Enfance Impact clinique du Trouble déficitaire de l`attention avec

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Impact clinique du Trouble décitaire de l’attention
avec hyperactivité (TDAH) sur le bégaiement de
l’enfant
Joseph Donaher et Corrin Richels
Enfance / Volume 2013 / Issue 03 / September 2013, pp 245 - 258
DOI: 10.4074/S0013754513003066, Published online: 20 November 2013
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How to cite this article:
Joseph Donaher et Corrin Richels (2013). Impact clinique du Trouble décitaire de
l’attention avec hyperactivité (TDAH) sur le bégaiement de l’enfant. Enfance, 2013, pp
245-258 doi:10.4074/S0013754513003066
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Impact clinique du Trouble déficitaire de
l’attention avec hyperactivité (TDAH) sur le
bégaiement de l’enfant
Joseph DONAHER*etCorrinRICHELS**
RÉSUMÉ
Le syndrome de Trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH)
est un trouble neurologique qui touche environ 6 % à 8 % des enfants
(DSM-IV-R, 2000). Les enfants porteurs de ce syndrome éprouvent fréquemment
des problèmes attentionnels, présentent une activité motrice excessive, des
comportements impulsifs et des déficits neurocognitifs (Goepel, Kissler,
Rockstroh, & Paul-Jordanov, 2011). Ces difficultés affectent aussi souvent la
production de parole et, chez certains enfants, elles peuvent se manifester par
des dysfluences (Engelhardt, Corley, Nigg, & Ferreira, 2010), chez d’autres, par
un bégaiement caractérisé (voir par exemple, Heitmann, Asbjørnsen, & Helland,
2004). Les logopèdes et les orthophonistes jouent un rôle essentiel dans l’équipe
thérapeutique en contribuant à l’examen des compétences communicatives et
en renforçant les services de thérapie (ASHA, 2005). En conséquence, les
logopèdes-orthophonistes devraient avoir une connaissance parfaire du TDAH
et de l’impact de ses caractéristiques comportementales sur la communication.
MOTS CLÉS :BÉGAIEMENT, HYPERACTIVITÉ, TROUBLES ATTENTIONNELS
*The Children’s Hospital of Philadelphia, The Center for Childhood Communication, Room
113 Children’s Seashore House, 34th Street and Civic Center Blvd, Philadelphia PA 19104, USA.
Email : [email protected].edu
**Department of Communication Sciences and Disorders, Old Dominion University, 240
Lions Child Study Center, Norfolk, VA 23529, USA. Email : [email protected]
Traduction Bernadette Piérart.
nfance n3/2013 |pp. 245-258
246 Joseph DONAHER et Corrin RICHELS
ABSTRACT
Addressing the clinical impact of ADHD on children who stutter
Attention-Deficit/hyperactivity Disorder (ADHD) is a neurological disorder
which affects approximately 6-8 % of children (DSM-IV-TR, 2000). Children
with ADHD frequently struggle with attention, excess motor activity, behavioral
impulsivity, and deficits in their neurocognitive abilities (Goepel, Kissler,
Rockstroh, & Paul-Jordanov, 2011). These difficulties frequently impact the
ability to produce speech and may manifest as disfluency in some children
(Engelhardt, Corley, Nigg, & Ferreira, 2010) or overt stuttering in others (e.g.,
Heitmann, Asbjørnsen, & Helland, 2004). Speech-Language Pathologists play
a vital role on the professional team by contributing information regarding
functional communication skills and by advocating for therapy services (ASHA,
2005). As a result, speech-language pathologists should have a thorough
understanding of ADHD and ways in which the characteristic behaviors can
impact communication.
KEY-WORDS: STUTTERING, HYPERACTIVITY, ATTENTION DÉFICIT
Impact clinique du TDAH sur le bégaiement 247
Le bégaiement (stuttering) est un trouble de la fluence qui affecte sérieusement
l’intelligibilité de la parole et du langage. Il est caractérisé par trois types de
symptômes : des spasmes et blocages des mouvements présidant à la parole,
des répétitions compulsives et involontaires, des allongements d’unités brèves
de la parole. Il s’accompagne des troubles respiratoires, de troubles articulatoires,
de troubles de la prosodie et du rythme, ainsi que de difficultés linguistiques.
Le versant psychologique du bégaiement contribue à l’entretien du trouble.
On le distingue du bredouillement (cluttring), un trouble de la fluence dans
lequel des morceaux de discours de la langue sont émis soit trop rapidement
(parole compressée), soit irrégulièrement, soit avec les deux caractéristiques.
