485 486 487 488 489 490 491 492 493 494 495 496 497 498 499 500 501 502 503 504 505 506 507 508 509 510 511 512 513 514 515 516 517 518 519 520 521 522 523 524 525 526 527 528 529 530 531 532 533 534 535 536 537 538 539 540 ARTICLE IN PRESS Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent L’excès de sommeil qui touche de 0,5 à 8,7 % de la population selon les études41 est peu diagnostiqué. Or, un diagnostic rapide et précis est important car l’excès de sommeil peut avoir des conséquences néfastes tant chez l’adolescent (difficultés scolaires) que chez l’adulte (accidents de travail ou de roulage, réduction des performances au travail).32 Certains types d’excès de sommeil débutent à l’adolescence comme la narcolepsie, l’hypersomnie idiopathique ou le syndrome de Kleine-Levin. 590 591 592 593 594 595 596 597 598 599 Examen clinique (Tableau 2) (Fig. 2) 600 Signes cliniques L’excès de sommeil peut se manifester sous différents aspects. La plainte d’excès de sommeil peut être un allongement du sommeil de nuit, une somnolence la journée ou les deux à la fois. La somnolence peut se manifester quotidiennement, de manière plus ou moins permanente, par périodes ou à certains moments de la journée (matin ou soir).41 Le degré de sévérité de la somnolence, évalué par les échelles d’Epworth ou de Stanford, peut varier en fonction du moment de la journée ou de la situation. 601 602 603 604 605 606 607 608 609 610 611 612 Causes Les causes de l’excès de sommeil sont multiples. Parmi les causes, on retrouve : • une insuffisance de sommeil ;42 • la prise de médicaments :43 psychotropes, alcool, antihistaminiques, antiépileptiques ; 613 614 615 616 617 618 O F 589 O Traitements non pharmacologiques38,40 • thérapie de contrôle du stimulus. L’objectif principal est d’entraîner le patient à associer le lit et la chambre à coucher avec un endormissement rapide en réduisant les activités incompatibles avec le sommeil et en renforçant le cycle veille-sommeil ; • restriction de sommeil. Cette thérapie consiste à diminuer le temps passé au lit à la durée subjective de sommeil (par exemple, si une personne dit ne dormir que 5 heures sur les 8 heures passées au lit, le temps passé au lit sera réduit à 5 heures) ; • thérapie de relaxation. Différentes techniques de relaxation existent comme la relaxation musculaire, le biofeedback (un feedback auditif ou visuel est donné pour aider le patient à contrôler certains paramètres physiologiques), les techniques d’imagerie mentale, la méditation ; • thérapie cognitive. Le but de cette thérapie est de modifier les fausses croyances et les attitudes à propos du sommeil (par exemple, les croyances sur le nombre d’heures nécessaires de sommeil, les conséquences de l’insomnie sur le fonctionnement du lendemain) ; EC R R O C N Définition du troubles du sommeil. U Tableau 2 Trouble du sommeil Apnées-hypoapnées du sommeil Mouvements périodiques des jambes durant le sommeil Syndrome de jambes sans repos Narcolepsie Hypersomnie idiopathique Syndrome de Kleine-Levin 582 583 584 585 586 587 588 Excès de sommeil PR 556 557 558 559 560 561 562 563 564 565 566 567 568 569 570 571 572 573 574 575 576 577 578 579 580 581 • éducation à l’hygiène du sommeil. Cette méthode consiste à éduquer le patient sur des comportements qui interfèrent avec le sommeil comme la consommation de caféine, d’alcool, de nicotine, la pratique d’exercices physiques avant le sommeil, les siestes, le bruit, la température, le matelas... D ment, le choix s’orientera vers un hypnotique à action rapide, de courte durée et avec peu d’effets résiduels. Le zaleplon est particulièrement indiqué dans ce cas car il a une action et une élimination rapide. Le zolpidem et le zopiclone facilitent l’endormissement mais ils sont aussi recommandés pour les patients