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feuillets deBiologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
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II. - LE CONTEXTE NORMATIF
La lecture attentive de la norme ISO 15189 (9) et des
documents du Cofrac associés ont permis de recenser
les exigences et les préconisations liées aux analyses des
bénéfices / risques.
A) Norme ISO 15189 août 2007
§ 4. 11. 1 NOTE 1 : « Outre la revue des procédures opéra-
tionnelles, les actions préventives peuvent inclure l’analyse des
données, y compris les analyses de tendances et de risques, et
l’assurance externe de la qualité. »
§ 5. 6. 1 : « Il convient de veiller particulièrement à éliminer
les erreurs susceptibles de se produire dans le processus de traitement
des échantillons, des prescriptions, des analyses, des comptes rendus,
etc. »
§ 5. 8. 8 : « Afin de répondre aux besoins cliniques locaux, le
laboratoire doit déterminer les limites critiques et leurs seuils d’alerte
ou critiques. »
B) Norme ISO 15189 décembre 2012
§ 4. 11 : Actions préventives
NOTE : « Outre la revue des procédures opérationnelles, les
actions préventives peuvent inclure l’analyse des données, y com-
pris les analyses des tendances et des risques et l’évaluation externe
de la qualité (essais d’aptitude) » (10).
§ 4. 14. 6 : Gestion des risques
« Le laboratoire doit évaluer l’impact des processus de travail et
défaillances potentielles sur la sécurité des résultats des examens et
doit modifier les processus pour réduire ou éliminer les risques iden-
tifiés, et documenter les décisions et les actions menées. »
C) SH REF 02
§ 5. 3. 11 : « Le laboratoire de biologie médicale (LBM) met en
œuvre une vérification de toutes les saisies manuelles des données
électroniques/informatisées réalisée systématiquement ou à fré-
quence définie, selon une analyse bénéfice/risque, en fonction des
types d’opérations » (11).
§ 5. 6. 1 : « Le LBM met en œuvre des CIQ sur plusieurs ni-
veaux de concentration, en début et en fin de série ou à fréquence
définie en fonction d’une analyse bénéfice/risque des spécifications
des méthodes ou en cas d’intervention sur le processus analytique.
Des seuils d’alarme et d’action sont à définir. »
§ 5. 6. 2 : « Il identifie les facteurs susceptibles d’influencer le
résultat de mesure (analyse de risque). »
Par ailleurs, les guides techniques d’accréditation (SH
GTA 01, 06 et 09) (12-14) mentionnent également les
modalités de validation des documents en fonction des
risques et de la criticité des informations transmises.
III. - TERMES ET DÉFINITIONS
Selon le dictionnaire de la qualité, « le point critique est
un élément physique ou temporel présentant un risque dont l’effet
est inacceptable du fait de son occurrence ou par l’importance du
phénomène. La criticité est un niveau de non-sécurité pouvant être
atteint en rendant un évènement ou l’utilisation d’un produit dan-
gereux » (15).
Le risque avéré, statistiquement évalué, débouche sur
la notion de probabilité contrairement au risque potentiel.
Ce dernier relève de la précaution, alors que le risque
avéré relève de la prévention. Si le risque est un évènement
néfaste contre lequel on peut se prémunir, en revanche,
l’aléa est une incertitude due au hasard. L’aléa est inhé-
rent à l’acte médical. Exploité de façon constructive,
prévenu par l’application du principe de précaution, l’aléa
se rapproche de l’évènement indésirable (16).
L’erreur est une appréciation inexacte, soit de qualité,
soit de l’existence d’un fait (erreur de fait). L’erreur existe
indépendamment de la faute et peut être considérée
comme un facteur d’amélioration et de progrès. C’est la
sonnette d’alarme placée sur les processus de réalisation.
Il reste que des facteurs financiers et de rendement, ajoutés
à des lacunes dans la formation du personnel peuvent
augmenter le risque toujours présent d’erreur.
Enfin, notons surtout que les points sensibles consti-
tuent le plus souvent des opportunités importantes d’amé-
lioration.
IV. - MÉTHODOLOGIE
Les points critiques peuvent être décelés dans un
système, dans un processus par l’Analyse des Méthodes de
Défaillance, de leurs Effets et, de leur Criticité (AMDEC),
ou par le système d'analyse des dangers et points critiques
pour leur maîtrise, en abrégé système HACCP (Hazard
Analysis Critical Control Point) mis en œuvre pour la maîtrise
de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires.
En bactériologie comme en biologie médicale, on uti-
lise classiquement la méthode des 5 M (méthode, moyen,
matière première, milieu, main-d’œuvre) ou diagramme
causes-effets d’Ishikawa (17). La gestion et l’analyse des
risques comme moyen pour identifier les points critiques
est un facteur de la culture qualité - sécurité. Pour chaque
processus, il est nécessaire de réaliser une analyse des
risques au minimum par la méthode des 5 M, mais il est
possible de rajouter les M de « management », de « main-
tenance » et même de « monnaie », car la norme ISO
15189 mentionne l’efficience. Cet outil permet de classer
par famille les causes d’un dysfonctionnement liées aux
points de vulnérabilité. La figure 1 visualise l’analyse des
risques et illustre le poids de la méthode des 5 M appliquée
au laboratoire de bactériologie.
Il appartient au laboratoire de biologie médicale (LBM)
d’utiliser les textes professionnels (10, 18, 19), les référen-
tiels réglementaires (20-21), en appliquant les recomman-
dations des sociétés savantes (Société Française de
Microbiologie, SFM) et des instances publiques : Haute
Autorité de Santé, (HAS, ex-ANAES), Agence Nationale
de Sécurité du Médicament et des produits de santé
(ANSM, ex-AFSSAPS).
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie