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Bernard Matthey Ingénieurs-Conseils SA - 2037 Montezillon
L'apparition d'isolants thermiques performants (mousses, fibres) à la fin des années cinquante a
permis de corriger la forte conductivité thermique des matériaux contemporains (béton, brique,
ciment). Plus récemment, l'apparition des verres soudés avec couche sélective a permis de
diviser pratiquement par 3 la déperdition par les fenêtres. Conséquence aussi de l'utilisation de
ces nouveaux matériaux : une amélioration considérable du confort.
Conséquence : On admet maintenant qu'il est raisonnable de placer 25 cm d'isolation dans une
toiture (on se protège du froid, mais surtout du chaud) et 18 à 20 cm dans les murs.
La combinaison d'une architecture climatique s'inspirant de l'architecture vernaculaire avec
l'utilisation judicieuse, mais généreuse, des isolants modernes, permet de réduire
considérablement la consommation d'énergie. C'est le premier pilier dont la responsabilité
incombe d'abord à l'architecte.
Les systèmes de production de chaleur et de froid
La combustion reste le système le plus courant pour transformer un combustible en chaleur.
L'amélioration du rendement passe entre autres par une très bonne isolation de la chaudière,
un abaissement de la température des fumées et surtout la récupération par condensation de la
chaleur latente de la vapeur d'eau dégagée par les gaz de fumées.
Simultanément, l'abaissement de la température des circuits de distribution, principalement des
retours, diminue les pertes accroissant la condensation.
Dans le cas où l'on utilise une pompe à chaleur, l'abaissement des températures nominales de
distribution doit être inférieure à 40°C si l'on veut que son coefficient de performance soit
intéressant. Il faut rappeler ici que si les marchands d'électricité et de pompes à chaleur
annoncent que celles-ci ne créent pas d'émissions polluantes, cette affirmation n'a de sens que
si l'électricité est d'origine hydraulique ou nucléaire. Dans le cas où l'électricité est produite par
une centrale alimentée au charbon, au gaz ou au diesel, il est évident que les émissions sont
déplacées sur le site de la centrale thermique et que le rendement réel de la pompe à chaleur
pourra être inférieur à celui d'une bonne chaudière (figure 2).
On trouvera à la figure 3 un fac-simile d'une fiche d'information de l'Association ANIME
(animenergie.ch), établie par l'auteur, qui comptabilise très précisément les émissions
polluantes des différents systèmes de production de chaleur. Ce document devrait constituer la
base de la prise de décision pour le choix d'un système de production de chaleur.
Dans les bâtiments industriels et administratifs, mais aussi dans l'habitat lorsque la maison est
bien isolée, le renouvellement d'air consomme une part d'énergie très significative. En créant
une ventilation contrôlée double flux avec récupération de la chaleur (échangeur à plaques ou
rotatif) on améliore encore à la fois le bilan énergétique de bâtiment mais aussi l'hygiène de
l'air. La figure 4 donne le bilan énergétique comparé d'un immeuble locatif de 7 logements ou
sans ventilation double flux.
Dans le cas de bâtiments respectant le label Minergie (norme suisse) ou "Solaire passif" (norme
allemande), le contrôle du renouvellement d'air est pratiquement incontournable. Précisons que
l'énergie nécessaire aux ventilateurs de pulsion et d'extraction ne représente qu'une fraction de
l'énergie ainsi récupérée.
\\Ariane\secrétariat\3. Thermique\T-1317 Swissolar\Milano-décembre2004\Milano-décembre2004.doc 3
22 juin 2007