qui ont des difficultés à maintenir leur sommeil car ils augmentent le temps total de sommeil et diminuent les éveils nocturnes. Les patients qui ont des éveils nocturnes fréquents, des réveils matinaux ou de l’anxiété peuvent bénéficier d’un hypnotique à durée d’action intermédiaire. La prise d’hypnotiques doit être limitée à un usage occasionnel ou de courte durée (maximum 3 à 4 semaines). TE 541 542 543 544 545 546 547 548 549 550 551 552 553 554 555 7 Définition Diminution de 50 % de l’activité respiratoire (hypopnée) ou arrêt de la respiration avec persistance (apnée obstructive) ou interruption de l’effort ventilatoire (apnée centrale) Mouvements périodiques (intervalles de 5 à 90 s) des jambes d’une durée de 0,5 à 5 s Sensation déplaisante (picotement, tiraillement) au niveau des jambes associée à un besoin irrésistible de bouger Caractérisé par quatre symptômes : somnolence diurne, attaque de cataplexie (brusque relâchement musculaire), hallucination hypnagogique (hallucination visuelle survenant à l’endormissement), paralysie du sommeil (incapacité de bouger ou de parler à l’endormissement ou au réveil) Sommeil nocturne de longue durée avec somnolence diurne plus ou moins permanente Périodes de somnolence de plusieurs jours accompagnées d’hyperphagie, d’hypersexualité et de troubles psychiques variés (irritabilité, confusion) ARTICLE IN PRESS 8 J. Doucet, M. Kerkhofs Plainte d'excès du sommeil Examen clinique : PSG si suspicion d'apnées-hypopnées de mouvements périodiques des jambes TE PSG en continu si suspicion de syndrome de Kleine-Levin Actimétrie + agenda de sommeil si suspicion d'un trouble du rythme circadien D PSG + tests itératifs d'endormissement si suspicion de narcolepsie ou d'hypersomnie idiopathique PR O Examens complémentaires (souvent indispensables) : O F • Histoire du trouble : circonstances d'apparition, évolution • État actuel du trouble : caractéristiques actuelles (type de trouble, sévérité évaluée par les échelles de Epworth et de Stanford), pathologies associées, traitements en cours • Informations sur les habitudes de sommeil (horaires), le mode de vie, l'anxiété, l'humeur • Antécédents personnels et familiaux • Hétéroanamnèse • Examen physique • Recherche des causes EC Figure 2 Démarches diagnostiques de l’hypersomnie • les pathologies primaires du sommeil : narcolepsie,44 hypersomnie idiopathique,45 syndrome de Kleine-Levin,46 apnées-hypopnées du sommeil, mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil ; • les perturbations du rythme circadien : travail à pauses, jet lag, retard de phase, avance de phase ; • les affections médicales :47 tumeurs, accidents vasculaires cérébraux, maladies neurologiques dégénératives, affections virales, troubles endocriniens ; • les affections psychiatriques :47 psychoses, troubles de l’humeur, troubles anxieux. 633 634 635 636 637 638 639 640 641 642 643 644 Narcolepsie Les signes cliniques débutent à l’adolescence, la narcolepsie est souvent diagnostiquée tardivement. Les symptômes les plus fréquents sont la somnolence diurne avec envies irrésistibles de dormir et la cataplexie qui se caractérise par une perte brutale partielle ou complète du tonus musculaire sans perte de conscience.48 D’autres symptômes sont moins courants comme les hallucinations hypnagogiques (hallucinations à l’endormissement) ou les paralysies du sommeil (incapacité de bouger ou de parler lors d’une transition veille-sommeil).48 U N C O R R 619 620 621 622 623 624 625 626 627 628 629 630 631 632 Une caractéristique typique du sommeil chez le patient narcoleptique est l’endormissement en sommeil paradoxal documenté à l’enregistrement polysomnographique, notamment lors du test itératif de latence d’endormissement. Les causes sont encore inconnues à l’heure actuelle. Cependant, des