HISTOIRE CONTEMPORAINE Introduction : les héritages de la

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HISTOIRE CONTEMPORAINE
Introduction : les héritages de la Révolution Française et du 19ème siècle.
1) Les héritages de la révolution Française.
La révolution est elle-même en rupture et en continuité avec ce qui se présente. C’est le début
de l’histoire contemporaine.
Glorieuse révolution de 1688.
La France n’invente pas les droits de l’homme. Il traduit dans un texte une évolution
philosophique, celle de l’époque moderne.
En matière de rôle de l’Etat, la révolution française l’a renforcée, c’est le Jacobinisme.
Mais d’un autre côté la tradition d’un Etat fort était déjà présente sous l’ancien régime.
Lorsque la France en 1688, difficultés économique importantes. Ressources insuffisante. Le
roi s’efforce à trouver de l’argent. Il a commencé à faire appel aux privilégiés : Le Clergé et la
Noblesse. Le Roi a eu l’idée de faire payer des impôts.
Pour cela il a convoqué des Etats Généraux. Préparée par les cahiers de doléances : Indiqué
les points qu’on souhaitait réformer dans chaque commune.
Une partie de la population jouait un rôle décisif : des gens du tiers-état (bourgeoisie), ou
alors des juristes, qui ont des connaissances, et qui vont se présenter comme les représentants
du tiers Etat, alors que sociologiquement ils en sont différent, Ils représentent la partie
éclairée de cette population.
Quand ce rassemble les Etats Généraux, les députés du Tiers Etats, demandent qu’on modifie
le fonctionnement des Etats : des votes par tête et non par ordre.(une voix, un individu). Le
fait de demander cela, montre que la pensée moderne est à l’œuvre. Les députés du Tiers Etat
pensaient obtenir la majorité, puisqu’ils avaient obtenu qu’il y ait deux fois plus de députés.
(98% de la population).
Cette demande du vote par tête a été le premier conflit avec le Roi. Devant la résistance du
Roi, les députés du Tiers Etats décident de faire sécessions. Ils se prônent représentant du
peuple. Ils décident de se former en Assemblée Nationale constituante, avec quelques leaders
de la Noblesse (Mirabeau).
Deux points de départ fondamentaux : Vote par tête, et assemblée constituante faite par les
représentants de la nation.
Louis XVI s’incline et l’assemblée constituante propose la constitution de 1791. Cette
constitution maintient la monarchie, mais est contrebalancée par un pouvoir Parlementaire.
La 1ère constitution s’inspire de la DDHC de 1789.
Cet ensemble constitue les principes de 1789.
Pour la France, l’égalité est l’affaire de l’Etat, pour les USA, c’est l’affaire de Dieu.
En Novembre 1789, les députés sont confrontés aux problèmes d’argent. Talleyrand propose
de confisquer les biens du clergé pour les mettre en vente. Cette idée est adoptée.
Le clergé est payé par l’Etat en contrepartie.
On impose aux membres du clergé de prêter serment à un texte : la constitution civile du
clergé de juillet 1790. Elle faisait passer l’Eglise sous le contrôle des autorités politiques
françaises. Le Pape dénonça cela. Elle fut refusée par un certain nombre : L’Eglise fut coupée
en deux : les jureurs, les non jureurs.
Tension pour le Roi suite à cette décision. Il décida de quitter le Royaume, en juin 1991 pour
Varenne, il est arrêté
Il apparait donc comme un personnage sans confiance. Donc impossible de pratiquer la
constitution de 1791 (Roi a l’exécutif).
Le 10 aout 1791, emprisonnement du Roi, prise des Tuileries ou il réside.
Procès fin 1792, à la condamnation à mort
Exécution le 21 janvier 1793, qui met fin définitivement entre la logique révolutionnaire et
monarchique.
République proclamée le 21 septembre 1792 après la bataille de Valmy. Table rase absolue.
On repart de l’an 1, et peu de pays dans le monde on fait cela. Seulement la Russie
Bolchévique, et la Turquie on fait table rase.
2) Le Consulat et l’Empire
Difficultés financières, difficultés politiques liées aux divisions entres révolutionnaires
(Girondins et Montagnards).
Au sein du pays, de nombreuses régions s’opposaient, et notamment la Vendée, qui a mis sur
pied une véritable armée.
Face à ces constations, la révolution adopte le principe de la Terreur : C’est un principe de
gouvernement adopté par le comité de salut public en janvier 1794 pour neutraliser et
éradiquer toute forme d’opposition.
Cette Terreur a été très loin, avec un système de dépopulation.
Robespierre est arrêté le 28 juillet 1994 puis exécuté. (Représentant salut public)
On enregistre à partir de 1798, un tournant militaire. La France à partir de cette date remporte
des dates, grâce a Napoléon Bonaparte.
Il est favorable aux idées Révolutionnaires. Il a été utilisé pour réprimer en 1795 et 1796 les
tentatives de contre révolution monarchiste. Il permet par ces victoires de rétablir la situation
militaire.
C’est ce qui rend possible le coup d’Etat du 18 brumaire, an 8 (novembre 1799).
Ce coup d’Etat permet à Napoléon d’instaurer le Consulat. IL est le 1er Consul. Il dote la
France d’une constitution, qui va fonctionner, qui établi un consulat à 3 dirigeants.
L’œuvre du Consulat est considérable :
- La création en 1800 de la Banque de France
- En 1803, du Franc Germinal
- Le concordat de 1801 : Ramener la paix dans le pays. (Régit la réconciliation entre
l’Etat et l’Eglise) : L’Etat Français renonce à la constitution civile du clergé. En revanche, le
Pape renonce aux biens confisqués.
Dans ces conditions, le 1er Consul accepte de reconnaitre tous les curés non jureurs.
En ce qui concerne la nomination des évêques, ils seront nommés et payés par le
gouvernement, mais ils ne pourront exercés leur fonction qu’une fois qu’ils auront été investi
par le Pape.
- Le Code Civil de 1804 : Il reprend des principes de 1789, mais fait glisser
singulièrement l’organisation des pouvoirs en faveur de l’exécutif. Ce sont des lois uniques,
individuels qui sont strictement encadrés qui ne mettent pas les français en situation d’égalité
notamment entre les hommes et les femmes (soumis économiquement, politiquement, au chef
de famille).
C’est l’incarnation du chef de l’Etat.
- Corps préfectoral : s’inscrit dans le cadre d’une centralisation administrative, avec un
renforcement puisque les fonctionnaires ne sont plus élus, mais sont nommés le pouvoir
exécutif. Il représente le 1er Consul dans les départements.
Le sacre de Napoléon du 2 décembre 1804, a été un moment privilégié qui devient Napoléon
1er. Il a été marqué par une relation éphémère entre le Pape et l’Empereur.
L’essentiel de ses activités sont militaires. Privation de libertés publiques pour le peuple.
A partir de 1812, campagne de Russie. La France accumule les défaites. Tout cela s’effondre
à Waterloo en 1815.
3) La Restauration et la Monarchie de Juillet
La chute de l’empire se traduit par une restauration de la Monarchie.
Le frère de Louis XVI devient roi : Louis XVIII. Il met en place la charte constitutionnelle
pour la France de 1814. Cette charte ne reprend pas à son compte le fameux principe de 1789
en ce sens où c’est une charte qui émane du Roi. Ce n’est pas la nation qui impose au Roi une
constitution.
Il est remplacé par son frère, Charles X. Cette charte engrange une plus grande hostilité des
parlementaires. IL est renversé par la révolution de juillet 1830, 3 jours appelées les 3
glorieuses, qui mettent fin à la Restauration au lendemain de la chute de l’empire.
Un nouveau Roi arrive, ce n’est plus les Bourbons, mais les Orléanistes. Le Roi Louis
Philippe 1er devient Roi des Français en 1830. Il y a l’avènement d’une autre vision de la
monarchie.
La charte de 1814 est modifiée légèrement. Sa modification est dans sa source. Désormais,
elle est imposée au Roi par la Nation. C’est la Nation qui décide librement de choisir une
charte. On revient à la logique de 1789. La souveraineté appartient donc à la Nation.
L’initiative des lois n’est plus le seul fait du Roi.
Désormais le Parlement et le Roi se partagent l’initiative des lois. Le Parlement est constitué
de deux chambres : une chambre haute et une chambre basse (députés). On reste dans le
principe du suffrage censitaire.
Cette monarchie de juillet marque le triomphe de la bourgeoisie au plan social et politique.
On appelle d’ailleurs Louis Philippe le Roi Bourgeois.
Economiquement la Monarchie de juillet est libérale. L’homme qui incarne cela est Guizot
« enrichissez-vous », mais qui reste conservateur au plan politique.
Comment se caractérise l’opposition ?
- A partir de 1840, l’opposition au pouvoir prend une forme Républicaine. Il ne s’agit
pas seulement de demander une libéralisation de la presse, il s’agit fondamentalement de
remplacer la Monarchie par la République.
- Les journées révolutionnaires de février 1848, marque la chute de la monarchie de
juillet, et la fin définitive de la monarchie au profit de la République.
