Impact clinique du TDAH sur le bégaiement 247
Le bégaiement (stuttering) est un trouble de la fluence qui affecte sérieusement
l’intelligibilité de la parole et du langage. Il est caractérisé par trois types de
symptômes : des spasmes et blocages des mouvements présidant à la parole,
des répétitions compulsives et involontaires, des allongements d’unités brèves
de la parole. Il s’accompagne des troubles respiratoires, de troubles articulatoires,
de troubles de la prosodie et du rythme, ainsi que de difficultés linguistiques.
Le versant psychologique du bégaiement contribue à l’entretien du trouble.
On le distingue du bredouillement (cluttring), un trouble de la fluence dans
lequel des morceaux de discours de la langue sont émis soit trop rapidement
(parole compressée), soit irrégulièrement, soit avec les deux caractéristiques.
La personne qui bredouille est incapable d’ajuster sa vitesse d’élocution aux
exigences linguistiques ou motrices du contexte.
Un corpus croissant de publications explore l’éventualité d’un lien entre
le bégaiement et les Troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité
(TDAH.).
CARACTÉRISTIQUES DU TDAH
Selon le DSM-IV-R (2000), les critères diagnostiques du TDAH s’appuient
sur 18 symptômes répartis en deux sous-types distincts. Le premier sous-type
est le TDAH avec troubles attentionnels prédominants. Les symptômes de
troubles de l’attention sont décrits comme des difficultés d’organisation (par
exemple, l’enfant perd fréquemment des objets), l’évitement de tâches qui exigent
l’attention soutenue (par exemple, la lecture), et une forte tendance se laisser
déconcentrer (par exemple, l’enfant remarque le moindre petit bruit, la moindre
variation d’éclairage, etc.). Selon le DSM-IV-R (2000), 40 % des enfants porteurs
d’un TDAH présentent ce type d’inattention.
Le second sous-type est le TDAH avec hyperactivité-impulsivité. Les enfants
qui en sont atteints sont décrits comme des enfants qui bavardent excessivement,
qui remuent ou bougent continuellement et qui éprouvent en général de
l’impatience (par exemple, ils répondent avant que l’enseignant ait fini de poser sa
question). Le DSM IV-R (2000) estime à 50 % le nombre des enfants hyperactifs
qui présentent ce sous-type nosologique.
Les pourcentages résiduels d’enfants pour lesquels un diagnostic de
TDAH a été posé manifestent des symptômes mixtes d’inattention et
d’hyperactivité.
Le diagnostic de TDAH se base sur la présence d’au moins six caractéristiques
dans un même domaine spécifique, comme on peut le lire tableau 1. Ces
symptômes sont typiquement présents avant sept ans et ne correspondent pas
au profil de développement, au fonctionnement intellectuel ni au tableau médical
du patient. Ces symptômes doivent réellement engendrer un handicap significatif
dans plusieurs domaines à l’école, à la maison, au travail et dans ses compétences
sociales.
nfance n◦3/2013