La culture du poivro..

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Institut Agronomique néo-Calédonien
Programme Cultures
Maraîchères et Horticoles
S.R.M.H. Saint Louis
GUIDE DE LA CULTURE
DU POIVRON
En Nouvelle-Calédonie
Juin 2001
Collaborations :
S.M.R.H. Saint Louis
Province Sud - Direction du Développement Rural
DALY Patrick
DESVALS Laurent
BRINON Lionel
MICOLEAU Emmanuel
PLAN
Pages
1.QUELQUES ELEMENTS SUR LES FACTEURS
D'ENVIRONNEMENT :
3
2. LE CHOIX VARIETAL :
4
3. LA FERTILISATION MINERALE
6
4.TECHNIQUES CULTURALES
4.1. L'OBTENTION DES PLANTS :
4.2. LA PLANTATION :
4.3. LE TUTEURAGE :
4.4. L'IRRIGATION :
8
8
9
9
5. LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE.
5.1. LUTTE CONTRE LES ADVENTICES :
5.2. LUTTE CONTRE LES MALADIES :
5.3. LUTTE CONTRE LES RAVAGEURS :
5.4. LUTTE CONTRE LES NEMATODES :
5.5. NOTE POUR LES PRODUCTEURS A L'EXPORT :
11
11
13
16
16
6. RECOLTE – MISE EN MARCHE :
18
CONCLUSIONS
19
2
1.QUELQUES ELEMENTS SUR LES FACTEURS D'ENVIRONNEMENT :
Cette espèce trouve en Nouvelle Calédonie des conditions climatiques favorables en
saison fraîche, mais moins favorables en saison chaude. Elle rencontre aussi de nombreuses
contraintes, particulièrement d'ordre sanitaire ; les risques en culture ne sont pas négligeables.
La culture ne peut donc être considérée comme facile.
Cette espèce n'est pas parfaitement adaptée aux climats tropicaux de plaine, cas de la
Nouvelle Calédonie en été. Son développement maximal s'observe pour des températures
variant entre 16° et 26° C. C'est donc pendant les mois les plus frais que la culture rencontre
le moins de difficultés liées à la température.
Le système radiculaire est à dominante fasciculée ; il n'est pas très développé, craint
les températures élevées du sol et l'asphyxie : il se développe faiblement dans les sols trop
lourds (sols vertiques et vertisols). Les sols d’alluvions, non battants, lui conviennent mieux.
Les racines ont tendance à se développer horizontalement et se trouvent concentrées dans les
30 cm autour du plant.
Des températures élevées (28 – 30° C) durant les premières floraisons provoquent une
abondante coulure des fleurs. Lorsque la durée du jour est entre 11 h et 11 h 30 les
températures nocturnes basses favorisent la nouaison ; lorsqu'elles sont au-dessus de 20° C la
chute des fruits commence et s'accentue avec leur élévation. Lorsque les durées du jour sont
entre 13 et 14 h les températures diurnes entre 22 et 28° C n'ont pas de répercussion sur la
nouaison.
Le meilleur calage de cycle sera celui qui pourra se rapprocher de l'optimum du
thermopériodisme journalier :
- 16° C la nuit,
- 25° C le jour.
Une hygrométrie assez basse (65 – 75 %) favorise la dispersion du pollen ; plus
l'humidité de l'air est élevée, moins un plant porte de fruits, mais leur poids individuel est plus
élevé.
Dans des conditions optimales de température un éclairage continu de 110 W/m2
lorsque l'éclairement est de 9 h peut conduire à un rendement élevé (Point objet de recherches
d'application pour les cultures sous serre en hors sol en zones tempérées, dont le transfert sera
essayé sur le Territoire.
La recherche de variétés transpirant fortement est en cours en vue d'une meilleure
production d'été.
L'alimentation hydrique devra être très suivie, par forte chaleur en particulier. Une
déficience pendant les heures critiques de la journée augmente les risques de nécrose apicale
car l'absorption du calcium se trouve ralentie (en particulier lors des fortes températures du
sol). En sol hypermagnésien, l’absorption plus rapide de la magnésie accentue le déséquilibre
de l’alimentation en calcium. Des applications de Nitrate de Calcium par dilueur et au goutteà-goutte, et des pulvérisations sur le feuillage doivent être pratiquées, mais ne sont pas
suffisantes pour se prémunir contre ce risque. Un léger ombrage (30 %) en été pourrait induire
un meilleur comportement des plantes.
3
2. LE CHOIX VARIETAL :
Le choix variétal est très important, en particulier lorsqu'une ou plusieurs résistances
aux maladies complètent une bonne adaptation au climat. Dans ce cas, les risques au champ
sont fortement limités.
Mais souvent le choix variétal est prioritairement dépendant de la demande du marché,
caractérisée par une forme, une couleur, des dimensions précises de fruits. Les importateurs et
les clients grossistes et détaillants jugent aussi d’après la bonne tenue du fruit à l’étalage, et
donc entre autre d’après l’aptitude au transport et à la conservation.
