Évaluation des points critiques en laboratoire de biologie

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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Évaluation des points critiques
en laboratoire de biologie médicale :
l’exemple de la bactériologie clinique
J.-P. KLEIN1, M. HAMMAD2, J.-M. GARNIER3, N. HIDRI4, J.-F. CAROD5
résumé
L’analyse et la gestion des risques liés aux processus permettent d’anticiper les défaillances par la mise en œuvre d’actions
préventives. L’objet de cet article est de présenter une méthodologie opérationnelle au quotidien pour identifier les
points critiques en présentant des cas pratiques aussi bien pour les techniques manuelles que pour les techniques
automatisées. Après un rappel de la gestion des risques et des exigences réglementaires et normatives, des exemples de
points critiques en bactériologie seront présentés et discutés en portant une attention particulière à l’analyse de la
concordance pour les techniques manuelles : cytologie urinaire, examen direct, lecture des concentrations minimales
inhibitrices. Cette analyse systémique est essentielle car elle permet d’améliorer la maîtrise des points critiques et la
standardisation des pratiques professionnelles.
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I. - INTRODUCTION
L’examen bactériologique se caractérise par une combinaison de techniques manuelles et automatisées, mises
en œuvre pour analyser des micro-organismes vivants très
diversifiés en raison de leur grande plasticité génotypique
et phénotypique. Il en résulte des difficultés lors de l’identification des souches cliniques et de l’étude de la sensibilité
aux antibiotiques. L’évaluation des risques et l’identification des points de vulnérabilité du processus analytique
permettent d’identifier les points critiques. Ces derniers
sont plus nombreux en bactériologie que dans d’autres
disciplines, en raison de spécificités liées à des manipulations importantes sur des organismes vivants.
Une revue de la littérature a permis de constater
les lacunes dans la connaissance de l’évaluation des points
critiques du processus analytique. Les publications
consacrées à cette thématique sont rares (1-2), alors que
différents travaux ont été publiés pour les processus
préanalytiques et postanalytiques (3-8).
L’objectif de cet article est d’identifier les causes qui
précèdent ou président les points critiques - ou les points
sensibles - des différents processus et, le cas échéant, d’indiquer les conduites à tenir pour s’assurer de la qualité des
examens bactériologiques et de la fiabilité des résultats.
Laboratoire Syndibio, Commercy, [email protected]
Laboratoire Biocentre, Tourcoing.
3 Laboratoire Bioxa, Reims.
4 Service de Bactériologie-Virologie-Hygiène, CHU Dupuytren,
Limoges.
5 Centre Hospitalier, Saint-Claude.
1
L’analyse et la gestion des risques se placent dans une
démarche d’anticipation plutôt que de correction. Une
fois le diagnostic effectué, il faut mettre en place un plan
de prévention afin de réduire la probabilité d’apparition
des dysfonctionnements et limiter ainsi leur criticité.
2
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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
mots-clés : analyse des risques, point critique, criticité, accréditation, microbiologie.
II. - LE CONTEXTE NORMATIF
La lecture attentive de la norme ISO 15189 (9) et des
documents du Cofrac associés ont permis de recenser
les exigences et les préconisations liées aux analyses des
bénéfices / risques.
A) Norme ISO 15189 août 2007
§ 4. 11. 1 NOTE 1 : « Outre la revue des procédures opérationnelles, les actions préventives peuvent inclure l’analyse des
données, y compris les analyses de tendances et de risques, et
l’assurance externe de la qualité. »
§ 5. 6. 1 : « Il convient de veiller particulièrement à éliminer
les erreurs susceptibles de se produire dans le processus de traitement
des échantillons, des prescriptions, des analyses, des comptes rendus,
etc. »
phénomène. La criticité est un niveau de non-sécurité pouvant être
atteint en rendant un évènement ou l’utilisation d’un produit dangereux » (15).
Le risque avéré, statistiquement évalué, débouche sur
la notion de probabilité contrairement au risque potentiel.
Ce dernier relève de la précaution, alors que le risque
avéré relève de la prévention. Si le risque est un évènement
néfaste contre lequel on peut se prémunir, en revanche,
l’aléa est une incertitude due au hasard. L’aléa est inhérent à l’acte médical. Exploité de façon constructive,
prévenu par l’application du principe de précaution, l’aléa
se rapproche de l’évènement indésirable (16).
L’erreur est une appréciation inexacte, soit de qualité,
soit de l’existence d’un fait (erreur de fait). L’erreur existe
indépendamment de la faute et peut être considérée
comme un facteur d’amélioration et de progrès. C’est la
sonnette d’alarme placée sur les processus de réalisation.
Il reste que des facteurs financiers et de rendement, ajoutés
à des lacunes dans la formation du personnel peuvent
augmenter le risque toujours présent d’erreur.
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§ 5. 8. 8 : « Afin de répondre aux besoins cliniques locaux, le
laboratoire doit déterminer les limites critiques et leurs seuils d’alerte
ou critiques. »
B) Norme ISO 15189 décembre 2012
§ 4. 11 : Actions préventives
NOTE : « Outre la revue des procédures opérationnelles, les
actions préventives peuvent inclure l’analyse des données, y compris les analyses des tendances et des risques et l’évaluation externe
de la qualité (essais d’aptitude) » (10).
§ 4. 14. 6 : Gestion des risques
« Le laboratoire doit évaluer l’impact des processus de travail et
défaillances potentielles sur la sécurité des résultats des examens et
doit modifier les processus pour réduire ou éliminer les risques identifiés, et documenter les décisions et les actions menées. »
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
C) SH REF 02
§ 5. 3. 11 : « Le laboratoire de biologie médicale (LBM) met en
œuvre une vérification de toutes les saisies manuelles des données
électroniques/informatisées réalisée systématiquement ou à fréquence définie, selon une analyse bénéfice/risque, en fonction des
types d’opérations » (11).
§ 5. 6. 1 : « Le LBM met en œuvre des CIQ sur plusieurs niveaux de concentration, en début et en fin de série ou à fréquence
définie en fonction d’une analyse bénéfice/risque des spécifications
des méthodes ou en cas d’intervention sur le processus analytique.
Des seuils d’alarme et d’action sont à définir. »
§ 5. 6. 2 : « Il identifie les facteurs susceptibles d’influencer le
résultat de mesure (analyse de risque). »
Par ailleurs, les guides techniques d’accréditation (SH
GTA 01, 06 et 09) (12-14) mentionnent également les
modalités de validation des documents en fonction des
risques et de la criticité des informations transmises.
III. - TERMES ET DÉFINITIONS
Selon le dictionnaire de la qualité, « le point critique est
un élément physique ou temporel présentant un risque dont l’effet
est inacceptable du fait de son occurrence ou par l’importance du
Enfin, notons surtout que les points sensibles constituent le plus souvent des opportunités importantes d’amélioration.
IV. - MÉTHODOLOGIE
Les points critiques peuvent être décelés dans un
système, dans un processus par l’Analyse des Méthodes de
Défaillance, de leurs Effets et, de leur Criticité (AMDEC),
ou par le système d'analyse des dangers et points critiques
pour leur maîtrise, en abrégé système HACCP (Hazard
Analysis Critical Control Point) mis en œuvre pour la maîtrise
de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires.
En bactériologie comme en biologie médicale, on utilise classiquement la méthode des 5 M (méthode, moyen,
matière première, milieu, main-d’œuvre) ou diagramme
causes-effets d’Ishikawa (17). La gestion et l’analyse des
risques comme moyen pour identifier les points critiques
est un facteur de la culture qualité - sécurité. Pour chaque
processus, il est nécessaire de réaliser une analyse des
risques au minimum par la méthode des 5 M, mais il est
possible de rajouter les M de « management », de « maintenance » et même de « monnaie », car la norme ISO
15189 mentionne l’efficience. Cet outil permet de classer
par famille les causes d’un dysfonctionnement liées aux
points de vulnérabilité. La figure 1 visualise l’analyse des
risques et illustre le poids de la méthode des 5 M appliquée
au laboratoire de bactériologie.
Il appartient au laboratoire de biologie médicale (LBM)
d’utiliser les textes professionnels (10, 18, 19), les référentiels réglementaires (20-21), en appliquant les recommandations des sociétés savantes (Société Française de
Microbiologie, SFM) et des instances publiques : Haute
Autorité de Santé, (HAS, ex-ANAES), Agence Nationale
de Sécurité du Médicament et des produits de santé
(ANSM, ex-AFSSAPS).
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Points critiques en bactériologie
Matière première
Respect des conditions préanalytiques
(recueil, acheminement,
critères d’acceptation,
renseignements cliniques,
contamination)
Enregistrement
Conservation des souches
Matériel
Raccordement métrologique
Vérifications / validations
Réactifs, géloses
PSM (maintenance)
Connexions automates-SIL
Gestion du SIL
Méthode
Respect des procédures
Inoculum standardisé
Durée d’incubation
Lectures microscopiques
Tests d’orientation et de confirmation
Interface J0/J1/Jn
Limite des tests (spécificité/sensibilité)
CIQ/EEQ
Réalisation des antibiogrammes
Rapport d’analyse
Satisfaction du client
Échantillon
primaire
Milieu
Consignes de sécurité, équipement
de protection individuelle
Environnement de travail
(éclairage, ambiance, température)
Stockage des réactifs
Main d’œuvre
Qualification, Formation continue
Habilitation
Réhabilitation
Évaluation
Communication
Fig. 1 - Analyse des risques analytiques appliquée à la bactériologie clinique.
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Les points critiques sont susceptibles d’être à l’origine
d’écarts critiques. Le document du Cofrac SH REF 05 (22)
définit l’écart critique comme un écart dont le résultat met
en cause la fiabilité des résultats ou l’aptitude du système
de management à maintenir le niveau de qualité des prestations d’évaluation de la conformité. L’écart peut avoir
un effet avéré, quantifiable par l’évaluateur, ou peut présenter un risque induit important sur le niveau de qualité
des prestations. Il peut être d’ordre technique et/ou organisationnel. Le SH GTA 04 (23) ainsi que le « Quamic »
(24) proposent des outils pour la maîtrise des risques.
Point clé. Les différentes phases de ces processus doivent être identifiées et organisées. Leur maîtrise participe à diminuer la composante d’incertitude des
résultats par le laboratoire. Si le diagramme des 5 M a
pour objectif de mettre en évidence les points critiques,
en revanche l’élaboration de la check-list vise à donner
les lignes directrices pour gérer et maîtriser la vulnérabilité des différents processus. Les audits permettent de
vérifier que les dispositions prises sont bien appliquées.
Point clé. L’analyse des risques a pour but de surveiller
l’ensemble des processus du préanalytique au postanalytique. Ils sont souvent situés à des interfaces entre les
processus ou dans les processus faisant intervenir de
nombreux opérateurs et/ou matériels. La maîtrise des
points critiques est basée sur des faits, des preuves ou
des données scientifiques, accompagnés d’un jugement
professionnel fondé sur l’expérience des acteurs. Les
points critiques doivent être identifiés pour hiérarchiser
les risques encourus et mettre en œuvre un plan d’action en assurant son suivi.
V. - LES CIBLES DE LA GESTION
DES RISQUES
Le système d’analyse des points critiques doit concerner, en premier lieu, les étapes clés des processus préanalytiques, analytiques et postanalytiques, mais aussi des
processus support et de management. Pour ne rien oublier et gérer efficacement les risques, il est intéressant
d’établir une check-list ou tableau de bord (Tableau I).
En ce qui concerne le processus préanalytique, il est important de rappeler que les points critiques sont liés aux
modalités de prélèvement (localisation, règles de l’art),
aux délais d’acheminement et de conservation des échantillons dans de bonnes conditions et, bien entendu, à la
prise en compte du contexte clinique (prélèvement à visée
épidémiologique ou diagnostique). La qualité des prélèvements conditionne celle du diagnostic. Pour des prélèvements particuliers comme ceux de type pied diabétique,
il faut veiller à former l’opérateur : laver au sérum physiologique, aspirer les sérosités après avoir introduit un cathlon dans le pertuis ou le trajet de la fistule (25). Les
écouvillons floqués optimisent le recueil ainsi que le relargage des bactéries contenues dans l’échantillon (jusqu’à
90 % de l’échantillon clinique récupéré contre 30 % avec
des écouvillons standard).
La majorité des bactéries pathogènes chez l’homme
sont des espèces mésophiles qui se développent à des températures comprises entre 25 et 40°C et un optimum de
35 ± 2°C (26-27). Le froid réduit simplement la cinétique
de multiplication bactérienne. Dès que les conditions de
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VI. - LE PROCESSUS PRÉANALYTIQUE
Tableau I - Check-list des points critiques des différents processus.
Processus
Points critiques
Comment les maîtriser
Vérifications des ordonnances
Vérifications des saisies informatiques
Préanalytique
Enregistrement des dossiers
Recherche active des renseignements cliniques
Information des préleveurs internes et externes sur les modalités de prélèvement et diffusion du manuel de prélèvement
Spécifications adaptées à chaque type de prélèvement
Respect des contraintes préanalytiques (conditionnements
adaptés, emballage résistant à 95 kPa, UN 3373)
Renseignements cliniques (objectif diagnostique,
traitement et son suivi, épidémiologie, etc.)
Modalités de prélèvements
Transport des échantillons
Habilitation du personnel
Évaluation des pratiques professionnelles
Entretien individuel, test de maintien des compétences
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Postanalytique
Analytique
Variabilité inter-opérateurs liée
au versant manuel des tâches
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Maîtrise des processus analytiques :
- isolement des souches cliniques
- tests d’orientation et d’identification
- antibiogrammes
Analyse des concordances :
- ensemencement et charge de l’inoculum, lecture
des cultures
- lectures des examens directs (coproculture,
prélèvement pulmonaire, Gram, May-Grünwald-Giemsa,
Ziehl-Neelsen)
- lecture des antibiogrammes et des E-tests
- contrôles qualité (CIQ, EEQ, CNQ)
Minimiser les contaminations
Utilisation de matériel à usage unique
Équipement individuel et collectif de protection,
utilisation d’un PSM
Maîtrise de la métrologie
Raccordement métrologique
Système informatique du laboratoire (SIL)
Vérification de la saisie des résultats
(scanner des résultats / saisie manuelle)
Convention de preuve (réception des résultats par les
prescripteurs)
Contrôle des saisies
Vérification des interfaces entre les systèmes
informatiques connectés
Maîtrise de la vérification technique
(validation technique)
Formation des techniciens
Maîtrise de la validation biologique
Formation des biologistes
Harmonisation des avis et commentaires
Délais de rendu des résultats et critères d’alerte
Étude de satisfaction / Indicateurs
Signalement interne et externe des bactéries
multirésistantes (BMR) et expertise biologique
Procédure de signalement
Prestation de conseils
Résultats urgents
Grille des critères d’alerte
température redeviennent favorables à leur développement, les micro-organismes reprennent leur croissance.
Les anaérobies ainsi que certains genres bactériens comme
Neisseria et Haemophilus, comportent des souches sensibles
aux variations de température qui nécessitent un transport
à température ambiante (le mieux est d’utiliser des milieux de transport, Stuart ou Amies, par exemple, à condition que la durée de transport ne dépasse pas 24 heures).
Le tableau II donne quelques exemples pour sécuriser le
processus préanalytique.
Point clé. Les milieux de transport réduisent la cytolyse
et autorisent un délai plus important entre le prélèvement et la mise en culture (exemple : le recueil des
urines sur des flacons avec de l’acide borique). Ils sont
donc préconisés pour tout délai d’acheminement dépassant 2 heures. La majorité des bactéries pathogènes
de l’homme sont des espèces mésophiles. À chaque fois
que cela est possible, et tout particulièrement dans les
localisations inhabituelles, le prélèvement bactériologique devra être fait par un microbiologiste (pour les
laboratoires privés), qui prendra le temps de s’enquérir
de l’histoire clinique du patient, ainsi que d’une éventuelle antibiothérapie préalable. Les prélèvements susceptibles de contenir des anaérobies doivent être
transportés dans des milieux adaptés et à température
ambiante. Pour les micro-organismes à développement
intracellulaire (ex. : Chlamydia), il est impératif de récupérer des cellules.
VII. - LE PROCESSUS ANALYTIQUE
Pour le processus analytique, il est important de réaliser
une analyse des concordances entre les différents opérateurs pour les examens biologiques réalisés par des techniques manuelles, notamment les lectures microscopiques
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Tableau II - Exemples de conditions préanalytiques à respecter en bactériologie incluant les recommandations du Rémic 2010.
Paramètres et
volumes recommandés
Température
de transport
ou de conservation
Fréquence d’analyse
et particularités
Délai d’analyse
Matériel de recueil
de prélèvement habituel
Coproculture
3 noix de selles
Continue
Urgence pour le SHU
T ambiante
ou 5 ± 3°C
< 2 heures
ou < 12 heures
Flacon coproculture
ECBU
20 à 30 ml d’urine
Continue
Urine du matin
ou après 4 h de séjour
dans la vessie
5 ± 3°C
T ambiante
< 12 heures
< 2 heures
Flacon stérile
BK dans les urines
Totalité des urines
de la 1ère miction
Continue
(recueil 3 j de suite)
5 ± 3°C
< 24 heures
Flacon stérile 500 ml
Examen d’un pus
ou écoulements
Continue
Prélèvement
à la seringue conseillé
T ambiante
< 2 heures
Seringue fermée
ou 2 écouvillons
Hémoculture
Adulte : 10 ml de sang
total minimum par flacon
Enfant : 1-2 ml de sang
total par flacon en
fonction du poids
Continue
2 ou 3 hémocultures
par 24 heures
T ambiante
< 12 heures
Flacons pour hémocultures
(1 aérobie et 1 anaérobie),
ou pédiatrique, levures, BK
Bactéries anaérobies
Continue
Bactéries sensibles à
l’oxygène et fragiles à 4°C
T ambiante
< 2 heures
Seringue fermée
et purgée d’air
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(les champs couverts par les couples objectifs/oculaires de
marque ou de modèle différents peuvent varier très sensiblement pour un même grossissement). Le LBM doit
déterminer les enregistrements nécessaires, pour apporter
la preuve que les processus de réalisation des examens
biologiques pour toute la chaîne depuis le prélèvement
jusqu’à l’analyse sont réalisés conformément aux exigences de l’assurance qualité.
Les techniques automatisées utilisées en bactériologie
sont, d’une manière générale, robustes. Plutôt que de
s’acharner sur des tests de répétabilité dispendieux, certes
nécessaires, il vaut mieux se focaliser sur la vérification
continue avec des contrôles internes de qualité (CIQ).