facteurs génétiques et environnementaux (stress, privation de sommeil) ainsi que le rôle d’une hormone, l’hypocrétine ont été mis en évidence.32 645 646 647 648 649 650 651 652 653 654 Examens complémentaires (Tableau 2) Dans la majorité des cas, il est nécessaire d’effectuer des examens complémentaires afin de poser un diagnostic précis d’excès de sommeil. Les examens complémentaires dans l’excès de sommeil varient en fonction de la forme d’excès de sommeil et de la pathologie suspectée. Il est recommandé d’effectuer un examen PSG nocturne on suspecte une pathologie primaire de sommeil comme des apnées-hypopnées du sommeil, des mouvements périodiques des jambes, une narcolepsie ou une hypersomnie idiopathique. Cet examen est complété le lendemain par un test itératif de latence d’endormissement ou un test de maintien de l’éveil si une narcolepsie est suspectée ou si une évaluation précise de la somnolence est re- 655 656 657 658 659 660 661 662 663 664 665 666 667 668 669 670 ARTICLE IN PRESS Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent 727 728 729 730 731 Examen clinique 732 Signes cliniques Le patient atteint d’un trouble du rythme circadien présente des horaires de sommeil décalés et des périodes d’éveils survenant à des moments inappropriés.51 Ce décalage entraîne souvent des problèmes de somnolence diurne et des difficultés d’endormissement et de réveil. Par conséquent, l’adulte ou l’adolescent présentant un trouble du rythme circadien consulte généralement pour plainte d’insomnie (d’endormissement ou éveil matinal) ou d’excès de sommeil.51 Lors de l’examen clinique, une investigation approfondie des habitudes veille-sommeil est recommandée. Dagan51 a dressé un inventaire des questions pertinentes à investiguer lorsqu’un trouble du rythme est suspecté. Il insiste notamment sur les horaires des repas, les moments de plus faible vigilance, les difficultés à effectuer les activités quotidiennes ou les antécédents familiaux. Le questionnaire de Horne et Östberg17 évaluant la typologie circadienne peut aussi être proposé. 733 734 735 736 737 738 739 740 741 742 743 744 745 746 747 748 749 750 751 752 753 Causes Le trouble du rythme circadien peut avoir deux origines. Le trouble du rythme circadien peut être induit par des facteurs externes. Travail à pauses ou de nuit. Le travail à pauses ou de nuit entraîne des perturbations du sommeil et de la vigilance variables selon les individus : raccourcissement de la durée de sommeil, mauvaise qualité du sommeil, somnolence diurne, perturbation de la vigilance.32 « Jet lag ». Lors d’un voyage impliquant un franchissement rapide de fuseaux horaires, le rythme veille-sommeil se désynchronise. Les symptômes du jet lag sont les troubles du sommeil (diminution de la durée de sommeil, fragmentation du sommeil, somnolence diurne excessive), troubles de l’humeur, baisse des performances cognitives et sportives, problèmes gastro-intestinaux.52 La sévérité et la durée des symptômes dépendent du nombre de fuseaux traversés, de la direction du voyage (il est plus facile de réajuster le cycle veille-sommeil lors d’un voyage vers l’ouest), de l’âge.52 Le trouble du rythme circadien peut être lié à un dysfonctionnement de l’horloge interne. L’horloge 754 755 756 757 758 759 760 761 762 763 764 765 766 767 768 769 770 771 772 773 774 775 776 777 778 O F Les troubles du rythme circadien résultent d’un décalage entre le cycle veille-sommeil du patient et celui de la majorité des gens.51 Chez les adolescents, un décalage des horaires de sommeil avec un retard de phase est assez fréquent. O Indications thérapeutiques Le traitement de l’excès de sommeil est fonction de l’étiologie. Si le patient a une mauvaise hygiène de sommeil, des conseils sur ses comportements peuvent être suffisants. Si