4) La Révolution de 1848 et la Seconde République.
Ces républicains sont caractérisés par une très grande diversité.
Parmi ces 48tards, certains sont socialistes (pré marxiste) ayant comme référence Proudon.
Leur objectif est de privilégier les réalités collectives, sociales. L’Etat est particulièrement
responsable de cela.
Cet aspect socialiste a déjà connu une période d’affirmation sous la Révolution Française. Le
tout début de la 1ère République est marqué par une conception socialiste de la Nation.
Dans la 2ème DDHC de 1793, différences significatives : On renforce la dimension égalitaire,
on trouve une nouvelle mention : « Principe de solidarité nationale, Etat providence ».
En février 1848, sont crées les ateliers nationaux, chargés de donner du travail aux
malheureux. Rapidement fermés car gouffre financier. Conséquence d’émeutes, par les
ouvriers parisiens et socialistes. Cavaignac contrôle cela, et obtient le soutien de la
population, et notamment par les Républicains.
La constitution de la Seconde République a comme principale avancée le suffrage universel,
et se recale donc aux principes de 1789 : Principe moderne 1 individu = 1 voix.
5) La contestation des Traités de 1815 en Europe.
La carte de l’Europe, après la période révolutionnaire et napoléonienne, a été totalement
refondue à l’occasion du congrès de Vienne (traités de 1815).
Ce congrès avait une double ambition :
- Faire rentrer la France dans ses frontières d’avant la Révolution. Mettre fin à la
France des 130 départements, et la mettre sous le contrôle des autres puissances européennes
(Autriche, Russie, Angleterre).
- Mettre un terme à l’expansion des idées de la Révolution en Europe, et donc mettre
un terme à cette idée « du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Il s’agissait donc de
combattre les principes de 1789.
Cette Europe de 1815 a quelques adversaires idéologiques très déterminés. Les adversaires
travaillent, militent, s’organisent. Ils ont des objectifs précis : casser ces traités. Ce sont des
libéraux :
- Egalité devant la loi.
- Lutte pour la liberté individuelle, reconnaissance des droits politiques.
- Liberté de la presse, expression publique.
- Un régime constitutionnel avec un parlement qui limite de façon très importante les
prérogatives de l’exécutif.
Montée en puissance de ces idées.
Dans l’Europe de 1815, droits des peuples peu reconnus.
Empires Autrichien, Russe, Ottoman qui apparait comme celui qui va être comme le malade
de l’Europe.
En 1822, un 1er soulèvement a lieu en Grèce pour contester l’influence Ottomane.
En 1827, les grecs se soulèvent de nouveaux, et deviennent indépendants. Cela marque le
début du recul de l’influence turque en Europe.
Cela ouvre la voie à d’autres revendications :
- Indépendance Belges de 1830
- Un grand nombre de soulèvement européens en 1848 : Italie par rapport à l’Autriche,
Pologne/ Russie, Allemagne/ Autriche.
La principale conséquence des échecs de 1848, est une amertume des Italiens et Allemands :
- Tout repart pour L’Italie en 1859, avec le soutien de la France. L’Italie s’organise autour du
Royaume de Piémont- Sardaigne.
A partir de l’indépendance du Piémont/Autriche, cela a permis de créer l’unité Italienne en
1861, et achevé en 1870, lorsque les Etats pontificaux sont englobés en Italie.
- L’Allemagne : 39 Etats Allemands sous l’autorité de l’Autriche : La Prusse (effort d’unité
comme le Piémont).
La Prusse dirigée par Le Roi, Guillaume 1er et Bismarck ont réussi dans un 1er temps a écraser
l’Autriche lorsque de la Bataille de Sadowa : Indépendance totale. Le rassemblement de tous
les autres Etats n’a été possible qu’en 1870, lors de la Guerre contre la France. Empire
Allemand proclamé en janvier 1871.
6) Napoléon Bonaparte et le Second Empire
Louis Napoléon Bonaparte était le Neveu de Napoléon 1er. Cet homme a commencé sa
carrière en étant élu Président de la République en décembre 1848, lors de la 1ère élection dit
au suffrage universel.
Ce Prince Président s’est fait élire sur le thème central de la préservation du Suffrage
Universel. Il a donc été bénéfique à Bonaparte.
Cependant il a réalisé le 2 décembre1851 un coup d’Etat à mettre hors de combat les
Républicains, et à lui permettre de rester à la tête de l’exécutif, à la faveur d’une nouvelle
constitution qui s’inspire de celle de l’an 8 : exécutif très fort.
Un an plus tard, Bonaparte restaura l’Empire.
Président devenu Empereur le 2 décembre 1852, sous le nom de Napoléon 3.
- Nice et la Savoie sont devenus Français en 1860.
- Napoléon 3 met en marche un processus de libre échangiste, signé avec l’Angleterre en
1860 : Abaissement des droits de douanes.
- Il souhaitait l’ouverte économique, commerciale.
- Il a doté la France et le Monde d’outils :
- Canal de Suez : Ferdinand de Lesseps en 1869.
- Développé le réseau Bancaire Français : La Société Générale, le Crédit Lyonnais, le
Crédit Français.
- Monnaie scripturale, chèque bancaire au porteur.
- Le Réseau ferré.
- L’industrialisation : 2 expositions universelles en 1855 et 1867.
7) La République Parlementaire consolidée autour du Parti
Radical
4 septembre 1870 : Proclamation de la République. C’est cependant une proclamation très
formelle, car ne s’accompagne pas d’une constitution.
Progressivement, des lois constitutionnelles vont être mises en place, notamment en 1875.
L’installation de la 3ème République en France est hésitante.
On lieu des élections législatives en 1871 : donne lieu à des résultats pour le moins ambigu,
puisque les monarchistes sont très nombreux.
Ce qui a été au cœur des votes, a été la question de la guerre, car les Républicains souhaitent
poursuivre la Guerre. Or la majorité du pays, ne veut pas poursuivre la guerre. Ce qui
explique que des monarchistes utilisent ce thème pour gagner les élections.
Le Nationalisme est Républicain à cette époque la. Il est de gauche. Le 1er Président de la 3ème
République est Adolf Thiers est catastrophé par ces élections.
La commune de Paris, au début de l’année 1871, se dresse contre les Prussiens qui font le
siège de la capitale. Thiers, en écrasant Paris en Mars 1871, assure à sa fonction une
première légitime dans le pays, dans la mesure où il écrase les communards, qui
représentaient un péril.
Il s’empresse de signer un traité de paix avec l’Allemagne. Il va organiser le paiement des
indemnités de guerre. Les Prussiens vont donc partir. Thiers est donc le libérateur du
territoire.
Au cours des années qui suivent, Mac Mahon devient Président, mais il est assez douteux
quand à son Républicanisme. Il a clairement des sympathies idéologiques pour les
Monarchistes.
Il faut les lois constitutionnelles de 1875, pour que la République s’enracine dans le Pays.
Ce qui sauve la République sont les divisions entre Monarchistes (légitimistes, Orléanistes).
Cela empêche le camp royaliste d’empêcher la République.
La 1ère grande victoire des Républicains est remportée en janvier 1879, affrontement entre le
législatif et l’exécutif. Mac Mahon est contraint de démissionner.
A partir de sa démission :
- la France est Républicaine
- Elle est Parlementaire : Le Parlement a le dernier mot.
10 ans plus tard, la crise Boulangiste. En 1888, un général Républicain voit sa popularité
augmenté brusquement dans le pays à l’occasion d’une tension Franco-allemande. Cela
traduit cette rancœur contre l’Allemagne.
Boulanger, ferme contre l’Allemagne, appelé le Général La revanche. Cette montée de
popularité inquiète les Républicains. La mobilisation des républicains, marque la victoire du
Parlement, et Boulanger s’enfuit.
On voit à l’occasion de cette crise, le Nationalisme devenir une valeur de droite.
Les forces considèrent que le Nationalisme peut être un bon moyen pour lutter contre le
Parlementarisme.
Affaire de la 3ème Grande crise : Dreyfus. Les Nationalistes sont de droites, et critique la
République parlementaire. (Mac Mahon, Boulangiste, Dreyfus) en 1899.
Au début des années 90, un capitaine Français est accusé de trahison. Condamné et envoyé au
bagne. Zola en 1898, se fait l’écho d’interrogation qui on agité les milieux de gauche sur la
validité de la condamnation du capitaine. Clémenceau lui ouvre son journal « l’aurore » pour
qu’il se fasse l’écho de ces interrogations.
L’affaire devient grave :
- Dreyfus est juif.
- C’est un traitre envers la France >>> Allemagne
- Zola accuse l’armée d’avoir sciemment menti, fabriqué des preuves.
Cette attaque scandalise l’opinion française.
Quand les droits d’un individu sont bafoués, peut importe la raison d’Etat. Les droits
individuels priment.
Choix fondamental de la République : Droits individuels ou droits institutions
(Anti Dreyfus : Monarchistes, catholiques contre l’Etat….vengeance. Constitue un des piliers
de l’hostilité).
