MECA 2160 2003 41
L'incidence de la pression sur les valeurs des chaleurs des réactions intervenant dans la
combustion peut généralement être négligée. Cette incidence est en effet d'une part
strictement nulle en vertu de la loi de Joule, dans le calcul des enthalpies des réactifs et
produits gazeux, dont on peut assimiler le comportement à celui du gaz idéal, et est d'autre
part quasi insignifiante pour la contribution au bilan d'enthalpie des réactifs et produits
solides et liquides. Cette remarque justifie que l'on écrive :
p0
TT
QH
Σ∆
−=−
pour une valeur quelconque de la pression, alors même que les enthalpies standard sont
définies à la pression de référence 0
100 kPa
.
Les corps simples ayant par convention une enthalpie molaire nulle, et les produits
d'oxydation complète CO et ayant pour enthalpie standard :
2 2
HO
0
273 2
0
273 2 gaz
H ( CO ) 393400 kJ / kmole
H ( H O ) 241800 kJ / kmole
=−
=−
il est aisé de calculer les chaleurs de réaction de combustibles composés pour autant que l'on
en connaisse l'enthalpie standard.
Ainsi, il est intéressant de noter que le "carbone" considéré comme combustible n'est jamais
pur et ne se présente donc en pratique sous aucune des deux formes cristallines (graphite ou
diamant) auxquelles se réfèrent les valeurs de son enthalpie standard. Les complexes
carbonés les plus proches d'un carbone pur sont les charbons anthraciteux naturels, les
cokes minéraux obtenus par dévolatilisation de houille ou comme résidu de raffinage du
pétrole, et le coke végétal (charbon de bois) obtenu par pyrolyse des ligno-celluloses.
L'évolution géologique naturelle lente des houilles anthraciteuses leur confère une structure
cristalline graphitique troublée par la présence d'hydrogène qui en est "l'impureté" majeure
(quelques % en fraction massique). La structure macroscopique lamellaire typique du
graphite est nettement moins perceptible pour les cokes, car leur élaboration porte sur une
échelle de temps incomparablement plus courte que celle de la géologie. Les cokes se
présentent dès lors comme des agglomérats anarchiques spongieux où l'on peut retrouver le
"squelette" de la structure primitive du corps dévolatilisé.
Les cokes les plus purs comportent encore de l'ordre de 1% d'hydrogène en fraction
massique. Ils répondent ainsi à une formulation stœchiométrique
CH avec une valeur