annexe 1

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1
UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE
FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL
**************
ANNEE 2002
N°1
THESE
POUR LE DIPLOME D’ETAT
DE
DOCTEUR EN MEDECINE
Discipline : Médecine Générale
-----------
Présenté(e) et soutenu(e) publiquement le :
à TOULOUSE
Par Madame Hélène CAMPANA BRIAULT
Née le 20-06-1970 à Paris
---------DISTRIBUTION PREVENTIVE D’IODE STABLE PRES DE LA CENTRALE
NUCLEAIRE DE GOLFECH (TARN-ET-GARONNE)
ENQUETE AUPRES DE PARENTS D’ENFANTS D’AGE SCOLAIRE
PRESIDENT DE THESE :
M. Jacques SIMON
UNIVERSITAIRE
LE CONSERVATEUR DE LA
BIBLIOTHEQUE
DIRECTEUR DE THESE :
M. Jean-Louis FENOLLAND
Signature du
Cachet de la bibliothèque
Président de thèse
universitaire
2
à Antoine, Léo, Félix.
3
Remerciements
à Maman,
Merci pour tes encouragements, tes conseils avisés et ton soutien sans faille,
ainsi que pour ton appui logistique, d’une grande aide à la réalisation de ce
travail.
à Papa,
Merci pour ta disponibilité, ton soutien et ton aide d’expert en informatique.
à Hervé,
Merci pour tes encouragements, ta confiance, ton soutien quotidien et ton
appui logistique sans lesquels cette thèse n’aurait pu voir le jour.
à Aurore,
Merci pour ton attention et ton soutien par delà la Manche.
à mes grand-mères, beaux-parents, tantes et oncles, belles-sœurs et beauxfrères, nièces et neveux, cousines et cousins ainsi qu’à mes parents plus
éloignés,
Merci pour votre familiale chaleur.
4
au Président du jury, Monsieur le Professeur Jacques SIMON,
Professeur de biophysique médicale et de médecine nucléairePraticien hospitalier au CHU de Toulouse.
Vous nous avez fait l’honneur d’accepter de superviser cette thèse, nous vous
remercions pour votre aide précieuse, votre appui et votre disponibilité.
à Monsieur le Professeur Jean-Paul ESQUERRE
Professeur de biophysique médicale et de médecine nucléairePraticien hospitalier au CHU de Toulouse.
Vous avez accepté de juger ce travail.
Acceptez ici l’expression de nos remerciements.
à Monsieur le Professeur Philippe CARON
Professeur d’endocrinologiePraticien hospitalier au CHU de Toulouse.
Vous nous faites l’honneur de juger cette thèse.
Veuillez recevoir nos remerciements.
à Monsieur le Professeur André AURENGO
Professeur d’endocrinologiePraticien hospitalier au CHU de La Pitié-Salpétrière à Paris.
Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant de venir
à Toulouse être notre juge aujourd’hui.
à Monsieur le Professeur Gabriel KALIFA
Professeur de radiologiePraticien hospitalier à l’hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris.
Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant de venir
de Paris être notre juge aujourd’hui.
5
à Monsieur le Docteur FENOLLAND, membre invité,
Médecin du travail de la centrale nucléaire de Golfech.
Nous vous remercions de l’honneur que vous nous faites en acceptant de venir
de Golfech être notre juge aujourd’hui.
Nous vous remercions également pour vos précieux conseils, vos patientes
relectures ainsi que votre constante disponibilité qui ont grandement concouru
à l’élaboration de ce travail.
6
à Madame le Docteur AYNIE
Médecin responsable du Service de Santé Scolaire du Tarn-et-Garonne.
Nous vous remercions pour votre soutien qui a permis la réalisation de ce
travail d’enquête.
à Monsieur le Docteur HANON
Praticien hospitalier.
Soyez remercié pour votre concours d’expert à la réalisation des calculs
statistiques.
aux parents des écoliers de Golfech et ses environs
sans la participation desquels ce travail n’aurait pu être réalisé.
7
TABLE DES MATIERES
1-Le nucléaire civil : généralités .................................................................12
1-1 Les installations nucléaires dans le monde..............................................12
1-2 Les réacteurs nucléaires en France.........................................................13
1-2.1 Les filières françaises
13
1-2.2 Principe de fonctionnement d’un réacteur à eau pressurisée (REP)
15
1-3 L’éventualité d’un accident nucléaire grave avec contamination
atmosphérique radioactive en France ...........................................................18
1-3.1 Le scénario d’un accident nucléaire avec contamination atmosphérique
18
1-3.2 Les produits de fission au cœur du réacteur
18
1-3.3 Les différents modes d’irradiation par les radionucléides contenus dans
le rejet
21
2-Thyroïde et rayonnements ionisants .......................................................22
2-1 Rappels de physiologie thyroïdienne .......................................................22
2-1.1 Régulation de la sécrétion hormonale
22
2-1.2 Le métabolisme de l’iode
23
2-2 Les accidents nucléaires avec contamination atmosphérique par des iodes
radioactifs.....................................................................................................33
2-2.1 Exposition de populations aux radioiodes d’origines militaires :
l’accident des îles Marshall 18)
33
2-2.2 Les accidents nucléaires civils
37
2-3 Conclusions
40
8
3- Nécessité d’une protection de la thyroïde en cas d’accident nucléaire
avec rejets de radioiodes dans l’environnement : la prophylaxie par l’iode
stable............................................................................................................43
3-1 Principe de la prophylaxie par l’iodure de potassium .............................43
3-2 Forme et présentation de l’iodure de potassium stable............................45
3-3 Indication ...............................................................................................46
3-4 Posologie et mode d’administration ........................................................46
3-5 Contre-indications ..................................................................................47
3-6 Alternatives à l’iode stable pour la protection de la thyroïde ..................48
3-7 Effets indésirables d’une prise d’iode stable unique, l’expérience
polonaise ......................................................................................................49
4- La prévention de masse par l’iode stable...............................................53
4-1 La réglementation française sur la prophylaxie iodée en cas d’accident
nucléaire (32) ...............................................................................................53
4-2 La distribution préventive d’iodure de potassium stable au plan national54
4-2-1 Les opérations pilote de prédistribution d’iode stable
54
4-2-2 La prédistribution nationale
55
5- Enquête sur la dernière distribution des comprimés d’iode stable
autour de la centrale de Golfech.................................................................56
5-1 Bref historique du CNPE de Golfech.......................................................56
5-2 Le périmètre de la distribution autour de la centrale nucléaire de Golfech
.....................................................................................................................58
5-3 L’enquête................................................................................................59
5-3-1 Introduction
59
5-3-2 Matériel et méthode
60
5-3-3 Résultats
64
5-3-4 Analyse
64
9
6- Conclusions .............................................................................................85
ANNEXES ...................................................................................................88
TABLE DES ILLUSTRATIONS .............................................................110
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................111
10
ANNEXES
ANNEXE 1 : Lettre de Madame le Docteur AYNIE, médecin responsable du
service de santé scolaire du Tarn et Garonne aux chefs d’établissements du
périmètre de la centrale.
p 90
ANNEXE 2 : Questionnaire à destination des familles, distribué dans les
écoles maternelles et élémentaires du Tarn-et-Garonne des communes
concernées par la distribution préventive d’iodure de potassium. p 92
ANNEXE 3 : Lettre de présentation du questionnaire
p 95
ANNEXE 4 : Résultats
p 97
11
L’incorporation d’iodes radioactifs par la thyroïde lors de l’accident de
Tchernobyl a causé la survenue de nombreux cancers thyroïdiens chez les
jeunes enfants (1).
L’ingestion d’iode stable avant inhalation ou ingestion des iodes radioactifs
permet d’éviter la survenue de ces cancers.
La couverture iodée nécessaire à la protection de la population habitant aux
alentours de la centrale nucléaire du Bugey a été jugée insuffisante (2).
Nous commencerons par quelques rappels généraux sur le nucléaire civil et les
conséquences des accidents nucléaires graves sur la glande thyroïde.
Puis, nous présenterons l’enquête qui a fait l’objet de ce travail.
Son objectif a été d’évaluer l’efficacité de la distribution d’iode et l’adhésion
aux mesures de prophylaxie d’une population chez laquelle ces dispositions
sont primordiales : les familles ayant de jeunes enfants.
L’enquête a concerné les familles vivant aux alentours du centre nucléaire de
production d’électricité (CNPE) de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne.
12
1-Le nucléaire civil : généralités
1-1 Les installations nucléaires dans le monde
En 2001, toutes filières confondues, on comptait 358000 MW nucléaires
installés dans le monde, dont un peu plus du quart aux Etats-Unis (près de
100000 MW) et environ 17% en France (près de 63000 MW). (carte1)
Dans l’Union européenne, 35% de l’électricité produite est d’origine nucléaire.
Pays producteurs et futurs producteurs d'électricité nucléaire
Pays non producteurs
carte 1 : pays producteurs d’électricité nucléaire (3)
13
1-2 Les réacteurs nucléaires en France
1-2.1 Les filières françaises
A-Principe général de fonctionnement d’un réacteur nucléaire
producteur d’électricité
Dans une centrale nucléaire,
l’énergie nécessaire
à la
production
d’électricité est fournie sous forme de chaleur par la réaction de fission en
chaîne au sein du combustible nucléaire dans le cœur du réacteur.
Cette réaction est modulée par un fluide modérateur.
La chaleur est extraite du cœur du réacteur par un fluide caloporteur circulant
dans un circuit appelé : le circuit primaire.
Le fluide de ce circuit, en contact avec le combustible contient des éléments
radioactifs et doit rester dans l’enceinte de confinement du réacteur.
Il cède la chaleur extraite du combustible à l’eau d’un deuxième circuit : le
circuit secondaire.
Cette eau, transformée en vapeur entraîne un groupe turboalternateur qui
produit l’électricité. Puis la vapeur entre dans un condenseur où elle repasse en
phase liquide au contact de l’eau d’un troisième circuit : le circuit de
refroidissement, constitué par l’eau issue de la source froide (rivière ou mer).
Trois circuits indépendants, sans aucune liaison entre eux se succèdent donc
pour extraire la chaleur du cœur du réacteur, générer la vapeur et produire
l’électricité. (figure 1)
Les filières se distinguent par la combinaison d’un combustible, d’un
modérateur et d’un fluide caloporteur.
14
B-La filière à eau pressurisée
Tous les réacteurs français d’EDF appartiennent à cette filière.
Le combustible utilisé est de l’uranium enrichi, les molécules d’eau sous
pression servent de modérateur et l’eau sert également de fluide caloporteur.
Ces centrales sont appelées à eau sous pression (REP ou Réacteur à Eau sous
Pression).
Le parc nucléaire français compte aujourd’hui 58 REP. (carte2)
carte 2: les sites nucléaires en France (3)
La part du nucléaire dans la production d’électricité en France est passée de
8% en 1974 à 75 % aujourd’hui.
Détaillons à présent le mode de fonctionnement d’un réacteur à eau sous
pression.
15
1-2.2 Principe de fonctionnement d’un réacteur à eau
pressurisée (REP)
Dans un REP, l’énergie utilisée pour vaporiser l’eau provient de la fission du
combustible composé d’uranium naturel enrichi en uranium 235.
Le combustible nucléaire, sous forme de pastilles, est empilé dans une gaine
faite d’un alliage absorbant peu les neutrons. Cet ensemble de quatre mètres de
long forme des « crayons » eux-mêmes regroupés dans une armature rigide en
assemblages de 264 unités.
Un réacteur REP de 1300 MW, semblable à ceux de Golfech contient environ
195 assemblages, appelés « cœur du réacteur », immergés dans de l’eau à
l’intérieur d’une épaisse cuve d’acier, elle-même contenue dans une enceinte
de confinement.
La fission nucléaire produit un important dégagement de chaleur qui permet de
chauffer à près de 300°C l’eau sous pression qui baigne le cœur du réacteur.
Par transfert calorimétrique, l’eau de ce circuit primaire vaporise l’eau du
circuit secondaire. Dans la salle des machines, la vapeur fait tourner la turbine
qui entraîne l’alternateur. (figure 1)
16
Figure 1: Schéma de fonctionnement d'un réacteur à eau pressurisée.
17
Dans toutes les centrales nucléaires françaises, trois barrières se
succèdent pour éviter la dispersion du combustible radioactif dans
l’environnement :
- la gaine du combustible, constituée d’un alliage spécial
- la cuve en acier du réacteur épaisse de vingt centimètres, elle contient le
combustible et l’ensemble du circuit primaire
- l’enceinte de confinement autour du réacteur. Elle est constituée d’une
double enceinte en béton pour les tranches de 1300 MW. (figure 2)
Figure 2 : Les trois barrières de sûreté
18
1-3 L’éventualité d’un accident nucléaire grave avec
contamination atmosphérique radioactive en France
1-3.1
Le
scénario
d’un
accident
nucléaire
avec
contamination atmosphérique
L’accident le plus grave qui pourrait survenir sur un réacteur en France
serait la fusion du cœur si le refroidissement de ce dernier ne pouvait plus
être assuré, malgré tous les dispositifs de secours prévus à cet effet.
Une fois le cœur en fusion, les gaines contenant le combustible seraient
détruites, libérant une partie des radionucléïdes issus de la fission (dont
les iodes radioactifs) dans le bâtiment réacteur.
Dans pareil cas, des systèmes d’aspersion d’eau sont prévus pour
refroidir l’atmosphère de celui-ci et faire chuter la pression interne, mais
en cas de dysfonctionnement des circuits de refroidissement, la remontée
de la pression dans le bâtiment réacteur pourrait menacer son intégrité et
conduire à des rejets volontaires dans l’atmosphère afin d’éviter la
rupture de l’enceinte de confinement.
Ces rejets se feraient au travers d’un filtre à sable piégeant 90 % des
aérosols radioactifs sachant qu’une grande partie des corps radioactifs se
serait condensée sur les parois du bâtiment.
1-3.2 Les produits de fission au cœur du réacteur
Dans le cœur du réacteur, la fission des atomes de combustible produit
des neutrons qui cassent d’autres atomes générant de nouveaux neutrons,
perpétuant la réaction en chaîne.
19
Le bombardement de neutrons produit des atomes de masse variable mais
surtout regroupés dans les plages de nombre de masse 125-145 et 80-100
(figure 3)
Figure 3 : Rendement de fission par les neutrons lents de l’uranium 235,
fonction du nombre de masse (4)
en
La première plage correspond :
- aux isotopes de l’iode : 131I à 135I principalement
- aux césiums 134Cs et 137Cs
- Aux xénons 133Xe et 135Xe
La deuxième plage comprend essentiellement le krypton (85Kr) et le
strontium (90Sr).
Tous ces éléments, hormis le strontium, sont les premiers à être libérés en
cas d’accident avec fusion du cœur car ils sont les plus volatiles.
Dans un rejet radioactif accidentel provenant d’un réacteur nucléaire
l’iode est présent sous plusieurs formes:
20
L’iode est présent sous trois formes :
L’iode moléculaire (I2) : c’est un gaz très réactif qui se combine
rapidement aux composés présents dans le bâtiment réacteur, il est par
conséquent peu présent dans le rejet.
L’iode dit organique, surtout l’iodure de méthyle (CH3I) : il est gazeux
et n’est pas retenu par les filtres à sable.
Il pénètre dans l’organisme par voie pulmonaire (rétention pulmonaire
70%) et son absorption est très rapide.
L’iode particulaire forme un aérosol de particules de diamètres
variables qui peuvent s’agréger entres elles.
Les plus grosses particules se déposent dans le bâtiment réacteur et le
filtre à sable retient les particules d’un diamètre supérieur à quelques
microns.
Pour les particules les plus fines, l’incorporation dans l’organisme peutêtre complète, les plus petites sont absorbées par voie pulmonaire alors
que les plus grosses, déposées dans l’arbre respiratoire sont finalement
dégluties et absorbées par voie digestive.
Dans les premiers jours suivant un accident, les iodes prépondérants sont
les isotopes à périodes radioactives (T) courtes (52, 5 min à 6, 7 h), puis
l’iode 131 (T= 8, 05j) seul pendant quelques semaines.
Par la suite, subsiste pendant plusieurs années une contamination par le
césium 134 (T=2 ans) et le césium 137 (T=30 ans) (5)
21
1-3.3
Les
différents
modes
d’irradiation
par
les
radionucléides contenus dans le rejet
Un accident nucléaire grave avec fuites de radioéléments dans
l’atmosphère peut être à l’origine de différents modes d’irradiation des
populations environnantes.
A- L’irradiation externe
-
L’irradiation directe par le nuage.
Elle est faible et brève par rapport aux autres modes d’irradiation et dure
le temps du passage du nuage.
-
L’irradiation due aux dépôts laissés par le nuage.
Ceux-ci varient d’un endroit à l’autre en fonction des conditions
atmosphériques. Les pluies qui lessivent le nuage peuvent provoquer des
dépôts importants dans des zones localisées.
B- La contamination externe
Les radioéléments sous forme d’aérosols se déposent sur les téguments et
occasionnent une contamination externe.
C- La contamination interne
Par inhalation puis ultérieurement par ingestion si l’on consomme des
produits contaminés, les radionucléides pénètrent dans l’organisme. En
fonction de leurs tropisme chimique ils se fixent préférentiellement sur
certains organes où ils sont à l’origine d’une irradiation d’autant plus
importante que leur séjour dans l’organisme est prolongé.
22
2-Thyroïde et rayonnements ionisants
2-1 Rappels de physiologie thyroïdienne
La thyroïde, petite glande endocrine en forme de papillon située en avant
et à la base du cou, sécrète des hormones qui jouent un rôle fondamental
dans la maturation du système nerveux et la croissance chez l’enfant,
puis dans la régulation du métabolisme corporel chez l’adulte.
2-1.1 Régulation de la sécrétion hormonale
Les hormones thyroïdiennes : la thyroxine (T4) et la triiodothyronine
(T3), sont sécrétées sous l’influence de la TSH (thyreo stimulating
hormon) d’origine antéhypophysaire, elle-même régulée par la TRH
hypothalamique.
Il existe une réserve d’hormone mobilisable rapidement selon les
besoins. Elle est stockée sur une grosse protéine : la thyroglobuline, à
l’intérieur des vésicules thyroïdiennes.
Le taux des hormones circulantes est maintenu dans une fourchette
étroite de 4 à 12 µg / 100 ml de plasma pour la T4, 60 à 180 ng / 100 ml
de plasma pour la T3 grâce à un système de rétrocontrôle négatif
adaptatif. ( figure 4)
23
Figure 4 : Axe hypothalamo-hypophysaire, régulation de la sécrétion des hormones
(6)
2-1.2 Le métabolisme de l’iode
L’iode est un élément indispensable à l’élaboration des hormones
thyroïdiennes.
C’est par un système de transport actif contre un gradient électrochimique que la thyroïde capte l’iode plasmatique et le concentre dans un
rapport de 1 à 25.
Dans l’organisme, d’autres tissus sont capables, à un degré moindre de
concentrer l’iode, ce sont les muqueuses salivaire et gastrique, les plexus
choroïdes, le placenta et les glandes mammaires.
24
L’iode capté par la thyroïde provient d’un apport exogène d’origine
alimentaire ainsi que d’une récupération endogène.
L’absorption de l’iode alimentaire est rapide (90% en une heure) et a lieu
dans la partie haute du tractus digestif sous forme d’iodure.
Le captage d’iode par la glande thyroïde varie par la suite selon plusieurs
facteurs.
Après ajustement sur l’âge, il y aurait chez l’adulte euthyroïdien une très
légère différence statistiquement significative en faveur des femmes pour
le captage de l’iode mais ce résultat n’est pas constamment retrouvé. (7)
Les autres facteurs de variation du captage de l’iode sont : la quantité
d’iode fournie par l’alimentation, l’âge, la grossesse ainsi que
d’éventuelles anomalies thyroïdiennes.
A-Les facteurs de variation du captage de l’iode (7)
Les apports alimentaires en iode
Le captage de l’iode est inversement proportionnel aux apports qui sont
en situation normale essentiellement d’origine alimentaire. (figure 5)
25
Figure 5 : Taux de captage de l'iodure plasmatique par la thyroïde en fonction des
apports quotidiens (8)
Or, la richesse en iode est très variable selon les catégories d’aliments
considérées (tableau 1)
26
Poissons de
mer
Fruits de mer
Poissons
d’eau douce
Conserves de
poissons
Laitages et
fromages
Oeufs
Légumes
Hareng
Cabillaud
Maquereau
Plie
Sardine
Aiglefin
Sole
Saumon
Crevettes
Homard
Huîtres
Moules
Anguille
Truite
Perche
Carpe
Anguille de
mer fumée
Saumon à
l’huile
Thon
à
l’huile
Emmenthal
Fromage
blanc
Gruyère
Epinards
Teneur en
iode
(µg/100mg)
52
120
74
190
32
243
17
34
130
100
58
130
4
3
4
2
840
580
53
45
25
20
20
20
Tableau 1: Teneur en iode d’un certain nombre de denrées alimentaires
en µg/100 mg (9)
Les apports naturels fluctuent donc considérablement selon le régime
alimentaire.
Pour tenter de remédier à ces aléas d’apports alimentaires, la législation
française permet depuis 1945 d’adjoindre artificiellement jusqu’à 15
27
mg/kg d’iode au sel de table. En effet, le sel marin produit par
évaporation ou par extraction ne contient pratiquement pas d’iode.
Malgré cela, comme nous le verrons par la suite les apports alimentaires
en iode restent en France, bien en-deçà des doses quotidiennes
recommandées. (tableau 2)
Nourrisson
Enfant
Homme
Femme
Grossesse
Allaitement
25-45
50-100
125
100-120
125-200
150
Tableau 2 : Besoins quotidiens en iode (µg) d’après Food and Nutrition Board, in
Wolff, 1976
En 1986, une étude portant sur 36 000 collégiens français a évalué les
apports alimentaires d’iode en dosant l’iodurie moyenne, reflet de ces
apports.
L’iodurie moyenne est de 85µg par gramme de créatinine alors qu’une
iodurie est considérée comme normale au-dessus de 100µg/g de
créatinine.
Dans de nombreux collèges, les taux étaient donc inférieurs à ceux
considérés comme à risque de déficience modérée (<50µg/g de
créatinine). (10) (11)
Le taux de captation de l’iodure plasmatique par la thyroïde est par
conséquent particulièrement élevé en France.
28
L’âge
Fœtus et nouveau-né
La barrière placentaire est perméable à l’iode.
Le captage de l’iode par la thyroïde fœtale commence dès 10-12
semaines de grossesse, il reste faible jusqu’à 22 semaines puis augmente
de façon importante jusqu’au terme du fait de l’augmentation de la masse
thyroïdienne.
Parallèlement, la thyroïde fœtale concentre l’iode de manière très
importante jusqu’à la fin de la grossesse, période à laquelle se constitue
le pool iodé de l’organisme.
Peu après la naissance, survient chez le nouveau-né un pic de TSH et de
T3T4, le taux de captage par la thyroïde peut alors atteindre 90% de
l’iode circulant.
Enfants
Chez l’enfant plusieurs études ne montrent pas de différences de captage
par rapport aux adultes. (12), (13)
Adolescents
Chez l’adolescent, le captage de l’iode augmente mais son élimination
rénale également, ce qui entraîne un raccourcissement de la demi-vie de
l’iode dans l’organisme.
Adultes et personnes âgées
Chez l’adulte enfin, les altérations des structures fonctionnelles de la
glande liées à l’âge conduisent à une diminution progressive du captage
de l’iode, indépendamment de tout autre facteur. (figure 6)
29
Figure 6 : Evolution du captage thyroïdien avec l’âge
La clairance rénale diminue également régulièrement. (14), (15)
La grossesse
Pendant le premier trimestre de la grossesse, la thyroïde maternelle est
stimulée par l’activité thyréotrope de l’hormone de grossesse (ßHCG) ce
qui entraîne une fixation accrue d’iode par la thyroïde maternelle. (16)
Parallèlement,
la
filtration
glomérulaire
augmente
de
façon
physiologique et les oestrogènes provoquent une diminution de la
réabsorption tubulaire de l’iode.
Les apports alimentaires d’iode doivent donc être augmentés de manière
adaptée d’autant que dans la seconde partie de la grossesse, il faut
compenser les pertes causées par le captage de l’iode circulant par l’unité
foeto-placentaire.
Les anomalies thyroïdiennes
Chez l’adulte, les pathologies thyroïdiennes ne sont pas rares, une étude
menée au Royaume-Uni a estimé la prévalence de différentes pathologies
thyroïdiennes en fonction du sexe. (tableau 3) (17)
30
Prévalence
Hypothyroïdies cliniques ou
infracliniques
Hyperthyroïdies
Goitres
Sexe féminin
9, 3 %
Sexe masculin
1, 3 %
3, 9 %
12, 3 %
0, 2 %
0, 9 %
Tableau 3 : Epidémiologie des maladies thyroïdiennes en fonction du sexe
- Hyperthyroïdies : dans la maladies de Basedow, la clairance
thyroïdienne et le captage maximal augmentent.
- Goitre euthyroïdien d’origine carentielle : les taux plasmatiques et
urinaires d’iode sont abaissés et la clairance thyroïdienne augmentée.
Le taux de captage thyroïdien d’iode plasmatique est particulièrement
élevé chez le fœtus, le nouveau-né, la femme enceinte et plus
généralement tous les individus carencés en iode.
Ces populations sont donc particulièrement prédisposées, en cas
d’accident nucléaire avec contamination radioactive atmosphérique, à
une incorporation importante de radio-iodes par leur glande thyroïde.
B- Synthèse et libération des hormones thyroïdiennes
A l’intérieur de la cellule thyroïdienne, l’iode entre dans un cycle interne
qui débute par une peroxydation spécifique transformant, à l’aide
d’H2O2 générée in situ l’iodure en iode organique et le liant à un acide
aminé, la tyrosine.
Puis, après production de diiodo et monoiodotyrosines, un phénomène de
couplage des iodotyrosines conduit aux molécules hormonales :
triiodothyronine et tétraiodothyronine (thyroxine). (figure 7)
31
Figure 7 : synthèse et libération des hormones thyroïdiennes (5)
Ce processus de synthèse se fait au sein d’une énorme molécule, la
thyroglobuline synthétisée par la cellule thyroïdienne et stockée au sein
de la colloïde, au centre du follicule thyroïdien.
Par la suite, un processus d’endocytose fera à nouveau pénétrer la
thyroglobuline au sein de la cellule thyroïdienne où elle subira une
protéolyse sélective libérant les zones contenant les molécules
hormonales, elles-même délivrées au sang circulant.
Dans le même temps, des molécules d’iodotyrosines seront libérées, elles
subiront une désiodation in situ et participeront à un nouveau processus
de synthèse bouclant le cycle interne de l’iode.
32
La deuxième étape importante du métabolisme de l’iode se situe au
niveau du foie où la 5’desiodase transforme la thyroxine en
triiodothyronine, qui est la forme active des hormones thyroïdiennes.
C’est elle qui, dans le noyau, se lie à l’ADN pour initier les processus de
synthèse protidique conditionnant son métabolisme final.
Ce processus de désiodation est modulé en fonction des conditions
métaboliques (il diminue par exemple en période de jeûne).
C-Les voies d’élimination de l’iode
Elimination rénale
L’iode ingéré qui n’est pas capté par la thyroïde ainsi que l’iode
provenant de la désiodation périphérique de T3 et T4 est rapidement
excrété par voie rénale sous forme d’iodure.
La clairance rénale de l’iode n’est pratiquement pas influencée par les
apports, elle est dite non adaptative et non saturable et fournit donc un
reflet fiable des apports alimentaires en iode.
Autres voies d’élimination
En situation normale, une faible proportion de thyroxine (20%) est
conjuguée dans le foie puis sécrétée dans la bile et éliminée dans les
fèces.
33
2-2 Les accidents nucléaires avec contamination
atmosphérique par des iodes radioactifs
Plusieurs accidents graves survenus dans le passé permettent d’évaluer
les conséquences d’une exposition aux radio-iodes sur les populations.
2-2.1
Exposition
de
populations
aux
radioiodes
d’origines militaires : l’accident des îles Marshall (18)
A-Scénario de l’accident
Le 1er mars 1954, les Etats-Unis ont effectué un essai thermonucléaire
atmosphérique sur l’archipel des îles Marshall situé dans l’océan
Pacifique, à 2000 km au sud-ouest de Hawaï.
Deux phénomènes non prévus ont été à l’origine de retombées
radioactives affectant la population de la région :
- la puissance de la bombe a été sous estimée et l’explosion a entraîné la
dissémination dans l’atmosphère d’une importante quantité de fines
cendres de corail radioactives.
- la direction du vent, changeant de manière imprévue, a disséminé ces
cendres sur l’atoll de Bikini, site de l’explosion et sur quatre autres îles
habitées de l’archipel : Alinginae, Rongelap, Rongerik et Utirik ainsi que
sur un bateau de pêche japonais qui se trouvait au large dans la zone.
Cet accident a été responsable de la contamination à des niveaux
variables d’environ 250 personnes.
34
B- Les effets non thyroïdiens sur les personnes exposées
Les habitants ont en majorité présenté un syndrome d’irradiation globale
externe aiguë sublétale avec signes digestifs et chute importante des
éléments figurés du sang, régressant par la suite spontanément.
Ils ont également subi une irradiation ß très élevée de la peau responsable
de brûlures cutanées et plus tardivement de tumeurs mélaniques cutanées
bénignes.
D’autres complications ont encore été observées, telles une leucémie
myéloblastique aiguë mortelle chez un enfant, peut-être en rapport avec
l’irradiation et deux tumeurs hypophysaires dont l’une à prolactine dont
le lien avec l’irradiation est moins évident.
La majorité des complications tardives chez les habitants des îles
Marshall concerne la glande thyroïde.
C- Les effets thyroïdiens sur la population
L’irradiation de la thyroïde, estimée par des dosages d’iode effectués
dans les urines 15 jours après l’accident a été évaluée approximativement
en terme d’équivalent de dose à 30 à 2000 cSv (centiSv).
L’iode 131 n’a contribué à l’irradiation de la thyroïde que pour 10 à 15 %
de la dose totale.
Les radioiodes (132I, 133I,
135
I) à période courte ont été responsables de la
plus grande partie de l’irradiation, ils ont fourni un débit de dose élevé
(19)
Les complications thyroïdiennes ont été de deux types :
35
- des insuffisances thyroïdiennes, particulièrement fréquentes dans l’île
la plus contaminée et d’apparition d’autant plus fréquente que les enfants
étaient plus jeunes. (voir tableau 3)
Groupes d’âge en
1954
Rongelap
1 an
2-10
10
Ailingnae
<10
10
Utirik
<10
10
Témoins
<10
10
No.
Doses estimées à Hypothyroïdies
la thyroïde (cGy)
No.
%
6
16
45
1500( ?)
800-1500
335-800
5
8
6
83
50
13
7
12
275-450
135-190
0
2
0
17
64
100
60-95
30-90
4
4
6
4
2
2
0, 8
0, 5
229
371
Tableau 3 : Hypothyroïdies chez les habitants des 3 îles les plus contaminées de
l’archipel des îles Marshall ( d’après R. A. Conard (20))
Il faut remarquer une divergence entre le grand nombre d’hypothyroïdies
observées (50 %) et la dose d’irradiation estimée de 10 Gy.
Cette inadéquation avec l’expérience des médecins nucléaires utilisant
l’iode 131 dans le traitement de l’hyperthyroïdie peut s’expliquer soit par
une sous-estimation de la dose, soit par un rôle plus important des
isotopes de période courte : l’iode 132 (période de 2 heures), l’iode 134
(période de 52 minutes) et l’iode 135 (période d’environ 6 heures) dans
l’induction d’hypothyroïdies.
- des nodules thyroïdiens, chez les 250 personnes irradiées, 46 nodules
seront retrouvés dont 7 cancers papillaires. (tableau 4)
36
Groupes d’âge
en 1954
Rongelap
1 an
2-10
10
Ailingnae
<10
10
Utirik
<10
10
Témoins
<10
10
No.
Doses estimées
à la thyroïde
(cGy)
Tous
nodules
No.
%
Cancers
No.
%
6
16
45
1500( ?)
800-1500
387
4
13
6
66,7
81,2
13,3
0
1
3
0
6,2
6,6
7
12
275-450
140
2
4
28,6
33,3
0
0
0
0
64
100
60-90
53
5
12
7, 8
12
1
2
1, 6
2
6
29
2, 6
7, 8
2
0
0, 9
0, 8
229
371
Tableau 4 : Nodules thyroïdiens chez les habitants des îles Marschall (1981)
d’après R. A. Conard
La prévalence des nodules chez l’enfant a augmenté chez les plus jeunes,
elle a également augmenté chez les femmes.
Pour ce qui est des nodules, il existe également une divergence entre ces
résultats et ceux observés avec l’iode 131 en médecine nucléaire pour
laquelle on peut être amené à faire les mêmes hypothèses.
L’expérience des îles Marschall ne donne pas d’information sur le risque
lié à l’exposition à l’iode 131.
37
2-2.2 Les accidents nucléaires civils
A- Les accidents de Windscale et de Three Mile Island
(TMI)
Survenus respectivement en 1957 et 1979, ils n’ont eu aucune
conséquence sur les populations environnantes puisque les équivalents de
doses reçus par les individus les plus exposés à Windscale ont été évalués
à moins de 1 mSv, ce qui représente la moitié de l’irradiation naturelle
annuelle ; ceux reçus après l’accident de TMI sont du même ordre de
grandeur.
Le scénario de l’accident survenu à TMI est comparable à celui de
Tchernobyl, puisqu’il s’agit d’une fusion du cœur du réacteur dans les
deux cas.
Grâce à la conception et à la sûreté des installations en Europe de l’ouest
et aux USA, les conséquences ont été sans aucune commune mesure avec
celles de la catastrophe de Tchernobyl.
B-L’accident de Tchernobyl (21) :
L’accident
Le 26 avril 1986, à une centaine de kilomètres au nord de Kiev, une série
de manœuvres malencontreuses aboutit à la destruction du cœur du
réacteur n°4 et de son bâtiment de confinement sur le site nucléaire de
Tchernobyl.
Cet accident, le plus grave jamais survenu dans l’histoire de l’industrie
nucléaire civile, a occasionné pendant les dix jours qui ont suivi le rejet
38
dans l’atmosphère d’une quantité considérable de radionucléïdes que l’on
peut séparer en deux familles principales :
- les radioiodes : iode 131, iode 132, iode 133.
- les césiums : césium 137, césium 134.
Le nuage s’est dispersé au-dessus de l’Europe de manière variable en
fonction des conditions atmosphériques.
Les relâchements les plus importants sont estimés pour le césium 137 et
l’iode 131 à respectivement 85 et 1200 PBq (1015 Bq) (1)
Les régions les plus contaminées ont été le sud de la Biélorussie, le nord
de l’Ukraine ainsi que les régions de Briansk et Kaluga en Russie.
Cela représente une surface de 150000 km2 pour laquelle la
contamination par le césium 137 est supérieure à 37 kBq/m2.
Ces territoires intéressent une population d’environ 6 millions de
personnes.
Les effets thyroïdiens
Jusqu’à présent, la survenue de cancers de la thyroïde est la seule
augmentation de cancers solides mise en évidence de manière
significative, environ 1800 cas à ce jour principalement chez les enfants
et les adolescents. (22)
Elle a été rapportée pour la première fois en 1990, soit 4 ans seulement
après la survenue de l’accident.
Par la suite, le phénomène a pris de l’ampleur et il est apparu une
« épidémie » de carcinomes papillaires particulièrement agressifs. (figure
8)
39
Age au diagnostic
1974-1985
1986-1998
3-14
15-18
19-29
>29
8
13
117
1254
600
132
438
4279
Taux
d’augmentation
75
10, 1
3, 7
3, 4
Figure 8 : Cancers de la thyroïde en Biélorussie avant et après Tchernobyl (22)
40
2-3 Conclusions
A- Les conséquences d’une contamination de l’enfant par
les iodes radioactifs
Comme cela a été constaté après les accidents nucléaires graves, les
conséquences d’une contamination chez l’enfant sont bien plus graves
que chez l’adulte.
Ceci s’explique par plusieurs raisons :
- le captage de l’iode est augmenté chez le fœtus et le nouveau-né car les
besoins en hormones thyroïdiennes sont importants,
- à incorporation égale une irradiation est beaucoup plus importante chez
l’enfant du fait de la faible masse de sa thyroïde,
- la thyroïde en développement des enfants est beaucoup plus sensible
aux cancers radio-induits que celle des adultes (23),
- le lait bu en quantité importante par les enfants est une grande source de
contamination potentielle.
Il est donc primordial de protéger la thyroïde des fœtus et des jeunes
enfants en cas d’accident nucléaire grave.
41
B- Les mesures de protection après un accident nucléaire
grave
avec
dispersion
de
radionucléïdes
dans
l’environnement :
Dans l’éventualité d’un tel accident, la procédure en France prévoit deux
plans d’intervention :
Le Plan d’Urgence Interne (PUI) et le Plan Particulier d’Intervention
(PPI) (24)
Le Plan d’Urgence Interne :
Déclenché par la direction de la centrale nucléaire :
- il définit les mesures à prendre pour évaluer la nature de l’incident et
son évolution probable,
- il met en place les actions visant à remettre la centrale dans un état sûr
et à limiter au site les conséquences de l’accident,
- il prévoit également l’information immédiate :
- des pouvoirs publics dont, en particulier, le préfet,
- de la Direction Générale de la Sûreté et de la Radioprotection
(DGSNR),
- de l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN),
- des élus locaux à travers la Commission Locale d’Information
(CLI),
- ainsi que de la presse.
42
Le Plan Particulier d’Intervention :
Déclenché par le Préfet, il prévoit les actions à mener pour assurer
l’information ainsi que la sécurité des personnes, en cas d’accident
provoquant des conséquences radiologiques à l’extérieur d’un site
nucléaire.
Ces différentes mesures sont, selon la gravité de la situation :
- la mise à l’abri, assortie de mesures de précautions concernant l’eau de
boisson et les aliments, ainsi qu’une prophylaxie par iodure de potassium
stable qui sera détaillée par la suite.
- l’évacuation de la population.
43
3- Nécessité d’une protection de la thyroïde
en cas d’accident nucléaire avec rejets de
radioiodes dans l’environnement : la
prophylaxie par l’iode stable.
3-1 Principe de la prophylaxie par l’iodure de
potassium
En cas de rejets de produits de fission dans l’atmosphère, l’absorption
sanguine des iodes radioactifs inhalés et ingérés est presque
immédiate.(25)
Puis, chez les sujets normaux, la thyroïde capte l’iode radioactif selon les
paramètres définis précédemment, lequel remplace l’iode stable dans
l’élaboration des hormones thyroïdiennes.
Stocké au sein de la glande pendant plusieurs semaines, le radioiode
occasionne une importante irradiation ß du tissu thyroïdien entraînant
principalement chez les enfants les graves conséquences étudiées
précédemment, avant d’être finalement sécrété.
Pour prévenir la contamination de la thyroïde on peut empêcher le
captage du radioiode par la glande.
Parmi les divers agents connus, l’iode stable est le plus efficace tout en
induisant le minimum d’effets secondaires. (26)
44
La protection par l’iode stable repose sur plusieurs mécanismes (figure
9) :
- la dilution de l’isotope et la saturation du mécanisme de transport
actif de l’iode dans la thyroïde.
C’est le mécanisme de protection principal : l’iode stable en quantité
appropriée dilue l’isotope radioactif et entre de façon efficace en
compétition avec celui-ci vis-à-vis du système de transport actif de l’iode
dans la thyroïde.
Toutefois, l’iode radioactif peut encore être absorbé dans la glande par
diffusion.
- inhibition de l’organification intrathyroïdienne de l’iode.
Par un mécanisme encore mal connu, une concentration plasmatique
d’iode supérieure à 15-28 mg/dl diminue rapidement l’organification de
l’iode et freine la sécrétion hormonale évitant de ce fait l’incorporation
d’iode radioactif, c’est l’effet Wolff-Chaikoff (27)
Chez un adulte euthyroïdien, cet effet est transitoire et après 24-48 heures
survient un échappement avec reprise de l’organification de l’iode même
si la surcharge iodée persiste.
Ce phénomène peut être à l’origine d’effets secondaires thyroïdiens en
particulier chez le nouveau-né et en cas de pathologies thyroïdiennes, ils
seront décrits ultérieurement.
45
Figure 9 : Le métabolisme intrathyroïdien de l’iode et son blocage par un excès
de KI (5)
3-2 Forme et présentation de l’iodure de potassium
stable
L’iodure de potassium se présente sous forme de comprimés quadri
sécables, blancs, sous blister d’aluminium/PVC, ils sont destinés à la voie
orale et solubles dans l’eau.
Composition :
Le comprimé est constitué d’un principe actif (130 mg d’iodure de
potassium), et de quelques excipients pour des raisons de mise en forme
46
galénique (lactose monohydraté, carboxyméthylamidon sodique, huile
végétale hydrogénée).
130 mg d’iodure de potassium correspondent à 100 mg d’élément
iode (99,38 mg)
3-3 Indication
Ce médicament est utilisé pour prévenir l’incorporation d’iode
radioactif par la thyroïde en cas d’accident nucléaire grave avec rejets de
radionucléïdes dans l’environnement.
Il ne doit être utilisé qu’en cas de circonstances exceptionnelles et
seulement sur ordre du Préfet, sur les conseils des autorités sanitaires
compétentes par tous les moyens appropriés (radio, haut-parleurs,…)
3-4 Posologie et mode d’administration
Adultes (hommes, femmes et
Un comprimé à dissoudre dans un
femmes enceintes) et enfants de
verre (eau, lait, jus de fruit)
plus de 12 ans :
Un demi-comprimé à dissoudre
Enfants de 3 à 12 ans
dans un verre (eau, lait, jus de fruit)
Un quart de comprimé à
Nourrissons de 0 à 3 ans
dissoudre dans un verre (eau, lait,
jus de fruit)
La dissolution dans le lait ou dans le jus de fruit permet d’atténuer le goût
métallique normal qui peut être ressenti.
La prise à jeun doit être évitée.
Le traitement consiste en une prise unique éventuellement renouvelée en
cas de circonstances exceptionnelles et seulement sur instruction des
autorités compétentes.
