PHARMAFORUM
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LE GENERALISTE 20 avril 2006 N° 780
usqu’il y a une dizaine d’an-
nées, la validité du TDAH
chez l’adulte était contro-
versée. On estime maintenant que la
majorité de ces enfants continueront
à avoir d’importantes difficultés liées
au TDAH à l’âge adulte. »
2 à 4% des adultes
On considère que le TDAH affecte
de 3 à 5% de tous les enfants, et qu’il
passera à chronicité chez au moins la
moitié d’entre eux,c.-à-d.qu’il concer-
ne 2 à 4 % des adultes. Les études
montrent que ces adultes sont à risque
d’un moindre statut socio-écono-
mique, de plus de difficultés profes-
sionnelles, de changements d’emploi
plus fréquents, de divorce, d’implica-
tion dans des accidents de la route,
d’abus de substances, d’abandon des
études.L’évolution naturelle du TDAH
vers l’âge adulte sera mauvaise dans
40 à 60% des cas, aboutissant notam-
ment à la consommation de drogues
et à un comportement antisocial.
Avec l’âge, les manifestations extério-
risées et dérangeantes du TDAH,com-
me l’hyperactivité, diminuent. C’est
sans doute pourquoi le TDAH de l’adul-
te est resté longtemps plus caché et
sous-diagnostiqué. De leur côté, avec
l’âge,les difficultés de l’attention peu-
vent devenir plus évidentes en ter-
mes de déficits des fonctions exécuti-
ves, telles que la gestion des tâches
multiples et la gestion du temps.
Abus de substances
« La comorbidité de l’abus de sub-
stances et du TDAH est un fait cli-
nique bien connu, » a poursuivi le Pr
Michael Huss, de l’hôpital universitai-
re de la Charité (Berlin,Allemagne).
« Les études montrent que le TDAH
de l’enfant est un facteur de risque
d’abus de substances chez l’adulte. »
Une hypothèse suggère que les pro-
priétés stimulantes des produits lé-
gaux et illégaux seraient utilisées par
les patients dans un but d’automédi-
cation. L’interaction longitudinale en-
tre l’abus de substances et le TDAH
est très complexe, et la recherche est
forcément limitée dans ce domaine,
pour des raisons éthiques évidentes.
Le traitement du TDAH protec-
teur contre l’abus de substances
Une étude a cependant montré
que chez des patients TDAH sous
traitement,10% avaient un trouble de
l’usage de substances (SUD),alcool et
autres drogues, ce qui est relative-
ment similaire à ce que l’on observe
dans la population générale. Chez les
patients TDAH non traités, cette pro-
portion était de plus de 30 %. De
même, la majorité des rares études
à long terme indiquent un effet pro-
tecteur du méthylphénidate (Rila-
tine®) sur le risque de trouble de
l’usage de substances. Cet effet pro-
tecteur est observé à la fois au niveau
de l’abus de substances et à celui de
la dépendance. « Il n’est pas possible
juger cliniquement du rapport risque-
bénéfice d’un traitement au méthyl-
phénidate sans prendre en compte le
risque d’abus de substances chez le
patient TDAH non traité, » conclut
le Dr Huss.
ADHD - A LIFE-LONG PERSPECTIVE – COPENHAGUE, 06/04/2006
« On a longtemps pensé que les
enfants victimes du trouble défici-
taire de l’attention avec ou sans
hyperactivité (TDAH) guérissaient
en grandissant, » affirmait le Pr
Thomas Spencer (Harvard Medical
School, Boston, USA) au cours d’un
récent symposium organisé à Co-
penhague par Novartis.
TDAH et abus de substances
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