Ce sont souvent ces derniers critères qui dominent. Si le marché local ne semble pas
avoir d'exigences particulières, les marchés d'exportation sont plus exigeants. Dans la zone
qui nous concerne la demande est orientée vers le type Bell Pepper, à chair épaisse. Les
variétés du groupe Yolo Wonder rustiques seront préférées, si possibles celles présentant une
résistance aux virus, dans le cas d'accentuation du risque, actuellement non mesuré.
Exemple de poivron carré 4 loges type « Bell Pepper »
4
Port de la plante
Yolo Wonder
Poivron à l'exportation
Demilong
14x8
(3) 4
Carré
Carré
Carré
Carré
Carré
Carré
10x10
(3) 4
12x10
(3) 4
11x9
(3) 4
12 x10
(3) 4
11x9
(3) 4
10x9
(3) 4
130-250
150-220
160-240
180-280
140-250
120-200
Vert
foncé
rouge
Vert
jaune
Vert
rouge
Vert
rouge
Vert
rouge
Vert
rouge
Etalé,
moyen
California Wonder
Paso Real (El Paso)
Couleur des fruits
avant maturité
à maturité
King Arthur
Poids moy. potentiel
d'un fruit (en g.)
El Charro (HA 1038)
Taille du fruit (en cm)
Nombre de loges
Bossanova
Forme du fruit
Beitar
Variétés
Poivron Marché local
Les variétés étudiées par le programme Cultures Maraîchères et Horticoles qui se sont
révélées intéressantes, sont regroupées dans le tableau suivant :
220
Vert
rouge
H75cm
H55cm
H65cm
H55cm
H60cm
H50cm
Nbre jours (plantation à
début récolte)
80-85
73-75
80
80-85
65-70
100
72-75
Résistances
Tmo
PVY
TMV
TMV
TMV
Tmo PVY
TMV
Yolo spot,
TMV
Jaune
Chair
épaisse
Tolérance
à la
chaleur
Chair
épaisse
Rustique
Autres caractéristiques
Obtenteur / Distributeur
Petoseed
Yates,
Petoseed
Yates
5
Petoseed
Yates
Hazera
Yates,
Petoseed
3. LA FERTILISATION MINERALE
Le poivron a un système racinaire sensible à l’asphyxie ; d’autre part il craint la
sécheresse. Sa tolérance à la salinité est moyenne, sa sensibilité au manque de magnésium est
forte. S’il préfère les sols à pH 6,5 – 7,0 il tolère des pH plus bas (5,5) ou plus élevé (8,5).
Les préparations de sol devront être profondes, la structure du sol grumeleuse, et le sol enrichi
par une bonne fumure organique. Il est important de bien connaître le rythme d’absorption
pour les différents éléments minéraux.
La croissance est lente de la plantation à la première floraison. Elle s’accélère ensuite.
Les besoins minéraux de la plante sont plus élevés en culture hors sol sous abri qu'en
culture de plein champ
Les besoins en azote augmentent de la floraison à la récolte des premiers fruits verts.
L'alimentation en cet élément devra donc être importante avant floraison et durant le
grossissement des fruits, puis elle diminue légèrement.
Le "pilotage" des apports est assez délicat car il faut éviter les excès qui favorisent les
coulures.
La demande en phosphore passe par un maximum à l'apparition des premières fleurs,
puis au cours de la maturation des graines.
Le rythme d'absorption de la potasse s'accélère en cours de végétation jusqu’à la
floraison, puis se stabilise ; la bonne lignification des tiges dépend de l'alimentation
potassique.
La bonne alimentation en calcium dépend d'une alimentation hydrique régulière.
Le poivron est exigeant en magnésium à la floraison. L’apport de cet élément devra
être contrôlé en sols dépourvus.
Les fumures organiques et minérales tiendront compte des données succinctement
rapportées ci-dessus. Elles varieront selon les sols et les techniques culturales utilisées.
Les exportations théoriques d’un hectare de poivron vert sont, en kilos :
N
364
P2 05
200
K2 0
688
Ca 0
152
Mg 0
48
Sont supposés connus et réalisés les apports d'amendement minéral, carbonate de
calcium (croûte calcaire) ou sulfate de calcium (gypse) et organique (compost, fumier de
ferme, ou de volaille), ainsi que les fumures de redressement. Le pH du sol doit être amené à
6,5 environ, pour une bonne absorption des éléments minéraux.
Il faut préférer les sols non magnésiens, ou déjà largement corrigés, aux sols oxydiques et aux
sols hypermagnésiens.
6
Pour compenser les exportations, les fumures minérales peuvent en première approche
s’inspirer de la pratique suivante :
-
en fond, à la confection de la planche, apporter 400 kilos/ha de 0.32.16.et de
Sulfate de potasse – à la plantation apporter environ 150 kilos/ha d'urée (à 46 %).
en cours de culture apporter tous les 8 jours environ 20 N - 12 P205 - 42 K2O - 8
CaO sous forme de nitrate de potasse et de nitrate de calcium alternés. Ces
quantités seront un peu plus faibles avant la floraison et un peu plus élevées dès la
nouaison des fruits. Le phosphore sera apporté sous forme de phosphate monoammonique ou di-ammonique, indispensable au moment du développement des
graines, donc dès la floraison.