l’excès de sommeil est d’origine organique, il est nécessaire de traiter l’affection médicale ou psychiatrique (traitement médicamenteux adapté, traitement par pression positive continue par voie nasale dans le cas d’AHS). Dans le cas de la narcolepsie, on combine le plus souvent des traitements pharmacologiques et non pharmacologiques. Des médicaments comme la pémoline, les amphétamines sulfates, le méthylphénidate, le modafinil ou le gamma-hydroxybutyrate sont utilisés dans le traitement de la somnolence.48 Les antidépresseurs tricycliques sont le meilleur traitement pour la cataplexie, les hallucinations hypnagogiques et les paralysies du sommeil car ils inhibent le sommeil paradoxal.48 Chez certains patients, un traitement non pharmacologique comme des siestes thérapeutiques de 15 à 30 minutes peut être bénéfique car il permet de réduire la sévérité de la somnolence et, dans certains cas, de réduire le traitement médicamenteux.48 Il est aussi important pour les patients narcoleptiques de maintenir une bonne hygiène de sommeil (cycles veillesommeil réguliers, réduire la consommation de substances existantes). Dans l’hypersomnie idiopathique, il est déconseillé de pratiquer des siestes régulières car elles ne sont pas réparatrices.49 Un traitement médicamenteux pour traiter la somnolence ainsi que des conseils d’hygiène de sommeil sont indiqués.50 Dans le syndrome de Kleine-Levin, le traitement médicamenteux de la somnolence dans la période aiguë est souvent inefficace car il est généralement instauré peu de temps avant l’arrêt spontané des troubles. Les traitements intercritiques quotidiens comme la carbamazépine ou les sels de lithium ne sont pas justifiés puisqu’on ne peut pas prédire l’évolution de la maladie.49 726 PR 683 684 685 686 687 688 689 690 691 692 693 694 695 696 697 698 699 700 701 702 703 704 705 706 707 708 709 710 711 712 713 714 715 716 717 718 719 720 721 722 723 724 725 Troubles du rythme circadien D quise. Si le patient présente des périodes de somnolence de plusieurs jours (syndrome de KleineLevin), il est recommandé de pratiquer un examen PSG en continu. Une fois la pathologie identifiée, d’autres examens peuvent être envisagés (voir supra pour les AHS et les MPJS). En cas de suspicion de narcolepsie, un typage human leucocyte antigen (HLA) est généralement effectué. Chez l’adolescent se plaignant d’excès de sommeil, le clinicien doit tout d’abord exclure un état dépressif et/ou des perturbations du rythme circadien (retard de phase). U N C O R R EC TE 671 672 673 674 675 676 677 678 679 680 681 682 9 ARTICLE IN PRESS 10 J. Doucet, M. Kerkhofs 818 819 820 821 822 823 824 825 826 827 828 829 830 831 832 Travail à pauses ou de nuit32,54 Les conseils sont : • l’aménagement du travail : effectuer des rotations de courte durée ou changer d’horaire dans le sens des aiguilles d’une montre semble mieux toléré par les travailleurs ; • l’exposition à la lumière intense afin de resynchroniser le rythme circadien ; • le recours aux médicaments : l’utilisation d’hypnotiques et de stimulants n’est pas recommandée. La mélatonine paraît une substance intéressante. Toutefois, elle n’est plus disponible actuellement ; • les conseils d’hygiène du sommeil : éviter les substances excitantes et les exercices physi- Parasomnies 868 Les parasomnies sont des manifestations anormales, « étranges » se déroulant durant le sommeil. Elles sont plus fréquentes chez l’enfant ou l’adolescent mais elles peuvent aussi survenir chez l’adulte. 