Or, 10 ans plus tôt, en 1890, Monseigneur Lavigerie a lancé un appel solennel : enterrer les
vieilles rancunes.
Le parti radical incarne cette entité républicaine. C’est le parti qui se réfère aux racines de la
république, soit 1792. Il est clairement à GAUCHE : antimilitarisme, et anticléricalisme.
Il prend en charge la défense du fonctionnement de l’identité républicaine. La mort de la 3ème
républicaine engage la mort du parti radical.
8) La France s’est affirmée comme une puissance coloniale
Au cours du 19ème siècle, 1830 : Charles X, conquête de l’Algérie jusqu’en 1848.
Ensuite, 1911 : l’instauration du protectorat Français sur le Maroc.
Entre temps, toute l’Afrique équatoriale française se constitue, et la dimension Indo-Chinoise.
Cette expansion coloniale place la France en 2ème position dans le monde pour l’empire
coloniale derrière les Britannique. Cette expansion est essentiellement acquise au cours de la
3ème République.
Jules Ferry a justifié cette présence au nom du positivisme, qui veut que « les races
supérieures ont des droits vis-à-vis des races inférieures : je dis qu’il y a pour elles un droit,
puisqu’elles ont pour elles un devoir ». (Race : Les peuples). Ce sont donc les éducateurs
(ethnocentrisme). La France se pense comme éducatrice, le fait d’éclairer les autres. Cela
offre à la France des positions économiques, politiques, géopolitique.
L’Allemagne Bismarckienne joue un rôle important car elle se retire volontairement de la
course à l’empire coloniale, mais elle organise en 1885, un congrès à cette course au
colonialisme. C’est un arbitre spécial, car il s’agit d’encourager les Français à se lancer dans
l’expansion coloniale dans la mesure où : ca peut détourner le Nationalisme (perte AlsaceMoselle), favoriser la rivalité franco-britannique.
Mais l’idée de revanche n’est pas oubliée par la France.
En 1898, se produit un incident de Fachoda. Le Général Marchand arrivant au Tchad a
souhaité s’installer jusqu’au Soudan (Poste Britannique). La France s’est repliée. Il pose donc
le 1er clou dans le cercueil du 2ème Reich. La France souhaite conserver son alliance avec les
Britanniques.
9) Croissance économique et ralentissement démographique
A) Prospérité générale de 1896 à 1913
Héritage de la révolution industrielle. 4ème Puissance économique mondiale derrière Les USA,
GB, ALL.
1) La puissance monétaire
Au début du 20ème, nous somme dans un système de Gold Standard : Valeur de la monnaie
évaluée en OR. Cela correspond à une monnaie, le Franc Germinal. Cette monnaie, stable et
forte, est garantie sur les réserves en or de la Banque de France. La monnaie en circulation est
couverte à 80% par de l’Or.
La France investie massivement à l’étranger, et c’est dans ce contexte que se met en place les
emprunts Russes : L’Etat Russe, qui pour s’équiper, lance des emprunts et les Français
achètent pour faire des placements surs. Cela rapporte régulièrement, y compris aux USA.
2) La puissance industrielle
Il contribue le plus à l’enrichissement National. Il faut distinguer 2 branches :
- Les branches traditionnelles, comme le charbon, le textile
- L’électricité, l’énergie pétrole.
Cela contribue fortement au développement industriel de la France. Le symbole en France est
l’industrie automobile, qui se développe rapidement, comme Renault. C’est la 1ère firme
automobile européenne.
Pendant ce temps, les Anglais ne croient pas à cette industrie automobile.
Michelin se développe aussi, grâce au développement automobile.
3) L’agriculture
Croissance de 1890 à 1914 : 100 à 123. Développement régulier. Développement de certaines
régions : Bassin Parisien, Beauce, marqué par des rendements important, très mécanisé. Ainsi
que des élevages laitiers en Normandie.
B) Ombres au tableau
1) Une réticence par rapport à la logique capitalise et productiviste dans
l’industrie
Profondément encré dans la tradition et la culture Française. Dans le processus de révolution
industrielle, Elle est rentrée à reculons, au contraire des Anglais, qui ont investi, concentré la
production.
La France est réticente à toutes ces logiques. Même au début du 20ème siècle, l’abondance des
ressources financières du Pays ne génère par massivement une logique d’investissement
productif dans l’industrie. Il y a une notion de risque.
La Grande majorité des entrepreneurs sont des petites entreprises : 90 % des entreprises ont
moins de 50 ouvriers.
La France est donc réticente à la logique entrepreneuriale
2) Un rapport à la terre marqué par 1789
L’agriculture occupe encore 43% de la population active. Les Paysans veulent accroitre leur
superficie, accéder à la propriété. Volonté de mettre fin aux privilèges seigneuriaux de la
propriété des terres, et donc pas de logique productiviste. Alors que dans les beaucerons sont
riches grâce à leur volonté productiviste.
La moitié des exploitations française ont une taille inférieure à 10 hectares.
Les Français sont donc assez peu capitalistes, mais sont rentiers.
3) Ralentissement démographique.
C’est une réalité très structurelle. Entre 1900 et 1910, on meurt + qu’on nait. Faible croissance
démographique.
En conséquence, cela génère un recours précoce à l’immigration. Dès 1880, un recours
important a lieu pour pouvoir faire face aux exigences de la 2ème république industrielle,
italiennes, belges, espagnoles.
La croissance se maintient donc grâce à l’immigration.
CHAPITRE 1 : LUTTES POLITIQUES ET IDEOLOGIQUES A LA BELLE EPOQUE
(1900-1913)
La belle époque apparait après la 1ère guerre mondiale dans les années 20. Période de
croissance économique, d’amélioration
I)
La « République Radicale » et l’anticléricalisme : Un
« Etat d’esprit » qui devient un « programme de
Gouvernement ».
A) Waldeck Rousseau et la loi du 2 juillet 1901
Il arrive au pouvoir dans le contexte de l’affaire Dreyfus. Les catholiques sont hostiles à la
République. Waldeck développe un Etat d’esprit anticlérical pour affirmer la République.
Le Gouvernement s’ouvre à des socialistes pour la 1ère fois. Il s’appelle Alexandre Millerand.
La Loi du 2 juillet 1901 est promulguée : Loi qui réserve aux associations à caractères
religieux, un traitement particulier. Cela libéralise l’organisation associative. Il s’agit de
restreindre le plus possible les congrégations religieuses, il faut des autorisations.
A partir de 1902, Emile Combe devient Président du Conseil. Il adopte les termes de
Waldeck, fait l’anticléricalisme un objectif, un programme politique. C’est un ancien
séminariste. Il est ensuite devenu médecin. Pensée scientifique, anti clerc, et se positionne à
gauche. Idem pour Clémenceau.
Les religieuses ont été chassées de leurs locaux et tenu de prendre un habits civils.
Interdiction de porter leur déguisement. Le Pape a mal pris la chose, et les relations VaticanFrance sont rompus.
B) Le Combisme impose l’anticléricalisme militant
Combe fait passer le service militaire de 3 à 2 ans.
Affaire des fiches : Ancêtre du fichier Edwige. André a réalisé une enquête sur tous les
officiers pour savoir si ceux-ci allaient à la Messe, permission pour baptême, communion.
Mais cette affaire était la goutte de trop, les socialistes ont aussi considéré ce problème. Ils ont
cessé de soutenir le Gouvernement, et le Ministère Combe fut renverser en Janvier 1905, et le
fichage des officiers fut abandonné.
C) La loi de séparation des Eglises et de l’Etat.
L’Etat ne reconnait et ne subventionne aucun culte. Cette loi a été précédée par une
dénonciation du concordat de 1801. Dès lors, la Loi dite Briand adopté en 1805 sépare
totalement l’Eglise de l’Etat. L’Etat ne nomme plus les prêtres. L’Eglise a un libre choix des
évêques.
Loi dans le fond assez modérée. Briand a résisté aux pressions des radicaux. Le vrai problème
s’est posé quand il a été question de réaliser les inventaires. Séparer l’Eglise et l’Etat c’est
bien, mais dans le cadre du concordat de 1801 (qui réunissait l’Eglise et l’Etat), l’Etat avait
acheté un certain nombre de biens nécessaires au culte. Il aimerait donc récupérer ses deniers.
Il a donc été décidé que dès 1906, il y a eu des inventaires, bien ecclésiastiques.
Des violences physiques ont éclaté, l’armée a protégé l’action des fonctionnaires.
Clémenceau arrive au pouvoir en octobre 1906, et décide de mettre fin aux inventaires pour
rétablir une sérénité. La séparation de l’Eglise et de l’Etat a eu quelques vertus, car cela à
amener l’Eglise à se désengager du combat contre la forme républicaine. Désormais l’Eglise
s’est beaucoup plus recentrée sur ses missions spirituelles.
L’entretien des Eglises reste à la charge des Etats. Les Eglises de moindre importance, sont
entretenues par les communes, à charge pour celle-ci de mettre gratuitement les lieux de culte.