Proposition de plan de fumure : (exemple d’une culture sous paillage plastique avec
T. Tape)
Période d'apport
Fumure de fonds
(avant plantation)
Fumure entretien
Nouaison à 1ères
fleurs
Formation du fruit
Gross. Fruit
Récolte
Récolte
Récolte
Récolte
Dates
Type engrais
approximatives
0
0.32.16
Sulfate de Potasse
Urée
Plantation
3 - 4 semaines N de K et
Quantité
kg par ha
400
400
150
Phosphate monoamonique
6ème semaine Urée
7- 8 semaines N de K et
Phosphate monoamonique
10ème semaine N de Ca
12ème semaine N de K et
Phosphate monoamonique
14ème semaine N de Ca
16ème semaine N de K et
Phosphate monoamonique
Récolte
18ème semaine N de Ca
Total
Fumure préconisée sur un cycle de 6 semaines de récolte
100
30
50
100
30
150
100
30
150
100
30
150
N
Unités fertilisantes
P
K
128
64
200
Ca
69
13
46
4
18
23
13
46
4
18
23
13
46
4
18
23
13
46
4
18
23
226
199
448
200-300 150-250 400-550
42
42
42
126
80-150
Le poivron est sensible particulièrement à la carence en calcium qui peut être induite
dans les sols magnésiens et surtout en été par suite d'irrigations insuffisantes au moment où
les températures au sol sont les plus élevées. Des pulvérisations de chlorure de calcium sont
recommandées lorsqu'il y a élévation des températures au moment de la croissance des
premiers fruits, mais elles sont souvent insuffisantes. Il faut donc être particulièrement attentif
à l’irrigation ; celle-ci peut être inefficace en cas de forte chaleur et de compacité trop forte du
sol.
Le poivron est sensible aux carences en oligo-éléments. Des pulvérisations d'engrais
foliaires incluant les oligo-éléments sont recommandées, et doivent être systématiques, par
exemple en zinc et en bore.
7
4.TECHNIQUES CULTURALES
4.1. L'OBTENTION DES PLANTS :
La mise en place de plants sains et de qualité est indispensable.
L'élevage en mottes, mini mottes, petits pots plastiques de 5 par 6 ou en plaques
alvéolées est recommandé. Cet élevage sera conduit en pépinière abritée, sur tablette, ou au
niveau du sol sur bâche plastique en cas de grande surface à mettre en culture. Le semis se fait
directement en pots ou mottes. Les semences petites, sont peu enterrées (théoriquement , il est
conseillé de ne pas dépasser 1,5 fois la taille de la graine). Le substrat est légèrement tassé
avant le semis, et la graine est recouverte de perlite après semis. Le terreau doit être enrichi en
minéraux (dans les éléments majeurs). Des applications foliaires complémentaires sont
nécessaires, en particulier lorsque les irrigations par aspersion entraînent une lixiviation du
terreau en éléments solubles (azote, potasse) ; les oligo-éléments compléteront utilement
l'alimentation minérale.
Les semences de poivron étant sensibles à la chaleur, les semis réalisés en saison
chaude seront recouverts d’une plaque de polystyrène blanc. En saison fraîche, les
germinations seront améliorées par une couverture plastique transparente, qui a pour effet
d’augmenter la température. Les matériaux seront retirés dès le début de la germination.
Les traitements phytosanitaires doivent commencer à la pépinière, afin d'éviter les
contaminations précoces.
L'utilisation des bacs en sub-irrigation assurant une alimentation en eau par remontée
capillaire permet une meilleure efficacité des traitements et en conséquence une meilleure
maîtrise des maladies bactériennes et cryptogamiques (infestations moindres et contrôle
chimique plus efficace).
Le temps de présence en pépinière variera selon la saison, entre 30 jours en été à 40
jours en saison fraîche.
La taille optimum du plant à la mise en place sera d'environ de 20 cm de haut, à 8-10
feuilles, juste avant apparition du premier bouquet floral. Les plants ne devant pas être étiolés,
devront recevoir suffisamment de lumière. Leur écartement en cours d'élevage devra
probablement être nécessaire, particulièrement par temps couvert, peu lumineux, et chaud.
4.2. LA PLANTATION :
Le sol doit être profond, de texture moyenne, se ressuyant bien, bien aéré, légèrement
motteux.
La culture peut se conduire à plat en saison fraîche et en sol drainant. En sol de texture
argilo- limoneuse, et en période pluvieuse, la conduite sur planche est préférable. Cette
technique est souvent utilisée en association avec le paillage du sol et l’irrigation au goutte-àgoutte.
La densité et les écartements entre plants dépendent des moyens matériels de culture et
de la superficie en culture. Les rangs simples assurent une meilleure aération, une facilité de
8
récolte. Sur le rang, les plants peuvent être disposés de 0,40 m (variété à végétation limitée) à
0,50 m (variété à végétation plus vigoureuse). L’écartement entre rangs va dépendre des outils
de travail.
Le jumelage des rangs sur planches est souhaitable, car cela permet d’élever la densité
à 22 000 plants par hectare environ ; par exemple planches à 1,70 m – 1,80 m entre-axes,
plantation en quinconce à 0,50 m d'écartement sur lignes jumelées distantes de 0,50m –
0,60m. Sur grandes surfaces l'élargissement des passages à l'écartement des roues de tracteur
pour l'exécution des traitements, le ramassage des récoltes, sera à préciser.
