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Peur de l’échec
Le plus souvent, cette anxiété apparaît vers 7 ou 8 ans. Confrontés à la peur de
l’échec, certains enfants font preuve d’un perfectionnisme exagéré tandis que
d’autres, au contraire, ont tendance à tout remettre à plus tard… « Dans le
premier cas, les enfants vont étudier de façon démesurée parce qu’ils veulent
être les meilleurs, indique Geneviève Marcotte, psychologue et auteure
d’Extraordinaire Moi calme son anxiété de performance (Éd. Midi trente, 2014).
Dans le second, le jeune opte pour une stratégie d’évitement et s’oppose aux
consignes données, plutôt que de risquer de faire une erreur. »
Peu à peu, ils deviennent incapables de contrôler leur anxiété à long terme et
se sentent de plus en plus mal dans leur peau. Des symptômes tels que de
l’irritabilité ou de l’agressivité excessive, une inertie ou une agitation anormale,
des nausées, des maux de ventre, de l’insomnie, des cauchemars, des vertiges
apparaissent fréquemment. « Lorsque l’enfant a de la difficulté à fonctionner au
quotidien et qu’il manifeste de tels troubles physiologiques, il faut consulter »,
conseille la psychologue et neuropsychologue Élodie Authier. Car si elle perdure,
l’anxiété peut mener à la dépression.
Si cette anxiété est souvent liée à la réussite scolaire, elle peut aussi se manifester
dans un sport ou une activité artistique. C’est d’ailleurs lors de ses compétitions
de patinage de vitesse qu’Élise, 9 ans, a commencé à en ressentir. Elle peinait à
s’alimenter et se plaignait de maux de ventre et de cœur avant chacune
d’elles. « Elle n’a même pas pu participer à la dernière parce qu’elle a vomi la
barre tendre qu’elle avait réussi à avaler », raconte sa mère, Cynthia Paradis.
Statistiques à l’appui, celle-ci a d’abord essayé de démontrer à sa fille qu’elle
avait toutes les raisons d’être fière d’elle. Élise améliorait systématiquement ses
temps, même si les médailles lui échappaient parfois. Mais puisque la situation
continuait de se détériorer malgré les encouragements, la jeune fille a décidé
d’abandonner le patinage de vitesse. Cet hiver, elle a plutôt commencé à jouer
au hockey. « Comme la pression est répartie sur toute l’équipe, ça lui convient
mieux », constate sa mère.
Pourquoi sont-ils si anxieux ?
Outre le tempérament de l’enfant, différents facteurs peuvent favoriser
l’apparition de ce trouble. Même si c’est souvent involontaire, les parents
peuvent mettre de la pression sur leurs jeunes, par exemple en étant eux-mêmes
anxieux, perfectionnistes ou dotés d’un fort esprit de compétition. Parfois, leurs
attentes sont simplement trop élevées.
Mais l’influence de la famille n’explique pas tout. La pression peut aussi venir des
amis, des enseignants ou carrément du milieu, ultra compétitif. Il est cependant