II)
La Gauche divisée à propos de la question sociale
A) Division des socialistes sur le principe de la coopération avec des
gouvernements bourgeois.
EN 1901, les socialistes se séparent en 2 partis rivaux. L’un le parti socialiste français, et
l’autre le parti socialisme de France.
Le second est à l’origine de Guesde. Il ne veut pas une participation des socialistes au
gouvernement républicain.
Le 1er de Jaurès, voulait améliorer le sort de la classe ouvrière.
Avec l’arrivée de Combe au pouvoir, aucun socialiste n’est désigné, d’autant plus que le bilan
de l’action de Millerand n’est pas suffisamment probant.
Millerand : Il reste la loi de 1900, qui passe la journée de travail de 11 à 10 heures.
Jaurès et Guesde portent leur différent devant le congrès de l’international socialiste, à
Amsterdam en 1904. Cela donne raison à Guesde : Un socialiste ne peut pas participer à un
gouvernement bourgeois.
Cela rend possible la réunification des socialistes : SFIO.
L’organe de presse du Parti Socialiste s’appelle l’Humanité.
B) Le ministère Clémenceau
- La menace pour Clémenceau apparait avec l’anarcho-syndicalisme. La Loi de 1884 dit
Waldeck, a été une première loi autorisant les associations professionnelles. Le syndicalisme
est donc autorisé dès 1884. C’est ce qu’on a appelé les bourses du travail.
- En 1892, Pelloutier fédère toute les bourses du travail.
- En 1895, un syndicat est fondé, la CGT (confédération générale du travail). C’est le plus
ancien syndicat français. Il a été marqué très rapidement par les mêmes interrogations que les
socialistes….comment se comporter avec les bourgeois ? 
Cette question a été tranchée en 1906 à Amiens. Victoire des partisans de l’anarchosyndicalisme. Cela donne à la CGT comme objectifs :
- La destruction du régime Capitaliste et de l’Etat
- Il y a une grève générale
- L’autonomie de l’action syndicale.
Cette charte d’Amiens est très lourde de menace pour l’Etat, et il n’a pas fallu longtemps à
Clémenceau pour comprendre qu’elle venait de l’anarcho-syndicalisme. (Contraire aux
jacobins).
Des grèves éclatent par la suite dans le Pays, dans les mines. Clémenceau concentre ses
forces, et décide d’utiliser l’armée. Il est cependant renversé en 1909, et aucune des mesures
envisagées (journée de 8heures, impôt sur le revenu) n’a pu été menée à terme, car toute son
action était sur le contre syndicalisme.
III)
La montée des tensions internationales ravive le
nationalisme et offre une nouvelle chance à l’union
des forces de gauche.
A) La montée du nationalisme antiallemand
L’Allemagne doit participer au découpage du gâteau colonial. Bismarck se retirait.
En 1905, l’empereur Allemand, Guillaume II, s’oppose aux prétentions françaises sur le M
aroc, et cette crise franco allemande se résout par l’intervention de la GB. Désormais,
le nationalisme anti allemand, recommence à s’exprimer avec vigueur.
Or, dans cette situation, ce qui est remarquable et dommageable pour l’Europe, c’est que le
nationalisme n’est plus le domaine où s’exprimait l’action française. Il est repris à son compte
par une partie de la gauche, les radicaux et républicains se manifeste sur des positions
nationalistes, et notamment anti-Allemagne.
A la suite d’une nouvelle crise Marocaine en 1911, Raymond Point Carré accède à la
Présidence de la France, est clairement Républicain, et partisan de la revanche.
B) Radicaux et socialistes de nouveau unis ?
Louis Barthou devient président du Conseil, revanchiste aussi. Cela coïncide avec un projet de
loi rétablissant le service militaire à 3 ans.
Cela provoque un sursaut sur les radicaux et socialistes, anti militariste. A ce moment, arrive
une échéance législative, au printemps 1914.
Les radicaux et socialistes s’oppose donc aux 3 ans, et également d’accord sur l’impôt sur le
revenu.
CHAPITRE 2 : LA PREMIER GUERRE MONDIALE ET SES CONSEQUENCES
IMMEDIATES
I)
L’année 1914
C’est la matrice du 20ème siècle. Avènement des USA, 1ère puissance mondiale.
A) L’opinion polarisée par les affaires intérieures se trouve brutalement
plongée dans une guerre qu’elle accepte
Cette campagne électorale est marquée sur 2 thèmes qui n’a rien à voir avec la guerre :
Instaurer l’impôt sur le revenu ? Abroger la loi des 3 ans du service ?
Deux camps : La gauche radicale et socialiste (pour ces lois), et de l’autre côté Point
Carré……..
Les radicaux et socialistes remportent les élections, alors qu’un fait divers se passe : Madame
Caillaux, la femme de Joseph est venue dans le bureau du directeur du journal du Figaro, pour
le tuer. Elle a mis la main sur des histoires d’adultère avec son mari.
Le Procès se déroule en 1914, et Joseph est témoin, et ne peut donc pas se mettre d’être le
chef du gouvernement, tout en étant impliqué dans ce problème. Caillaux a été acquittée.
Les relations internationales Europe se dégradent : Attentat de Sarajevo. Un nationaliste
serbe, Princip s’exprime en assassinant l’archi duc d’Autriche.
Cette présence autrichienne en Bosnie est contraire aux principes.
Le problème est que la Serbie a deux puissants alliés : La Russie, La France. Réduire
l’influence de l’Autriche au cœur de l’Europe. Le problème est que l’Autriche est alliée à
l’Allemagne. Toute guerre impliquant l’Autriche risque donc d’impliquer l’Allemagne. Idem
pour la Serbie. Tout cela devient donc une question mondiale.
Le 28 juillet, l’Autriche a déclaré la Guerre à la Serbie. Les autres grandes capitales plongent
donc dans la guerre. Les seuls à s’opposer à cette guerre sont les socialistes à travers Jaurès.
Jaurès est assassiné le 31 juillet 1914, mais ne provoque aucune émotion dans le pays. Les
militants socialistes ne se mobilisent pas.
Il y a donc un devoir patriotique. Guerre déclarée le 3 aout 1914 entre la France et l’Autriche.
STOP
B) Une guerre en partie improvisée : Le passage de la perspective d’une
guerre courte à une guerre de positions
La guerre devait être courte, avec une Allemagne seule, et une France et une Russie soudée.
Cela explique assez largement le bon état d’esprit des soldats français.
Cependant, l’armée Allemande écrase l’armée Russe. Et à l’Ouest, elle passe par la Belgique,
et pénètre en France.
Le Franc n’est plus convertible en Or. Le fonctionnement monétaire devient souterrain.
L’armée Française arrive tout de même à remporter des victoires : Marne le 6 septembre 1914
avec le Général Joffre, et Galliéni.
A partir de là, l’armée Allemande recule, et en novembre, guerre de tranchée.
II)
Aspects militaires et diplomatiques du conflit
A) Figures et évènements marquant aux yeux de l’opinion
- Le poilu représente l’horreur de la guerre, et en même temps un être abstrait qui incarne la
masse d’être humains engagé dans la guerre.
- Technologie industrielle qui passe avant le courage individuel.
- La guerre de 14 est la matrice du 20ème siècle dans le sens où elle l’a enfanté.
Philippe Pétain, qui est pendant la guerre, incarne deux choses :
- La Résistance face à l’Allemand, à Verdun (fev-oct 1916) : « ils ne passeront pas ».
- Responsable de la crise de 1917
Foch, qui est l’homme qui a assuré le commandement en chef de toutes les armées alliées
(France-GB-USA). Il commande aux armées du monde.
Utilisation des ressources de la physique, chimie, gaz moutarde utilisé dans la région
d’Ypres en Belgique, qui marque un tournant.
B) Le Blocus maritime et ses conséquences
Les 1er chars d’assaut ont été utilisé. Cette puissance industrielle vitale, nécessite des matières
premières.
Très rapidement les alliés rejoints par les Italiens, ont compris l’intérêt qu’ils avaient à
interdire aux navires neutres l’accès des ports Allemands. Cela constitue dès le départ un
handicap pour les Allemands. C’est apparu à partir de novembre 1914, lors de la mise en
place des tranchés. Ce blocus a généré une réplique, par un contre blocus sous-marin.
Ce contre blocus a été efficace, mais il s’est produit en mai 1915 : Lusitania, un paquebot
civil. Il était aménagé par des canons, transportait des munitions. Arrivant des USA en GB, il
a été détruit par les Allemands. Cela a provoqué un début d’hostilité entre Allemagne et USA.
Les américains sont scandalisés, et les Allemands ont suspendus le contre blocus.
Blocus au plan commercial et financier entre USA et Allemagne.
C) Les crises de l’année 1917 et leurs conséquences
i.