47
En cas de pathologies thyroïdiennes connues, les patients peuvent
prendre leur comprimés d’iode mais devront être surveillés par leur
médecin traitant dans les jours suivants (bilan thyroïdien).
3-5 Contre-indications
Si les complications consécutives à la prise d’iodure de potassium sont
très rares, il faut cependant faire attention dans un certain nombre de cas
bien identifiés :
- l’hypersensibilité avérée à l’iode.
Ce cas est très rare, les réactions allergiques que l’on peut observer suite
à l’utilisation de médicaments iodés (BETADINE®, produits de
contraste,…) sont dues aux vertus immunogènes des excipients plutôt
qu’à l’élément iode. Il n’y a pas de cas connu d’accident allergique après
administration de radioiode dans les services de médecine nucléaire.
- gros goitre avec compression de la trachée
- dermatite herpétiforme
- pemphigus vulgaire
- myotonie congénitale
- vascularité hypocomplémentémique
48
3-6 Alternatives à l’iode stable pour la protection de
la thyroïde
Il est important que les patients qui ne peuvent pas prendre d’iode stable
soient informés qu’il existe des mesures de remplacement. Cependant, en
raison de la nature des effets secondaires possibles, il est évident que ces
solutions ne peuvent pas être recommandées de manière générale.
(tableau 5)
Dans certains cas, on pourra administrer du perchlorate de potassium ou
de sodium.
Comme l’iodure de potassium, ce produit entre en compétition avec
l’iode radioactif au niveau de la thyroïde et inhibe l’incorporation de ce
dernier.
Il est également possible d’inhiber l’incorporation d’iode dans la thyroïde
à l’aide de médicaments thyréostatiques ou antithyroïdiens de synthèse
comme le carbimazole (NEO-MERCAZOL®) ou le propylthioouracile
(PTU®).
Médicament
Perchlorate de sodium ou de potassium
Carbimazole ( NEOMERCAZOL®)
Propylthiouracile (PTU®)
Posologie
2 x 500 mg / jour
3 x 15 mg / jour
3 x 100 mg / jour
Tableau 5 : posologie des traitements de remplacement de l'iodure de potassium en
cas de contre-indication.
NB : Il faut savoir que le carbimazole et le propylthiouracile exposent le
patient à tous les effets secondaires liés à la prise de ce type de
molécules : hypothyroïdies (surdosage), leucopénie, agranulocytose,
aplasie médullaire, manifestations cutanées (prurit, éruptions, érythème,
urticaire), fièvre, myalgies, arthralgies.
49
3-7 Effets indésirables d’une prise d’iode stable
unique, l’expérience polonaise
En évitant d’être à jeun, la prise de comprimés d’iodure de potassium
dans un verre d’eau, de lait, de jus de fruit expose à quelques
désagréments, résolutifs de façon spontanée ou sous traitement
symptomatique.
Effets indésirables mineurs
- goût métallique dans la bouche,
- nausées, vomissements,
- diarrhées,
- gastralgies,
mais également dans quelques rares cas à des effets secondaires plus
graves :
- troubles du rythme cardiaque,
- bronchospasme,
- hyperthyroïdie.
L’ingestion d’iodure de potassium peut déclencher une hyperthyroïdie,
de façon plus fréquente chez les personnes porteuses d’un goitre et âgées
de plus de soixante ans.
Le retentissement de cette hyperthyroïdie peut être grave en cas de
maladie cardiaque.
Pour cette raison, la prophylaxie par l’iodure de potassium n’est pas
recommandée chez les personnes âgées d’autant plus que le temps
latence de survenue d’un cancer thyroïdien est long et que son évolutivité
est faible à un âge avancé.
50
- Hypothyroïdies néonatales
Le nouveau-né présente une hypersensibilité à l’effet Woll-Chaikoff
décrit précédemment et une surcharge iodée supérieure de seulement 6 à
10 fois la normale peut suffire à provoquer une hypothyroïdie néonatale.
Ceci s’explique par plusieurs raisons :
- la thyroïde du fœtus contient très peu d’iode,
- le processus de régulation de la thyroïde vis-à-vis d’un brusque apport
d’iodure est encore immature,
- d’autre part, l’hypersensibilité du nouveau-né à l’effet Woll-Chaikoff
est encore accrue en Europe par la carence d’apport en iode de
l’alimentation maternelle.
Ce déficit a pour conséquences chez le nouveau-né une fréquence élevée
d’hypothyroïdies néonatales transitoires, mises en évidence par le
dépistage systématique de l’hypothyroïdie congénitale (test de Guthrie).
Elles sont huit fois plus élevées en Europe qu’aux Etats-Unis, alors que
l’incidence de l’hypothyroïdie permanente est identique. (28)
La carence iodée entraîne une augmentation de la fréquence des TSH
néonatales élevées (29), cette hyperstimulation de la thyroïde impliquant
une sensibilité accrue à l’effet Woll-Chaikoff.
Quoiqu’il en soit, chez les nouveaux-nés, les enfants, les adolescents et
les femmes enceintes, les inconvénients liés à la prise d’iodure de
potassium en cas de rejets atmosphériques radioactifs sont largement
contrebalancés par la radioprotection qu’elle procure.
Chez l’adulte, le rapport bénéfice/risque de la prophylaxie est moins
évident car les effets carcinologiques sur la thyroïde de l’iode 131 sont
moins clairs, cela dit, la faible fréquence de survenue d’effets
indésirables à cet âge incite à recommander cette prophylaxie. (30)
51
Cette mesure doit donc être appliquée à cette population sous réserve
d’une surveillance médicale appropriée chez le nouveau-né ou en cas de
pathologie thyroïdienne connue.
Une expérience concrète confirme ces affirmations : la distribution
d’iodure de potassium en Pologne lors de l’accident de Tchernobyl et la
survenue d’une faible proportion d’effets indésirables.
L’expérience polonaise (31)
Après l’accident de Tchernobyl, en dehors de l’ex-URSS, c’est en
Pologne que les doses d’irradiation les plus élevées à la thyroïde ont été
enregistrées, ce qui a justifié la mise en œuvre par le gouvernement
polonais d’une distribution prophylactique d’iode stable.
Au total 10,5 millions de doses d’iodure de potassium stable ont été
distribuées aux enfants de moins de 16 ans. 95,3% des enfants
polonais en ont bénéficié:
86,7 % d’entre eux ont reçu une dose unique, 2,39 % 2 doses ou plus et
6,14 % des enfants ont reçu de la teinture d’iode administrée par les
parents avant la distribution gouvernementale.
Bien que cette prophylaxie ne leur ait pas été recommandée,
approximativement 7 millions d’adultes ont également pris une ou
plusieurs doses d’iode stable.
Sur ces quelques 18 millions de personnes, les effets secondaires graves
rapportés ont été :
- 3 bronchospasmes graves nécessitant une hospitalisation,
52
- pour 10 % des nourrissons, une hypothyroïdie transitoire a été observée
mais ces chiffres ne sont pas différents de ceux retrouvés chez 120 000 à
140 000 nouveaux-nés en Pologne centrale en 1985, 1986 et 1987,
- un seul cas d’hypothyroïdie néonatale sur les 2700 femmes ayant pris
de l’iode stable au cours de leur troisième trimestre de grossesse.
En Pologne, la quantité d’iode radioactif fixée sur la thyroïde suite à
l’accident de Tchernobyl a été réduite d’une valeur estimée à 40% grâce
à cette prophylaxie. (31)
53
4- La prévention de masse par l’iode stable
4-1 La réglementation française sur la prophylaxie
iodée en cas d’accident nucléaire (32)
La distribution curative
Jusqu’en 1996, chaque centrale dès sa mise en fonctionnement disposait
d’un stock de 200 000 comprimés d’iode stable.
En cas d’accident nucléaire avec rejets radioactifs dans l’environnement,
une fois l’ordre de confinement donné, ces comprimés devaient, selon un
plan préétabli, être distribués aux populations concernées par des
personnels d’origines diverses (sécurité civile, secouristes, . . .).
La distribution préventive
Plusieurs exercices de simulation ont montré que cette distribution
curative se révélait impossible à mettre en œuvre dans des délais
compatibles avec l’efficacité de la prophylaxie.
Le 11 avril 1996, Hervé Gaymard, Secrétaire d’Etat à la santé annonçait
la pré distribution de comprimés d’iode stable pour toutes les personnes
vivant à proximité des installations nucléaires.
Une circulaire du 30 mai 1997 distinguait trois modalités de distribution
de l’iode stable en fonction de la proximité de l’installation nucléaire.
54
Dans un rayon de 5 km autour des installations nucléaires, l’iode stable
doit être mis à disposition des foyers (une boîte de dix comprimés par
famille,
deux
boîtes
pour
les
familles
nombreuses),
crèches,
établissements scolaires et d’enseignement, centres de vacances et de
loisirs, centres de formations d’apprentis, établissements de santé et
médico-sociaux.
Dans une deuxième zone de 5 à 10 km
autour des installations
nucléaires, les établissements énumérés ci-dessus doivent également être
dotés de comprimés et la population doit être invitée, par des campagnes
d’information, à venir retirer, en échange d’un bon et gratuitement, les
comprimés dans les pharmacies.
Au-delà de ces deux premiers périmètres et sur l’ensemble du territoire
français, la population devait pouvoir dès la fin 1997 acheter sans
ordonnance les comprimés dans les officines.
Les pharmacies hospitalières devaient également constituer des stocks.
4-2 La distribution préventive d’iodure de
potassium stable au plan national
Une opération de pré distribution des comprimés d’iode stable a tout
d’abord été réalisée en 1996 sur quatre sites pilotes : St-Alban,
Fessenheim, Chooz et Golfech.
4-2-1 Les opérations pilotes de pré distribution d’iode
stable
Pour la distribution d’iode stable à la population du premier périmètre
(dans les cinq kilomètres autour de la centrale), trois méthodes
différentes ont été expérimentées en 1996 et 1997 :
55
- l’envoi par la poste des comprimés à chaque foyer (Chooz, Golfech),
- la distribution au porte à porte par des secouristes volontaires
(Fessenheim),
- l’envoi à chaque habitant d’un bon à échanger en pharmacie contre les
comprimés (St Alban).
Par la suite, les comprimés d‘iode stable ayant obtenu le label de
médicament, c’est la dernière méthode qui a été retenue pour la pré
distribution au plan national.
4-2-2 La pré distribution nationale
Le 10 avril 1997, une instruction du Premier Ministre confirmait la
généralisation de la distribution à tous les sites nucléaires français, cette
mise en œuvre devant intervenir avant la fin 1997 (circulaires du 30 avril
puis du 4 juin 1997).
56
5- Enquête sur la dernière distribution des
comprimés d’iode stable autour de la centrale
de Golfech
5-1 Bref historique du CNPE de Golfech
Le Centre Nucléaire de Production d’Electricité (CNPE) est situé dans le
Tarn et Garonne sur la commune de Golfech, en aval du confluent du
Tarn et de la Garonne, à 20 km d’Agen et à 80 km de Toulouse. (Carte 3)
carte 3 : Le centre nucléaire de production d'électricité de Golfech.
La construction du CNPE a été autorisée par décret d’utilité publique le
27 octobre 1980.
La construction des deux unités de production de la centrale (tranches)
s’est déroulée de novembre 1982 à décembre 1989.
57
Deux unités de 1300 MW comportent chacune : un bâtiment réacteur, un
bâtiment combustible, quatre générateurs de vapeur, un aéroréfrigérant
de 178 m de haut.
La première unité a été mise en service en 1990 et la seconde en 1994.
La centrale de Golfech produit chaque année environ 16 ou 17 milliards
de kWh, soit près de 4% de la production nationale, c’est l’équivalent de
la consommation annuelle de la région.
58
5-2 Le périmètre de la distribution autour de la
centrale nucléaire de Golfech
En novembre 1996, les habitants des communes situées dans un rayon de
cinq kilomètres autour de la centrale ainsi que ceux de six autres
communes situées sous les vents dominants ont bénéficié de la
distribution préventive des comprimés d’iode.
En janvier 1998, cette dernière a été étendue à une zone d’un rayon de
dix kilomètres autour de la centrale.
Trente et une communes sont actuellement concernées par la distribution
autour de la centrale de Golfech.
Elles se répartissent dans trois départements, le Tarn-et-Garonne, le Lotet-Garonne et le Gers de la façon suivante (voir carte 4) :
carte 4 : Golfech et le périmètre de distribution des comprimés d'iode.
59
Tarn-et-Garonne
Auvillar*
Merles
Bardigues*
Perville
Donzac*
Pommevic*
Dunes*
St Cirice
Espalais*
St Clair
Gasques
St Loup
Golfech*
St Michel
Goudourville*
StVincent Lespinasse
Lamagistère*
Sistels
Malause*
Valence d’Agen*
Mansonville*
Lot-et-Garonne
Caudecoste*
St Nicolas de la Balerme*
Clermont-Soubiran* St Romain le Noble*
Grayssas
St Sixte*
Puymirol*
St Urcisse
St Jean de Thurac*
Gers
St Antoine
*Les communes suivies d’une astérisque ont une école maternelle
et/ou élémentaire.
5-3 L’enquête
5-3-1 Introduction
En cas d’accident grave sur un réacteur nucléaire avec relâchement
d’iodes radioactifs dans l’atmosphère, les jeunes enfants vivant dans le
voisinage de la centrale représentent la population la plus exposée à la
survenue d’un cancer de la thyroïde.
Cette étude est une enquête transversale intéressant toutes les familles
ayant de jeunes enfants scolarisés dans les dix kilomètres autour de la
centrale nucléaire de Golfech.
60
Elle a pour buts :
- d’évaluer l’impact de la dernière distribution des comprimés d’iodure
de potassium dans le périmètre de la centrale électronucléaire de Golfech,
chez les parents de jeunes enfants scolarisés en maternelle et dans le
primaire,
- d’évaluer dans cette même population l’intérêt ainsi que les
connaissances concernant la prévention de l’irradiation de la thyroïde par
la prise d’iodure de potassium en cas d’accident grave à la centrale,
- de déterminer le cas échéant les causes de non-adhésion de la
population à ces mesures de prophylaxie et les moyens à mettre en œuvre
pour une meilleure mobilisation dans ce domaine.