Plus encore, il est recommandé de porter une grande
attention aux différentes étapes des techniques manuelles
qui comportent des points sensibles et critiques en ciblant
les tests d’orientation et de confirmation, mais également
en considérant l’observation macroscopique des divers
échantillons biologiques. La morphologie et le caractère
monomorphe ou polymorphe des cultures bactériennes,
ainsi que la notion de prédominance, devront impérativement être pris en compte.
Point clé. Il faut veiller à bien organiser le triptyque analytique : observation macroscopique des prélèvements,
isolement des souches cliniques, suivi des tests d’orientation (Gram, oxydase, catalase, mobilité, métabolisme
respiratoire, etc.) et de confirmation (tests phénotypiques ou génotypiques, antibiogrammes).
A) Feuille de travail
La composition de la feuille de travail, ou feuille de paillasse, doit être bien structurée. Cet enregistrement joue
un rôle important dans la transmission des informations
entre les différents opérateurs. Pourront y figurer les données suivantes : l’heure du recueil, le sexe du patient, les
critères d’acceptation, les renseignements cliniques (nature
et origine du prélèvement, traitement en cours), l’aide à
l’interprétation pour l’opérateur, la traçabilité des opérateurs à J0/J1/Jn ; la spécialité du prescripteur est également
une donnée intéressante (urologue, néphrologue, infectiologue, etc.). Toutes ces données sont très utiles dans le
cas d’une étude de traçabilité d’un dossier.
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NOTE : L’utilisation de milieux de transport permet d’allonger de façon notable les délais d’acheminement et par conséquent de mieux maîtriser les conditions préanalytiques. Les milieux de transport les plus courant sont : Stuart (le tampon glycérophosphate permet la croissance des bactéries à Gram négatif)
et Amies (le tampon phosphate inorganique empêche le développement des bactéries à Gram négatif) : certains milieux d’Amies modifiés ont un potentiel
redox approprié permettant une survie accrue des anaérobies et des bactéries de culture difficile. Le milieu Cary Blair (Stuart modifié) assure le transport
et la conservation des bactéries entéropathogènes (E. coli, Shigella, Salmonella, Yersinia, etc.).
SHU : syndrome hémolytique et urémique.
Tableau III - Interprétation des examens microscopiques.
Cellules épithéliales ou polynucléaires (grossissement x 100) / nombre par champ
Rares (+)
<1
Quelques (++)
1-10
Assez nombreux (+++)
11-25
Nombreux (++++)
> 25
Bactéries, levures, champignons (grossissement x 1 000) ) / nombre par champ
Rares (+)
<1
Quelques (++)
1-10
Assez nombreux (+++)
11-25
Nombreux (++++)
> 25
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Interprétation de l’examen microscopique (Canadian Coalition For Quality in Laboratory Medecine, novembre 2004).
Tableau IV - Interprétation de l’examen microscopique d’une expectoration (Rémic 2010).
Classes de Bartlett
Cellules
épithéliales/champ
Leucocytes/champ
Qualification
1
> 25
< 10
Refusé
> 25
10-25
Refusé
> 25
> 25
Refusé
10-25
> 25
Accepté
< 10
> 25
Qualité optimale
2
3
4
5
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Tableau V - Harmonisation des lectures microscopiques pour les BAAR (CNQ 12 BAC 1).
Dénombrement
Ziehl - Neelsen
Fluorescence
1+
1 à 9 BAAR / 100 champs
1 à 9 BAAR / 10 champs
2+
1 à 9 BAAR / 10 champs
1 à 9 BAAR / champ
3+
1 à 9 BAAR / champ
10 à 90 BAAR / champ
4+
10 à 90 BAAR / champ
> 90 BAAR / champ
Tableau VI - Interprétation de l’examen microscopique de la flore vaginale (grossissement x 1 000, European Manual of Clinical Microbiology 2012).
Morphotypes
Lactobacillus
Morphotypes
Gardnerella
Morphotypes
Mobilincus
Nombre moyen
de bactéries / champ
Nombre moyen
de bactéries / champ
Nombre moyen
de bactéries / champ
0
> 30
0
0
1
5 – 30
<1
1–5
2
1–4
1–4
>5
3
<1
5 – 30
4
0
> 30
Score
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Tableau VII - Vérification des cytologies urinaires.
Lecture microscopique
Uf-50
Dossiers
Visa
Leucocytes
Hématies
Cellules
Leucocytes
Hématies
Cellules
1204527190
CG
20 000
10 000
++
39 200
39 600
++
1207520165
CG
80 000
10 000
++
128 200
10 000
++
1211052401
CG
516 000
35 200
++
490 000
19 500
++
Tableau VIII - Score de Nugent..
Dossiers
Score de Nugent
Visa
110420152
4
CG, JPK, GM
110122069
1
CG, JPK, GM
110211156
8
CG, JPK, GM
110212206
7
CG, JPK, GM
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La cohérence du dossier est à vérifier dès la prise en
charge de l’échantillon par l’opérateur. Un liquide citrin
n’est pas obligatoirement une urine. Un prescripteur peut
en cacher un autre : l’ophtalmologiste demande t-il souvent un prélèvement ostéo-articulaire au laboratoire ? (Attention aux homonymies). Le contexte clinique doit aussi
inciter à utiliser des milieux complémentaires par rapport
à ceux utilisés en routine.
Point clé. La feuille de travail joue un rôle très important, notamment pour l’interface entre les différents
opérateurs. La traçabilité doit être complète et bien
lisible, avec les visas des techniciens.
Il n’est pas toujours facile de trouver les préconisations
de lecture pour les examens microscopiques. Aussi, nous
indiquerons quelques recommandations permettant de
standardiser les pratiques entre les différents opérateurs.
Le tableau III présente l’harmonisation des lectures
microscopiques pour les cellules épithéliales et les polynucléaires (grossissement x 100), ainsi que pour les bactéries,
les levures et les champignons (grossissement x 1 000).
1) Lecture des états frais, des colorations de Gram,
de May-Giemsa-Grünwald (MGG) et de Ziehl-Neelsen
Certaines bactéries sont appelées à Gram variable et
sont susceptibles de poser des difficultés lors de l’identification des souches cliniques liées à des variations et/ou
des discordances inter-opérateurs : Gardnerella vaginalis,
Gemella spp., Mobilincus spp., Acinetobacter spp. Par ailleurs,
des genres bactériens comme Corynebacterium, Haemophilus
ou Bacteroides sont aussi à l’origine de résultats variables
selon les techniciens en raison d’artéfacts techniques lors
de la coloration (28). Les appareils automatisés pour la coloration des lames de cytologie permettent de mieux standardiser les manipulations. Enfin, certaines bactéries
peuvent être pléiomorphes, notamment dans les hémocultures : Haemophilus influenzae, Acinetobacter baumannii,
Streptococcus pneumoniae.
Le tableau V présente l’harmonisation des lectures
microscopiques pour les bacilles acido-alcoolo-résistants
(BAAR) sur frottis d’expectorations au grossissement x
1 000.
La détermination du score de Nugent nécessite une lecture des frottis avec évaluation des morphotypes Gardnerella et anaérobies (bacilles à Gram variable, polymorphes)
et le morphotype Mobiluncus (bacilles incurvés à Gram
variable). Le tableau VI expose le score de Nugent. Si la
reproductibilité inter-opérateurs ne semble pas poser de
problème pour les scores extrêmes, l’interprétation est
plus délicate, pour les scores intermédiaires.
Il est utile de signaler que la prise de probiotiques
contenant différentes espèces du genre Lactobacillus (L.
fermentum, L. delbrueckii, L. casei var. rhamnosus Döderleini,
etc.), peuvent fausser les résultats. Là encore, les renseignements cliniques prennent toutes leurs importances.
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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Les données du tableau IV, tirées du Rémic 2010, permettent de standardiser l’étude microscopique des expectorations selon 5 classes au grossissement x 100 (oculaire
10 / objectif 10) en réalisant une moyenne sur 10 champs.
Le biologiste devra aussi statuer pour les cas intermédiaires
qui ne figurent pas parmi les classes de Bartlett : 10 à 25
cellules épithéliales/champ avec < 10 leucocytes/champ.
B) Lecture des examens directs au microscope
Point clé. Pour les hémocultures, le pléiomorphisme
des bactéries en milieu liquide peut constituer une véritable difficulté pour la lecture de la coloration de
Gram.
2) Harmonisation des lectures microscopiques
À titre d’exemple, nous indiquerons dans les tableaux
VII et VIII les possibilités pour sécuriser et harmoniser les
études cytologiques.
Il est possible de déterminer un biais maximal toléré
pour apprécier la performance des opérateurs, car la lecture microscopique des cytologies urinaires peut être utilisée comme un « back up » en cas de panne d’automate.
Le 1er quadrant est ensemencé avec l’écouvillon,
puis les autres quadrants
avec une öse à usage
unique.
Fig. 2 - Schéma classique d’ensemencement.
Point clé. Il est essentiel que les différents opérateurs
rendent des résultats cohérents et standardisés. Les
renseignements cliniques, ainsi que les traitements
médicamenteux en cours, sont importants pour l’interprétation contextuelle des résultats.
diffusion) (Tableau IX). Dans une logique d’assurance
qualité, ils doivent être standardisés. Le volume ensemencé est un point critique (expectoration, hémoculture,
urine, etc.), aussi bien pour les techniques conventionnelles que pour les techniques automatisées (peigne chez
bioMérieux®, bille aimantée chez BD, öse chez I2A).