La plantation est une opération délicate ; elle doit être réalisée si possible par temps
frais, ou le soir, les mottes ou pots ayant été suffisamment humidifiés au préalable. Le collet
des plants ne doit jamais être enterré, sous peine de favoriser les pourritures et le flétrissement
des plants. La plantation doit être précédée d’une irrigation si nécessaire ; celles-ci seront
particulièrement surveillées pendant la phase de reprise (petites irrigations facilitant le
développement du système racinaire).
4.3. LE TUTEURAGE :
Les plants sont fragiles, les branches cassent facilement sous l'effet du poids des fruits,
du vent. Il faut donc les tuteurer. Deux méthodes sont praticables :
-
-
plusieurs étages de deux ficelles horizontales tous les 20 à 30 cm tendues le long
de la ligne des plants entrecroisées sur piquets d'un diamètre de 10 cm distants de
3-4 mètres. Ce système est mieux adapté aux rangs doubles.
une armature en double _ tous les 3-4 mètres sur la ligne de plantation soustendant de part et d'autre deux fils de fer à 60 et 40 cm du sol et un fil unique à
environ 20 cm du sol au premier niveau de ramification. Ce système est bien
adapté aux rangs simples.
Il est préférable en zone ventée d’attacher les plants à la ficelle se trouvant le plus près du sol.
9
4.4. L'IRRIGATION :
Une production de qualité nécessite une irrigation bien contrôlée. Celle-ci doit être
réalisée en fonction de la demande climatique et adaptée aux besoins de la plante. Ceux-ci par
rapport à l'E.T.P. (évapotranspiration potentielle) sont corrélés selon le stade végétatif : 0,3 à
0,5 E.T.P. en début de culture, puis 1,0 à 1,2 E.T.P. dès la phase de grossissement des fruits et
lors des récoltes.
La nouaison et le grossissement des fruits sont des phases critiques, donc l’irrigation
doit être très régulière.
Exemple de besoins pour une plantation de début mai et récoltes du début juillet à fin
septembre calculés pour une ETP mesurée par Météo France à Tontouta, moyennes de 1971 à
1990 :
Mai
Décade
E.T.P.°
1
3,5
K.C. *
Besoins
2
3,0
Juin
3
3,0
1
2,3
0,6
2,1
1,8
2
2,2
Juillet
3
2,1
1
2,1
0,9
1,8
2,1
2,0
2
2,3
Août
3
2,7
1
2,7
1,2
1,9
2,5
2,8
2
3,0
Septembre
3
3,5
1
3,5
1,2
3,2
3,2
3,6
2
3,7
3
4,0
1,2
4,2
4,2
4,4
4,8
° ETP : évapotranspiration potentielle journalière en mm.
* KC : coefficient cultural
Ces chiffres moyens doivent être corrigés et adaptés en fonction des variations
climatiques (pluies et vents), du mode d'apport (par aspersion ou par localisé plus économe, la
différence entre les deux systèmes étant d'environ 20 %).
La dose fréquence dépendra de la texture du sol, donc de sa capacité de rétention, de
sa réserve utile.
Le besoin théorique journalier variera donc de 18 à 48 m_ à l'hectare. Le besoin réel
ne peut être calculé qu'en fonction des données recueillies au cours du cycle.
10
5. LA PROTECTION PHYTOSANITAIRE.
5.1. CONTRE LES ADVENTICES :
•
La culture en sol nu :
En pré-plantation utiliser la technique du faux semis avec paraquat ou glyphosate selon les
adventices présentes ; et (ou) linuron (500 g de matière active/ha) ou chlorthal 48 heures avant
plantation.
En post plantation utiliser un antigraminée tel fluazifop-p-butyl et sur autres adventices des
désherbants autorisés en cultures de poivron moyennant protection des plants (glyphosate,
paraquat).
•
La culture avec paillage du sol :
Le poivron supporte bien le paillage plastique du sol, couleur noire en saison fraîche, blanc
sur fond noir en saison chaude, à condition d'assurer une irrigation localisée en goutte-àgoutte.
5.2. CONTRE LES MALADIES :
Le poivron est sensible à de nombreuses maladies dont certaines sont particulièrement
agressives sur le Territoire.
q
5.2.1. Fontes des semis entraînant des manques à la levée :
- pourriture brune du collet due à Rhizoctonia solani.
- disparition brusque des plantules due à Phytophthora capsici (attaques des
racines et du collet).
- pourriture molle due au Pythium splendens.
En plus de l'enrobage ou du poudrage des graines au captane ou au captafol, des
traitements au collet en pépinière au thirame seront nécessaires, surtout par temps chaud et
humide (attention aux risques de phytotoxicité).
Le Phytophthora capsici se développe entre 10° C et 39° C et est particulièrement
agressif en été, à 30° C. L'épidémiologie de la maladie est mal connue ; les modes de
traitement sont donc difficiles à prévoir.
En Italie, l'addition de sulfate de cuivre dans l'eau d'arrosage entraîne la mort brutale
des zoospores en moins d'une minute avec une concentration de 5 ppm de cuivre métal.