5-3-2 Matériel et méthode
A-Population étudiée :
Nous avons choisi de nous intéresser aux familles ayant des enfants âgés
de 3 à 11 ans et vivant dans les communes du Tarn-et-Garonne incluses
dans le périmètre de distribution des comprimés d’iode, autour de la
centrale nucléaire de Golfech.
Pour obtenir des informations concernant ces familles et dans
l’impossibilité technique de les recenser ou de les localiser, nous les
avons contactées par l’intermédiaire de leurs enfants.
61
Nous avons ciblé les enfants de 3 à 11 ans parce qu’ils sont normalement
tous scolarisés dans les écoles maternelles ou élémentaires et donc faciles
à contacter en période scolaire.
Dans un souci d’homogénéité de la population, les familles avec enfants
de plus de 11 ans ont été exclues de l’enquête car, d’une part de
nombreux enfants fréquentant le collège de Valence d’Agen, seul collège
de la zone concernée, ne résident pas dans le périmètre de distribution
des comprimés et, d’autre part, le taux de réponses espéré est plus
aléatoire pour des adolescents que pour des enfants plus jeunes qui
contestent encore peu l’autorité de leur enseignant.
Les familles avec bébés ou jeunes enfants non encore scolarisés ont
également été exclues car les très jeunes enfants sont en majorité gardés
au domicile ou chez une assistante maternelle, ce qui ne nous permettait
pas de les contacter facilement.
Cependant, comme nous l’expliquerons par la suite, nous avons tout de
même recueilli des données concernant ces familles ayant des enfants de
moins de 3 ans ou de plus de 11 ans, s’ils avaient des frères ou des sœurs
dans la tranche d’âge que nous avons sélectionnée.
B- Zone géographique de l’étude :
La distribution des comprimés d’iodure de potassium intéresse une zone
concentrique d’un périmètre de 10 km autour de la centrale nucléaire de
Golfech.
Dans un souci d’homogénéité et pour des raisons pratiques, nous avons
limité l’enquête aux familles vivant dans les communes situées dans le
Tarn-et-Garonne qui dépend de l’académie de Toulouse.
62
De ce fait, 298 élèves scolarisés dans le Lot-et-Garonne et le Gers ont été
exclus.
L’enquête a donc concerné 1148 élèves âgés de 3 à 11 ans.
Pour recueillir des informations par l’intermédiaire des enfants et au sein
de leur école, il était indispensable d’obtenir au préalable l’accord et
l’appui de l’Inspection Académique.
Nous sommes allés rencontrer Madame le Docteur AYNIE, médecin
responsable du Service de Santé scolaire du Tarn et Garonne, qui s’est
montrée très intéressée par le projet.
Madame Aynié nous a apporté son soutien actif en faisant parvenir aux
chefs d’établissement une lettre d’information et de sensibilisation à
l’enquête (annexe 1), à l’origine de l’accueil favorable et souvent motivé
qui nous a été réservé dans les établissements scolaires.
Le support choisi pour l’enquête est un questionnaire papier.
Pour ne pas rebuter les familles par un trop grand nombre de questions,
nous avons limité le questionnaire à un feuillet recto/verso comportant 22
questions (annexe 2), lui-même assorti, dans un souci de clarté, d’une
lettre de présentation et d’explication (annexe 3).
Après un premier contact téléphonique introduisant l’enquête, les
questionnaires ont été apportés et commentés aux chefs d’établissement
des dix-huit écoles maternelles et primaires du Tarn-et-Garonne des 13
communes étudiées.
63
Les instituteur(rice)s ont distribué un questionnaire à chaque enfant en
donnant un délai d'
une semaine pour le faire remplir par leurs parents et
le rapporter.
Les
questionnaires
remplis
ont
été
collectés
par
les
chefs
d’établissements.
Logiciels utilisés :
Le traitement des données des questionnaires a été réalisé avec le logiciel
SPHINX sur micro-ordinateur de type PC.
Les calculs statistiques ont été réalisés avec le logiciel NCSS60.
C- Période de l’enquête :
Cette enquête a été réalisée au cours du mois de Mai 2001.
64
5-3-3 Résultats
Les tableaux des réponses aux différentes questions sont présentés en
annexe 4.
5-3-4 Analyse
A-Taux de réponse
Sur 1148 questionnaires distribués, 828 questionnaires ont été retournés,
ce qui représente un taux de réponse de 72,13 % .
Parmi ces questionnaires, deux exemplaires remplis uniquement au recto
et ne renseignant pas sur la connaissance de la distribution ont été
écartés.
Sur 828 questionnaires retournés, 826 ont été retenus.
Pour tenter d’expliquer cet écart de 27,87 % de questionnaires non
retournés nous formulons les hypothèses suivantes :
- dans l’impossibilité d’identifier les enfants d’une même famille
scolarisés dans la zone de l’étude, nous avons distribué un questionnaire
par enfant avec la consigne de ne rendre qu’un seul questionnaire par
famille.
Il est probable que la quasi-totalité des familles a respecté cette consigne
et ne s’est pas donné la peine de renseigner plusieurs questionnaires.
Le taux de retour des questionnaires a été réduit d’autant.
65
Sans pouvoir être évalué précisément, le niveau d’information concernant
les familles ayant de jeunes enfants dans la zone concernée est
probablement supérieur à 72,13%.
- certains enfants étaient scolarisés dans la zone de distribution des
comprimés mais n’y résidaient pas et de ce fait n’étaient pas concernés
par l’enquête.
En effet, dans les écoles de quelques dizaines d’élèves, les enseignants
ont pris soin de distribuer uniquement les questionnaires aux élèves
habitant le périmètre, cette précaution n’a peut-être pas été prise dans les
écoles aux effectifs plus importants.
- certains parents ne se sentent pas concernés par les enquêtes en général
ou présentent un désintérêt voire une hostilité pour le sujet en particulier.
- il est aussi possible que des parents n’aient pas pu répondre en raison de
difficultés à lire ou à comprendre le libellé des questions.
- les questionnaires ont également pu être égarés par des enfants ou par
leurs parents.
Selon les écoles, le taux de retour a oscillé entre 46 % et plus de 90 % ce
qui s’explique probablement comme nous le verrons par la suite par un
intérêt fluctuant de la population interrogée pour le sujet mais également
par une motivation variable des enseignants, qui ont insisté avec une
conviction plus ou moins grande sur la nécessité de rendre les
questionnaires.
66
B- Caractérisation de la population ayant répondu à
l’enquête
La « personne-type » qui a répondu à cette enquête est une femme vivant
en couple, habitante de Valence d’Agen et mère de deux enfants.
Agée de trente à quarante neuf ans, elle est employée ou mère au foyer.
Plus d’une fois sur deux elle, ou l’un de ses proches, travaille ou a déjà
travaillé à la centrale nucléaire de Golfech.
Ses sentiments vis-à-vis du nucléaire sont partagés par les autres adultes
vivant au foyer.
C- Information des familles concernant la distribution
644 familles sur 826 (77,96%) déclarent avoir été informées de la
distribution des comprimés d’iode sur leur commune de résidence.
Parmi les 175 foyers qui déclarent ne pas savoir qu’une distribution de
comprimés d'
iode a eu lieu dans leur commune, 67 déclarent ne pas avoir
reçu de bons de retrait (dont 2 parce qu’ils n’habitaient pas la commune
au moment de cette distribution).
Par ailleurs, 38 familles ayant emménagé dans la zone après la
distribution déclarent ne pas avoir été a posteriori informées de celle-ci.
(tableau 6)
67
Comprimés non disponibles au domicile
Nb. cit.
Non réponse
vous n'avez pas reçu de bon de retrait
vous n'êtes pas allé chercher les comprimés
vous n'habitiez pas la commune au moment de la distribution
vous avez perdu les comprimés
autre
TOTAL OBS.
48
67
12
38
10
2
175
Fréq.
27,4%
38,3%
6,9%
21,7%
5,7%
1,1%
Tableau 6 : Réponses des familles déclarant ne pas avoir été informées de la
distribution à la question 4 : « Si vous n’avez pas les comprimés d’iode à la maison,
c’est parce que : »
Pour ce qui est des différentes sources d’information des familles, 43,5%
des foyers n’a coché aucun item de la question 12 (« Concernant le
nucléaire et la santé avez-vous déjà interrogé ? »)
Est-ce parce qu’ils n’ont interrogé personne sur le sujet ?
Si tel est le cas se sentent-ils déjà suffisamment informés dans ce
domaine pour ne pas souhaiter d’informations complémentaires, du
moins par ce biais-là ?
Quels sont les principaux relais locaux de l’information concernant le
nucléaire ?
Les familles qui ont cherché des informations complémentaires relatives
au nucléaire se sont tournées vers leur médecin généraliste (33,4%), dans
une moindre mesure vers leur pharmacien (9,2%), et en majorité vers des
personnes travaillant ou ayant travaillé à la centrale (61,9%). (voir
réponses à la question 12)
60 % de ces mêmes familles travaillent ou ont un proche ayant travaillé à
la centrale. (tableau 7)
68
travail centrale
Nb. cit.
Fréq.
7
280
180
467
1,5%
60,0%
38,5%
100%
Non réponse
oui
non
TOTAL OBS.
Tableau 7 : réponses à la question 17 : « Avez-vous ou l’un de vos proches déjà
travaillé sur le site de la centrale de Golfech ? » des familles ayant répondu à la
question 12
7,7% des personnes ayant répondu « autre » à la question 12 ont
également obtenu des informations d’autres sources :
« j'
ai visité, étudié, glané des informations; web; informé car agent EDF;
pompiers; les verts; presse spécialisée; médecin du travail; famille et
amis; informations télévision, reportages scientifiques, revues; formation
DATR; employé de mairie; endocrinologue; radiologue; chirurgien
spécialiste des glandes endocrines; colloque sur les maladies développées
autour des centrales nucléaires; EDF; moi-même; des médecins lors de
débats sur le nucléaire; entourage; revues; les journaux d'
info EDF + stop
Golfech; une personne faisant atelier santé à la PMI; publicité; je suis
agent EDF; SRP; des amies; ancien ingénieur à Saclay; spécialiste; site
web; une amie; connaissance personnelle; époux; documentation : EDF,
écologistes, media ».
Les personnes de l’entourage sont citées à 6 reprises, viennent ensuite
des médecins autres que le médecin de famille : médecins spécialisés,
médecin de PMI, médecin du travail.
L’information a également pu être recueillie à la suite d’une démarche
personnelle, en assistant à des colloques, par le biais d’internet ou de la
presse spécialisée ainsi que la presse généraliste, écrite ou télévisée.
69
Conclusion :
La campagne d’information relative à la distribution des comprimés
d’iode a touché les foyers comportant de jeunes enfants dans près de 80%
des cas.
Quelques familles (38) arrivées après 1998 n’ont pas été informées de la
distribution d’iode.
Les familles en étroite relation avec la centrale parce que l’un des leurs y
travaille ou y a travaillé constituent le principal relais d’information de la
population.
Pour relayer cette information viennent ensuite les médecins généralistes
et, dans une moindre mesure, les spécialistes puis, enfin, les pharmaciens.
D- Niveau de connaissance des familles concernant les
mesures de prophylaxie par l’iode stable
La grande majorité (87,8%) des personnes interrogées répondent que les
comprimés d'
iode stable sont destinés à protéger la thyroïde, et en priorité
celle des enfants (80,5% des réponses).
Une majorité plus réduite (60,7%) répond que les femmes enceintes
doivent également bénéficier impérativement de cette protection.
30 personnes ont coché tous les items de la question 8 (« La prise d’iode en
cas d’accident nucléaire est primordiale pour deux catégories de personnes, savez-vous
lesquelles ? »)
et pensaient que cette mesure de prophylaxie doit s’étendre à
la population entière tous âges confondus; certains commentaires rajoutés
sur les questionnaires laissant même entendre que le fait de restreindre la
prophylaxie à certaines catégories de personnes revient à sacrifier les
autres.
70
La nécessité pour les personnes âgées de prendre les comprimés d’iode
en cas d’accident est évoquée par 20,8 % des personnes interrogées.
Pour ce qui est de la posologie, les avis sont plus partagés, 32% des
personnes indiquent une posologie de ½ comprimé entre 18 mois et 15
ans. 35,1% n'
expriment pas d'
opinion; il est possible que la formulation
inappropriée de la question en soit la cause (la notice délivrée avec la
boîte de comprimés indique une posologie de ½ comprimé de 18 mois à
12 ans - 73 personnes ont d’ailleurs rectifié la posologie sur le
questionnaire).
Une large majorité (82,3% des réponses), indiquent que les comprimés
ne doivent être pris que sur ordre des autorités compétentes.
Conclusion :
Trois ans après la distribution des comprimés d’iode, la grande majorité
des foyers ayant répondu au questionnaire est informée des modalités et
de l’utilité de la prophylaxie iodée.
La population a bien compris l'
intérêt préventif de la prise d’iode stable
et le rôle des autorités en cas d’accident nucléaire grave.
En revanche, le caractère impératif de la protection des femmes enceintes
est moins connu.
71
E- Efficacité de la distribution
536 foyers sur les 826 (64,9%) ayant répondu disposent des comprimés
d’iode à leur domicile (question 2) et parmi eux, 502 foyers (60,8 %),
déclarent pouvoir disposer rapidement des comprimés en cas d’urgence (
figure 10).
disponible
502
502
293
0
Non réponse
oui
14
17
non
je ne sais pas
Figure 10 : Parmi les gens disposant des comprimés à la maison, réponses à la
question : "Pouvez-vous retrouver rapidement les comprimés en cas
d'urgence?"
Parmi les familles qui répondent avoir les comprimés à leur domicile, 48
n’ont pas eu connaissance de la distribution et possèdent donc des
comprimés périmés de la précédente distribution. (tableau 8)
72
connaissance de la distribution
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
488
48
536
91,0%
9,0%
100%
Tableau 8 : réponses des familles disposant des comprimés à leur domicile à la
question : "Savez-vous qu'une distribution d’iode a eu lieu sur votre commune
l’été dernier ? »
Hormis ces 48 familles, 283 familles, soit 34,3 % des foyers ayant
répondu, ne disposent pas de comprimés d’iode au domicile. (question 1)
73
Ces foyers comportent en moyenne 2 enfants. (tableau 9)
nombre enfants
Nb. cit.
Fréq.