Au plan militaire
Une lassitude se manifeste avec la longueur du conflit, avec des morts pour rien. Lors d’une
énième attaque, au chemin des dames, rapport décevant, et des mutineries éclatent en avril
1917. Cette mutinerie éclate dans un contexte trouble.
H. Barbusse a d’ailleurs publié « le feu » en 1916, qui souligne l’extraordinaire difficulté de la
condition des soldats, avec peu de mètres gagnés et beaucoup de morts. Il a participé à cet
élan patriotique à la guerre. Après avoir fait la guerre il pense que ca suffit.
Lénine et des amis se réunissent en Suisse à Zimmerwald, lance des appels au socialisme
européen pour qu’ils travaillent en faveur d’une paix immédiate sans annexion ni indemnités.
C’est le courant des Zimmerwaldiens (chacun rentre chez soi et on recommence comme
avant).
Quand les mutineries éclatent, l’Etat major y voit une action de sacre organisé par les
socialistes. Dimension révolutionnaire très peu présente chez les mutins. Ce sont surtout des
mutineries d’épuisement. On appelle pour régler cela Pétain à la tête de l’armée française. Un
certain nombre de mutins sont exécutés, des sentences sont humanisées. IL met fin aux
attaques inutiles et meurtrières, et accélère les permissions.
Pétain devient ainsi celui qui est plein d’humanité, comprend les souffrances. Il acquiert un
capital de popularité considérable.
ii.
Au plan international
Il a suspendu les attaques pour une autre raison : Les USA déclare la guerre en avril 1917.
Puissance de feu considérable envisagée, mais il faut être patient, car les Américains n’étaient
pas prêts. Le Président Wilson détestait les Russes avec leur régime autocratique, avec un fort
antisémitisme. Et en rentrant en guerre, ils renforceraient les alliés et donc les Russes. Wilson
s’est fait élire au nom de la neutralité.
En mars (révolution de février) 1917, se produit une révolution en Russie, et le régime
Tsariste tombe, travaillé par des milices puissantes. Dès lors, Wilson a beaucoup moins de
raisons de rester neutre, puisque la Russie devient démocratique. L’entrée en guerre devient
possible. De plus, quelques semaines avant, les Allemands décident de reprendre la guerre
sous marine à outrance, car elle est asphyxiée au plan industriel et alimentaire. En avril
1917, les USA entrent en guerre.
Le Gouvernement Russe ne comprend pas la réalité de la situation avec une situation difficile
pour les habitants. Les Russes décident de continuer le conflit. Ils déroulent un tapis rouge
aux Bolchéviques (Lénine et Trotski). En novembre 1917 (révolution d’octobre), les
Bolchéviques rentrent au Gouvernement, et s’emparent du pouvoir. Ils décident de faire la
paix. Le soir même de la révolution, ils promulguent deux décrets, sur la paix (paix immédiate
sans annexion ni indemnités), et sur la terre (redistribué au paysans). A partir de ce moment,
les Russes désertent. Lenine « perd du territoire pour gagner du temps ». Armistice signé
entre l’Allemagne et la Russie en mars 1918 à Brent –Litovsk.
Les troupes Allemandes se rabattent donc sur le front français.
D) La fin du conflit
L’Allemagne passe à l’offensive en printemps 1918 en France. Il aura fallu presque un an
pour les Américains pour faire la guerre. En juillet 1918, les alliés sous le commandement de
Foch, repoussent l’armée Allemande. Armistice le 11 novembre 1918. Pourquoi les
Allemands ont attendu si tard, alors qu’ils n’étaient pas envahi ?
- Ils se rendaient compte qu’ils allaient perdre de toute façon.
- La situation allemande se dégradait rapidement (famine, défaite, révolution).
- Wilson avait fait savoir en janvier 1918, dans les 14 points, qu’il avait pour objectif
de réorganiser le monde, d’un multilatéralisme, création d’une SDN, et application du
principe de nationalité.
III)
L’union sacrée et ses limites
Les socialistes rentrent au gouvernement en France, mené par Guèdes. Dans la réalité le
pouvoir est exercé par les militaires, au quartier général de Chantilly. La victoire de la marne
de septembre renforce l’autorité des militaires. Le gouvernement ne fait qu’exécuter les
directives.
La guerre va malheureusement durer, et il apparait indispensable de reprendre un
fonctionnement normal du gouvernement. Le Parlement qui avait été mis en vacances, pour
rendre plus efficace la gestion du conflit est rappelé, et reprend ses fonction en décembre
1914, et il va falloir s’entendre entre les deux.
A) Les politiques et les militaires
Cela ne va pas de soi en 1914. En 1903, l’affaire des fiches contre les militaires…et l’affaire
Dreyfus. Les 6 premiers mois de la guerre ont vécu cela comme une sorte de revanche pour
l’armée.
Or en 1915, les militaires ont un atout, ils ont la presse, qui est très largement acquise et
l’opinion sait qu’il faut donner à l’armée les moyens de gagner la guerre. Ils réussissent aussi
à imposer une censure sur la presse pour conserver le moral des troupes.
Le Canard enchainé a été lancé en 1915, dénonce la censure, la façon dont la guerre est
menée. Or c’est un échec, l’opinion n’est pas prête. En 1916, il se relance avec succès, avec la
même éditoriale, ce qui est le signe que l’union sacrée se fragilise.
Clémenceau revient au pouvoir en novembre 1917, et dès lors il se comporte comme l’homme
providentiel, il va exiger et obtenir les pleins pouvoirs, exercer une dictature jusqu’à la fin de
la guerre, imposer des mesures énergiques, en terme de rationnement, et surtout éviter de se
développer la guerre entre le parlement et les militaires. (Surnom du Père de la victoire).
L’union sacrée que la France a connue a été certes menacée, mais pas suffisamment pour que
sur un point essentiel les français restent unis. Les socialistes français ont voté les crédits de
guerre, contrairement aux socialistes allemands, signe du patriotisme, et d’un autre coté, cela
aurait donné un argument d’être un traitre.
B) Les déchirements idéologiques des socialistes.
Des tensions reviennent au moment de la guerre.
Est-ce que les socialistes français vont ou non voter les crédits de guerre ?
- Certains socialistes veulent rejoindre Lénine et Trotski, en refusant
- D’autres veulent voter les crédits de guerre.
Tout au long de la guerre, la place des Zimmerwaldiens augmentent mais personne n’osent
empêcher le vote. Il y a donc une mauvaise conscience, sentiment de culpabilité, contre leurs
idéaux pacifistes.
Deuxième conflit : La question de la participation au Gouvernement. Les socialistes ont
maintenu leur participation. C’est Albert Thomas qui incarne cette participation, ministre de
l’armement de 1915 à 1917.
IV)
Répondre au défi économique que constitue une guerre d’un type nouveau
A) Rationaliser l’effort de guerre.
Originairement, cette République s’était donné comme objectif de charger l’Etat d’un nombre
de missions économiques et sociales. L’Etat devait fournir du travail et venir en aide aux
indigents. Ceci n’a jamais été mis en œuvre.
Lors de la 2ème République, La constitution de 1848 reprend cette idée pour venir en aides,
avec les ateliers nationaux notamment. Elle meurt avec le Bonaparte.
Au second empire, libéralisme économique, qui ne donnait pas à l’Etat une responsabilité,
juste Etat-Gendarme.
Avec la 3ème République, se met en place dans un contexte qui n’a rien à voir avec la 1ère et la
2ème, puisque l’empire tombe. La République ne s’est pas manifesté révolutionnaire ni sociale.
Les 1ères élections législatives en 1871 amènent une majorité monarchiste. La République se
met en place de façon opportuniste. C’est une des raisons pour laquelle la 3ème République est
encore libérale au plan économique et sociale.
A partir de la guerre, l’Etat va devoir intervenir. Il va falloir organiser l’économie française
tourné au service de l’effort de guerre. Nécessité, car après 4 mois de combat, privation du
potentiel industriel en France (perdu la moitié de sa production de charbon, perdu 70 % des
capacités sidérurgiques à cause de la perte du nord et de l’est). Albert Thomas joue ainsi un
rôle important. Il donne à l’Etat une responsabilité directe au plan économique et industriel,
notamment dans la production d’armes en créant des entreprises, à Roanne. Cela constitue la
1ère et durable réalisation dans une logique de patron.
Par ailleurs, Etienne Clémentel, ministre du commerce et de l’industrie de 1915 à 1920. Il
s’agissait pour lui de rationnaliser la production de fourniture d’armement. Il organise un
système, pour assurer l’approvisionnement de matières premières et produits manufacturés.
(Schneider, Citroën). Il donne des missions particulières.
Montée en charge des responsabilités de l’Etat dans l’organisation de l’économie du pays
dans le contexte de la guerre.
B) Financer l’effort de guerre.
En juillet 1914, l’impôt sur le revenu est voté en France, puis opérationnel en 1917. Mais ce
n’est pas tellement la fiscalité qui à aider : 15 % du déficit
Le plus sur, est l’emprunt, sur des ressorts facile à faire fonctionner. Ces bons de la défense
nationale ont connu un succès, qu’on peut se faire rembourser au bout de 4-6 mois. Les
français ont reconduit la dette flottante.
