Canaliser directement notre épargne
Si depuis 30 ans l’économie du Québec s’est diversifiée et si l’économie plurielle (privée, publique et
sociale) a pu se développer, c’est en grande partie grâce aux fonds de travailleurs. Ces fonds ont
contribué à créer et à maintenir plus de 100 000 emplois. Près de 700 000 Québécois ont ainsi pu se
constituer une épargne-retraite complémentaire. Ainsi, par exemple, reconnu non seulement pour son rôle
dans les secteurs manufacturiers et les services plus traditionnels, Fondaction se distingue par ses
interventions dans le domaine des technologies propres et par son engagement dans l’économie sociale,
dont le Technopôle Angus.
Les actifs des caisses de retraite constituent un autre levier. Ils atteignent des milliers de milliards, et ce,
malgré les pertes encourues au cours de la crise financière. Si nous les canalisions dans les projets les
plus productifs pour notre nouveau modèle de développement ? Si les syndicats qui siègent aux caisses
de retraite pouvaient faire des gains supplémentaires dans la mise en pratique de politiques
d’investissement responsable, l’activisme actionnarial et le rendement calculé sur du plus long terme ? Le
cas échéant, le sort des travailleurs retraités en serait amélioré et l’économie s’orienterait davantage vers
des projets productifs en matière de développement durable.
Bâtirente a résolument adopté cette approche, ce qui en a fait un chef de file parmi les investisseurs
institutionnels. Bâtirente gère un actif de plus de 790 millions de dollars. En plus d’évaluer les risques
financiers d’un investissement, il tient compte des facteurs sociaux et environnementaux. Lorsqu’il y a un
problème, Bâtirente le souligne et amorce un dialogue avec les entreprises, dont des pétrolières.
Au fil des ans, la finance responsable est devenue un nouvel outil de l’action syndicale pour protéger les
droits des travailleurs. Le choix d’une institution financière en fait partie. Ici, la Caisse d’économie solidaire
s’impose en tant que levier de développement. Depuis 10 ans, c’est un milliard que la Caisse a prêté pour
contribuer au développement des entreprises d’économie sociale et à leur montage financier, donner un
coup de pouce aux syndicats en conflit, soutenir la finance responsable et appuyer des projets porteur
d’innovation sociale. Plus de 630 syndicats, organisations et regroupements syndicaux ont choisi d’y
ouvrir un compte commercial parce que cette institution financière met leur argent au service de
l’économie réelle, d’un projet économique différent. Les dépôts des syndicats à la Caisse servent à
financer des centres de la petite enfance, des coopératives ambulancières, la construction et la rénovation
de logements coopératifs ou communautaires, des entreprises d’insertion au travail, des troupes de
théâtre, etc. Tous contribuent à un modèle québécois de développement plus égalitaire et plus
partenarial. Heureusement que les syndicats se lient avec les mouvements sociaux porteurs de
transformations économiques !
En cohérence avec sa politique d'achat responsable, Paul Ouellet, coordonnateur général
le Syndicat du personnel enseignant du Cégep de Caisse d'économie solidaire.
Sherbrooke-CSN a choisi la Caisse d'économie solidaire.