C) Schémas et techniques d’ensemencement
Les schémas d’ensemencement varient en fonction des
techniques automatisées et manuelles utilisées (Figure 2),
mais aussi en fonction des échantillons (selle, urine,
cathéter, valve, biopsie) et des analyses demandées
(concentration minimum inhibitrice, antibiogramme par
Point clé. L’automatisation de l’étape d’ensemencement ne dispense pas de la présence d’un technicien,
qui puisse être en mesure de résoudre d’éventuels dysfonctionnements des chaînes robotisées (incohérences
des résultats...).
Tableau IX - Exemple de modalités d’ensemencement d’échantillons biologiques.
Types
de prélèvement
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Urine
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Selle
– diarrhéique
– non diarrhéique
Modalités d’ensemencement
Recommandations
10 µL
Rémic 2010
Pur
Dilution d’une noix de selle dans
3 mL de sérum physiologique
CNR Campylobacter :
– selles récemment émises ou gardées
à + 4°C,
– fraîcheur des milieux de cultures(a)
Cathéter
Cathéter dans 1 mL de sérum physiologique,
vortex 1 minute, ensemencement de 10 µL
(si méthode de Brun-Buisson)
Rémic 2010
Expectoration
Dilution 10-5, 10-7
Patient mucoviscidosique : fluidification de
l’expectoration, ensemencement de 20 µL
d’homogénat pur ou dilué au 1/1 000
Rémic 2010
Hémoculture
(adulte)
10 mL de sang au minimum par flacon
Rémic 2010
Lavage
broncho-alvéolaire
Dilution 10-2, 10-4
Rémic 2010
Prélèvement
distal protégé
Pur, dilution 10-2
Rémic 2010
Prélèvement
ostéo-articulaire
Utilisation d’un broyeur de type
Ultra-Turrax®, PSM
Rémic 2010
Sperme
Ensemencement au râteau de 10 µL
de sperme pur ou de 100 µL de sperme
dilué au 1/10
Rémic 2010
(a) Privilégier la préparation extemporanée, mais cela implique des contraintes importantes difficilement compatibles avec l’accréditation.
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Points critiques en bactériologie
D) Charge de l’inoculum
La charge de l’inoculum est excessivement importante,
aussi bien pour l’identification que pour la réalisation de
l’antibiogramme (comité de l’antibiogramme de la société
française de microbiologie), CA-SFM) (29). Pour mémoire,
selon le Rémic 2010 et le CA-SFM 2013, 0,5 McFarland
correspond classiquement à 108 UFC/mL, ou encore à
106 UFC/mL pour Neisseria meningitidis.
Toutefois, il convient de ne pas ignorer les limites de cette
technique :
– acquisition d’une certaine technicité pour le dépôt sur
la cible ;
– nécessité d’une culture solide ou liquide pour disposer
d’un inoculum suffisant ;
– pureté du dépôt obligatoire ;
– durée de culture optimale, ni trop jeune, ni trop âgée,
variable selon les espèces à identifier ;
Point clé. La charge de l’inoculum devra être respectée
strictement en fonction des recommandations du fabricant et du CA-SFM.
– fausses identification possibles, notamment entre certains streptocoques oraux et Streptococcus pneumoniae, de
même, identification des Shigella en E. coli ;
E) Dilution des expectorations
Les dilutions sont différentes selon le type de prélèvement et selon la pathologie : par exemple, pour les expectorations des patients atteints de mucoviscidose,
fluidification de l’échantillon et ensemencement de 20 µl
d’homogénat pur ou dilué au 1/1 000 (Rémic 2010).
– identification limitée au genre pour Salmonella spp. et
Acinetobacter spp. ;
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– plus rarement, absence d’identification de certaines
espèces bactériennes ne figurant pas encore dans la base
de données.
F) Identification bactérienne
De nombreuses méthodes sont à la disposition du bactériologiste pour identifier les bactéries, depuis la simple
observation macroscopique jusqu’au séquençage considéré comme le « gold standard » en la matière, exception
faite des genres comme Brucella ou Salmonella pour lesquels le sérotypage est nécessaire. Jusqu’ici, les méthodes
phénotypiques basées sur l’utilisation de techniques chromogènes ou enzymatiques étaient les plus accessibles en
termes de praticabilité et pour un coût modique. L’inconvénient majeur de ces techniques est le risque de mauvaise
identification en cas de contamination de l’inoculum de
la souche à tester. Ce problème est facilement identifiable
si l’on prend soin de pratiquer en parallèle un réisolement. Néanmoins, la pureté n’est pas le seul critère de
bonne identification : une grossière erreur dichotomique
initiale peut conduire à une « vraie fausse » identification
(Gram non réalisé sur la souche à tester, Gram trop ou pas
assez décoloré, oxydase non recherchée, etc.). De plus, ces
techniques atteignent très vite leurs limites dès lors qu’il
s’agit d’espèces moins courantes.
Si la biologie moléculaire reste, en raison de son coût,
un outil d’exception qui justifie son positionnement particulier, la spectrométrie de masse a fait une offensive significative dans le milieu de la bactériologie depuis 5-6 ans.
Cette technique du MALDI-TOF (Matrix Assisted Laser Desorption Ionization - Time Of Flight) permet une identification
fiable et très rapide de nombreuses espèces jusqu’ici difficilement accessibles aux laboratoires de routine. Cette
technique constitue un progrès substantiel en matière de
qualité diagnostique (30-32), certains auteurs allant même
jusqu’à la juger aussi performante que le séquençage (33).
G) Quantification de Streptococcus agalactiae
par la technique des quadrants
Pour le dépistage de Streptococcus agalactiae (streptocoques du groupe B, SGB) entre la 34ème et la 38ème semaine
de grossesse, la richesse de culture doit être évaluée de
façon semi-quantitative. Le risque de transmission materno-fœtale est faible à 1 + et majeur à 4 + en fonction du
nombre de quadrants concernés par la croissance du SGB
sur gélose au sang, sans enrichissement sélectif préalable
en milieu liquide (grade A) (recommandation ANAES
2001). Cette gradation du risque ne dicte en aucun cas la
prescription d’une antibioprophylaxie, qui reste identique
quelle que soit la quantification (33-35). Pour les infections néonatales, la Nomenclature des Actes de Biologie
Médicale (NABM) requiert deux prélèvements distincts.
La cohérence des résultats entre les deux prélèvements est
à prendre en compte.
Point clé. La mise en évidence du SGB à l’uroculture
(seuil significatif ≥ 104 UFC/mL en culture monomorphe ou non) aboutit à la prescription d’une antibioprophylaxie per-partum dans les mêmes conditions
qu’en cas de portage vaginal.
H) Recherche de l’oxydase
La recherche de l’oxydase est un test important pour
l’identification de certaines souches cliniques. Elle s’inscrit
dans une démarche d’identification dichotomique et doit
être réalisée dans de bonnes conditions et conformément
aux préconisations des fabricants, c’est-à-dire sur milieu
Trypticase-soja et en évitant dans la mesure du possible
la gélose au sang. Citons quelques exemples de bactéries
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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Point clé. L’identification bactérienne par des techniques conventionnelles tend à être remplacée par la
spectrométrie de masse et par la biologie moléculaire.
Dans tous les cas, une approche méthodologique utilisant des tests d’orientation reste utile.
Point clé. Une attention particulière doit être portée
aux dilutions réalisées pour les différents types d’échantillons broncho-pulmonaires, notamment la formule de
calcul pour le rendu quantitatif.
oxydase-positives (Pseudomonas aeruginosa, Pseudomonas fluorescens, Pseudomonas stutzeri, Pseudomonas putida, Aeromonas
spp., Plesiomonas spp., Vibrio spp., Pasteurella spp.), et de bactéries oxydase négatives (Pseudomonas luteola, P. oryzihabitans, Stenotrophomonas maltophilia).
Point clé. La recherche d’oxydase doit être effectuée à
partir d’isolement sur des milieux de cultures validés
ou compatibles. Il est important d’éviter de racler la
gélose pour réaliser ce test.
I) Températures, atmosphères et durées d’incubation :
points sensibles ou points critiques ?
Les températures d’incubation préconisées par le
Rémic 2010 sont les suivantes :
– 35 +/- 1,5°C : cas général ;
– 36 +/- 1,5°C : BK ;
– 30 +/- 1,5°C : Mycobacterium marinum, M. chelonae, M. ulcerans ;
– 42 +/- 1,5°C : Mycobacterium xenopi ;
– 30 +/- 1,5°C : mycologie, Yersinia spp. ;
– Campylobacters thermotolérants : le Centre National de
Référence des Campylobacters recommande une température d’incubation de 37°C, bien que la température
d’incubation optimale de croissance des souches les plus
fréquemment isolées soit de 42°C ;
– Yersinia sur milieux sélectifs (Cefsulodine-Irgarsan-Novobiocine) : 48 heures entre 25 et 30°C.
Les préconisations de températures d’incubation précitées révèlent toute la difficulté de respecter les optimums
de croissance pour les espèces bactériennes des différents
prélèvements cliniques. Il est donc impératif que le biologiste définisse ses besoins en fonction du recrutement des
patients.