La personne qui bredouille est incapable d’ajuster sa vitesse d’élocution aux
exigences linguistiques ou motrices du contexte.
Un corpus croissant de publications explore l’éventualité d’un lien entre
le bégaiement et les Troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité
(TDAH.).
CARACTÉRISTIQUES DU TDAH
Selon le DSM-IV-R (2000), les critères diagnostiques du TDAH s’appuient
sur 18 symptômes répartis en deux sous-types distincts. Le premier sous-type
est le TDAH avec troubles attentionnels prédominants. Les symptômes de
troubles de l’attention sont décrits comme des difficultés d’organisation (par
exemple, l’enfant perd fréquemment des objets), l’évitement de tâches qui exigent
l’attention soutenue (par exemple, la lecture), et une forte tendance se laisser
déconcentrer (par exemple, l’enfant remarque le moindre petit bruit, la moindre
variation d’éclairage, etc.). Selon le DSM-IV-R (2000), 40 % des enfants porteurs
d’un TDAH présentent ce type d’inattention.
Le second sous-type est le TDAH avec hyperactivité-impulsivité. Les enfants
qui en sont atteints sont décrits comme des enfants qui bavardent excessivement,
qui remuent ou bougent continuellement et qui éprouvent en général de
l’impatience (par exemple, ils répondent avant que l’enseignant ait fini de poser sa
question). Le DSM IV-R (2000) estime à 50 % le nombre des enfants hyperactifs
qui présentent ce sous-type nosologique.
Les pourcentages résiduels d’enfants pour lesquels un diagnostic de
TDAH a été posé manifestent des symptômes mixtes d’inattention et
d’hyperactivité.
Le diagnostic de TDAH se base sur la présence d’au moins six caractéristiques
dans un même domaine spécifique, comme on peut le lire tableau 1. Ces
symptômes sont typiquement présents avant sept ans et ne correspondent pas
au profil de développement, au fonctionnement intellectuel ni au tableau médical
du patient. Ces symptômes doivent réellement engendrer un handicap significatif
dans plusieurs domaines à l’école, à la maison, au travail et dans ses compétences
sociales.
nfance n3/2013
248 Joseph DONAHER et Corrin RICHELS
Tableau 1.
Symptomes d’hyperactivité/impulsivité et symptômes d’inattention dans les
troubles TDAH, sur la base des critères diagnostiques dérivés du DSM-IV-R
(2000).
Caractéristiques d’hyperactivité Caractéristiques des troubles attentionnels
S’agite ou se tortille N’arrive pas à se concentrer sur des détails/néglige
les erreurs
Quitte sa chaise alors qu’on lui demande de
rester assis
A des difficultés de maintenir l’attention sur une
tâche ou un jeu
Agitation motrice excessive (court ou
grimpe partout exagérément)
Ne semble pas écouter quand on lui parle
Difficultés à débuter des activités calmes Ne suit pas les instructions ou n’achève pas le
travail entamé
Est «monté sur ressorts, poussé par un
moteur »Éprouve des difficultés d’organisation
Parle souvent excessivement Évite les tâches qui exigent un effort mental
soutenu
S’exprime souvent ou répond avant la fin
de la question
Perd souvent ses objets
A souvent des difficultés d’attendre pour
intervenir dans les tours de parole
Est souvent facilement distrait
Interrompt souvent les autres Oublie beaucoup de choses dans les activités
quotidiennes
TDAH ET BÉGAIEMENT
Un corpus croissant de publications explore l’éventualité d’un lien entre le
bégaiement et les troubles TDAH. Comme nous l’avons indiqué plus haut, les
estimations d’une comorbidité entre le TDAH et bégaiement sont comprises
entre 4 % (Arndt & Healy, 2001) et 26 % (Riley & Riley, 2000). Les troubles
TDAH ont été identifiés comme un facteur de risque pour le bégaiement chez
l’adulte sur la base d’une méta-analyse d’une banque de données assez importante
(Ajdacic-Gross, Vetter, Müller, Kawohl, Frey, Lupi, et al., 2010). Biederman,
Faraone, Spencer, Wilens, Norman, Lapey, Mick, Lehman et Doyle (1993) ont
mené des interviews structurées (questionnaires) sur 84 adultes pour lesquels
un diagnostic clinique de TDAH avait été posé et qui avaient présenté divers
problèmes scolaires, des troubles médicaux et psychologiques. Les résultats
indiquent que 18 % de ces adultes porteurs de TDAH rapportaient une histoire
de bégaiement, alors qu’il n’en avait que 2 % dans le groupe contrôle.
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