Enfin, le recours à la planche à billet a permis cela, avec une couverture OR importante
(70%).
Autre déficit : Commercial. On a emprunté sur le marché international, engagé sur les
réserves en OR.
Les Américains ont débloqué 3 milliards de $, non gagé. Donc conséquences diplomatiques
négatives.
La Banque de France ne se rend pas compte que le ratio OR-billet baisse : 70 à 20 %
La France étant une forte puissance créancière, est devenue débitrice.
V)
Les conséquences sociales de la guerre
Un certain nombre de femmes ont travaillé dans de nouvelles activités. Evolution qualitative.
Elles se sont vues chargé de travail dans les industries (tourneuse), dans l’agriculture
(laboureuse), conduire des trams.
A) Pour le monde ouvrier
Conséquences plutôt bénéfiques. Albert Thomas a fait avancer les conditions de travail des
ouvriers et les relations entre employeurs et ouvriers. Il a notamment développé des relations
contractuelles, entre salariés et employeurs, favorisé la création de commissions de travail, qui
réunissait patronat et syndicat, et disposait de 2 atouts :
- La position de l’Etat dans l’arsenal de Rouanne
- Bénéficiait d’un moyen de pression indirect sur les grands entrepreneurs français, qui
tirait profit de leur position de fournisseur officiel. En échange, ils devaient avoir une logique
contractuelle et augmentation de salaires = paix sociale
L’année 1917 en France est marquée par des grèves à Renault à Paris. Cela a alimenté la thèse
d’un complot socialiste (mutin, grévistes). Ce mouvement a cependant été calmé par l’action
du secrétaire générale de la CGT : Léon Jouhaux, qui estimait que ces grèves prenaient un
caractère politique. Il a obtenu du gouvernement des augmentations de salaires significatives.
Cependant l’inflation a conduit à réduire les augmentations de salaires.
A la fin de la guerre, les salaires réels des ouvriers ont baissé de 15 % de manière réelle.
Pendant toute la guerre, il y a eu des besoins en armement, avec des heures supplémentaires
qui ont permis de compenser la perte.
La guerre a donc été une période positive dans le monde ouvrier
B) Pour le monde paysan
La guerre est une saignée incroyable, 20-30% d’un village. D’un autre coté, la guerre est
marquée par une conjoncture favorable aux paysans, car les besoins alimentaires de l’armée
sont énormes, d’autant plus que les prix augmentent, et il y a moins de bras à la terre, donc
baisse de la production. La trésorerie des paysans s’améliore.
Ils utilisent cet afflux pour acheter des terres, accéder à la propriété. L’agriculture française ne
se modernise pas, on reste dans un fonctionnement traditionnel.
CHAPITRE 3: L’ENTRE DEUX GUERRES
INTRODUCTION : France Victorieuse, France meurtrie
1) La France Victorieuse
Volonté d’amener la Syrie, le Togo, le Cameroun à l’indépendance. De nouvelles zones sont
mandatées.
Victoire qui a pour pendant quelques bonnes graves désillusions des Allemands : Il voit son
territoire coupé en deux géographiquement. Une partie Allemande et la Prusse Orientale : Le
couloir de Dantzig est destiné à offrir à la Pologne un accès à la Mer.
C’est la 1ère fois qu’un traité de paix n’est pas négocié entre les vainqueurs et les vaincus.
Cette France victorieuse exalte ses héros, notamment les militaires. Le 11 novembre devient
une fête nationale, et les grandes figures de la guerre sont honorées.
2) La France Meurtrie et inquiète
2 millions de morts et invalides (10 % des hommes actifs sont disparus). On a accumulé un
déficit de naissance, ce qu’on appelle le manque à naitre. Non compensé par un baby boom.
La production industrielle souffre des ravages de la guerre, et notamment dans le nord est du
pays, sidérurgie, charbon.
La France est également un pays meurtrie au plan financier. A cela il faut ajouter les pertes
des placements effectués en Allemagne ou en Autriche. La part de la fortune française à
l’étranger s’est volatilisée (60%), avec emprunt Russes.
Affaiblissement de la valeur réelle de l’épargne, avec l’affaiblissement du Franc.
C’est aussi une France inquiète. Le traité est mauvais et multiplie les risques de guerre. Les
socialistes de la SFIO disent : « Ce traité viole ouvertement le droit des peuples à disposer
d’eux-mêmes, et multiplie les nouveaux risques de guerres ».
Les monarchistes s’expriment par Jacques Bainville : « Les conséquences politiques de la
paix » : On trouve une critique suivante : « Avec un tel traité on aura une nouvelle guerre avec
l’Allemagne dans 20 ans, et cette guerre éclatera à propos de Gandhi ».
Ce traité de Versailles stipulait que la frontière franco-allemande était garantie solidairement
par les Anglais et les Américains. Si jamais l’Allemagne voulait envahir la France, les
Anglais et Américains aideraient la France. Le Sénat Américain ne ratifie pas le traité. On se
trouve face à un Allemagne pas totalement écrasée, car les réparations payées sont
notoirement insuffisantes : Les Français avaient demandé 230 milliards de Mark Or, mais ils
n’ont que 132 milliards de Mark Or.
Des réalités sociales : La Révolution Bolchévik ne laisse pas insensible les socialistes
européens. L’année 1919 est marquée par une vive agitation sociale et politique non
seulement en Allemagne, mais aussi en Hongrie et en France.
Des grèves violentes de janvier à juillet 1919. C’est dans le contexte de ces grèves que
Clémenceau accorde la semaine de 48h le 23 avril 1919. Ce mouvement ne s’arrête pas.
Echéance électorales en 1919 : Législatives : Dominée par la crainte de la contamination
révolutionnaire russe. Victoire du Bloc national horizon
I)
L’impossible retour à « la belle époque » : les années 20 sont les « années
folles »
Leçons tirées de la guerre :
- Une société qui n’a pas su éviter une guerre. Le peuple français a souffert. Les conditions se
sont tout de mêmes améliorées.
-Une autre partie de la France s’est soulagée, et a pensé à la belle époque, une période de
prospérité, de tranquillité. L’idée n’est pas d’oublier ce qui s’est passé, mais de faire en sorte
qu’on soit paisible
- On ne refera plus la guerre, on met fin aux conflits. La dernière des dernières. La France
était tout de même capable de s’unir.
La chambre bleue horizon souhaite d’ailleurs une entente. (Couleur de l’uniforme). La
majorité sont des anciens combattants, qui souhaitent continuer à s’entendre même après la
guerre.
A) La Période du Bloc National (1920-1924)
Coalition dominée par les centres droits, avec 65% des sièges.
1) Nouvelles lignes de factures idéologiques et culturelles
a) Une culture révoltée
On a des poussées révolutionnaires venant de gauche, et d’extrême droite. Différentes
tendances sont visibles. Il faut jeter à l’eau cette société. Il y a un autre point commun : une
idée de pacifisme.
- Il y a le mouvement surréaliste, né pendant la guerre. Inspiré par Tristan Tzara. Ce
mouvement prétend contester radicalement toutes formes de logiques sociales, culturelles,
politiques, philosophiques. Nihilisme total, porteur d’aucun espoir. Représenté en France par
A.Breton. Cependant, dans le courant des années 20, ils vont être attirés par le parti
communiste et par sa logique révolutionnaire, et le nihilisme total va être nuancé. Adhésion
éphémère.
b) La naissance du parti communiste (congrès de Tours,
décembre 1920).
Directement liée à la guerre pour deux raisons :
- La victoire des bolcheviks en Russie est fruit de la guerre, puisqu’elle vient après la
chute du Tsarisme.
- Au cours de 1ère guerre mondiale, les socialistes sont de plus en plus mal à l’aise : ils
ont votés des crédits de guerre, contraint et forcé. Mais, l’extraordinaire mauvaise conscience
de classe a fait que quand ils ont appris qu’il y avait la Russie qui avait fait passer le pacifisme
avant le patriotisme, les socialistes ont donc été éblouis par cela. Congrès de la SFIO en
décembre 1920. Savoir si les socialistes français membres de la seconde internationale allait
oui ou non adhérer à la 3ème internationale, que l’ont appelait le Komintern. 3ème internationale
fondée par Lénine en 1919. Seulement il y avait 21 conditions. Ces conditions ont pour
commun d’exiger une fidélité à la Russie Bolchévik (symbole de la paix, du courage).
Par conséquence, les délégués de la SFIO votent massivement à la 3ème Internationale.
Les non adhérents, dont Léon Blum qui devant cela ne croit pas du tout à cet avenir. La SFIC
est ainsi créer (International Ouvrière – International Communiste).
En 1922, la CGT éclate avec d’un côté la CGTU (unitaire)
Un nouveau syndicat voit le jour : La CFTC
c) L’affirmation des ligues nationalistes.
La naissance du parti communiste donne une nouvelle dimension à ces ligues nationalistes
dans la mesure où à coté le patriotisme, et l’aspiration à un Etat fort, et à
l’anticommunisme. On assiste à des affrontements entre les communistes et les nationalistes,
ce qui perturbe l’action du gouvernement.