Les micro-organismes tels que Pseudomonas fluorescens,
Listeria monocytogenes, Yersinia enterocolytica, Serratia liquefaciens, Hafnia spp., Lactobacillus casei et Candida spp., sont
dits psychrotrophes/psychrotolérants avec un optimum
de pousse inférieur à + 22°C . Pseudomonas fluorescens est
susceptible de former des biofilms sur les parois des réfrigérateurs. D’autres bactéries, dites thermophiles, se développent encore à des températures supérieures à + 42°C
(Pseudomonas aeruginosa, Clostridium difficile, Lactobacillus
acidophilus) (26, 27, 37, 38).
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En complément de ce qui précède, signalons qu’en
hydrobiologie, la recherche des bactéries coliformes (bactéries lactose-positives) est effectuée après incubation
Tableau X - Exemples de durées d’incubation à respecter selon les bactéries recherchées.
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Types de prélèvement
Bactéries
Lecture et remarques
Durées d’incubation
ECBU
Corynebacterium urealyticum
Aerococcus spp.
Actinobacillus spp.
Culture lente
≥ 48 heures sur gélose
au sang sous CO2
Prélèvements
bronchiques
et urines
Mycobacterium spp.
- 1/jour à J1, J2, J3
- 2/semaine pendant 4 semaines
- 1/semaine pendant 3 mois
90 jours
PU et PV
Neisseria gonorrhoeae
Lecture à J2
72 heures
Abcès pulmonaire
ou du cerveau
Nocardia spp.
Aérobie strict
10 - 21 jours
Ponction ou biopsie
Actinomyces spp.
Meilleure croissance
en anaérobiose
15 jours
Ponction ou biopsie
ostéo-articulaires
Toutes les bactéries
Lecture précoce à J1, et J2,
et tardive à J5
Anaérobies à J8
7 à 10 jours : milieux gélosés
15 jours : milieux liquides
Gorge
Arcanobacterium
haemolyticum
Angine avec parfois rash cutané
48 à 96 heures pour détecter
l’hémolyse b
Oreille
Alliococcus otitidis
Otite moyenne chronique
chez l’enfant
5 jours
Hémoculture
Toutes les bactéries
Cas général
Si suspicion d’endocardite
5 jours
15 jours / 30 jours
Suppurations closes
et des séreuses
Bactéries anaérobies
à croissance lente
Réincuber rapidement
après une lecture
Milieux gélosés : 5 jours
Milieux liquides : 15 jours
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Points critiques en bactériologie
Tableau XI - Maîtrise de la durée d’incubation pour la lecture des ECBU*.
Horaire
d’incubation
Bactéries
Horaire de lecture
(lendemain)
Durée d’incubation
9 h 30
Toutes
8 h 30
23 heures
11 h 30
Toutes
8 h 30
21 heures
14 h 30
Toutes
11 h 30
21 heures
16 h
Toutes
13 h
21 heures
* ECBU : durée à respecter : 21 ± 3 heures.
Tableau XII - Tests d’orientation et de confirmation.
Morphologie
Oxydase
Catalase
Gram
Glucose
γ-GT
Neisseria gonorrhoeae
diplocoques
+
+
-
+
+
Neisseria cinerea
diplocoques
+
+
-
-
-
Kingella denitrificans
coccobacilles
+
-
-
+
-
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durant 21 ± 3 heures à 44 ± 0,5°C (39-40). Parmi les coliformes fécaux, encore appelés coliformes thermotolérants, il faut citer : E. coli, Klebsiella pneumoniae, K. oxytoca,
Enterobacter aerogenes, Citrobacter freundii, etc.
Pour les espèces du genre Haemophilus, on veillera à
maintenir une bonne humidité dans l’étuve pour favoriser
la pousse.
Les durées d’incubation constituent aussi un point critique.
Le tableau X illustre quelques exemples de durées d’incubation importantes à respecter.
Le tableau XI propose un exemple de maîtrise des durées d’incubation appliquées aux ECBU pour que la durée
d’incubation de 18 à 24 heures soit bien respectée.
Point clé. Les renseignements cliniques sont essentiels
pour le diagnostic (ex. : recherche de mycobactéries à
+ 30°C chez les éleveurs de poissons ou les aquariophiles). Il faut bien hiérarchiser ce qui est essentiel et
ce qui est secondaire. Les conditions de culture en aérobiose, anaérobiose, sous CO2 ou en micro-aérophilie,
sont autant de points critiques à surveiller impérative-
J) Diagnostic différentiel :
l'exemple de Neisseria gonorrhoeae
Les diagnostics différentiels entre certaines espèces sont
susceptibles de poser des problèmes d’ordre technique,
comme l’illustre le tableau XII.
K) Recherche de bêta-lactamase
L’absence de pénicillinase doit être confirmée chez les
staphylocoques sensibles à la pénicilline G par un test à la
nitrocéfine (disque de Céfinase™), après induction par
l’oxacilline (5 µg) ou la céfoxitine (30 µg) (18, 41).
La production de bêta-lactamase doit également être
recherchée par l’utilisation de céphalosporines chromogènes (disque de Céfinase™) pour les espèces suivantes
(la lecture du test, s’il est négatif, n’est valide qu’au bout
d’une heure) :
– Anaérobies (Bacteroides, Clostridium, Fusobacterium et
Prevotella) ;
– Moraxella (Branhamella) catarrhalis ;
– Enterococcus spp. ;
– Haemophilus influenzae ;
– Neisseria gonorrhoeae, N. meningitidis.
On notera que la recherche de pénicillinase par le
disque de nitrocéfine n’est pas validée pour les Campylobacter spp.
Il faut faire attention à la réalisation de ce test à partir
des milieux chromogènes, pour éviter les artéfacts techniques dus à la coloration du milieu.
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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
L’atmosphère d’incubation est un point critique qui
doit être maîtrisé (CO2, microaérophilie, aérobiose, anaérobiose).
– Aérobiose : incubation en présence d’oxygène (air ambiant), aucun dispositif particulier n’est utilisé.
– CO2 : atmosphère enrichie en CO2 (3 à 6 %), jarre ou
sachet générateur d’atmosphère ou étuve à CO2 (gestion
de la traçabilité métrologique, de la sécurité et des coûts
à considérer).
– Anaérobiose : oxygène < 1 % + 20 % de CO2, jarre ou
sachet générateur d’atmosphère.
– Microaérophilie : oxygène 5 %, jarre ou sachet générateur d’atmosphère.
ment, tout comme les durées d’incubation (Neisseria,
Campylobacter, Nocardia, etc.). Il existe des dispositifs pour
gérer l’atmosphère nécessaire à la culture des bactéries
exigeantes. Les appareils intègrent un micro-processeur,
des électrovannes et un capteur de pression pour la
gestion des atmosphères de cultures bactériennes.
Certains staphylocoques à coagulase négative (SCN)
comme Staphylococcus saprophyticus et S. lugdunensis présentent des faux positifs pour la sensibilité à la pénicilline G
avec les techniques automatisées (Vitek 2).
La présence d’une souche produisant une bêta-lactamase
nécessite d’accompagner le résultat d’un commentaire
interprétatif du type de celui mentionné ci-dessous.
Commentaire. « Staphylococcus aureus avec recherche de
pénicillinase positive : ne pas utiliser les pénicillines à
l’exception des pénicillines M (ex. : Bristopen®, Orbénine®...) et des associations pénicillines + inhibiteurs
de bêta-lactamase (ex. : Augmentin®, Claventin®…). »
Point clé. La bonne compréhension, par les opérateurs, des modalités techniques à mettre en œuvre pour
étudier la résistance à la méticilline devra être vérifiée
par les biologistes.
M) Identification des phénotypes de résistance
La résistance des bactéries aux antibiotiques est un sujet
d’actualité préoccupant devant l’augmentation régulière
des résistances qui touchent maintenant l’ensemble des
espèces bactériennes d’importance médicale et la totalité
des antibiotiques disponibles. La résistance des bacilles à
Gram négatif aux carbapénèmes se développe actuellement dans le monde entier. Dans ce contexte, la maîtrise
de ce phénomène est devenue une priorité sanitaire. Les
autorités françaises ont accompagné les alertes par des
textes réglementaires concernant la détection, le signalement et la maîtrise des bactéries multirésistantes (BMR).
L’étude de la sensibilité des bactéries aux antibiotiques
est de plus en plus complexe et il est difficile dans certains
cas de préciser le phénotype de résistance. Les capacités
d’expertise et de détection de nouveaux types de résistance sont à surveiller pour les différents automates.
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L) Recherche de la résistance à la méticilline
(détection des staphylocoques méti-R)
Les systèmes Vitek sont à l’origine de faux résistants
du « cefoxitin screen test » pour Staphylococcus saprophyticus et
S. lugdunensis (29). Il faut alors impérativement utiliser des
disques de céfoxitine et de moxalactam.
L’expression hétérogène de la résistance inductible des
staphylocoques aux isoxazolyl-pénicillines (oxacilline,
cloxacilline) doit être recherchée par diffusion à l’aide d’un
disque de céfoxitine (30 mg) et de moxalactam (30 mg)
dans les conditions standard de l’antibiogramme des staphylocoques (en milieu de Mueller-Hinton avec un inoculum de ~ 106 UFC/mL et une incubation de 18-24
heures voire 48 heures). L’incubation doit être effectuée
à 30°C sur milieu non supplémenté en NaCl, ou à 37°C
sur milieu hypersalé pour les disques d’oxacilline (29). Il
ne doit pas être tenu compte d’une éventuelle zone fantôme pour la lecture des diamètres d’inhibition de la céfoxitine.
