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plupart des pays de la région en vue de maintenir la stabilité macro-économique et la
discipline budgétaire tout en stimulant au passage le redémarrage de la croissance,
l’insertion internationale et l’intégration régionale. Au cours de la décennie des années 80,
l’Amérique latine est devenu un véritable laboratoire où furent expérimentés les politiques
d’ajustement structurel et leurs dérivées (à savoir, privatisations, libéralisation,
dérèglementation, stratégies tournées vers les exportations, etc.), remettant en cause la
posture interventionniste re-distributrice de l’État et hissant au sommet le dogme du
marché autorégulateur.
Ceci expliquerait le fait que, tout comme la mondialisation, ce soient les acteurs du secteur
financier et économique qui ont commencé d’abord par s’intéresser à ces marchés dits en
émergence et à établir des scénarios et perspectives pour le futur. L’économiste Antoine
Van Agtmael revendique la paternité de l’expression « marchés émergents » qu’il a utilisée
dès 1981 pour désigner certaines économies du tiers-monde alors en phase de
développement avancé (Lafargue, p. 101).
Certains organismes financiers et des
fournisseurs d’indices de cotation boursière comme la Morgan Stanley Capital international
ou encore Standard & Poor’s ont établi des critères précis permettant d’appréhender ces
marchés émergents : la capitalisation boursière, le PIB par habitant, les conditions de
l’environnement macro-économique, la taille du marché et de ses entreprises, le degré
de liquidité de l’économie et le niveau de la corruption (Sgard, 2011). La forte croissance
que connaissent les pays antérieurement situés dans la périphérie du système capitaliste
ferait entrevoir la perspective d’une convergence entre économies développées et
économies en développement dans un horizon possible.
Selon Coussy (2011, p. 69), les émergents comportent alors trois caractéristiques
inhérentes : 1) ces sont des pays venus tardivement au développement (late-comers) ; ils
préconisé par la banque mondiale, le Fonds monétaire international et le Trésor public des États-
Unis d’Amérique.
. En 2001, Jim O’Neill, économiste principal de la banque Goldman Sachs, propose le terme BRIC
(Brésil, Russie, Inde et Chine) pour désigner parmi les pays émergents les quatre économies les plus
importantes. Voir à ce sujet, Jim O’Neill « Building Better Global Economic BRICs », Goldman Sachs,
Global Economics Paper No 66, 30 novembre 2001.