5
76
137
51
14
0
0
283
1,8%
26,9%
48,4%
18,0%
4,9%
0,0%
0,0%
100%
Non réponse
1
2
3
4
5
>5
TOTAL OBS.
Tableau 9 : réponses des foyers ne disposant pas des comprimés d'iode à leur
domicile à la question : "Combien d'enfants de moins de 15 ans vivent dans votre
foyer?"
Au total, 331 familles, ce qui concerne environ 660 jeunes enfants, ne
disposent pas de comprimés d’iode utilisables au domicile.
Pour certaines familles, ce n’est pas un choix délibéré :
96 foyers sur 283 (33,9%) n’ont pas reçu les bons de retrait. (tableau 10)
Comprimés non disponibles
Non réponse
vous n'avez pas reçu de bon de retrait
vous n'êtes pas allé chercher les comprimés
vous n'habitiez pas la commune lors de la distribution
vous avez perdu les comprimés
autre
TOTAL OBS.
Nb. cit.
9
96
79
60
28
15
283
Nombre de citations supérieure au nombre d’observations du fait de réponses multiples
Tableau 10 : Réponses des foyers ne disposant pas des comprimés à leur domicile à
la question 4 : "Si vous n'avez pas les comprimés à la maison, c'est parce que :"
Parmi ces 96 familles, deux n’habitaient pas la commune au moment de
la distribution, les 94 autres familles n’ont pas reçu de bon de retrait pour
une raison indéterminée.
Fréq.
3,2%
33,9%
27,9%
21,2%
9,9%
5,3%
74
60 familles (21,2%) qui n’habitaient pas la commune au moment de la
distribution ne disposent pas d’iode au domicile, et 28 autres familles ont
perdu les comprimés.
D’autres explications sont fournies par les réponses de 15 foyers n’ayant
pas les comprimés à la maison à l’item « autre » de la question :
- pour 5 d’entre eux le bon de retrait a été perdu,
- pour 3 autres la pharmacie était en rupture de stock au moment où elles
ont voulu retirer leur boîte.
En revanche, 74 familles ont décidé de ne pas aller chercher les
comprimés alors qu’elles savaient que la distribution était en cours.
(tableau 11)
connaissance de la distribution
oui
non
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
74
12
86
86,0%
14,0%
100%
Tableau 11 : Réponses des familles déclarant ne pas être allé chercher leurs
comprimés à la question 1 : « Savez-vous qu’une distribution d’iode à eu lieu sur
votre commune l’été dernier ? »
Trois hypothèses peuvent être envisagées pour expliquer cette attitude :
- hypothèse 1 : ces familles ne connaissent pas le but de la prophylaxie,
- hypothèse 2 : Le sujet ne les préoccupe pas,
75
- Hypothèse 3 : elles ne croient pas en l’intérêt de la protection par l’iode
stable en cas d’accident.
Pour vérifier la première hypothèse, comparons le niveau de
connaissance sur la prophylaxie iodée des foyers qui n’ont pas souhaité
retirer leur boîte de comprimés avec celui des foyers qui sont allés
chercher leurs comprimés.
La différence entre le nombre de bonnes réponses données par les
familles qui sont allées chercher leurs comprimés et par celles qui ont
décidé de ne pas aller les chercher est statistiquement très significative
pour les questions 5 et 8. (voir tableaux 12 et 13)
Question n°5
Bonnes réponses
Mauvaises
total
réponses
Familles qui ont
534
2
536
63
11
74
597
13
610
leurs comprimés
au domicile
Familles
qui
n’ont pas souhaité
aller
chercher
leurs comprimés
total
khi2=65,47
probabilité=0
Tableau 12 : Comparaison du nombre de bonnes et de mauvaises réponses données
à la question 5 « Quel organe sera protégé par la prise des comprimés d’iode ? » par
les familles qui ont leurs comprimés d’iode au domicile et par celles qui n’ont pas
souhaité retirer les comprimés.
76
Question n°8
Bonnes réponses
Mauvaises
total
réponses
Familles qui ont
leurs comprimés
341
195
536
37
37
74
378
232
610
au domicile
Familles qui
n’ont pas souhaité
aller chercher
leurs comprimés
total
khi2=5,12
probabilité=0,02
Tableau 13 : Comparaison du nombre de bonnes et de mauvaises réponses données
à la question 8 « La prise des comprimés d’iode est indispensable pour deux catégories
de personnes, savez-vous lesquelles ? » par les familles qui ont leurs comprimés
d’iode au domicile et par celles qui n’ont pas souhaité retirer les comprimés.
Le niveau de connaissance concernant l’organe protégé par la
prophylaxie iodée ainsi que les catégories de personnes devant
impérativement bénéficier de cette prophylaxie est statistiquement bien
meilleur pour les familles qui disposent d’iode au domicile.
En revanche, il n’existe pas de différence statistiquement significative
entre les familles ayant souhaité bénéficier de la distribution des
comprimés et les autres pour les réponses à la question 6 concernant le
moment opportun de prise des comprimés. (tableau 14)
77
Question n°6
Bonnes réponses
Mauvaises
total
réponses
Familles qui ont
leurs comprimés
485
51
536
63
11
74
548
62
610
à la maison
Familles qui
n’ont pas souhaité
aller chercher
leurs comprimés
total
khi2=2,04
probabilité=0,15
Tableau 14 : Comparaison du nombre de bonnes et de mauvaises réponses données
à la question 6 « Savez-vous à quel moment il faut prendre les comprimés ? » par les
familles qui ont leurs comprimés d’iode au domicile et par celles qui n’ont pas
souhaité retirer les comprimés.
La première hypothèse est partiellement validée, les familles qui ont
décidé de ne pas aller chercher leurs comprimés sont moins bien
informées sur la prophylaxie iodée que celles qui sont allées retirer leurs
boîtes.
50% d’entre elles se disent peu à très peu intéressées par ce qui se passe à
la centrale et elles sont 46% à se sentir modérément à beaucoup
concernées par ce qui se passe à la centrale. (tableau 15)
78
intérêt centrale
Non réponse
très peu
assez peu
modérément
beaucoup
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
3
15
22
15
19
74
4,1%
20,3%
29,7%
20,3%
25,7%
100%
Tableau 15 : Réponses des familles qui savaient qu’une distribution d’iode avait
lieu et qui ne sont pas allées chercher les comprimés à la question 9 : « Ce qui se
passe à la centrale vous intéresse : »
Pour ce qui est du sentiment suscité par la distribution, celle-ci les a
laissé sceptiques pour la majorité, inquiètes pour 24,3%, rassurées pour
17,6% et indifférentes pour 9,5% (tableau 16)
sentiment distrib
Non réponse
inquiet
rassuré
sceptique
indifférent
autre
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
2
18
13
39
7
1
74
2,7%
24,3%
17,6%
52,7%
9,5%
1,4%
Tableau 16 : Réponses des gens qui savaient que la distribution avait lieu et qui ne
sont pas allés chercher les comprimés à la question 14 : « au moment de la
distribution, vous vous êtes senti plutôt : »
Le vécu de la distribution d’iode par les familles est analysé en détail
plus loin.
79
Conclusion :
60,9 % des foyers comportant de jeunes enfants ayant répondu à
l’enquête seraient en mesure d’absorber de l’iodure de potassium dans
des délais compatibles avec l’efficacité de la prophylaxie iodée.
94 familles vivant dans le périmètre de la centrale lors de la distribution
des comprimés n’ont pas reçu de bon de retrait.
Certaines familles sceptiques ou inquiètes, moins bien informées des
modalités et de l’intérêt de la prophylaxie n’ont pas souhaité bénéficier
de la distribution.
Pourquoi ce scepticisme, d’une façon plus générale comment les familles
interrogées perçoivent-elles les risques liés au fait de vivre à proximité
d’une centrale nucléaire ?
80
F- Sentiment des familles au moment de la distribution et
perception du risque lié au fait de vivre à proximité d’une
centrale nucléaire : les « confiants », les « mitigés » et les
« inquiets ».
Au moment de la distribution, la population s’est trouvée partagée de
façon à peu près égale entre confiance (26,2 %), inquiétude (27,2%) et
scepticisme (37,7 %), ces sentiments pouvant même être mêlés : 29
personnes sceptiques et inquiètes, 6 personnes sceptiques et rassurées;
parfois de façon surprenante : 3 personnes sceptiques, inquiètes et
rassurées à la fois !
56 familles ne se sont pas prononcées quant à leur sentiment au moment
de la distribution des comprimés, elles se disaient dans l’ensemble peu
concernées par ce qui se passe à la centrale (60,7 %), étaient moins bien
informées que le reste de la population quant à la protection par l’iode.
Elles avaient été en majorité sceptiques au moment de la distribution et
n’étaient qu’une sur deux à disposer des comprimés au domicile.
En dehors des personnes qui n’ont pas répondu à ces questions, on peut
distinguer pour ce qui est de la perception du risque, trois groupes
d’importance à peu près équivalente dans la population interrogée :
- les « confiants », pour qui les risques pour la santé de vivre à côté
d’une centrale nucléaire sont minimes voire nuls (cet item a été rajouté
sur un questionnaire),
A 48,3% ils se sont sentis rassurés au moment de la distribution et
73,6% pensaient qu’il n’y a pas plus de maladies qu’ailleurs autour de la
centrale nucléaire de Golfech.
81
A 67%, eux-mêmes ou un de leurs proches ont déjà travaillé à la centrale
et ils sont nombreux à accorder une crédibilité modérée à totale (40,3% et
30,3%) aux informations fournies par la centrale,
- les « mitigés », pour lesquels le risque est modéré.
Leurs connaissances à propos de la prophylaxie iodée sont aussi bonnes
que celles des « confiants » mais ils se différencient de ces derniers par le
fait que pour la majorité, la distribution les a laissé sceptiques (40,5%) et
qu’ils accordent un crédit moyen aux informations données par la
centrale (48,3%).
27,3% d’entre eux pensent qu’il y a plus de cancers de la thyroïde et
32,2% plus de maladies thyroïdiennes autres autour de la centrale de
Golfech qu’ailleurs alors que 31% pensent qu’il n’y a pas plus de
maladies qu’ailleurs,
- et enfin les « inquiets » qui pensent prendre pour leur santé des risques
importants ou très importants en vivant dans le voisinage d’une centrale
nucléaire.
57,9% d’entre eux considèrent que vivre à proximité d’une centrale
nucléaire comporte pour leur santé un risque accru de cancers de la
thyroïde et 41,8% pensent qu’il y a autour de la centrale de Golfech plus
de maladies thyroïdiennes autres que le cancer qu’ailleurs.
Ils sont nombreux à être sceptiques (41,2%) à propos de la prophylaxie
iodée et précisent leur position par les réponses libres à l’item « autre »
de la question 9 : « Au moment de la distribution des comprimés d’iode,
vous vous êtes senti plutôt : »
82
« insécurité »
« tout dépend de la gravité de l'
accident »
« temps de réaction trop long entre l'
accident et l'
information »
« désolée d'
habiter près d'
une centrale, malheureuse qu'
elles existent »
« les comprimés minimisent les maladies dues au nucléaire, cela
n'
empêchera pas des dégâts importants... »
« ça ne ferait que ralentir une mort inévitable »
« les info reçues seront-elles assez rapides et fiables? Distribuer de l'
iode
est une bonne précaution »
« si nous n'
avons pas les comprimés sous la main, ça ne sert à rien »
« serons-nous prévenus pour que ça soit vraiment efficace? »
Réponses à l’item « autre » de la question 9 : « Au moment de la distribution vous
vous êtes senti plutôt : »des familles déclarant prendre pour leur santé un risque
important à très important en vivant à proximité d’une centrale nucléaire.
Pour ces personnes en grande majorité (82,9%) les informations données
par la centrale sont moyennement à très peu crédibles (34,1%).
Chez eux comme dans une frange plus large de la population (comme le
montrent les réponses à l’item « autre » de la question 9) des doutes ont
été émis à plusieurs reprises quant au délai d’information que l’on ne
pense pas compatible avec l’efficacité de la prévention.
D’autre part, l’accident grave envisagé est perçu par certains comme
aussi effrayant et apocalyptique que celui Tchernobyl : « ça ne ferait que
ralentir une mort certaine », l’atome et plus largement le nucléaire étant,
comme le dit Françoise Zonabend, « synonymes d’explosions violentes,
de destructions terrifiantes, de séquelles effrayantes » (33)
83
Devant une pareille éventualité, la protection fournie par le comprimé
d’iode stable fait pâle figure : « De la poudre de perlimpinpin, une goutte
d’eau dans un océan ». (remarques relevées sur deux questionnaires)
Les conséquences liées à l’exposition aux autres radionucléïdes ont
également été évoquées : « En cas d’accident, que faisons-nous de la
contamination externe ? »
Tout ceci révèle une crise de confiance vis-à-vis des informations
données par la centrale et de manière plus générale à propos des
informations données par la presse.
Pour 44,1% de ces familles, une personne travaillait, ou avait déjà
travaillé à la centrale de Golfech, ce qui est surprenant. Mais il est vrai
que sur l’importante proportion de personnes employées sur le site depuis
sa construction jusqu’à aujourd’hui, beaucoup sont intervenues il y a
longtemps, et/ou très ponctuellement.
Les familles inquiètes ou sceptiques à propos de la distribution sont les
plus nombreuses à se dire concernées par les évènements survenant à la
centrale, en cas d’interrogations sur le sujet, leur interlocuteur privilégié
est leur médecin traitant.
Ce sont les confiants et les mitigés qui possèdent le meilleur niveau de
connaissance concernant la prophylaxie iodée.
Ils sont également plus nombreux à pouvoir disposer rapidement d’iode
stable en cas de besoin bien que l’écart avec les inquiets n’ait pas été
grand : environ 63% contre 59,5%.
84
Conclusion :
La distribution a conforté une partie de la population dans le sentiment
que tout est prévu pour assurer la sécurité des familles en cas d’accident
grave à la centrale.
En revanche, cette distribution a inquiété ou laissé sceptique un nombre
plus important de familles chez lesquelles dominent un sentiment de peur
vis-à-vis du « nucléaire » et l’impression que l’on cache ce qui se passe à
la centrale ou du moins que tout n’est pas clairement dit.
85
6- Conclusions
Nous avons réalisé une enquête de terrain visant à déterminer l’efficacité
de la campagne de distribution de comprimés d’iode stable auprès des
parents d’enfants d’âge scolaire résidant près de la centrale nucléaire de
Golfech.
