Le Nyiragongo

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Nyiragongo
http://decobed.club.fr/Nyiragongo.html
Le Nyiragongo (République démocratique du Congo)
Longitude : 29° 25 Est
Latitude : 1° 52 Sud
Altitude : 3 465 m
Ce volcan africain se situe à l’est de la République démocratique du
Congo, l’ex-Zaïre où il domine la ville de Goma. Il se trouve dans la
partie centrale du fossé des grands lacs et appartient à la chaîne
volcanique des Virunga qui s’étend d’est en ouest sur 80 km de long
et sur 20 km de large, avec ainsi aligné huit stratovolcans : le
Muhavura, le Mgahinga, le Sabinyo, le Vishole, le Mikeno, le
Karisimbi et les 2 volcans actifs tout proche et les plus au sud : le
Nyiragongo (Celui qui fume) et le Nyamuragira (Celui qui ordonne,
celui qui commande).
Ces deux derniers volcans sont, pour les tribus installées au pied du
volcan, l’endroit où les ombres des morts, esclaves des rois défunts,
travaillent à activer le feu de la montagne. Le parc des Virunga s’il
abrite des volcans protége aussi les derniers gorilles.
Plus prosaiquement, le Nyiragongo est un stratovolcan avec de part et
d’autre deux autres volcans satellites : au sud le Shaheru (2 800 m
d’altitude et un cratère de 80 m de profondeur) et au nord le Baruta (3
100 m d’altitude et un cratère de 300 m de profondeur) et de
nombreux petits cônes de scories adventifs. Le Nyiragongo présente à
son sommet un cratère d’environ 1 200 m de diamètre où se trouve,
depuis 1928, un lac de lave en fusion dont le niveau dans le cratère varie. . De temps en temps des
éruptions fissurales, qui se produisent sur les flancs externes du volcan, vident en quelques heures le lac
de lave du volcan.
Le Nyiragongo et le Nyamuragira sont des volcans très actifs et ils ont eu plusieurs éruptions depuis
environ 1880 avec les premiers récits des colons belges.
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Les dernières éruptions :
La particularité du Nyiragongo est que de temps en temps des éruptions fissurales se produisent sur
les flancs externes du volcan, qui vident en quelques heures le lac de lave présent au sommet du
volcan.
Eruption de 1948 : le 1er mars, une fissure de 6 km de long s’ouvre et un cône (le Gituro) se construit
vers 1 800 m d’altitude et un autre point de sortie (le Muhuboli) se met en place. Du Muhuboli,
succession de spatter-cône sur 1200 m la lave s’écoule comme une rivière et elle atteint après 2 semaines
le lac Kivu. La coulée s’arrêtera le 18 mai. Le Gituro sera plus spectaculaire avec une activité de fontaine
de lave et une coulée de lave qui parcourt près de 10 km en 10 jours.La vocation d’Haroun Tazieff pour
les volcans est apparue en 1948. En poste comme géologue au Congo il est envoyé en mission pour
observer l’éruption du Gituro.
Le 10 janvier 1977, une éruption fissurale à mi-pente vide, en moins d’une heure, tout le lac de lave et
cause la mort d’environ 600 personnes surprises par un flot très fluide de lave ayant une température de 1
100 °C et une vitesse d’environ 60 km/h. Les coulées de lave très basique (mélilite-néphélinite) s’arrêtent
à moins d’un km des pistes de l’aéroport de Goma. En peu de temps, une surface de plus de 20 km2 est
recouverte par cette coulée.
Cette malheureuse expérience ne servira à rien puisque 25 ans plus tard, en 2002, un scénario
catastrophique identique se reproduira avec les mêmes conséquences.
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Le lac est de nouveau apparu le 21 juin 1982, mais en octobre de la même année il avait disparu. La
surface du lac se situait à 400 m sous la lèvre.
Le 14 juillet 1994, un gros panache de gaz et de vapeur s’élève au-dessus du volcan et une lueur rouge est
observée la nuit depuis Goma. Un lac de lave est de nouveau présent ! mais il n’est pas actif sur toute sa
surface. Au cours d’un vol de reconnaissance le 19, aucune activité n’est observée. Pourtant, le 20 août au
matin, une lueur est visible au-dessus du cratère principal. Le lac est alors très actif, avec des fontaines de
lave s’élevant à 40 m au-dessus du plancher du cratère. Ce dernier se situe à environ 450 m de la lèvre du
cratère. La sismicité liée à l’éruption cesse le 22, mais une lueur rouge est à nouveau perceptible le 24
août. Cependant, à cette époque les événements sanglants au Rwanda voisin font passer l’éruption au
second plan.
Le 17 janvier 2002, l’éruption commence vers 9h30, heure locale. Trois fissures, deux venant du flanc
Est et une venant du flanc Ouest, déversent d’importantes rivières de lave sur des villages installés à
mi-pente et en direction de la ville de Goma (à 10 km du volcan). Le 18 janvier, une coulée de lave très
fluide, de 2 m d’épaisseur) et 500 m de large, traverse la ville de Goma et se jette dans le lac Kivu
(jusqu’à 60 m de profondeur) et un delta de 100 m de large se forme. La population se retrouve sans-abri
et à l’abandon. Le 21 janvier, les séismes secouent toujours la région, mais leur fréquence diminue.
L'éruption est terminée. On dénombre lors de cette éruption 147 victimes (dont une soixantaine suite à
l’explosion d’une station d’essence envahie par une coulée de lave).
Juillet 2002, des observations réalisées au sommet du volcan confirment la recrudescence d'activité
enregistrée par les sismographes. Des fontaines de lave d'une centaine de mètres de hauteur apparaissent
le 16 juillet. Un lac de lave est en train de se mettre en place au fond du cratère. En octobre 2002,
l'observation visuelle confirme le retour du lac de lave. Depuis cette époque, ce lac de lave est toujours
présent (octobre 2005).
Références :
H. Tazieff (1950) : L’éruption du volcan Gituro (Kivu, Congo Belge) de mars à juillet 1948. - Mém n°1
Direction générale des Affaires économiques, Service géologique. 158 p et 22 planches photos.
H. Tazieff (1976-1977) : An exceptional eruption Mt Niragongo, Jan 10 th, 1977. Bull. Volcanologique,
Vol 40, N° 3, pp. 189-200.
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