869 870 871 872 873 Examen clinique 874 Signes cliniques Il existe différents types de parasomnies que l’on classe généralement selon leur moment d’apparition pendant le nuit. On distingue :32,56 • les parasomnies survenant pendant le sommeil lent profond : le somnambulisme (= déambulation automatique et involontaire) et les terreurs nocturnes (= épisodes d’agitation, de terreur qui ne réveillent pas le patient en général et dont il ne garde aucun souvenir). Le som- 875 876 877 878 879 880 881 882 883 884 F Indications thérapeutiques Si le trouble est induit par des facteurs externes, le clinicien peut donner des conseils pour limiter le trouble. 836 837 838 839 840 841 842 843 844 845 846 847 848 849 850 851 852 853 854 855 856 857 858 859 860 861 862 863 864 865 866 867 O 814 815 816 817 « Jet lag »32,52 Les conseils sont : • renforcement des synchroniseurs sociaux : se coucher et se lever aux heures locales ; • modification progressive des horaires de sommeil avant le voyage en fonction de la destination ; • limitation de la privation de sommeil : le sommeil durant le vol aérien est conseillé ; • exposition à la lumière : le lumière administrée à des moments particuliers du nycthémère permet de resynchroniser les rythmes veillesommeil. La luminothérapie ou photothérapie est un traitement par exposition à une source lumineuse d’intensité comprise entre 2 500 et 10 000 lux ; • traitement médicamenteux : il n’existe aucune substance capable de resynchroniser un décalage horaire. La mélatonine paraît une substance intéressante. Toutefois, elle n’est plus disponible actuellement. Si le trouble est lié à un dysfonctionnement de l’horloge interne, des traitements spécifiques existent :32,55 • luminothérapie ou photothérapie : traitement par exposition à une source lumineuse d’intensité comprise entre 2 500 et 10 000 lux à des moments précis du nycthémère ; • chronothérapie : traitement qui vise à décaler progressivement les heures de coucher de 3-4 heures en 3-4 heures jusqu’à atteindre l’heure « normale » de coucher. O Examens complémentaires Les examens complémentaires de référence lorsqu’il y a suspicion de trouble du rythme circadien53 sont l’agenda du sommeil et l’actimétrie. Ces méthodes permettent en effet d’observer les cycles veille-sommeil de l’individu dans un contexte de vie habituel sur de longues périodes (plusieurs jours) et de détecter éventuellement un décalage de rythme. 833 834 835 PR 805 806 807 808 809 810 811 812 813 ques avant le coucher, réduire la lumière et les sources de bruit, adopter une routine au coucher. D interne règle nos rythmes biologiques et notamment le rythme veille-sommeil.32 Chez certaines personnes, il y un mauvais alignement de l’horloge interne au rythme veille-sommeil de la majorité de la société.32 Le trouble du rythme circadien lié à un dysfonctionnement de l’horloge interne peut se manifester sous différentes formes :51 • retard de phase. L’épisode de sommeil est en retard par rapport à la norme, ce qui provoque des difficultés d’endormissement et des difficultés à se réveiller ; • avance de phase. L’épisode de sommeil est en avance par rapport à la norme, ce qui provoque une somnolence en soirée, un endormissement précoce et un réveil matinal précoce ; • cycles veille sommeil irréguliers. Les épisodes de sommeil sont irréguliers et désorganisés dans le temps ; • rythmes nycthéméraux différents de 24 heures. Les cycles veille-sommeil se retardent de quelques heures par jour par rapport à la norme. Chez l’adolescent, l’origine du retard de phase est très souvent multifactorielle : modifications hormonales, comportementales et sociales liées à cette période de la vie. U N C O R R EC TE 779 780 781 782 783 784 785 786 787 788 789 790 791 792 793 794 795 796 797 798 799 800 801 802 803 804 ARTICLE IN PRESS Exploration du sommeil chez l’adulte et l’adolescent 928 929 930 931 932 933 934 935 936 937 938 Indications thérapeutiques Les parasomnies sont souvent considérées comme des comportements bénins qui ne nécessitent pas de traitement particulier. Bien souvent, chez la plupart des enfants et des adolescents, les troubles disparaissent. Chez les adultes qui présentent des épisodes de somnambulisme ou de terreurs nocturnes prolongés ou violents, un traitement pharmacologique par benzodiazépines peut être envisagé.56 Dans le trouble du comportement au cours du SP, un traitement par clonazépam est efficace dans la 1. 