Apogée du bloc national en 1924.
Le pacifisme est un autre thème de ces ligues. Elles ont beaucoup recrutées au lendemain de
la guerre, surtout chez les anciens combattants. Cela contribue à donner aux ligues un coté
pacifiste.
Le pacifiste n’est plus l’apanage exclusif de la gauche marxiste. On va retrouver ça en 1939
avec le refus psychologique de faire la guerre. La der des der en 1914.
En 60 ans, entre 1870 et 1930 on a vu la droite passer d’une position hostile au
nationalisme (vertu révolutionnaire républicaine) à une position nationaliste et avec des
positions pacifistes pour des raisons viscérales.
2) L’action du Gouvernement
a) La défait de Clemenceau, symbole d’un nouveau
départ
Le symbole de la victoire, inspire finalement une certaine inquiétude. Cela en fait déjà un
homme du passé. Il aspirait à être Président de la République. Il se présente croyant être élu.
Mais les grands électeurs lui préfèrent Paul Deschanel : Personnage favorable avec les
relations avec le Vatican. Idée séduisante, car la France aspirait à une vaste réconciliation
entre les cléricaux et anticléricaux. Par ailleurs, il n’était pas favorable à la fin du régime
concordataire en Alsace-Moselle.
Tout cela révèle les attentes de la France en social international.
b) Lutter contre la menace révolutionnaire.
Maurice Barrès est la figure nationaliste d’avant guerre. Il y a aussi Millerand : Il a évolué
vers la droite. Il devient Président du Conseil. Son action à la tête de ce Gouvernement est
marquée par une double préoccupation :
- Antisocialiste et anti bolchevik.
- Anti Allemand.
La France a des mouvements de grèves, inspiré par la SFIC. Cela confirme aux yeux des
opinions qu’il y a un danger révolutionnaire. Millerand utilise l’armée pour briser ces
mouvements. Les entreprises de chemins de fer, licencient les grévistes, font appel à des civils
pour le remplacement. 15000 chemineaux CGT sont licenciés de février 1920 à septembre
1920.
En septembre 1920, démission de Deschanel, Millerand le remplace.
c) Faire Payer l’Allemagne
Dans le contexte de 1920-1921, le thème central des discutions franco-allemandes est celui
des réparations financières. Millerand estime qu’il faut faire payer l’Allemagne. Or, le
Président du Conseil « Aristide Briand », socialiste, est en désaccord. Il veut éviter
d’envenimer les relations.
Finalement l’influence du Président prévaut, et réussi à provoquer le départ de Briand. C’est
Poincaré qui le remplace, pour tirer les fruits de la victoire. Il se met en devoir de mener la
politique d’exécution, qui doit permettre à la France de se relancer économiquement.
Le Gouvernement engage des dépenses dans le domaine économique, poursuivant l’action
menée pendant la guerre, qui sont comptées dans un budget des dépenses « recouvrables »,
payé par l’Allemagne. Mais elle ne paye pas bien. Ils estiment que la priorité n’est pas de
payer. De plus, leur monnaie se dévalue très rapidement, de mois en mois.
Par conséquent, le déficit budgétaire se creuse, et la monnaie française se fragilise. En 1923,
lassé d’être mal payé, Poincaré se réinstalle en Allemagne dans le Ruhr pour se payer en
matière première. Les mineurs allemands font une grève patriotique. Ils sont quand même
payés sans travailler. La monnaie allemande ne vaut donc plus rien.
Les Américains et Anglais sont donc mécontent, et spécule contre le Franc. Cela aggrave
l’effondrement du Franc.
d) Les difficultés financières et monétaires du « bloc
national »
Le charbon allemand arrive en France, relance l’industrie, mais en revanche l’opinion voit une
inflation de la monnaie, qui pénalise la masse des petits épargnants. La politique de Poincaré
est donc impopulaire. Les augmentations d’impôt de 20% en 1924 aggravent cela.
Ainsi, aux législatives de 1924, la gauche gagne, « cartel de la gauche » coalition entre
socialistes et radicaux.
B) Les efforts de stabilisations de 1924 à 1932
1) Le cartel des gauches et ses difficultés (1924-1926)
a) Réagir contre « la réaction » : replacer la République dans
la tradition radicale
C’est Edouard Herriot qui dirige le gouvernement, président du parti radical, maire de Lyon.
Il s’occupe de la fin de l’occupation de la Ruhr. Cela donne lieu à la mise en place du plan
« Dawes » : Banquier Américain pour arbitrer le différend franco allemand sur la question des
réparations, et mettre sur la table les moyens indispensables pour fonctionner l’économique
allemande, et respecter le paiement des réparations. Les américains règlent le problème
Franco allemand.
L’Europe cesse d’être le pole central du monde. Les américains injectent de l’argent en
Allemagne, ce qui aura pour vertu de refonder un nouveau mark solide. Cette monnaie servira
au relèvement économique de l’Allemagne, et aux réparations envers la France, avec un
allongement des paiements jusqu’en 1990.
Les Américains octroient à la France un prêt, qui raffermit son économie, et limite la
dévaluation du Franc.
La Présence de Millerand à la Présidence de la République agace Herriot. Cela a été fait très
rapidement. Au bout des échecs d’investiture de président du conseil, Millerand démissionne.
Herriot voulait aussi mettre fin à la politique de répression face aux mouvements de grève.
Les 15 000 chemineaux licenciés sont réintégrer dans leur poste.
Par ailleurs, le gouvernement décide de créer en 1925 le Conseil National Economique, avec
comme fonction de contribuer au dialogue social entre les partenaires sociaux, sous l’arbitrage
de l’Etat. L’intervention de l’Etat comme arbitre du dialogue social est confirmée.
Enfin les fonctionnaires obtiennent le droit de se syndiquer.
Enfin, Briand, ministre des affaires étrangères, l’apôtre de la paix a à son actif les accords de
Locarno en 1925, par lesquels l’Allemagne reconnaissait sa frontière occidentale, et restituait
l’Alsace et la Moselle.
b) Des difficultés financières trop importantes : le temps des
désillusions
Le soutien des socialistes au gouvernement Herriot est à double tranchant. Les socialistes
envisagent qu’ils ont un projet d’impôt sur le capital en France. Tous les français ont
développé un capital d’épargne qui leur rapporte. Cela effraie considérablement, et fournit
aux 200 familles l’occasion de dénoncer la politique économique de ce gouvernement et
notamment sa politique financière et budgétaire.
Conflit entre Banque de France et Etat.
Réticence lorsque le gouvernement envisage de procéder à de nouveaux emprunts pour
couvrir le déficit budgétaire. Les bruits courent que les bons de la défense nationale vont se
voir leur remboursement bloqué pendant un certain temps, car le gouvernement a des
difficultés budgétaires.
Le Gouvernement doit se tourner vers la banque de France pour boucher les trous. EN avril
1925, la banque de France publie un bilan qui révèle l’ampleur des dettes du gouvernement
vis-à-vis de la banque de France, qui a dépassé le plafond des dettes. Le Gouvernement est
donc en faillite. Il est renversé après ces révélations.
Le France perd de sa valeur, et les dépenses restent difficilement incompressibles.
1 £ = 63 Francs en 1924
1 £ = 240 Francs en 1926
Cet effondrement de la monnaie continue à remuer le couteau dans la plaie.
Le ministère Briand chute en juillet 1926 : fin du cartel des gauches. Pour autant, on garde la
même chambre.
2) La prospérité de la France (1924-1932)
a) Le Franc Poincaré
Selon les circonstances, il peut trouver des alliés à gauche ou à droite : De Gauche
politiquement et de Droite économiquement.
On constitue une nouvelle majorité, qui va se décaler vers la droite. Les radicaux pourront
trouver des appuis à droite. Avec la même chambre, on peut donc constituer de nouvelles
majorités.
Poincaré est devenu le champion de l’application du plan Dawes. Il développe l’image d’un
homme soucieux du redressement du Franc. C’est un républicain incontestable, rallié à
l’esprit de Genève (SDN).
Le 23 juillet 1926, en revenant au pouvoir, la valeur du Franc remonte de 23%. Poincaré
inspire confiance. Cependant, ses méthodes ne vont guère être différentes : augmentation des
impôts et suppression des postes de fonctionnaires.
Poincaré rétablit une situation saine. En mai 1928, la droite l’emporte. On a un mouvement
pendulaire (gauche-droite). Il saisie l’opportunité de cette confiance, et décide de dévaloriser
le Franc de 80 %, mais restaure la parité Or, et la libre convertibilité.
La parenthèse de la guerre est définitivement fermée.
b) La croissance économique des années 20.
Croissance stimulée par les matières premières de la Ruhr. Croissance soutenue de 5 % entre
1922 et 1929. C’est d’une part la conséquence de la prospérité américaine.
Dès 1926, une autre réalité intervient : la faiblesse du Franc qui est un atout pour les
exportations.