Cette campagne d’information a été très efficace auprès des familles
ayant de jeunes enfants puisqu’elle a touché plus de 80 % de celles-ci.
Pour ce qui concerne les modalités pratiques de la prophylaxie iodée les
campagnes d’information ont également porté leurs fruits car trois ans
après la distribution, plus de 80% des familles interrogées étaient bien
renseignées sur le but de la prophylaxie, les conditions de sa mise en
œuvre ainsi que son grand intérêt pour les enfants.
Plusieurs familles installées dans la zone après la distribution n’en ont
pas eu connaissance.
Le niveau de connaissances concernant la prophylaxie iodée est corrélé
de façon positive avec le fait de disposer des comprimés d’iode au
domicile.
Pour améliorer le rendement de la distribution chez la minorité de
familles qui n’a pas souhaité bénéficier de celle-ci, il serait utile de les
informer de manière plus efficace.
Peut-être pourrait-on sensibiliser davantage les municipalités (le recours
à du personnel communal pour des informations relatives au nucléaire
n’est mentionné qu’une seule fois) ainsi que les médecins et les
86
pharmaciens sur leur rôle concernant l’information des nouveaux
arrivants dans le périmètre de distribution.
Par le biais des enfants, l’école pourrait également se révéler un vecteur
très efficace de l’information, touchant directement la population pour
laquelle cette prophylaxie est essentielle.
Pour améliorer encore les connaissances des familles avec de jeunes
enfants vivant à proximité du centre de production d’électricité nucléaire
de Golfech, une prochaine campagne de communication pourrait mettre
l’accent sur la nécessité de la protection des femmes enceintes qui semble
moins connue du public.
60,9% des foyers comportant de jeunes enfants ayant répondu à l’enquête
disposent de comprimés d’iode stable à leur domicile.
Près de 40% des familles, soient environ 660 jeunes enfants n’en
disposent pas.
A ce nombre, il faut ajouter les jeunes enfants et les femmes enceintes en
transit ou en vacances dans la zone.
La prophylaxie de cette population pourrait être assurée par les différents
stocks existant dans les écoles ou mis à disposition des autorités par la
centrale.
S’il survenait un accident grave sur un réacteur nucléaire en France, le
délai précédent les relâchements volontaires de gaz radioactifs dans
l’atmosphère permettrait la mise en place en temps utile d’une
distribution complémentaire grâce à ces stocks d’iodure de potassium
disponibles.
Ainsi les enfants et les femmes enceintes se trouvant au voisinage de la
centrale pourraient disposer des comprimés dans un délai compatible
avec l’efficacité de la prophylaxie iodée (plusieurs heures).
87
Il existe cependant une inquiétude et un manque de confiance de
nombreuses familles probablement responsable, pour une partie d’entre
elles, d’un sentiment de défiance vis-à-vis de la distribution des
comprimés d’iode.
Cette peur latente et ce manque de crédibilité ne pourraient-ils pas être à
l’origine de réactions inadaptées voire d’une certaine panique en cas
d’incident grave ?
Comment rassurer ces familles ?
Il semble que pour être plus crédible, l’information doit émaner de
sources perçues comme indépendantes de la centrale nucléaire de
Golfech, tels les médecins ou les pharmaciens.
Le personnel de la centrale représente, comme nous l’avons vu
précédemment, un relais important de l’information pour les populations
environnantes.
Ils pourraient de ce fait être l’objet d’actions de communication
spécifique visant à mieux les préparer à ce rôle de vecteur de
l’information.
Par ailleurs, ne pourrait-on pas, pour améliorer la « couverture iodée » de
la population concernée, utiliser comme mode de distribution le portage
des comprimés d’iodure de potassium à domicile ?
Cette enquête a permis de cibler une population particulièrement
concernée par la prophylaxie iodée.
Le taux de réponses élevé et la taille de la population étudiée permettent
de penser que les résultats obtenus sont représentatifs de la population
concernée.
88
ANNEXES
ANNEXE 1 : Lettre de Madame le Docteur AYNIE,médecin responsable
du service de santé scolaire du Tarn et Garonne aux chefs
d’établissements du périmètre de la centrale.
ANNEXE 2 : Questionnaire à destination des familles, distribué dans les
écoles maternelles et élémentaires du Tarn-et-Garonne des communes
concernées par la distribution préventive d’iodure de potassium.
ANNEXE 3 : Lettre de présentation du questionnaire
ANNEXE 4 : Résultats
89
ANNEXE 1
Lettre de Madame le Docteur AYNIE,
médecin responsable du service de santé
scolaire du Tarn et Garonne aux chefs
d’établissements
centrale.
du
périmètre
de
la
90
91
ANNEXE 2
Questionnaire à destination des familles,
distribué dans les écoles maternelles et
élémentaires
du
Tarn-et-Garonne
des
communes concernées par la distribution
préventive d’iodure de potassium.
92
QUESTIONNAIRE SUR LA DISTRIBUTION DES COMPRIMES D’IODE
Quelle est votre commune de résidence ?
Tarn-et-Garonne
Auvillar
Bardigues
Donzac
Dunes
Espalais
Gasques
Golfech
Goudourville
Lamagistère
Malause
Mansonville
Merles
Perville
Pommevic
St-Cirice
St-Clair
St-Loup
St-Michel
St Vincent
Lespinasse
Sistels
Valence d’Agen
Lot-et-Garonne
Caudecoste
Clermont-Soubiran
Grayssas
Puymirol
St-Jean de Thurac
St-Nicolas
de la Balerme
St-Romain le noble
St-Sixte
St-Urcisse
Gers
St-Antoine
Si vous ne résidez pas dans une de ces 31 communes vous n’êtes pas concerné(e) par ce questionnaire.
Dans le cas contraire, merci de répondre aux questions suivantes (un questionnaire par famille) :
1- Savez-vous qu’une distribution d’iode a eu lieu sur votre commune l’été dernier?
Oui
Non
2- Avez-vous les comprimés d’iode à la maison actuellement ?
Oui
Non
3- Si oui, pouvez-vous retrouver rapidement
les comprimés en cas d’urgence ?
Oui
Non
Je ne sais pas
- Si vous n’avez pas les comprimés à la maison
c’est parce que
Vous n’avez pas reçu de bon de retrait
Vous n’êtes pas allé chercher les comprimés
Vous n’habitiez pas la commune au moment de
la distribution
Vous avez perdu les comprimés :
Autre :___________________________________
5- Quel organe sera protégé par la prise des comprimés d’iode en cas d’accident ?
Le cerveau
La thyroïde
Le foie
Les reins
Sans opinion
6- Savez-vous à quel moment il faut prendre les comprimés ?
Dès que vous entendez parler d’un incident à la centrale
Uniquement sur ordre du préfet
Sans opinion
7- En cas d’accident quelle dose d’iode faut-il donner à un enfant entre 18 mois et 15 ans ?
¼ de comprimé
½ comprimé
1 comprimé
2 comprimés
Sans opinion
8- La prise d’iode en cas d’accident nucléaire est primordiale pour deux catégories de personnes, savezvous lesquelles ?
Les enfants
Les adultes
Les femmes enceintes
Les personnes âgées
Sans opinion
Veuillez tourner la page SVP ---
93
>
9- Au moment de la distribution des comprimés d’iode vous êtes-vous senti(e) plutôt :
Inquiet(e) : si on distribue des comprimés, c’est qu’il y a un risque d’accident
Rassuré(e) : tout est prévu s’il y avait un accident
Sceptique : ça ne servirait à rien en cas d’accident
Indifférent(e) : ça ne vous concerne pas
Autre , expliquez :_________________________________________________
10- Selon vous vivre à proximité d’une centrale nucléaire comporte pour votre santé des risques ?
Minimes
Modérés
Importants
Très importants
Sans opinion
11- Pensez-vous qu’il y ait autour de la centrale nucléaire de Golfech une augmentation des maladies
suivantes?
Leucémies
Cancers de la thyroïde
Autres maladies thyroïdiennes
Non, pas plus de maladies qu’ailleurs
Sans opinion
12- Concernant le nucléaire et la santé avez-vous déjà interrogé :
Votre médecin généraliste
Votre pharmacien
Une personne travaillant à la centrale
Autre ? précisez : _______________
13- Selon vous, les informations concernant le nucléaire, données à la télévision et dans les journaux
sont :
Très peu crédible Assez peu crédible
Moyennement crédible
Tout à fait crédible
Sans opinion
14- Ce qui se passe à la centrale nucléaire de Golfech vous intéresse ?
Très peu
Assez
Modérément
Beaucoup
15- Selon vous l’information fournie par la centrale est :
Très peu crédible
Assez peu crédible Moyennement crédible
Tout à fait crédible
16- Quel est votre métier ?
(Si vous êtes chômeur ou si vous êtes retraité indiquez votre dernière profession)
Agriculteur
Artisan
Commerçant
Chef d'
entreprise
Ingénieur, cadre d'
entreprise ou de la fonction publique
Profession intermédiaire(technicien, agent de maîtrise)
Employé(e)
Ouvrier(e)
Etudiant(e)
Homme ou Femme au foyer
Sans opinion
17- Avez-vous, ou l’un de vos proches déjà travaillé sur le site de la centrale de Golfech ?
Oui
Non
18- Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous? 20-29 ans
30-39 ans
40-49ans
>60ans
50-59ans
19- Combien de personnes vivent dans votre foyer ?______ personnes
20- Combien d’enfant(s)de moins de 15 ans vivent dans votre foyer ? 1
2
3
4
5 ou plus
21- Pensez-vous que les autres adultes du foyer partagent globalement vos sentiments pour ce qui
concerne le nucléaire ?
Oui
Non
Sans opinion
22- Sexe de la personne interrogée
Masculin
Féminin
Merci d‘avoir eu l’amabilité de répondre à ce questionnaire.
Veuillez le remettre à votre enfant, qui le rendra à son instituteur.
94
ANNEXE 3
Lettre de présentation jointe au questionnaire
95
Auvillar 23/04/2001
Madame, Monsieur,
Dans le cadre de ma thèse de doctorat de médecine générale, avec
l’accord de Monsieur l’inspecteur d’académie et la participation de
Madame le Docteur AYNIE, médecin responsable du service de Santé
Scolaire du Tarn et Garonne, je mène auprès des parents de jeunes
enfants, une enquête sur la distribution récente des comprimés d’iode
autour de la centrale de Golfech.
Je m’intéresse tout particulièrement aux enfants de moins de quinze ans
qui représentent la population la plus vulnérable en cas d’accident grave
avec exposition à l’iode radioactif ; c’est pourquoi je sollicite votre
attention pour répondre au bref questionnaire ci-joint et le rendre à votre
enfant qui le remettra à son instituteur.
Je vous remercie de votre collaboration et ne manquerai pas, si le sujet
vous intéresse, de vous tenir informé(e) du résultat de cette enquête qui
sera disponible à l’école.
Hélène BRIAULT
96
ANNEXE 4
Résultats
97
commune
Non réponse
Auvillar
Bardigues
Donzac
Dunes
Espalais
Gasques
Golfech
Goudourville
Lamagistere
Malause
Mansonville
Merles
Perville
Pommevic
St-Cirice
St-Clair
St-Loup
St-Michel
St-Vincent Lespinasse
Sistels
Valence d'Agen
caudecoste
clermont-soubiran
grayssas
puymirol
st jean de thurac
st-nicolas
st-romain
st-sixte
st-urcisse
st-antoine
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
3
59
13
50
44
24
25
53
55
70
50
3
1
4
22
5
8
25
1
9
7
262
1
14
0
1
1
0
5
5
5
1
826
0,4%
7,1%
1,6%
6,1%
5,3%
2,9%
3,0%
6,4%
6,7%
8,5%
6,1%
0,4%
0,1%
0,5%
2,7%
0,6%
1,0%
3,0%
0,1%
1,1%
0,8%
31,7%
0,1%
1,7%
0,0%
0,1%
0,1%
0,0%
0,6%
0,6%
0,6%
0,1%
100%
Quelle est votre commune de résidence ?
98
Nb. cit.
Non réponse
7
oui
644
non
175
TOTAL OBS.
826
Question 1 : « Savez-vous qu’une distribution
commune l’été dernier ? »
Nb. cit.
Fréq.
0,8%
78,0%
21,2%
100%
d’iode a eu lieu sur votre
Fréq.
Non réponse
7
0,8%
oui
536 64,9%
non
283 34,3%
TOTAL OBS.
826 100%
Question 2 : « Avez-vous les comprimés d’iode à la maison
actuellement ? »
Nb. cit.
Fréq.
Non réponse
293 35,5%
oui
502 60,8%
non
14
1,7%
je ne sais pas
17
2,1%
TOTAL OBS. 826 100%
Question 3 : « Si oui, pouvez-vous retrouver rapidement les comprimés
en cas d’urgence ? »
Nb. cit.
Non réponse
535
vous n'avez pas reçu de bon de retrait
102
vous n'êtes pas allé chercher les comprimés
86
ccomprimésccomprimés
vous n'habitiez pas la commune lors de la distribution
61
vous avez perdu les comprimés
30
autre
16
TOTAL OBS.
826
Question 4 : « Si vous n’avez pas les comprimés à la maison c’est parce
que : »
Fréq.
64,8%
12,3%
10,4%
7,4%
3,6%
1,9%
99
Si '
autre'
, précisez :
1 : bon de retrait perdu
60 : poubelle
292 : perdu le bon de retrait
372 : il reste plein de comprimés à la pharmacie
381 : le pharmacien n'
en avait pas
450 : cause déménagement dans la commune
501 : rupture de stock à la pharmacie
580 : rupture de stock à la pharmacie
582 : périmés
631 : la contamination sera quand même évidente
658 : perdu le bon de retrait
682 : perdu le bon de retrait
699 : c'
est inutile
783 : perdu le bon de retrait
810 : je n'
ai pas été informée de l'
existence des cp
816 : perdu le bon de retrait
question 4 : Réponses à l’item « autre : »
Nb. cit.
Non réponse
Le cerveau
la thyroïde
Le foie
Les reins
Sans opinion
TOTAL OBS.
17
17
725
7
3
71
826
Fréq.