2. Hossain JL, Shapiro CM. The prevalence, cost implications, and management of sleep disorders: an overview. Sleep Breath 2002;6:85–102. Desai AV, Ellis E, Wheatley JR, Grunstein RR. Fatal distraction: a case series of fatal fall-asleep road accidents and their medicolegal outcomes. Med J Aust 2003;178: 396–399. ICSD-International classification of sleep disorders: Diagnostic and coding manual. In: Thorpy MJ, Chairman, editors. Diagnostic Classification Steering Committee. Rochester: American Sleep Disorders Association; 1990. p. 216–233. Kerkhofs M. EEG sleep in non-affective psychiatric disorders. Sleep Med Rev 1997;1:109–118. Ohayon MM, Roth T. Place of chronic insomnia in the course of depressive and anxiety disorders. J Psychiatr Res 2003; 37:9–15. Goldenberg F. Les traitements de l’insomnie : Les thérapeutiques pharmacologiques : Autres médicaments de l’insomnie. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 200–207. Monti JM. Benzodiazépines et nouveaux composés non benzodiazépiniques. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 193–200. Ancoli-Israel S, Cole R, Alessi C, Chambers M, Moorcroft W, Pollak CP. The role of actigraphy in the study of sleep and circadian rhythms. Sleep 2003;26:342–392. Sadeh A, Acebo C. The role of actigraphy in sleep medecine. Sleep Med Rev 2002;6:113–124. Bastuji H, Jouvet M. Intérêt de l’agenda de sommeil pour l’étude des troubles de la vigilance. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1985;60:299–305. Billiard M. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 537–555. Buysse DJ, Reynolds 3rd CF, Monk TH, Berman SR, Kupfer DJ. The Pittsburgh Sleep Quality Index: A new instrument for psychiatric practice and research. Psychiatry Res 1989;28:193–213. Ellis BW, Johns MW, Lancaster R, Raptopoulos P, Angelopoulos N, Priest RG. The St. Mary’s Hospital sleep questionnaire: a study of reliability. Sleep 1981;4:93–97. Kump K, Whalen C, Tishler PV, Browner I, Ferrette V, Strohl KP, et al. Assessment of the validity and utility of a sleep-symptom questionnaire. Am J Respir Crit Care Med 1994;150:735–741. Benoit O, Goldenberg F. Exploration du sommeil et de la vigilance chez l’adulte. Cachan: Editions Médicales Internationnales; 1997. p. 391–392. Morin CM. Insomnia: psychological assessment and management. New York: The Guilford Press; 1993. Horne JA, Östberg O. A self-assessment questionnaire to determine morningness-eveningness in human circadian rhythms. Int J Chronobiol 1976;4:97–110. Carskadon MA, Dement WC. Sleep tendancy: an objective measure of sleep loss. Sleep Res 1977;6:200. F Examens complémentaires Un examen polysomnographique couplé avec un enregistrement vidéo (de préférence pendant deux nuits consécutives) est indispensable lorsque le diagnostic reste incertain. Cet examen permet souvent d’observer les manifestations cliniques et de poser le diagnostic. En cas de suspicion d’une origine organique, un bilan neurologique complet est à envisager. 943 3. O 919 920 921 922 923 924 925 926 927 Références O Causes Les causes des parasomnies restent encore inconnues à l’heure actuelle. Toutefois, l’hérédité, des pathologies organiques, des situations de stress ou de tension pourraient être à l’origine de certaines parasomnies. Une fragilité de la personnalité (relations sociales instables et superficielles) a été observée chez certains individus sujets à des cauchemars fréquents et intenses.56 939 940 941 942 4. PR 910 911 912 913 914 915 916 917 918 plupart des cas.48 Dans le cas des cauchemars chez les adultes, des sédatifs mineurs peuvent être utilisés en complément d’une psychothérapie visant à traiter les perturbations émotionnelles.56 5. 