Les souches présentant un diamètre ≥ 27 mm (céfoxitine 30 µg) ou ≥ 24 mm (moxalactam 30 µg) sont sensibles
aux isoxazolyl-pénicillines (oxacilline, cloxacilline).
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Les souches présentant un diamètre < 25 mm (céfoxitine) ou < 23 mm (moxalactam) sont résistantes.
Les entérobactéries productrices de carbapénèmases
(EPC) doivent faire l’objet d’un signalement au prescripteur et à l’Agence Régionale de Santé (ARS) par le LBM
en cas d’un antibiogramme montrant une diminution de
sensibilité aux carbapénèmes. Il convient alors de confirmer le phénotype de résistance par envoi de la souche au
CNR ou à un laboratoire expert (42-46).
La recherche de bêta-lactamase à spectre étendu
(BLSE) pour les bactéries du groupe 3 (Enterobacter aerogenes, E. cloacae, Citrobacter freundii, Morganella morganii, Providentia stuartii, Proteus rettgeri, etc.) peut requérir l’utilisation
de géloses de Mueller-Hinton additionnées de 250 mg/L
de cloxacilline (inhibition des céphalosporinases naturelles). Pour Pseudomonas aeruginosa et Acinetobacter baumannii, il peut être nécessaire d’utiliser des concentrations de
cloxacilline de 500 ou 1 000 mg/L pour inhiber les céphalosporinases de ces espèces.
Pour les souches présentant des diamètres compris
entre ces bornes (i.e., 25-27 mm pour la céfoxitine et 2324 mm pour le moxalactam), il faut rechercher le gène
mecA ou son produit, la PLP2a (SLIDEX® MRSA).
Point clé. Il est important d’effectuer une veille scientifique pour connaitre l’évolution des phénotypes de résistances émergents, et de se tenir à jour de l’actualité
en bactériologie clinique pour contribuer à éviter la dissémination des souches multirésistantes. S’agissant des
rapports d’analyses, il peut être utile d’indiquer à la
suite de l’antibiogramme : « le CA-SFM recommande
de ne pas modifier la catégorisation clinique en dehors
des règles de lecture interprétative. »
Il faut encore signaler qu’il existe aussi un gène mecC
codant la PLP2c.
Commentaire. « Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) : cette souche est une BMR ; les SARM
sont résistants à toutes les bêta-lactamines (pénicillines
associées ou non à un inhibiteur de bêta-lactamase),
aux céphalosporines (exception de la ceftaroline et du
ceftobiprole) et aux carbapénèmes. »
NB : lors du dépistage de SARM dans les situations préopératoires, il paraît opportun de signaler la présence en
quantité importante de Staphylococcus aureus méticillinosensible (SAMS) - surtout en l’absence de SARM - et aussi
de rendre l’antibiogramme.
N) Détermination de la concentration minimum
inhibitrice (CMI)
En pratique de routine, la détermination d’une CMI se
fait à l’aide d’une bandelette E-test®. Il s’agit d’une méthode de diffusion en milieu solide d’un gradient continu
d’antibiotique qui nécessite de maîtriser un certain nombre
de paramètres : conservation des bandelettes, ensemencement des boîtes par écouvillonnage, charge de l’inoculum,
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feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
Points critiques en bactériologie
Tableau XIII - Traçabilité et concordance des lectures de CMI en mg/L.
Souche
ATCC / CNQ
Enterococcus faecium
(CNQ 11-Bac2)
Enterococcus faecium
(CNQ 11-Bac2)
P. aeruginosa
(ATCC 27853)
P. aeruginosa
(ATCC 27853)
Isolats cliniques
Téicoplanine
0,78 - 1
0,75
1
1
1
Vancomycine
8 - 16
8
12
12
8
Méropénème
0,25 - 1
0,38
0,5
0,38
0,5
Méropénème
0,25 - 1
0,38
0,25
0,38
0,25
Antibiotiques Concentrations
CMI
CMI
CMI
CMI
testés
critiques
Opérateur 1 Opérateur 2 Opérateur 3 Opérateur 4
≤ 2 (S)
Méropénème
1 (S)
1 (S)
> 8 (R)
≤ 0,5 (S)
Ertapénème
0,75 (I)
0,75 (I)
0,75 (I)
0,75 (I)
> 1 (R)
≤ 2 (S)
Méropénème
0,19 (S)
0,19 (S)
0,19 (S)
0,19 (S)
> 8 (R)
≤ 2 (S)
Méropénème
0,5 (S)
0,5 (S)
> 8 (R)
≤ 2 (S)
Méropénème
0,25 (S)
0,25 (S)
> 8 (R)
choix des milieux de culture, etc. La lecture et l’interprétation des CMI doivent être effectuées par des opérateurs
expérimentés conformément aux recommandations des
fournisseurs (47).
Pour standardiser les protocoles techniques, il est important d’étudier en parallèle des souches tests dont les
fournisseurs donnent les limites d’acceptabilité (P. aeruginosa
0,25-1 mg/L pour le méropénème). Ces limites d’acceptabilité indiquées dans les notices fournisseurs ne doivent
pas être confondues avec les concentrations critiques mentionnées par le CA-SFM (P. aeruginosa : imipénème ≤ 4 (S),
> 8 (R) ; méropénème ≤ 2 (S), > 8 (R) ; doripénème
≤ 1 (S), > 4 (R)).
Pour Enterococcus spp., les systèmes Vitek mentionnent
en commentaire : « en fonction de la nature de l’infection
(ex. : endocardite infectieuse), vérifier la CMI à l’aide
d’une bandelette E-test®. »
Il est utile de rappeler que la NABM distingue deux cas
pour la détermination des CMI :
– le cas général s’applique aux infections systémiques et
comprend l’étude au minimum de deux antibiotiques ;
– le cas de Streptococcus pneumoniae avec utilisation d’une
gamme de concentration adaptée à la mise en évidence
d’une diminution de sensibilité aux bêta-lactamines.
Le tableau XIII donne des exemples de lecture de CMI
utilisés pour vérifier la standardisation des lectures pour
des isolats cliniques et des CIQ et CNQ en fonction des
différents opérateurs.
Point clé. Le mode de lecture des E-tests® est délicat
et varie en fonction de l’antibiotique testé. Il nécessite
une bonne formation des opérateurs. Les CMI des
souches cliniques doivent être comparées aux concentrations critiques du CA-SFM. Les CMI des souches tests
doivent être comparées aux limites d’acceptabilité des
fournisseurs de bandelettes. La détermination des CMI
est un facteur clé pour assurer la sécurité des traitements des infections graves (méningites, endocardites,
infections ostéo-articulaires, patient de réanimation) et
pour adapter les posologies sur la base des propriétés
PK /PD des antibiotiques.
O) Les prélèvements précieux et « risqués » :
l’exemple des ponctions ou biopsies ostéo-articulaires
La bonne qualité des prélèvements ostéo-articulaires
ainsi qu’une prise en charge adaptée par le laboratoire
doivent être organisées. Le nombre de prélèvements nécessaires - idéalement effectués de façon per-opératoire est actuellement fixé à 5. L’écouvillonnage superficiel ou
profond de la plaie ou de la fistule doit être proscrit (4849). Il est aussi important de traiter les échantillons biologiques avec un broyeur à billes d’acier pour homogénéiser
les tissus et éviter la contamination des échantillons. L’interprétation bactériologique est le plus souvent délicate
pour plusieurs raisons :
– les opérateurs doivent être entraînés et expérimentés ;
– les incubations des milieux de cultures doivent être
prolongées durant 7 à 10 jours pour les milieux solides
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feuillets de Biologie
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ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
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P. aeruginosa
1303515157
Enterobacter cloacae
1304329081
Enterobacter cloacae
1304329081
P. aeruginosa
1304603113
P. aeruginosa
13011803034
Antibiotiques
Limites
CMI
CMI
CMI
CMI
testés
d’acceptabilité Opérateur 1 Opérateur 2 Opérateur 3 Opérateur 4
et 15 jours pour les milieux liquides ;
– les bactéries du genre Propionibacterium sont des commensaux des glandes sébacées et des bulbes pileux qui
peuvent être à l’origine de contaminations des cultures
anaérobies lorsqu’elles sont introduites accidentellement lors des prélèvements ; l’isolement de ces souches
lors des prélèvements per-opératoires posent de réels
problèmes d’interprétation, notamment s’il s’agit de déterminer le caractère nosocomiale d’une infection postopératoire, et c’est pourquoi il est important de disposer
de plusieurs prélèvements ;
– l’aspect des colonies peut être polymorphe, notamment
dans le cas des « small colony variants » de SCN, des
variants déficients donnant des colonies naines (50), qui
ne sont pas des contaminants (43).
pathogènes opportunistes et des pathogènes stricts au
sein de la flore commensale ;
– des questionnaires de types quiz pour évaluer la compréhension des dispositions prises dans les procédures techniques.
Le tableau XIV présente un exemple de fiche d’habilitation pour les prélèvements urogénitaux.
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En ce qui concerne ces prélèvements précieux, il y a
lieu de rappeler qu’il est de jurisprudence constante que
les antécédents médicaux, connus du praticien, doivent
donner lieu à des mesures de précautions particulières
pour exclure la responsabilité a minima au titre de perte
de chance (51-52).
