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Résumé du rapport n°2005064, présenté par le Dr. Alain LOPEZ, Isabelle Yéni, membres de l’Inspection
générale des affaires sociales et Martine Valdès-Boulouque, Fabrice Castoldi, membres de l’Inspection générale
des services judiciaires
IGAS/IGSJ Propositions de réforme de la loi du 27 juin 1990 mai 2005
relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison
de troubles mentaux et à leurs conditions d’hospitalisation
qui ne serait plus le département mais le ressort du TGI. En revanche, il n’est pas apparu
possible de confier au juge la responsabilité de décider a priori de l’hospitalisation sous
contrainte d’un patient, en raison essentiellement de la lourdeur qui s’attacherait à la mise en
œuvre du principe du contradictoire inhérent à la procédure judiciaire et constituerait un
obstacle à la rapidité d’accès aux soins.
Afin de respecter les prescriptions de la Recommandation R (2004) 10 du Conseil de
l’Europe, il conviendrait également de « protocoliser » la décision d’obliger le malade à se
soigner. La personne concernée par une mesure de contrainte devrait donc être entendue par
l’autorité habilitée à prendre la décision. L’admission en HDT mériterait d’être formalisée par
un document écrit.
La visite des établissements de santé devrait relever du procureur de la République et du
préfet, afin d’assurer une meilleure effectivité des contrôles empêchée aujourd’hui par la
dilution des responsabilités. Certaines de ces visites devraient être inopinées.
S’agissant du maintien de la dualité des deux procédures de soins contraints, à la demande
d’un tiers et d’office, la mission note que l’unification des deux procédures ne pourrait se
faire que sous l’égide du préfet. Mais ceci exclurait le tiers et donc la famille de la procédure,
au moment où il semble important d’affirmer des solidarités d’ordre privé et où les
alternatives à l’hospitalisation, unanimement recommandées, reposent en grande partie sur le
proche environnement du patient. Le tiers est aussi celui qui peut garantir que l’hospitalisation
sous contrainte se déroule dans le respect des droits et libertés du patient.
La définition du tiers telle qu’elle résulte de l’arrêt du Conseil d’Etat du 3 décembre 2003
n’est pas remise en question par les propositions des deux inspections mais elle doit être
complétée pour prévoir toutes les situations dans lesquelles le directeur de l’hôpital peut se
trouver dans la gestion d’une crise. La loi pourrait inclure un mécanisme spécifique destiné à
pallier l’absence du tiers ou à faire face à sa réticence à s’engager dans une procédure que le
patient pourrait vivre douloureusement : dans ce cas, le directeur de l’hôpital, en possession
du certificat médical, prononcerait l’admission du patient, à titre conservatoire, et présenterait
au procureur de la République, dans un délai contraint et par tous moyens, une demande
motivée tendant à la désignation, dans les vingt quatre heures, d’un curateur à la personne :
celui-ci serait investi des pouvoirs de saisir, le cas échéant, le juge des libertés et de la
détention, et chargé de veiller, d’une manière générale, au respect des droits et libertés du
patient.
S’agissant des modalités de soins sous contrainte, la mission recommande de passer du
régime de l’hospitalisation sous contrainte à celui du soin sous contrainte afin de dissocier
l’obligation de se soigner de ses modalités, hospitalisation ou alternatives à l’hospitalisation.
Cette proposition, qui concerne tant l’HO que l’HDT, vise à faciliter l’accès à toutes les
solutions thérapeutiques pour les adapter à la situation du malade et faciliter le consentement
de ce dernier. De la même manière, le tiers pourrait être rassuré de n’avoir à se prononcer que
sur la nécessité du soin plutôt que sur celle de l’hospitalisation. Il reviendrait dès lors au
médecin, grâce à cette clarification, de choisir la modalité de soin la plus adaptée,
conformément à sa mission naturelle. Dans le cadre de cette réforme, la mission insiste sur la
nécessité de transposer à ce nouveau mode d’exercice de la contrainte, l’ensemble des droits