6. D nambulisme peut être à l’origine d’accidents (chute, défenestration, ...) ; • les parasomnies survenant pendant le sommeil paradoxal : les cauchemars (= rêves désagréables, effrayants dont on garde le souvenir) et les troubles du comportement au cours du SP (= absence d’atonie musculaire pendant le SP provoquant des comportements violents et agressifs durant le SP) ; • les parasomnies survenant dans n’importe quel stade de sommeil : le bruxisme (= grincement des dents) et la somniloquie (= parler pendant son sommeil). L’examen clinique doit comprendre une description précise du trouble avec ses caractéristiques, la fréquence et le moment d’apparition, l’âge de début, etc. Dans la plupart des cas, les caractéristiques du trouble sont assez typiques pour poser un diagnostic clair et proposer un traitement adéquat. Toutefois, il existe des cas où le diagnostic reste incertain, par exemple s’il y a suspicion d’épilepsie, s’il y a un doute entre deux types de parasomnies (terreurs nocturnes ou cauchemars) ou si le patient décrit un trouble avec des caractéristiques atypiques. U N C O R R EC TE 885 886 887 888 889 890 891 892 893 894 895 896 897 898 899 900 901 902 903 904 905 906 907 908 909 11 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 944 945 946 947 948 949 950 951 952 953 954 955 956 957 958 959 960 961 962 963 964 965 966 967 968 969 970 971 972 973 974 975 976 977 978 979 980 981 982 983 984 985 986 987 988 989 990 991 992 993 994 995 996 997 998 999 1000 ARTICLE IN PRESS 12 27. 28. 29. 30. 31. 42. 44. N 34. 35. 36. 37. O F 43. 45. 46. 47. 48. 49. 50. 51. 52. C 32. 33. 41. O 26. 40. PR 25. 39. Morin CM, Hauri PJ, Espie CA, Spielman AJ, Buysse DJ, Bootzin RR. Nonpharmacologic treatment of chronic insomnia. Sleep 1999;22:1134–1156. Wagner J, Wagner ML. Non-benzodiazepines for the treatment of insomnia. Sleep Med Rev 2000;4:551–581. Chesson AL, McDowell Anderson W, Littner M, Davila D, Hartse K, Johnson S, et al. Practice parameters for the nonpharmacologic treatment of chronic insomnia. Sleep 1999;22:1128–1133. Billiard M. L’excès de sommeil. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 245–248. Aldrich MS. Le syndrome d’insuffisance de sommeil. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 248–252. Warot D, Corruble E, Puech A. Somnolence liée aux médicaments. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 253–261. Billiard M, Seignalet J, Eliaou JF. La narcolepsie. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 261–274. Billiard M, Besset A. L’hypersomnie idiopathique. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 274–280. Billiard M. Les hypersomnies récurrentes. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 280–288. Carlander B. Les autres causes de somnolence pathologique. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 288–295. Green PM, Stillman MJ. Narcolepsy. Arch Fam Med 1998;7: 472–478. Carlander B. Traitements de la narcolepsie et autres formes d’excès de sommeil. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 295–302. Guilleminault C, Brooks SN. Excessive daytime sleepiness: a challenge for the practicing neurologist. Brain 2001;124: 1482–1491. Dagan Y. Circadian rhythm sleep disorders (CRSD). Sleep Med Rev 2002;6:45–55. Tiberge M. Syndrome de désynchronisation lié au franchissement rapide des fuseaux horaires (jet-lag). In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 326–332. Chesson AL, Ferber RA, Fry JM, Grigg-Damberger M, Hartse KM, Hurwitz TD, et al. Practice parameters for the indications for polysomnography and related procedure. Sleep 1997;20:406–422. Foret J. Le travail posté. