Lathrop, ont permis d’identifier chez 283 autistes des altérations
chromosomiques de petite taille (1000− 2Mb) jusqu’alors impossibles à
détecter par des techniques conventionnelles de cytogénétique. « Pour
atteindre cet objectif, nous avons utilisé une nouvelle méthodologie de
génotypage à haut débit qui permet d’ « interroger » 1 million de variations
génétiques, appelées polymorphismes de simple nucléotide (SNP), réparties
sur l’ensemble du génome », explique Marion Leboyer. Un autre volet de
cette étude consistait à comparer les résultats, obtenus chez des enfants
malades, chez des sujets atteints du syndrome d’hyperactivité et de troubles
de l’attention, ainsi que chez des individus issus de la population générale.
Début mars 2008, les génotypages étaient obtenus. Les analyses sont
actuellement en cours. Cependant, une nouvelle famille de gènes a déjà été
identifiée comme étant susceptible d'altération spécifique chez les personnes
atteintes d’autisme.
Caryotype humain. Les
chromosomes, par paire,
possèdent des bandes de
coloration
caractéristiques.(Ferrera R
& Caro D, Inserm)
D’autres études ont permis, notamment grâce à l’analyse de délétions du
chromosome X associées à l’autisme, d’identifier le gène humain de la
neuroligine 4 (NLGN4), codant pour un nouveau membre de la famille des
neuroligines (molécules d'adhésion cellulaire qui jouent un rôle au niveau des
synapses). En 2007, une collaboration internationale sur la recherche
génétique de l’autisme (Autism Genome Project) a permis de mettre en
évidence une délétion d’un gène des neurexines chez deux sœurs atteintes
d’autisme, confirmant ainsi le rôle d’un dysfonctionnement des synapses chez
les autistes. Cette voie a aussi été confirmée par l’identification de mutations
de la protéine d‘échafaudage synaptique SHANK3. « Ce domaine de la
recherche est en pleine ébullition. Récemment, souligne Marion Leboyer,
nous avons identifié de nouvelles mutations SHANK3 et des mutations
SHANK1 dont nous étudions les ségrégations et les impacts fonctionnels.
Enfin, nous avons identifié le gène murin Nlgn4 et montré, chez la souris
invalidée pour ce gène, la présence de troubles des interactions sociales et
d’une baisse de vocalisation ultrasonique. L’analyse de l’effet de
l’environnement enrichi sur la synaptogenèse et le comportement des souris
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