Contrôle du paludisme $$ Spina bifida et prophylaxie avec de l

PÉRISCOPE Forum Med Suisse No4 23 janvier 2002 77
Contrôle du paludisme: de nouvelles possibili-
tés? – En Asie du sud les moustiques vecteurs
du paludisme se montrent «zoophiles»: ils pi-
quent principalement le bétail, et ne s’attaquent
que rarement aux humains. L’application tradi-
tionnelle de spray insecticide dans les loge-
ments s’est montrée très coûteux. Alors pour-
quoi ne pas traiter, respectivement «savonner»,
le bétail avec des insecticides (deltaméthrine)?
Dans une étude «crossover» le bétail a été traité
dans 6 établissements de réfugiés afghans du-
rant trois années, chaque fois pendant la saison
de paludisme. Résultat: dans les villages des ré-
fugiés l’incidence de la malaria falciparum a di-
minué de 56%, celle de la fièvre tierce de 31%
– en parallèle avec la prévalence des parasites.
Ces résultats sont parfaitement comparables à
des méthodes traditionnelles, mais avec 80% de
coûts en moins! – Rowland M, et al. Control of
malaria in Pakistan by applying deltamethron
insecticide to cattle. A community randomized
trial. Lancet 2001;357: 1837–41.
Spina bifida et prophylaxie avec de l’acide fo-
lique: Convient-il d’agir au lieu de continuer à dis-
cuter? Aux Etats-Unis tous les produits céréales
contiennent de l’acide folique. Une analyse des
certificats de naissance montre, que suite à ce dé-
cret de la FDA en 1998 la prévalence des malfor-
mations du tube neural a diminué de 19% (de
37,8/100 000 à 30,5/100 000 naissances d’un en-
fant viable), et celle de la spina bifida de 23% (de
26,2/100 000 à 20,2/100 000 naissances d’un en-
fant viable). Cependant, la véritable diminution
devrait être un peu plus importante, parce qu’avec
les certificats de naissance seuls on ne tient pas
compte des avortements, des enfants mort-nés, et
des interruptions de grossesse (suite à la détection
d’une malformation du tube neural). – Honein
MA, et al. Impact of folic acid fortification of the
US food supply on the occurrence of neural tube
defects. JAMA, 2001;285:2981–6.
Médecine à base de plantes – faut-il arrêter
ces produits avant une intervention chirurgi-
cale? L’echinacea, l’ephedra, l’ail, le ginkgo, le
ginseng, la cava, le millepertuis et la valériane
– on peut bien douter de leur efficacité, mais on
craint leurs effets secondaires dans le domaine
péri-opératoire. A l’exception de l’éphèdre et la
valériane il est à recommander de les arrêter jus-
qu’à 7 jours avant l’intervention – à condition
d’être mis au courant par le patient de l’exis-
tence d’un tel traitement!* – Ang-Lee MK, et al.
Herbal medicines and periope-rative care. Re-
view. JAMA 2001;286:208–16.
* Et beaucoup de patients en consomment!
Dans la région de Minnéapolis/St. Paul 61,2%
des patients interviewés avaient pris des médi-
caments à base de plantes dans les derniers 12
mois – pour leur bien-être tout simple, suite à
la recommandation des amis et des membres
de la famille, ou parce qu’ils étaient convain-
cus, qu’ils leur faisaient du bien. Les produits
les plus vendus sont le ginseng, l’échinacée,
l’ail, le ginkgo, le millepertuis, et l’ephedra –
voir au-dessus! – Harnack LJ, et al. Prevalence
of use of herbal products by adults in the Min-
neapolis/St. Paul metropolitan area. Mayo Clin
Proc 2001; 76: 688–94.
20 ans HIV/SIDA: 58 millions d’hommes infec-
tés avec l’HIV et plus tard, 23 millions de morts.
La pandémie ne s’arrête (toujours) pas – et pas
seulement dans le sub-sahara africain. Elle laisse
plus de 13 millions d’orphelins derrière elle (à
une cadence d’un orphelin toutes les 14 se-
condes!) et se propagera dans les prochains dix
ans au plus vite dans des pays comme la Russie,
l’Inde et la Chine. A l’ouest elle est en train d’aug-
menter à nouveau parmi les jeunes hommes ho-
mosexuels – qui ne prennent plus de précautions
suite à une confiance erronée dans le succès de
la thérapie pharmacologique des dernières an-
nées. Après l’échec du développement d’un vac-
cin et des problèmes de résistance attendus, la
pandémie ne se laissera maîtriser que par des
mesures préventives – et par les 7–10 milliards
de dollars américains, que l’ONU attend pour son
fonds global du SIDA. – Weiss R. AIDS: unbeat-
able 20 years on. Lancet 2001;357:2073–4.
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