2.4 Sciences de la Terre Le domaine continental et sa dynamique DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX . Carte géologique de la 6 France au 1/10 ème http://acces.enslyon.fr/eduterreusages/terre/montagnes /differences Constats et acquis : Nous savons que les paysages évoluent sous l’action de l’eau notamment. Les massifs montagneux ont des reliefs moins élevés que les plus récents. > Alpes et Pyrénées ont commencé à se former il y a 30 à 40 Ma. > Massif armoricain date de la fin de l’ère primaire (-360 à -250 Ma). On y observe à l’affleurement des granites par exemples qui sont des roches mises en place en profondeur. Les roches continentales à la surface du globe peuvent atteindre des âges très importants. Problèmes Quels processus assurent la disparition des reliefs ? Comment peut-on connaître l'âge absolu des roches et pourquoi retrouve-t-on des roches d'âges très variés et parfois très anciens sur la croûte continentale, contrairement à la croûte océanique? I. EROSION ET ALTERATION DES ROCHES Erosion : Ensemble des phénomènes qui altèrent, enlèvent les débris et particules issus de l’altération et modifient le relief. Altération : modification chimique et physique d’une roche sous l’action d’un agent naturel de surface comme l’eau. I.1. Altération physique Un certain nombre d’agents sont responsables de la désagrégation mécanique des roches et donc d’une modification du relief. Les principaux agents sont le gel, la glace, les variations de température et les végétaux. Gel/dégel : en gelant l’eau augment de volume d’environ 10%. Quand l’eau infiltrée dans les fissures gèle, elle provoque l’éclatement de la roche. Pression et frottement exercés sur les roches par le déplacement des glaciers peuvent les transformer en matériaux très fins (farine glaciaire). Variations brutales de température peuvent entrainer désagrégation de la roche surtout si celle-ci est composée de minéraux n’ayant pas le même coefficient de dilatation. Phénomène important en haute montagne et déserts. Racines des végétaux : en se développant, elles agrandissent les fissures. I.2. Altération chimique La principale réaction chimique responsable d’une altération est l’hydrolyse, c'està-dire la destruction des minéraux par l’eau. Dans le cas d’un granite, on constate des auréoles d’altération autours des micas et feldspaths. Ces minéraux silicatés ont une charpente formée par des molécules de SiO4 entre lesquels se trouvent différents cations (K+, Na+…). Sous l’action de l’eau, ces cations vont être mis en solution. Ainsi la structure du minéral est modifiée avec formation de nouveaux minéraux et lessivage de certains ions. DOSSIER 2.4 > DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX 1 >> Ainsi grâce à l’érosion, les parties superficielles des reliefs tendent à disparaitre. Altération et érosion contribuent à l’effacement des reliefs. I.3. transport et dépôts des produits de l’altération Les produits issus du démantèlement sont des éléments solides (sédiments) ou solubles (ions dissous). Ils sont transportés par les eaux de ruissellement dans des bassins sédimentaires continentaux ou océaniques associés aux chaines de montagnes. Après dépôts et consolidation, ces éléments deviendront des roches sédimentaires. Ce processus impliqués dans la disparition des reliefs débutent dès la formation de la chaine. La vitesse d’érosion d’une chaine de montagnes récente est de l’ordre de quelques dixièmes de millimètres par an. II. INTERVENTION DE PHENOMENES TECTONIQUES II.1. des réajustements isostatiques Dans les massifs anciens affleurent des granites âgés de plus de 300 Ma qui se sont formés à des profondeurs allant de 10 à 15 Km. Cette mise à l’affleurement de roches formées en profondeur n’est pas le seul fait de l’érosion. L’allègement des masses rocheuses en surface dû à l’érosion entraine une remontée de la croûte continentale profonde pour rétablir l’équilibre isostatique. On estime que pour 100m d’érosion, il y a une remontée de la chaine de 80m. Ceci permet de comprendre pourquoi une chaine de montagne reste « jeune » très longtemps : la baisse d’altitude engendrée par l’érosion est en grande partie compensée par la remontée isostatique. DOSSIER 2.4 > DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX 2 II.2. Un effondrement gravitaire de la chaine de montagnes Les chaines de montagnes se forment par épaississement crustal, suite à la collision continentale, avec une compression important des terrains. Paradoxalement, une extension est constatée au cœur de certaines chaines récentes. Ainsi dans la zone axiale des Alpes, on observe des failles normales récentes qui traduisent une extension des terrains. L’évolution d’une chaine de montagne est contrôlée par le rapport entre les forces de volumes (poids des roches et poussées d’Archimède) et les forces aux limites (liées à la convergence des plaques. Ainsi : 1. Sous l’effet des forces aux limites, la croûte s’épaissit et le relief et se met en place. La croûte épaisse et légère est en équilibre sur le manteau, plus dense. 