Des pulvérisations au collet de produits systémiques peuvent être nécessaires
(oxadixyl, carbendazime, cymoxanil).
q
5.2.2. Flétrissements de plants causés par des champignons ou des bactéries du sol :
Le Fusarium oxysporum responsable d'une trachéomycose, provoque la pourriture des racines
et du collet entraînant un dépérissement rapide des plants. On observe un chancre nécrotique
11
au collet, s'allongeant en pointe vers le haut ; à l'intérieur de la tige le brunissement des
vaisseaux est très visible sur environ 20 cm. Le flétrissement est progressif, commence en
milieu de journée, puis s'aggrave. Ce champignon se développe plus fréquemment par
températures fraîches 18° - 20° C à 28° C. Sous abris le sol doit être désinfecté à la vapeur
suivi d'un arrosage au captane, ou par fumigation de formol. Les eaux d'irrigation riches en
chlorure de sodium ou de magnésium favoriseraient la maladie. Une bonne nutrition calcique
limiterait l'importance de la maladie. Il faut donc être attentif à ce point, les eaux et les sols
étant souvent, sur le Territoire, riches en magnésie.
•
Le Pseudomonas solanacearum a provoqué des pertes sur les parcelles d'essais, en culture
d'été. Les variétés proches de Yolo Wonder sont plus sensibles que des variétés
méditerranéennes Bastidon, Largo Valenciano, Narval. Ces trois dernières ont des fruits
allongés, non demandés par les marchés néo-zélandais et japonais qui préfèrent des fruits
carrés. Ces trois variétés pourraient être utilisées pour le marché local sur des
exploitations particulièrement infestées. Mais cette bactérie n’a été réellement agressive
qu’au cours d’un été ayant suivi une saison fraîche exceptionnellement chaude (19981999).
q
5.2.3. Maladies foliaires et des fruits :
•
Cercospora capsici provoque des tâches sur feuilles, arrondies, petites, nécrotiques, grises
à marge foncée. Le centre des tâches se dessèche et tombe entraînant une criblure des
feuilles. Une moisissure grise, veloutée, est apparente à la face inférieure des feuilles.
Sous abris la ventilation est indispensable afin de diminuer l'humidité favorable au
champignon (85 % le jour, 100 % la nuit). Les fongicides anti cercospora sont Benlate
(benomyl), Pelt (thiophanate-méthyl), Peltar flo (manèbe + thiophanate-méthyl), Antracol
(propinèbe), Dithane 45 (mancozèbe).
•
L'oïdium dû à Leveillula taurica est assez fréquent. Il se manifeste par un feutrage blanc à
la face inférieure des feuilles coïncidant avec une nécrose sur la face supérieure. Les
feuilles se dessèchent et tombent. La maladie se développe par temps chaud (optimum 26°
C) en l'absence de pluie, mais par humidité élevée (70 – 80° C) la nuit. Les produits antioïdiums classiques à action préventive et curative seront utilisés : Benlate (benomyl),
Bayleton (triadimefon).
•
L'anthracnose dû à Colletotrichum glomerella est fréquent. La maladie se manifeste par de
larges nécroses sèches, déprimées, grises à brun clair, parfois parsemées de duvet rose à
orangé. On lutte contre les anthracnoses avec des produits de contact de la famille des
dithiocarbamates (Manèbe).
•
Virus : Le poivron est sensible à un certain nombre de virus présents sur le Territoire,
virus de la mosaïque du tabac (T.M.V.), virus de la mosaïque du concombre (C.M.V.), et
le virus Y de la pomme de terre.
Le TMV est caractérisé par des mosaïques vert clair - vert foncé sur le feuillage, et
des plages mal colorées de l'épiderme des fruits.
Le virus se propage de plante à plante mécaniquement (outils et vêtements de travail). Il
se conserve sur les débris végétaux dans le sol, et s'élimine des couches superficielles à
20° C en trois mois. Il se conserve plus longtemps sur les racines profondes. Il pourrait
être un problème sous les serres cultivant tomate et poivron en permanence,
12
particulièrement en pleine terre. La désinfection du sol au métam-sodium (Vapam)
favoriserait sa conservation. La désinfection du sol à la vapeur à 100°C (longue et
profonde) et la désinfection du matériel serait nécessaire sur parcelle en culture intensive
si ce virus se multipliait.
La désinfection des mains et des outils est indispensable pour ne pas propager le virus ;
elle se pratique après passage dans une parcelle infectée avec de l’eau formolée à 1%, ou
une solution de phosphate trisodique à 10%.
La mosaïque du concombre (CMV) provoque des tâches rondes nécrotiques sur feuilles
adultes et une mosaïque chlorotique et déformante du feuillage jeune. Les fruits présentent
des dessins en creux en forme d'anneaux qui les déprécient. La fructification postérieure à
l'infection peut être réduite ou nulle. Ce virus est transmis par puceron selon le mode non
persistant. Les traitements aphicides réguliers ne ralentiront donc pas la contamination.
Nous ne connaissons pas l'épidémiologie du puceron donc nous ne pouvons pas choisir ni
des zones ni des périodes défavorables au puceron. Celui-ci est gêné par le vent, aussi en
zones protégées (brise-vent) il faudra être plus vigilant. Dissuader les pucerons d'atterrir
sur les plantes peut être un moyen de limiter ou retarder les contaminations. Le paillage
plastique réfléchissant, les abris et les filets à larges mailles disposés au-dessus des
cultures limitent les arrivées de pucerons sur les plantes. En pépinière, l’utilisation de
voile non tissé Agryl P17, de filets « insect-proof », retarde les contaminations.