2,1%
2,1%
87,8%
0,8%
0,4%
8,6%
Question 5 : « Quel sera l’organe protégé par la prise des comprimés
d’iode en cas d’accident ? »
Nb. cit. Fréq.
Non réponse
25
Dès que vous entendez parler d'un incident à la centrale 54
uniquement sur ordre du préfet
680
sans opinion
70
TOTAL OBS.
826
3,0%
6,5%
82,3%
8,5%
Question 6 : « Savez-vous à quel moment il faut prendre les
comprimés ? »
100
Nb. cit.
Non réponse
1/4
1/2
1
2
sans opinion
réponses corrigées
TOTAL OBS.
71
82
264
65
1
290
73
826
Fréq.
8,6%
9,9%
32,0%
7,9%
0,1%
35,1%
8,8%
Question 7 : « En cas d’accident quelle dose d’iode faut-il donner à un
enfant entre 18 mois et 15 ans ? »
Nb. cit.
Fréq.
26
665
101
518
172
102
826
3,1%
80,5%
12,2%
62,7%
20,8%
12,3%
Non réponse
les enfants
les adultes
les femmes enceintes
les personnes âgées
sans opinion
TOTAL OBS.
Question 8 : « La prise d’iode en cas d’accident nucléaire est primordiale
pour deux catégories de personnes, savez-vous lesquelles ? »
Nb. cit.
Non réponse
inquiet
rassuré
sceptique
indifférent
autre
TOTAL OBS.
83
225
216
311
21
29
826
Fréq.
10,0%
27,2%
26,2%
37,7%
2,5%
3,5%
Question 9 : « Au moment de la distribution des comprimés d’iode vous
êtes-vous senti plutôt : »
101
Si '
autre'
, précisez :
6 : c'
est une simple sécurité en cas d'
accident minime, nous ne sommes
pas en Ukraine!
36 : insécurité
54 : les comprimés oui mais le reste de l'
organisation?
60 : de la poudre de perlimpinpin
77 : concerné
115 : une goutte d'
eau dans un océan
124 : En cas d'
accident que faisons-nous de la contamination externe?
171 : tout dépend de la gravité de l'
accident
217 : temps de réaction trop long entre l'
accident et l'
information
221 : aura-t-on le temps de les prendre?
252 : serons-nous avertis à temps?
326 : acte responsable
357 : d'
autres cancers existent que celui de la thyroïde, le taux 0 n'
existe
pas
396 : absent du domicile
432 : désolée d'
habiter près d'
une centrale, malheureuse qu'
elles existent
461 : indifférent mais concerné
468 : les comprimés minimisent les maladies dues au nucléaire, cela
n'
empêchera pas des dégâts importants...
473 : ils se moquent bien de nous à chaque fois qu'
il y a un problème il
n'
y a pas de risques pour les ...
483 : absent au moment de la distribution
495 : Ca ne ferait que ralentir une mort inévitable
498 : les info reçues seront-elles assez rapides et fiables ? Distribuer de
l'
iode est une bonne précaution
522 : aucune sensation car je n'
en ai encore pas pris
525 : comme d'
habitude
576 : aucune sensation car je ne l'
ai pas pris encore
583 : connaissances RP2/HN2
684 : minimise les risques
756 : si nous n'
avons pas les comprimés sous la main, ça ne sert à rien
772 : c'
était normal et dans la logique du traitement d'
un incident
791 : la sécurité/sûreté à la centrale de GOlfech est optimale, je suis donc
confiante
813 : serons-nous prévenus pour que ça soit vraiment efficace?
question 9 : Réponses à l’item « autre : »
102
Nb. cit.
Non réponse
minimes
modérés
importants
très importants
sans opinion
TOTAL OBS.
18
201
242
168
143
56
826
Fréq.
2,2%
24,3%
29,3%
20,3%
17,3%
6,8%
Question 10 : « Selon vous vivre à proximité d’une centrale nucléaire
comporte pour votre santé des risques : »
Nb. cit.
Non réponse
Leucémies
cancers de la thyroïde
Autres maladies thyroïdiennes
Non,pas plus de maladies qu'ailleurs
Sans opinion
TOTAL OBS.
20
54
264
227
278
175
826
Fréq.
2,4%
6,5%
32,0%
27,5%
33,7%
21,2%
Question 11: « Pensez-vous qu’il y ait autour de la centrale nucléaire de
Golfech une augmentation des maladies suivantes : »
Nb. cit.
Non réponse
Votre médecin généraliste
Votre pharmacien
Une personne travaillant à la centrale
autre,précisez
TOTAL OBS.
359
156
43
289
36
826
Fréq.
43,5%
18,9%
5,2%
35,0%
4,4%
Question 12 : « Concernant le nucléaire et la santé avez-vous déjà
interrogé : »
103
Si '
autre, précisez'
, précisez :
21 : j'
ai visité, étudié, glané des informations
26 : des amis
67 : web
77 : informé car agent EDF
183 : pompiers
217 : les verts
230 : presse spécialisée
234 : médecin du travail
244 : famille et amis
252 : informations télévision, reportages scientifiques, revues
253 : formation DATR
257 : employé de mairie
390 : endocrinologue
426 : radiologue
431 : chirurgien spécialiste des glandes endocrines
445 : colloque sur les maladies développées autour des centrales
nucléaires
449 : edf
461 : moi-même
486 : des médecins lors de débats sur le nucléaire
545 : entourage
551 : revues
567 : les journaux d'
info edf + stop golfech
570 : une personne faisant atelier santé à la PMI
631 : publicité
637 : je suis agent EDF
639 : SRP
658 : des amies
671 : ancien ingénieur à Saclay
684 : spécialiste
700 : site web
709 : une amie
785 : connaissance personnelle
794 : époux
813 : documentation
816 : documentation : edf, écologistes, media
question 12 : Réponses à l’item « autre : »
104
Nb. cit.
Non réponse
très peu crédibles
assez peu crédibles
moyennement crédibles
tout à fait crédibles
sans opinion
TOTAL OBS.
24
213
137
279
70
104
826
Fréq.
2,9%
25,8%
16,6%
33,8%
8,5%
12,6%
Question 13 : « Selon vous les informations concernant le nucléaire
données à la télévision et dans les journaux sont : »
Nb. cit.
Non réponse
très peu
assez peu
modérément
beaucoup
TOTAL OBS.
22
97
220
197
291
826
Fréq.
2,7%
11,7%
26,6%
23,8%
35,2%
Question 14 : « Ce qui se passe à la centrale nucléaire de Golfech vous
intéresse : »
Nb. cit.
Non réponse
très peu crédibles
assez peu crédibles
moyennement crédibles
tout à fait crédibles
sans opinion
TOTAL OBS.
28
170
120
291
120
98
826
Fréq.
3,4%
20,6%
14,5%
35,2%
14,5%
11,9%
Question 15 : « Selon vous l’information fournie par la centrale est : »
105
CSP
Nb. cit.
Fréq.
16
29
31
43
21
47
93
302
142
3
172
826
1,9%
3,5%
3,8%
5,2%
2,5%
5,7%
11,3%
36,6%
17,2%
0,4%
20,8%
Non réponse
Agriculteur
artisan
commerçant
chef d'entreprise
ingénieur, cadre d'entreprise ou de la fonction publique
profession intermédiaire (technicien, agent de maîtrise)
employé(e)
ouvrier(e)
etudiant(e)
homme ou femme au foyer
TOTAL OBS.
Question 16 : « Quel est votre métier ? (Si vous êtes chômeur ou
retraité indiquez votre dernière profession) »
Nb. cit.
Non réponse
oui
non
TOTAL OBS.
14
426
386
826
Fréq.
1,7%
51,6%
46,7%
100%
Question 17 : « Avez-vous, ou l’un de vos proches déjà travaillé sur le
site de la centrale de Golfech ? »
âge
Non réponse
20-29 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
>60 ans
TOTAL OBS.
Nb. cit.
11
81
506
219
22
2
826
Fréq.
1,3%
9,8%
61,3%
26,5%
2,7%
0,2%
Question 18 : « Dans quelle tranche d’âge vous situez-vous ? »
106
Nb. cit.
Fréq.
Non réponse
27
3,3%
1
5
0,6%
2
19
2,3%
3
174 21,1%
4
376 45,5%
5
162 19,6%
6
48
5,8%
7
9
1,1%
8
6
0,7%
9
0
0,0%
10
0
0,0%
>10
0
0,0%
TOTAL OBS.
826 100%
Question 19 : « Combien de personnes vivent dans votre foyer ? »
Nb. cit.
Fréq.
18
2,2%
Non réponse
1
215 26,0%
411 49,8%
2
3
149 18,0%
4
24
2,9%
5
9
1,1%
>5
0
0,0%
TOTAL OBS.
826 100%
Question 20 : « Combien d’enfants de moins de quinze ans vivent dans
votre foyer ? »
Nb. cit.
Non réponse
oui
non
sans opinion
TOTAL OBS.
43
624
41
118
826
Fréq.
5,2%
75,5%
5,0%
14,3%
100%
Question 21 : « Pensez-vous que les autres adultes de votre foyer
partagent globalement vos sentiments pour ce qui concerne le
nucléaire ? »
107
Nb. cit.
Fréq.
Non réponse
7
0,8%
masculin
238 28,8%
féminin
613 74,2%
TOTAL OBS. 826
Question 22 : « Sexe de la personne interrogée »
Nb. cit.
Non réponse
oui
non
je ne sais pas
TOTAL OBS.
6
500
14
16
536
Fréq.
1,1%
93,3%
2,6%
3,0%
100%
Tableau 17 : Parmi les familles disposant des comprimés à la maison,
réponses à la question : « Pouvez-vous retrouver rapidement les
comprimés en cas d'
urgence? »
Nb. cit.
oui
non
TOTAL OBS.
23
38
61
Fréq.
37,7%
62,3%
100%
Tableau 18 : Réponses des familles qui n’habitaient pas la commune au
moment de la distribution à la question 1 : « Savez-vous qu’une
distribution d’iode a eu lieu sur votre commune l’été dernier ? »
Nb. cit.
Non réponse
oui
non
TOTAL OBS.
1
30
30
61
Fréq.
1,6%
49,2%
49,2%
100%
Tableau 19 : Réponses des familles qui n’habitaient pas la commune au
moment de la distribution à la question 17 : « Avez-vous, ou l’un de vos
proches déjà travaillé sur le site de la centrale ? »
108
Nb. cit.
Non réponse
Le cerveau
la thyroïde
Le foie
Les reins
Sans opinion
TOTAL OBS.
3
8
504
1
0
24
536
Fréq.
0,6%
1,5%
94,0%
0,2%
0,0%
4,5%
Tableau 20 : Réponses des familles qui disposent d’iode à leur
domicile à la question 5 : « Quel organe sera protégé par la prise des
comprimés d’iode en cas d’accident ? »
Nb. cit.
Non réponse
8
Dès que vous entendez parler d'un incident à la centrale 23
uniquement sur ordre du préfet
485
sans opinion
21
TOTAL OBS.
536
Fréq.
1,5%
4,3%
90,5%
3,9%
Tableau 21 : Réponses des familles qui disposent d’iode à leur
domicile à la question 6 : « Savez-vous à quel moment il faut prendre
les comprimés d’iode ? »
109
Non réponse
les enfants
les adultes
les femmes enceintes
les personnes âgées
sans opinion
TOTAL OBS.
Nb. cit.
Fréq.
8
465
74
361
118
43
536
1,5%
86,8%
13,8%
67,4%
22,0%
8,0%
Tableau 22 : Réponses des familles qui disposent d’iode à leur
domicile à la question 8 : « La prise d’iode en cas d’accident nucléaire
est primordiale pour deux catégories de personnes, savez-vous
lesquelles ? »
110
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Figure 1: Schéma de fonctionnement d'
un réacteur à eau pressurisée...16
Figure 2 : Les trois barrières de sûreté.................................................17
Figure 3 : Rendement de fission par les neutrons lents de l’uranium 235,
en fonction du nombre de masse 4) .......................................................19
Figure 4 : Axe hypothalamo-hypophysaire, régulation de la sécrétion des
hormones (6) ........................................................................................23
Figure 5 : Taux de captage de l'
iodure plasmatique par la thyroïde en
fonction des apports quotidiens ............................................................25
Figure 6 : Evolution du captage thyroïdien avec l’âge..........................29
Figure 7 : synthèse et libération des hormones thyroïdiennes (5) ..........31
Figure 8 : Cancers de la thyroïde en Biélorussie avant et après
Tchernobyl (22) ....................................................................................39
Figure 9 : Le métabolisme intrathyroïdien de l’iode et son blocage par
un excès de KI (5) .................................................................................45
Figure 10 : Parmi les gens disposant des comprimés à la maison,
réponses à la question : "Pouvez-vous retrouver rapidement les
comprimés en cas d'
urgence?"..............................................................71
111
BIBLIOGRAPHIE
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115
ANNEE :2002
CAMPANA BRIAULT HELENE
PRESIDENT DE LA THESE : M. SIMON JACQUES
DIRECTEUR DE LA THESE : M. FENOLLAND JEAN-LOUIS
TITRE DE LA THESE :
DISTRIBUTION PREVENTIVE D’IODE STABLE PRES DE LA CENTRALE NUCLEAIRE DE
GOLFECH (TARN-ET-GARONNE).
ENQUETE AUPRES DE PARENTS D’ENFANTS D’AGE SCOLAIRE.
En cas d’accident grave avec fuite de radionucléïdes dans l’environnement survenant dans une
centrale nucléaire, les jeunes enfants sont particulièrement exposés à la survenue de cancers
thyroïdiens.
Une méthode efficace de prévention de l’apparition de ces cancers est l’absorption d’iodure de
potassium avant l’exposition aux iodes radioactifs.
Nous avons réalisé une enquête auprès de 826 familles ayant de jeunes enfants scolarisés, vivant à
proximité du centre de production d’électricité nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne).
L’objectif était de déterminer l’efficacité de la distribution préventive d’iodure de potassium chez
cette population ainsi que les mesures à mettre en œuvre pour améliorer l’adhésion de cette
catégorie de la population à la prophylaxie iodée.
MOTS-CLES :
-
IODE
THYROIDE
REACTEUR NUCLEAIRE
ENQUETE
PROTECTION
ADRESSE DE L’UFR :
8, Rue du Général SARRAIL
94010 CRETEIL CEDEX
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