Point clé. La documentation bactériologique est le
pivot de la prise en charge thérapeutique pour les
infections ostéo-articulaires. Ces prélèvements nécessitent une formation approfondie des techniciens et une
attention particulière des biologistes.
P) Évaluation et habilitation du personnel
L’évaluation est un sujet majeur de préoccupation des
biologistes. C’est évidemment moins le principe que les
modalités qui posent problème (53).
L’évaluation pourra porter sur :
– l’examen direct accompagné d’une coloration de Gram,
de May-Giemsa-Grünwald ou de Ziehl-Neelsen ;
– la distinction des micro-organismes saprophytes, des
Point clé. La formation continue, l’habilitation du
personnel en général, des techniciens et des biologistes
en particulier, est un point crucial pour le respect de
l’exigence de qualité.
Q) Analyse de la criticité des processus
Le SH GTA 06 (13) indique une méthode que le laboratoire peut mettre en place pour évaluer la criticité basée
sur 3 items, chacun coté de 1 à 3.
Fréquence d’apparition des anomalies constatées (F)
0 à 1 fois / an : 1 ;
2 à 3 fois / an : 2 ;
> 3 fois / an : 3.
Gravité de l’anomalie sur le processus analytique et ses
incidences sur le diagnostic, le traitement ou l’épidémiologie (G)
Aucune : 1 ;
Incidence probable : 2 ;
Incidence certaine : 3.
Détectabilité au cours du processus analytique (du préanalytique au postanalytique) (D)
Anomalie détectable : 1 ;
Détection possible : 2 ;
Anomalie non détectable : 3.
La cotation de chaque paramètre va permettre d’établir
un indice de criticité (IC) résultant de la multiplication
des 3 items : IC = F x G x D.
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Tableau XIV - Fiche d’habilitation du personnel.
Validation
Formé
Formateur
Cellules épithéliales
Leucocytes
Hématies
Flore bactérienne
Lactobacilles
Cocci Gram+
Bacilles Gram+
Bacilles GramCocci GramLevures
Filaments
Résultats de la culture
D1 : sans incidence sur l’interprétation.
D2 : avec incidence sur l’interprétation.
Validation de la formation : 10 prélèvements uro-génitaux de suite sans D2.
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feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
D1
D2
Points critiques en bactériologie
Tableau XV - Évaluation de la criticité.
Dysfonctionnements
F
G
D
IC
Processus préanalytique
3
Enregistrement
3
2
Conduite à tenir
18
Vérification des ordonnances
Processus analytique
Antibiogramme automatisé
Résultat non concordant
3
3
2
18
Antibiogramme en milieu gélosé
3
3
3
27
Double lecture par deux opérateurs
Antibiogramme en milieu gélosé
Lecture des E-tests
Cytologie
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Cytologie automatisée
3
3
2
18
Lecture microscopique
Lecture des colorations de Gram
pour les hémocultures
3
3
2
18
Double lecture par deux opérateurs
Processus postanalytique
Transmission des résultats préoccupants
2
3
2
Étude des délais de rendu
des résultats préoccupants
12
Tableau XVI - Exemple de grille des critères d’alerte en microbiologie.
Microbiologie
Secteur
Analyse
Seuil critique
Remarques
Hémoculture
+
Tout résultat positif
Cathéter, liquide pleural, liquide
de dialyse, lavage broncho-alvéolaire
+
Tout résultat positif
Recherche de légionnelles
+
*Antigénurie positive
LCR
Tout résultat
Moins de 1 heure
Adénovirus-Rotavirus
+
Urgence modérée
sauf service de pédiatrie
Tous prélèvements
Selles
BMR
C. difficile toxinogène
Infections liées aux soins
C’est à chaque laboratoire d’établir le seuil à partir duquel une action ou un CIQ doit être mis en place (ex. :
mise en place d’une action si IC > 6).
Une analyse de la criticité pourra être réalisée pour les
différents processus du préanalytique au postanalytique
(Tableau XV), mais aussi pour les processus « support ».
Point clé. L’analyse de la criticité des risques ainsi que
l’évaluation de leur impact réel ou potentiel permet
d’engager des actions de prévention pour diminuer les
risques à un niveau acceptable. Cette analyse des risques
et des impacts peut être effectuée sur les processus de
réalisation (du préanalytique au postanalytique) et/ou
sur les processus de pilotage (hygiène et sécurité, management, amélioration continue, audit, ressources humaines, etc.).
VIII. - LE PROCESSUS POSTANALYTIQUE
Pour le processus postanalytique, les résultats des rapports d’analyses devront faire l’objet d’un commentaire
pour faciliter la prise en charge du patient et, le cas
échéant, faire l’objet d’un signalement à l’équipe opérationnelle d’hygiène et/ou à l’ARS pour les BMR. Une
grille des critères d’alertes pour les urgences vitales ou
pour les résultats préoccupants doit être facilement accessible, aussi bien pour les techniciens que pour les biologistes (Tableau XVI). D’une façon générale, devant tout
résultat critique, il est important de s’assurer de la compatibilité clinique.
Point clé. La sécurisation du processus postanalytique
nécessite une bonne traçabilité, notamment lors de la
transmission des examens urgents et/ou préoccupants.
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feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
* Si antigénurie positive, il convient de demander une expectoration ou une aspiration bronchique avant la mise en place de l’antibiothérapie.
Tableau XVII - Questionnaire d’audit appliqué aux points critiques.
Document d’enregistrement
Vérification
et commentaires
Questions
Preuves
Criticité
Une étude de la gestion des risques par le
diagramme causes-effets a-t-elle été réalisée ?
Les modalités d’ensemencement pour les différents types de prélèvements sont-elles connues ?
Les volumes ensemencés pour les différents
types de prélèvements sont-ils formalisés ?
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Quels sont les moyens de maîtrise
des colorations de Gram ?
Quels sont les moyens de maîtrise
pour la recherche de l’oxydase ?
Pour quelles espèces les bêta-lactamases
sont-elles recherchées ?
La quantification des Streptococcus agalactiae par
technique des quadrants est-elle appliquée ?
Quelles sont les modalités de recherche
de la résistance à la méticilline ?
Étude de la sensibilité des bactéries aux
antibiotiques : les recommandations du CA-SFM
sont-elles appliquées ?
Les vérifications des lectures microscopiques
sont-elles connues et appliquées ?
Les techniques de dilution pour les expectorations sont-elles connues et appliquées ?
Les modalités d’étude des CMI sont-elles
connues et appliquées ?
Quand et comment le PSM est-il utilisé ?
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Les précautions « standard » sont-elles
appliquées ?
Les bonnes pratiques de laboratoire sont-elles
appliquées ?
Quelles sont les précautions renforcées pour
les entérocoques résistant aux glycopeptides
et les entérobactéries productrices de
carbapénémases ?
Y a-t-il un défaut de culture qualité ou un défaut
dans la gestion des ressources humaines ?
La communication interne est-elle suffisante ?
Un audit sur ce thème a-t-il eu lieu ?
La formation interne sur les points critiques
en bactériologie a-t-elle été utile ?
- 60 -
feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
Points critiques en bactériologie
IX. - L’AUDIT DES POINTS CRITIQUES
ET DES RISQUES
Le tableau XVII fournit des exemples de questions
d’audit pour évaluer la maîtrise des points critiques. Les
objectifs de cet audit sont :
– identifier les points de vulnérabilité et évaluer les risques
encourus et leurs répercussions financières ;
– évaluer et améliorer les pratiques ;
– mesurer les progrès accomplis ;
– optimiser les processus de réalisation ;
– prévenir, réduire ou éliminer les défaillances potentielles
sur la sécurité des résultats des examens en identifiant
les points critiques.
surcroît, il y a également lieu de vérifier si le dossier administratif est bien complet et s’il prend en compte toutes les
restructurations notamment pour un LBM multisite.
Point clé. L’audit initial, de surveillance ou d’extension
nécessitent une préparation de l’ensemble du personnel, et l’analyse des risques est un excellent complément aux audits à blanc pour ne rien oublier.
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Cette réflexion globale, menée sur les différentes étapes
des processus préanalytique, analytique et postanalytique
au laboratoire de bactériologie, permet de maîtriser la criticité des risques liée à leur gravité et à leur probabilité
d’apparition. D’une façon générale, réduire la variabilité
d’un processus, c’est réduire le nombre des défauts. Le
tableau XVIII résume l’analyse et la gestion des risques.
Point clé. La sécurisation des différents processus permet de satisfaire les attentes des clients par la fiabilité
des prestations offertes.
X. - L’ÉVALUATION PÉRIODIQUE
DU COFRAC
L’analyse des risques peut être appliquée aux différents
processus de réalisation, comme nous l’avons vu plus haut,
mais également pour préparer avec efficacité les évaluations périodiques du Cofrac. Les enseignements tirés des
audits précédents nous ont montré que ce type de démarche
est très intéressant, car les tâches à finaliser sont très nombreuses durant les mois qui précèdent les évaluations externes. À titre d’exemple, la disponibilité d’un personnel
en nombre suffisant devra être vérifiée au préalable, afin
que les journées d’évaluation ne perturbent pas le bon
fonctionnement du laboratoire (Figure 3). Les organigrammes fonctionnels et nominatifs doivent bien mettre
en évidence le mode de gouvernance du laboratoire. De
XII. - DISCUSSION
L’analyse et la gestion des risques ne s’improvisent pas :
disposer d’une documentation technique, réglementaire
et pratique est devenu un impératif absolu.
