Que signifie la
«valeur» d’une
marque de média?
Un modèle
expérimental avec
des études de cas
Bien qu’il existe dans le secteur des médias d’ores et déjà des géants comme Facebook ou
Google, dans certaines maisons d’édition, la marque ne semble pas encore être au centre des
préoccupations. Cela pourrait pourtant changer dans les années à venir et ce, pour les raisons
suivantes: tout d’abord, l’offre d’un média n’est depuis longtemps déjà plus constituée d’un
unique produit, en l’occurrence d’un journal imprimé. Dans la plupart des cas, les contenus les
plus variés sont aujourd’hui diffusés sous différentes formes, analogiques et numériques, et
ils ne sont reliés que par une seule chose: la marque du média. Ensuite, dans le domaine des
contenus rédactionnels et publicitaires, se bousculent désormais de nombreux concurrents,
avant tout numériques. Ce qu’ils ne possèdent pas, c’est une marque de média traditionnelle.
LA VALEUR DES MARQUES DE MÉDIAS: UNE EXPÉRIENCE
La question de savoir ce que vaut une marque de média est à l’origine de la présente étude expérimen-
tale. Par «valeur» nous n’entendons pas ici par exemple la valeur en bourse de l’entreprise concernée
ni la baisse potentielle du nombre de lecteurs après un changement de nom. Dans cette étude, il
s’agit davantage de savoir dans quelle mesure la marque a une influence sur la perception des valeurs
immatérielles et matérielles des biens véhiculés par les médias, à savoir les contenus rédactionnels et
publicitaires. Concrètement, cette étude cherche des réponses aux questions suivantes:
Les lecteurs jugent-ils la publicité de manière différente, par exemple plus esthétique ou
plus intéressante (aspect immatériel), uniquement en fonction de la marque de média?
Les lecteurs estiment-ils le prix d’un bien faisant l’objet d’une publicité de manière
différente (aspect matériel), uniquement en fonction de la marque de média?
Les lecteurs jugent-ils les contenus rédactionnels de manière différente, par exemple de
meilleure qualité ou plus intéressants (aspect immatériel), uniquement en fonction de la marque de
média?
Les lecteurs sont-ils prêts à payer davantage pour les contenus rédactionnels (aspect
matériel), uniquement en fonction de la marque de média?
Afin d’isoler clairement, dans le cadre de l’étude, l’impact de la marque des autres effets, nous avons
opté pour un modèle expérimental avec des études de cas. Pour ce faire, les personnes interrogées
visionnaient la même publicité (Maurice Lacroix) ainsi que le même article de fond (mesures antiterro-
ristes aux Etats-Unis), mais dans un contexte différent concernant la marque:
NZZ comme marque connue de média imprimé
NZZ Online comme marque connue de média en ligne
DER TAG, un titre virtuel, comme marque inconnue de média imprimé
DER TAG Online, un titre virtuel, comme marque inconnue de média en ligne
Une marque connue, à l’origine pas une marque de média en ligne, du domaine IT / télécommuni-
cations (= Non-Media Online)
Chacune de ces cinq versions a été évaluée par 200 personnes de langue allemande dans le cadre
d’une interview en ligne (sous-échantillons représentatifs, méthode des quotas, sondage effectué en
mai 2013 en partenariat avec l’institut Intervista AG, Berne).