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 316–326. Benoit O. Les troubles du rythme circadien du sommeil par échappement à l’influence des synchroniseurs. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 332–345. Reimao R. Les parasomnies. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 346–357. D 24. 38. TE 23. EC 22. R 21. R 20. Thorpy MJ, Westbrook P, Ferber R, Fredrickson P, Mahowald M, Perez-Guerra F, et al. The clinical use of the Multiple Sleep Latency Test. Sleep 1992;15:268–276. Mitler MM, Gujavarty S, Browman CP. Maintenance of wakefulness test: a polysomnographic technique for evaluating treatment efficacity in patients with excessive somnolence. Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1982;53: 658–661. Doghramji K, Mitler MM, Sangal RB, Shapiro C, Taylor S, Walsleben J, et al. A normative study of the maintenance of wakefulness test (MWT). Electroencephalogr Clin Neurophysiol 1997;103:554–562. Johns MW. A new method for measuring daytime sleepiness: the Epworth Sleepiness Scale. Sleep 1991;14: 540–545. Hoddes E, Dement W, Zarcone V. The history and use of the Stanford sleepiness scale. Psychophysiology 1972;9:150. Gaillard JM. Les insomnies. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 145–148. Ohayon MM. Petites manies et grandes tendances. La recherche 2000:66–69 (hors-série 3). Garma L. Les insomnies psychiatriques. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 172–187. Peraita Adrados R. L’insomnie occasionnelle et à court terme. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 150–153. Royant-Parola S. L’insomnie psychophysiologique. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 153–162. Laffont F. Les insomnies organiques. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 162–172. Krieger J. Les syndromes d’apnées du sommeil. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 382–407. Jordan AS, McEvoy RD. Gender differences in sleep apnea: epidemiology, clinical presentation and pathogenic mechanisms. Sleep Med Rev 2003;7:377–389. Kerkhofs M. Le sommeil de A à Z. Bruxelles: Labor; 2000. Montplaisir J, Lapierre O. Les impatiences musculaires de l’éveil et les mouvements périodiques des jambes au cours du sommeil. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 430–435. Corruble E, Warot D, Soubrie CI, Puech A. Les insomnies liées aux médicaments. In: Billiard M, editor. Le sommeil normal et pathologique : Troubles du sommeil et de l’éveil. Paris: Masson; 1994. p. 187–193. Reite M, Buysse D, Reynolds C, Mendelson W. The use of polysomnography in the evaluation of insomnia. Sleep 1995;18:58–70. Thorpy MJ, Chesson A, Kader G, Millman R, Potolicchio S, Reite M, et al. Practice parameters for the use of polysomnography in the evaluation of insomnia. Sleep 1995;18: 55–57. American Thoracic Society. Indications and standards for use of nasal continuous positive airway pressure (CPAP) in sleep apnea syndromes. Am J Respir Crit Care Med 1994; 150(6Pt1):1738–1745 Official statement adopted March 1994. O 19. U 1001 1002 1003 1004 1005 1006 1007 1008 1009 1010 1011 1012 1013 1014 1015 1016 1017 1018 1019 1020 1021 1022 1023 1024 1025 1026 1027 1028 1029 1030 1031 1032 1033 1034 1035 1036 1037 1038 1039 1040 1041 1042 1043 1044 1045 1046 1047 1048 1049 1050 1051 1052 1053 1054 1055 1056 1057 1058 1059 1060 1061 1062 1063 1064 1065 J. Doucet, M. Kerkhofs 53. 54. 55. 56. 1066 1067 1068 1069 1070 1071 1072 1073 1074 1075 1076 1077 1078 1079 1080 1081 1082 1083 1084 1085 1086 1087 1088 1089 1090 1091 1092 1093 1094 1095 1096 1097 1098 1099 1100 1101 1102 1103 1104 1105 1106 1107 1108 1109 1110 1111 1112 1113 1114 1115 1116 1117 1118 1119 1120 1121 1122 1123 1124 1125 1126 1127 1128 1129 1130 1131