2. L’érosion perturbe cet équilibre en enlevant de la matière et entraine un soulèvement par réajustement isostatique. 3. Lorsque le convergence diminue ou cesse, l’intensité des forces de volume devient supérieure à celle des forces aux limites et toute la chaine de montagne s’effondre. Au final, l’ensemble des mécanismes cités favorise l’aplanissement final de la chaine. III. LE RECYCLAGE DE LA LITHOSPHERE CONTINENTALE On entend par recyclage l’ensemble des processus qui conduisent à la transformation des matériaux de la lithosphère ou à leur incorporation dans le manteau asthénosphérique. La lithosphère continentale est recyclée dans les zones de subduction et dans les zones de collision lors de la formation des chaines de montagnes : Ainsi au cours des différents cycles orogéniques, la lithosphère continentale est transformée par des processus tectoniques, sédimentaires, magmatiques et métamorphiques. Dans les zones de subduction : seule une petite portion de la lithosphère continentale disparait dans le manteau sous-jacent (1.33% en 200Ma). Au contraire, la quasi-totalité de la lithosphère océanique y est recyclée. Cela explique pourquoi seule la lithosphère continentale a pu conserver les roches les plus anciennes de la Terre. Cycle orogénique : ensemble des processus présidant à la formation puis à la disparition des chaines de montagnes : ce cycle commence à la phase de rifting/océanisation et se termine lors de la pénéplénation de la chaine de montagne. DOSSIER 2.4 > DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX 3 IV. DATATION ABSOLUE DES ROCHES Il existe plusieurs méthodes de datations des roches : Datation relative : permet d’ordonner des structures les unes par rapport aux autres. A est avant B mais après C. ces méthodes peuvent parfois avoir une haute résolution temporelle mais elles ne nous permettent pas d’avoir accès directement à son âge ni à sa durée. Datation absolue : permet de donner un âge absolu. Ces méthodes reposent sur la décroissance radioactive d’isotopes de certains éléments chimiques. La radiochronologie permet de dater la croûte continentale. Il existe plusieurs isotopes qui peuvent être utilisées. On étudiera ici le couple Rb/Sr. (Rubidium/Strontium). > Principe expliqué dans le livre p148 ou bilan p156. Ces techniques ont permet d’évaluer les âges de la croûte continentale en divers endroit du globe. Les roches les plus vieilles sont datées de plus de 4 Ga. Les roches océaniques n’excèdent pas 200 Ma. Dynamique de la tectonique des plaques DOSSIER 2.4 > DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX 4 Ressources On appelle cycle orogénique ou cycle tectonique la succession des événements correspondant à la formation puis à la destruction d'une chaîne de montagnes. Un tel cycle comprend en général trois phases : sédimentation dans un bassin sédimentaire autrefois appelé « géosynclinal », qui correspond souvent à une marge continentale ; orogenèse, c'est-à-dire plissement des sédiments accumulés dans le bassin sédimentaire et surrectiond'une chaîne de montagnes ; pénéplanation de la chaîne montagneuse. Il convient de remarquer que le début de chaque cycle est ainsi marqué, à la base des strates qui lui correspondent, par une discordance majeure sur les strates affectées par le cycle précédent. En Europe on a réussi à distinguer quatre cycles orogéniques majeurs : le cycle cadomien, datant du Précambrien ; le cycle calédonien, s'étendant du début du Cambrien au début du Dévonien ; le cycle hercynien, (ou varisque), s'étendant du Dévonien à la fin du Permien ; le cycle alpin, s'étendant du début du début du Trias au Quaternaire. Chacun de ces cycles est marqué par un certain nombre de phases tectoniques. Il est clair qu'il existe un rapport étroit entre ces cycles tectoniques et le régime de la tectonique des plaques même si beaucoup de points restent encore à clarifier. On estime aujourd'hui qu'un cycle correspond en gros à l'ouverture suivie de la fermeture d'un domaine océanique http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_orog%C3%A9nique DOSSIER 2.4 > DEVENIR DES RELIEFS CONTINENTAUX 5