L'utilisation d'huile minérale non phytotoxique a donné des résultats variables en fonction
de la vitesse de croissance des plantes ; l’expérimentation de ce produit doit être
poursuivie.
Ces techniques ne seront envisagées que si ces virus devenaient un risque majeur, ce qui
n'est pas le cas actuellement.
•
Le Xanthomonas vesicatoria et des Pseudomonas sont des bactéries qui peuvent être très
agressives sur le Territoire. Elles sont particulièrement à craindre en zones pluvieuses, (et
en années pluvieuses dans les zones normalement moyennement sèches). Elles se
traduisent toutes les deux par des tâches et des pustules sur feuilles et fruits.
Le Xanthomonas provoque des tâches liégeuses entourées d'un halo graisseux, le
Pseudomonas des pustules noires ; sur feuilles les tâches sont indiscernables.
La transmission se fait par les semences.
En Nouvelle Calédonie leur présence est ancienne. Elles ont souvent affecté les essais. Les
précautions doivent être rigoureuses. La propagation secondaire au champ se fait par le
rejaillissement des gouttes d'eau (pluie ou aspersion) et la pénétration par les stomates.
L'irrigation localisée et la culture sous abris limitent la propagation, à condition qu'en
pépinière les mêmes précautions soient prises. Des traitements au cuivre métal
(oxychlorure cuivreux), dès la pépinière, permettent un certain état sanitaire, mais une fois
les bactéries pénétrées dans les stomates, le cuivre n'agit pas.
L'Alternaria solani champignon très fréquent en Nouvelle-Calédonie, provoque sur fruits
des lésions sur sépales, des chancres noires en creux à l'aisselle du calice.
5.3. CONTRE LES RAVAGEURS :
Plusieurs ravageurs présents en Nouvelle Calédonie peuvent être préjudiciables à la
culture du poivron, et surtout peuvent être des insectes de quarantaine dans les pays
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importateurs. Pour ce dernier point il faut se reporter au cahier des charges précisé par les
Services Phytosanitaires du Territoire qui donneront habilitation à exporter.
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les jeunes plants sont souvent attaqués (coupures au collet ou légèrement au dessus). Il
faut donc avant plantation assurer, par traitements en plein et appâts, une protection contre les
vers gris (noctuelles), les grillons et criquets, les limaces et escargots.
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La mouche mineuse, Liriomyza sativae, est présente, mais ne provoque pas en général
de risque important en culture si les traitements à la cyromazine (Trigard), produit compatible
avec la lutte intégrée, sont réalisés au bon moment. Ce ravageur étant insecte de quarantaine
en Nouvelle Zélande, les fruits doivent être indemnes de larves (visibles sous l'épiderme et
pouvant être dissimulées sous le calice). L’abamectine (Vertimec) et le spinosad (Success),
produits polyvalents, sont eux aussi efficaces.
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Les aleurodes, mouches blanches, Trialeurodes vaporarium, Bémisia tabaci, B.
argentifolii seront plus difficiles à combattre. Ils entraînent surtout une perte de productivité,
une chute des feuilles, un développement de fumagine. La lutte chimique doit nécessairement
inclure un ovicide – larvicide. La lutte commence dès la pépinière par mélange au substrat
d’un granulé à base d’imidaclopride (Confidor 10 G). Les seules formulations actuellement
autorisées sur le Territoire sont la Buprofézine (Applaud) la bifenthrine (Talstar) et la
bioresméthine (Isathrine). L'imidaclopride (Confidor 200 SL et 350 SC) utilisé au
Queensland, au U.S.A., en Italie, n'est pas autorisée sur le Territoire en traitement foliaire (à
la date de la rédaction).
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Les pucerons sont fréquents. Ils ne présentent pas un danger direct majeur, mais ils
sont susceptibles de transmettre certains virus. La lutte chimique régulière ne prémunira pas
contre ce risque. Il faut pourtant axer la lutte vers un contrôle minima systématique. Le
pyrimicarbe, produit rémanent et sélectif, permet de maintenir les parasites des pucerons. En
cas de lutte non raisonnée, les pyréthrinoïdes de synthèse (deltaméthrine, lambdacyhalothrine) et certains autres produits, sont utilisables.
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Les acariens sont dangereux, mais facilement combattus. Tetranychus urticae
(araignée jaune) peut affaiblir les plantes et provoquer la subérisation grisâtre du calice. Il est
surtout à craindre en zone sèche, et se développe bien sous abris. Le plus dangereux, le
polyphage Hemitarsonemus latus (tarsonème) n'est pas visible à l'œil nu. La lutte doit être
systématique dès la pépinière. Cet acarien provoque une déformation des jeunes feuilles et
une déformation des fruits suite aux piqûres sur l'ovaire ou au début du développement du
fruit. La gamme d'acaricides utilisables est large : abamectine, dicofol, formétanate,
hexythiazox, et en lutte intégrée, fenbutatin oxyde (Torque) ou azocyclotin (Peropal),
sélectifs. L’utilisation de ces deux produits doit être précédée de tests, en particulier avec les
mouillants et adhésifs, car ils présentent certaine phytotoxicité en mélange.