Il appartient à la direction d’identifier les points de vulnérabilité de l’entreprise, pour évaluer les risques encourus et leurs répercussions en terme de criticité et de risques
financiers. Les qualiticiens des LBM doivent être formés
sur ces aspects transversaux du management pour être
aptes à construire des projets et apporter des solutions. La
Matériel
Fiches de vie
et maintenance des automates
Vérification continue
des performances
Matière première
Sécurisation
des différents processus
Méthode
Gestion et veille documentaire
Audits de paillasses
Suivi des contrôles qualité
Convention de preuve
Gestion des écarts, et prise
en compte des opportunités
d’amélioration, remarques
et commentaires du Cofrac
Renouvellement
de l’accréditation
Milieu
Surveillance des conditions
environnementales
Hygiène et sécurité
Stockage des réactifs
et élimination des déchets
Main d’œuvre
Gestion des plannings
(disponibilité du personnel)
et des ressources humaines : qualification, formation, habilitation, évaluation
Entretien individuel
Information préleveurs externes
Fig. 3 - Analyse des risques pour préparer les évaluations périodiques du Cofrac.
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feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Point clé. L’audit de paillasse est un outil essentiel pour
analyser et maîtriser les points critiques. C’est aussi un
excellent outil de management.
XI. - MAÎTRISE DES RISQUES
Tableau XVIII - Maîtrise des risques appliquée au processus analytique.
Modalités de maîtrise
Examen macroscopique et examen
microscopique
Lecture des boîtes (flore commensale,
polymorphe ou monomorphe, souches
pathogènes)
Kit d’identification
Examen cytologique
(frottis avec coloration MGG, Gram)
Techniques automatiques
Fiche d’instruction conforme au référentiel Rémic
(2010), CA-SFM (2013)
Respect des modes opératoires des automates
Vérification sur site des méthodes manuelles
et automatisées
Fiches fournisseur disponibles au poste de travail
(site internet du fournisseur, notices fournisseur)
Audits de la paillasse de bactériologie
Respect du temps et de la température d’incubation
Préparation de l’inoculum
Microscope
Colorants MGG, Gram
Automate d’identification
et d’antibiogramme
Cartes d’identification
et d’antibiogramme
Pipette de précision
Contrôle des systèmes de sécurité lors des
maintenances fournisseur
Entretien et suivi métrologique des microscopes
Respect des recommandations de conservation
des réactifs
Contrôle qualité (CIQ : souche ATCC, CQN, CIL)
Respect des modes opératoires et fiches d’instruction
Vérification sur site des automates
Étalonnage des pipettes (détermination de
l’incertitude mesure, EMT)
Respect des recommandations de conservation
des réactifs
Évaluation de la tolérance des incubateurs
(T/3, cartographie des enceintes thermiques)
Compétence du personnel
Formation (interne et externe)
Qualification - habilitation - évaluation
Affectation des ressources humaines en fonction
des nécessités de l’activité
Audits de la paillasse de bactériologie
Échantillon primaire
Données patient et renseignements
cliniques
Milieux de culture ensemencés : date de
péremption, absence de contamination,
bonne fertilité, colonies correctement
isolées
Respect et maîtrise des critères d’acceptation
des échantillons
Prestation de conseil préanalytique
Respect des procédures de prélèvements
Maîtrise du système informatique
Compétence du personnel
Main
d’œuvre
Matériel
Milieu
Bio-nettoyage des paillasses
Surveillance des conditions environnementales
(température, hygrométrie)
Contrôle de surface
Travail sous PSM
Absence de contamination de l’opérateur
Absence de contamination des inocula
Matière
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Points critiques à maîtriser
Méthode
Données
d’entrée
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direction devra être consultée sur les mesures à prendre
pour sensibiliser le personnel à l’utilisation des systèmes
de prévention.
Les revues systématiques et les méta-analyses (regroupement de plusieurs études ou enquêtes) aident à fonder
les pratiques professionnelles sur des preuves scientifiques
(54-55). Une gestion documentaire efficace associée à une
veille électronique est indispensable pour répondre aux
multiples enjeux de la maîtrise du risque infectieux. La
formation continue pour renforcer ou actualiser les compétences doit être au cœur des préoccupations, d’autant
qu’elle est facilitée par les « e-learnings » des différents sites
internet.
- 62 -
feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
Points critiques en bactériologie
Les tests d’orientation tout comme les tests diagnostiques doivent être bien choisis et utilisés selon les recommandations professionnelles, afin d’améliorer la qualité
des soins et les rapports bénéfices/risques et bénéfices/
coûts de nos pratiques.
Dans certains cas, l’initiative du technicien correctement formé peut être déterminante pour assurer un diagnostic correct : la recherche de mycobactéries à partir d’un
prélèvement cutané doit immédiatement conduire à une
culture à 30°C.
La maîtrise des points critiques passe avant tout par une
communication interne efficace au sein du laboratoire,
mais aussi par l’implication des biologistes pour obtenir
les renseignements cliniques. La formation initiale et
continue des opérateurs et des biologistes, associée à l’emploi de procédures techniques qui suivent les recommandations actualisées du CA-SFM et du Rémic, est essentielle
pour un exercice de qualité. Les difficultés d’identification
de certaines souches, ainsi que l’émergence de nouveaux
phénotypes de résistance, nécessitent une actualisation
permanente des techniques utilisées pour identifier
correctement ces phénotypes et pouvoir, par des mesures
préventives ou des traitements adaptés, limiter leur diffusion. Enfin, l’ensemble des dispositions techniques et
organisationnelles prises doivent sans cesse évoluer, pour
permettre une interprétation rigoureuse et des commentaires circonstanciés pour des résultats d’examens de biologie médicale qui répondent au mieux aux besoins et aux
attentes des cliniciens. Globalement, la réflexion menée
doit accroître la sécurisation des pratiques, afin de pouvoir
élargir le périmètre d’accréditation en termes d’extension
de portée et d’extension multisite à chaque évaluation
périodique du cycle d’accréditation.
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Point clé. La gestion et l’analyse des risques nécessitent
l’implication du personnel ainsi qu’une bonne communication au sein de l’entreprise.
XIII. - CONCLUSION
La bactériologie est une discipline difficile à sécuriser
totalement, d’une part en raison de sa complexité et de
l’utilisation de matériel vivant et, d’autre part, du fait de
l’absence assez fréquente d’information sur le contexte
clinique. Le LBM a de plus en plus besoin de garantir sa
méthodologie et la qualité de ses pratiques, pour donner
confiance en la fiabilité de ses résultats et plus particulièrement lors des audits d’accréditation.
Références Bibliographiques
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et sécurité. Feuillets de Biologie 2012 ; LIII/307 : 19-31.
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retour d’expérience. Annales de Biologie Clinique 2012 ;
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Retour d’expérience. Feuillets de biologie 2011 ; LII/
300 : 39-48.
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en bactériologie clinique. Feuillets de Biologie 2012 ;
LIV/310 : 51-9.
Conflit d’intérêt : aucun.
Remerciements : les auteurs remercient tous les confrères
qui ont fait des suggestions pour l’amélioration et l’enrichissement de ce travail.
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des Laboratoires 2012 ; 445 : 91-100.
(9) NORME NF EN ISO 15189. Laboratoires d’analyses
de biologie médicale. Exigences particulières concernant la qualité et la compétence. AFNOR ; Août 2007.
(10) NORME NF EN ISO 15189. Laboratoires d’analyses
de biologie médicale. Exigences concernant la qualité et la compétence. AFNOR ; Décembre 2012.
(11) Document Cofrac SH REF 02. Recueil des exigences
pour l’accréditation des laboratoires de biologie
médicale. 2012. Révision 01.
(12) Document Cofrac SH GTA 01. Guide technique
d’accréditation en biologie médicale. Révision 00 –
mai 2011.
(13) Document Cofrac SH GTA 06. Contrôle de qualité
en biologie médicale. Document SH GTA 06. Révision 00 – juillet 2012.
(14) Document Cofrac SH GTA 09. Guide technique
d’accréditation dématérialisation des données. 1ère
partie : transmission électronique des rapports de
résultats. Révision 01 – septembre 2008.
- 63 -
feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
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(21) Nomenclature des actes de Biologie médicale.
www.ameli.fr
ACCRÉDITATION Points critiques en bactériologie
Finalement, la sécurisation des examens bactériologiques
par la mise en œuvre d’un programme préventif implique
de mieux s’organiser pour gagner en efficacité quotidiennement dans l’intérêt des patients. Une démarche qualité
bien menée doit être avant tout réaliste et adaptée aux
besoins.
(22) Document Cofrac SH GTA 05. Règlement d’accréditation. Révision 04 – décembre 2012.
(23) Document Cofrac SH GTA 04. Guide technique de
vérification (portée A) / validation (portée B) des
méthodes en biologie médicale. Révision 00 – avril
2011.
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microbiologie. Recommandations 2013.
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pied diabétique. Spectra Biologie 2007 ; 159 : 29-34.
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femme enceinte. Spectra Biologie 2012 ; 197 : 35-44.
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Editions bioMérieux ; 2006. 119 p.
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contre leur dissémination. Haut Conseil de la Santé
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feuillets de Biologie
VOL LIV N° 314 - SEPTEMBRE 2013
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