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Les attaques de Thrips sont fréquentes, voire systématiques en période chaude. Thrips
tabacci sera plus facile à combattre que Thrips palmi. Ce dernier est de plus un insecte de
quarantaine en Nouvelle Zélande. Les premiers symptômes sont des liserés discontinus le
long des nervures des feuilles ; lorsque la population se développe, des plages grisées sont
visibles en face inférieure. Les fruits présentent des lignes de subérisation de l'épiderme,
descendant à partir du calice, et sont déformés. Des larves et des adultes peuvent être cachés
sous les sépales du calice et seront difficilement éliminés au lavage. Le froid compatible avec
le maintien de la qualité des fruits (8-10° C) ne les tue pas. Le Thrips californien
(Frankliniella occidentalis)dont la présence sur le Territoire est confirmée, est lui aussi à
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craindre. Les traitements doivent donc être exécutés très rigoureusement selon les instructions
du cahier des charges demandé par le pays importateur. Selon le stade de la plante, peuvent
être utilisés par ordre de priorité : spinosad (Success), abamectine (Vertimec) azinphosmethyl (Gusathion), prothiofos (Tokuthion), L’acrinathrine (Orytis) présente aussi un intérêt
certain, mais il est peu efficace en saison chaude.
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Les chenilles de plusieurs lépidoptères peuvent attaquer les poivrons. La plus
dangereuse est Helicoverpa (Heliothis) armigera qui pénètre dans les fruits. Les stades 4 à 7
de la chenille sont résistants aux insecticides ; ceux-ci doivent donc être appliqués aux stades
jeunes ; la stratégie la plus sécurisante sera basée sur le déclenchement des traitements dès les
premières floraisons en tenant compte de la protection des abeilles ; une stratégie de lutte
raisonnée privilégiant des applications à la demande en fonction d'observations minutieuses
de la parcelle et d'un suivi épidémiologique de l'insecte serait préférable. Les produits les plus
efficaces actuellement sont les pyréthrinoïdes de synthèse, malheureusement polyvalents, et
les dérégulateurs de croissance autorisés, compatibles avec la lutte intégrée, qui seront
préférés spinosad (Success), lufénuron [Match] , ainsi que le Bacillus thuringienses [Dipel,
Bactospéine] et l’azadirectine . [Bioneem ou Nutri-neem]). Ce dernier produit qui a un spectre
d’action élargi (acariens, mineuses, aleurodes,…) est à favoriser en cours de récolte (délai
d’interdiction avant récolte de l’ordre d’1jour)
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Les larves des mouches des fruits – Bractocera tryoni, B. curvipennis, provoquent des
chutes de fruits, ou rendent ceux-ci impropres à la commercialisation (leur croissance à
l'intérieur du fruit entraîne la pourriture de celui-ci). Mais surtout ce sont des insectes de
quarantaine en Nouvelle Zélande, au Japon. Les fruits doivent donc en être absolument
indemnes d'où les traitements post récolte à l'air chaud humide pulsé exigés. Mais ceux-ci
sont complémentaires des mesures au champ. Les traitements à base de deltamethrine (Decis)
ou de trichlorfon (Diptérex) seront réalisés chaque semaine en été (période de fort
développement des mouches), tous les dix à quinze jours en saison fraîche (juillet-aoûtseptembre) période de moindre développement des mouches. L'utilisation de pièges munis
d'attractifs, telle que décrite en vergers d'agrumes limitera la couverture des traitements, et est
conseillée. L'application d'une préparation à base de malathion est réalisée par bande sur le
feuillage un rang sur trois à raison de 10 à 12 litres d'appâts par hectare. Cette méthode
applicable aussi sur aubergine et tomate présente l'avantage d'une utilisation beaucoup plus
faible d'insecticide.
La préparation est à base de :
Mauri's Pinnacle Protein Insect Lure 50 ml
Malathion E 50 (50 % de malathion) 4 ml
compléter avec de l'eau jusqu'à 1 litre.
Note : La stratégie de lutte contre les ravageurs devrait être basée sur une bonne connaissance
de leur épidémiologie. Malheureusement celle-ci est actuellement mal connue ; elle ne pourra
être approfondie que lorsqu'un entomologiste sera affecté à ce programme. Actuellement nous
ne pouvons apporter que des conseils de lutte systématique, chère, mais nous essayons
d'éviter les déséquilibres entre les ravageurs et leurs parasites naturels (ou introduits), en,
autant que possible, conseillant des produits compatibles avec la lutte intégrée.
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Aleurodes adultes
Larves d’aleurodes
Pucerons
Thrips
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5.4. CONTRE LES NEMATODES :
Le poivron est sensible au nématode à galles, Meloïdogyne sp., et au nématode
réniforme (Rotylenchulus reniformis) qui provoque des nécroses des racines. Le premier
attaque la plupart des plantes maraîchères, le second les plantes maraîchères, les bananiers,
agrumes, ananas, plantes à tubercules comme les ignames et les patates douces.
Les sols filtrants du sud du Territoire sont très sensibles à ces ravageurs, les sols
alluvionnaires et les vertisols de la côte Ouest beaucoup moins.
Les graminées – céréales et plantes fourragères, ne sont pas hôtes d'où leur intérêt dans
les rotations légumières. Les mauvaises herbes à feuilles larges (autres que graminées) sont
aussi des plantes hôtes. La jachère cultivée en plante améliorante ou le cycle d'été de céréales
permet la limitation de la réserve de graines dans le sol, et assure la cassure du cycle des
nématodes.
Sous abris, particulièrement dans le sud, le suivi nématologique est nécessaire, et les
traitements nématicides indispensables, soit en traitement en plein avec des fumigants à large
spectre, soit en localisé, avant culture, avec des nématicides spécifiques autorisés
(dichloropropène, ethoprofos, tetrathiocarbonate de sodium).
5.5. NOTE POUR LES PRODUCTEURS A L'EXPORT :
Le poivron, comme tous les fruits et légumes, est sensible à certaines maladies de
conservation. De plus les maladies infestant les fruits au champ peuvent se révéler après
récolte lors de la mise en marché. Il est donc important que les programmes de traitement au
champ soient toujours maintenus et décidés en fonction des risques. La mesure de ceux-ci ne
peut être réalisée que par des observations continues des agents des services techniques et le
suivi des conditions climatiques auxquelles l'importance des inoculum est liée*.
*L'intervention d'un pathologiste au sein de la filière "légumes" devient indispensable, afin
que soient mieux appréciés les risques suivi épidémiologique des maladies et mise au point
les moyens de contrôle.
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6. RECOLTE – MISE EN MARCHE :
Les fruits sont récoltés manuellement, avec leur pédoncule. L'attache de celui-ci étant
fragile, les cueilleurs devront travailler avec un sécateur approprié à couteaux fins. Le
pédoncule ne doit pas être arraché, il doit être coupé à environ 2 cm du calice, et posséder une
partie « aoûtée »en extrémité ; celle-ci ne doit pas être taillée en biseau, au risque d’abîmer les
fruits voisins dans l’emballage.
Le stade de récolte (point de coupe) est difficilement appréciable par le novice. Il faut
que les cueilleurs aient une formation minimum. Un fruit est bon à récolter quand il est
légèrement craquant, ce stade coïncide avec un changement de teinte, tout en restant dans le
vert. Cet indice est à apprécier variété par variété. Les fruits n'ayant pas atteint ce stade se
conservent mal, se flétrissent plus rapidement. La vente en fruits murs de couleur rouge ou
jaune peut être commercialement intéressante. Les stades seront à préciser avec les
importateurs. Il faut savoir qu'un fruit mur est plus sensible aux maladies de conservation, que
laisser les fruits atteindre ce stade sur pied limite le rendement au champ. Mais la différence
de prix peut justifier cette orientation.
Des soins attentifs doivent être apportés à la récolte, éviter les blessures, les coups
d'ongle, utiliser des bacs propres, sans terre, lavés à l'eau de Javel puis rincés. La récolte doit
se faire le matin et ne pas être exposée au soleil.
Un passage sous douche suivi d'un ressuyage permet un nettoyage des poussières sans
frottement. Le trempage n'est pas recommandé, car le fruit absorbe l'eau et se conservera
moins bien. L'essuyage des fruits par chiffon, même doux entraîne des grattages visibles après
quelques jours de conservation.
Le calibrage se fera en fonction de la demande du marché : en catégorie I, l'écart entre
fruits ne doit pas dépasser 20 %. En forme carrée la norme internationale spécifie que la
largeur minimum ne doit pas être inférieure à 50 mm ; le marché néo-zélandais recherche
semble-t-il, des fruits de 80 par 80 mm, cette dimension étant difficile à obtenir dans les
conditions locales. Il faudrait se rapprocher des importateurs pour éclaircir ce point, afin
d’établir des prix de façon contractuelle en fonction du calibre des fruits.
Le poivron se conserve mieux lorsqu'il est mis sous film rétractable, ou sous film
perforé. Il peut alors être conservé 2 à 3 semaines en chambre froide à 8° C sous humidité
relative de 90 – 95 %, lorsqu’il est produit en saison fraîche ; produit en saison chaude, il
appréciera mieux les températures un peu plus élevées (10° C). Au-dessous de 8° C, il y a
risque de "frisures".
L’emballage sera pratiqué selon les normes recommandées par l’importateur. Pour la
Nouvelle-Zélande, les cartons devront contenir 40 fruits de 200 grammes, soit environ 8 kilos
chacun.
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CONCLUSIONS
La culture du poivron est difficile, sujette à des aléas divers, pédoclimatiques et
sanitaires. Elle doit donc être considérée avec sérieux, particulièrement pour l'exportation.
Doivent être entre autres pris en compte, la technicité de l'agriculteur candidat à cette
culture, et sa situation géographique. Les zones les plus favorables sont celles où se cumulent
la disposition de sol alluvionnaire et un climat relativement sec et ensoleillé.
Cette note n'a pas la prétention d'être exhaustive. Elle devra être complétée et
améliorée par les observations de tous les acteurs de la filière et par les résultats de la
recherche, obtenus sur place ou transférés à partir de travaux extérieurs.
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