Le paiement des réparations par l’Allemagne qui se fait bien, contribue aussi à la croissance
économique.
Dans cette logique, quelques entreprises profitent de l’opportunité. Les grandes entreprises
(Citroën, Renault) stimulent le pouvoir d’achat, favorise la mécanisation.
L’énergie électrique favorise aussi cette expansion, qui permet de développer des productions
typiques, et qui se repend dans les communes françaises. En 1919 : 17% des communes
françaises. 83% en 1932.
Développement d’un réseau de distribution, avec les monoprix, mettant à la disposition des
produits meilleurs marchés.
c) Conservatisme et archaïsmes
- Les entreprises de plus de 100 salariés ne représentent que 35 % des travailleurs.
- Aucune véritable ouverture à la pensée keynésienne.
- La société française dans les années 20 est encore rurale. C’est au recensement du début des
années 30 que la France apparait comme majoritairement urbaine.
La production agricole est stagnante durant ces années 20, qui ne va pas empêcher un
phénomène de surproduction au moment de la crise.
Lorsque le Krach de Wall Street se produit en octobre 1929, il est analysé comme une sorte de
juste sanction pour les errements du capitaliste Américain. Si la France est à l’abri pendant 2
ans de ce Krach, c’est parce que leur économie est moins développée. Ce n’est pas une
question de morale.
Par conséquent, les réponses à la crise vont être inadaptées, car la dimension monétaire
échappe à la société française.
La France reste dans une analyse malthusienne, il ne faut pas diviser les patrimoines, il faut
mieux faire des économies que des enfants.
d) La France « ilot de prospérité dans un monde en crise » ?
La crise se repend en Allemagne, privée de ressources américaines. Idem pour la GB avec
une économie liée aux USA. La France étant moins insérée, ne semble pas lourdement
infectée par la crise.
Dans ce contexte, la valeur refuge est le Franc, redevenue stable. Tout le monde veut du
Franc, ce qui réduit les capacités d’exportations, à cause d’un Franc fort.
Le gouvernement n’est pas gêné, et la carte coloniale s’impose, avec un empire immense, qui
ne demande qu’à acheter des produits français. Mais débouché en trompe l’œil.
L’exposition coloniale à Vincennes en 1931, est un succès en termes de fréquentation. Les
Français sont convaincus que cela marchera : idée autarcique. On va s’efforcer de stimuler un
marché intérieur : Construction de la ligne Maginot, qui dresse un mur infranchissable contre
l’invasion des troupes allemandes.
Suppression des frais de scolarité au collège, et même au lycée. Enseignement laïque gratuit.
Instruction Publique >> Education Nationale en 1932.
Mise en place de la retraite du combattant : très cher pour les finances de l’Etat, mais
prospérité.
Mise en place de l’élargissement des allocations familiales en mars 1932 à tous les salariés.
3) L’accalmie politique
- C’est l’œuvre d’Aristide Briand qui domine les relations internationales.
- Le recul de la tension sociale dominée en 1920-1924.
- La SFIO se redresse jusqu’à devenir un parti de gauche dominant, puisqu’aux élections
législatives de 1932, les communistes n’obtiennent que 6,2 % des suffrages, alors que la SFIO
apparait 1er avant les radicaux. Les réformistes l’emportent très largement sur les
révolutionnaires. C’est Blum qui incarne cela, 1er secrétaire de la SFIO.
- A droite, en 1926, revers important, le Pape Pie XI condamne les écrits de Charles Mauras,
et condamne l’action française, dont il est le penseur. Les soutiens de l’action française se
trouvaient à droite mais aussi chez les catholiques français.
- Les facteurs d’agitations diminuent à gauche et à droite. Dans ces circonstances, un certain
nombre de militants se retrouvent orphelins et vont rejoindre d’autres organisations libres,
comme celui du Colonel De Laroque, « la ligue des croix de feu » qui va bénéficier d’une
partie des catholiques français. Ce sont des anciens combattants, incarne le conservatrisme et
le pacifisme.
- L’Eglise s’efforce d’offrir à ses membres des lieux de militances, d’engagement qui les
détourne de la contestation du régime que pratiquais Mauras. C’est le prolongement de la
création de jeunesses catholique. Orientation sociale et non antirépublicain. Cette action
catholique renforce l’emprise très faible dans les milieux ouvriers, souvent républicains, et
donc anticléricaux.
C) La société française au début des années 30.
1) Une démographie languissante
Il y a eu en 1919, un petit baby boom absolument pas comparable avec ce qui s’est passé en
1945. Plutôt un sursaut de la démographie, lié au retour du soldat. Entre 1921 et 1931, les ¾
de la croissance démographique, sont imputables à l’immigration, et on peut préciser
qu’encore à cette époque, 60% de l’immigration provient des pays limitrophes (Espagne,
Belgique, Italie), stimulée par la vigueur de la croissance des grandes entreprises française,
qui ont mis en place un système tayloriste, qui regroupe une main d’œuvre peu qualifiée mais
indispensable pour assurer le travail. C’est une population qui va arriver dans les villes. 7 %
de la population en 1921, est étrangère, fruit de ce recours massif à l’immigration. La
nouveauté est l’arrivée massive des polonais, puisqu’il représente 20 % des immigrés en
1931.
Notons cependant que cette population polonaise n’a pas le temps de se fondre. Peu de
pratique de l’exogamie (aller vers les autres différents).
2) Remise en cause des valeurs du monde rural
Les années sont folles puisqu’on a vu se développer dans les villes une soif de vivre, un
nombre d’excentricité, qui concerne une minorité parisienne. Ces comportements ont une
influence sur le long terme.
Les moyens de transports de communications se développent et relient les campagnes.
Ces modes et références vont toucher les références les mentalités rurales. V. Marguerite
publie « la Garçonne » qui fait l’apologie de l’amour libre, l’égalité des sexes, qui fait
scandale. Cela touche le monde des campagnes. Il est porté à l’écran et cela contribue à
assurer la notoriété. Le tabou tombe.
Le monde des campagnes a porté le poids de la guerre, et beaucoup de paysans estiment qu’ils
n’ont pas fait la guerre pour connaitre ce genre d’évolution : sorte de mal être et de non
reconnaissance des valeurs traditionnelles.
L’érosion de la pratique religieuse joue aussi un rôle dans l’évolution des moeurses.
Un coup de frein dans l’amélioration de la condition du monde paysan.
Il y a donc un certain malaise économique, social, culturel, philosophique. On n’est pas
revenu à la belle époque.
3) Mutations de la condition ouvrière
Globalement pas d’amélioration économique. Pour les OS, les augmentations de salaires sont
modestes, et les conditions de travail deviennent de plus en plus contraignantes et pénibles : la
taylorisation impose des cadences importantes. Le monde n’a pas changé en bien. Les années
20 sont donc des années folles avec cette accélération.
En termes de pouvoir d’achat, ils profitent peu de la prospérité des années 20, et leurs
conditions de vie ont tendance à se détériorer avec le renforcement d’une concentration de
population ouvrière, dans des quartiers de banlieue au sens strict du terme. C’est là que l’on
commence à voir apparaitre les villes dortoirs : Bobigny. Il y a une dégradation des conditions
de logement. On y voit les 1er HBM (habitation à bon marché), ancêtre des HLM. Cela
modifie la sociabilité des ouvriers.
La loi sur les assurances sociales de 1928, est la principale avancée pour les ouvriers, avec en
1919, la loi qui instaurait le principe des conventions collectives.
4) Des structures sociales relativement stables
La France atteint un point d’équilibre. Il y a 3 indicateurs qui nous le montrent :
- Rapport ruraux-urbains
- Rapport salariés-indépendants : Indépendant > salariés en 1920, puis le contraire
ensuite.
- Equilibre entre les 3 secteurs d’activités en 1930 : 1/3 pour chaque, avec déclin du
primaire, montée du secondaire, et montée du tertiaire.
II)
La France des années 30
A) La montée des tensions
1) La France confrontée à la crise économique
Cette crise économique est beaucoup plus larvée, elle n’est pas aussi forte qu’en Allemagne :
En 1933, le nombre de chômeurs recensés est de 300 000, comparé au 6 millions de chômeurs
allemands.
Augmentation des soupes populaires. Dès 1932, une loi est adoptée pour contrer la crise,
« protéger la main d’œuvre nationale » : qui consiste à empêcher l’immigration, et inciter la
main d’œuvre nationale. C’est donc le signe d’une logique malthusienne : il y a trop de
travailleurs.
Toutes les réactions vont être malthusiennes, alors que cette crise appelait une stimulation de
la consommation, plutôt qu’une réduction de la production.
Les Polonais, les moins bien intégrés depuis 10 ans, sont les 1ères victimes de ces renvois
d’étrangers. Ils diminuent de 24% entre 1930 et 1933 dans le Nord Pas de Calais.
Ceci aggrave la situation démographique qui se maintenait plus ou moins en équilibre avec le
recours à l’immigration. En plus, pendant les années 30, arrive à l’âge majeur les êtres
humains nés pendant les guerres, donc peu nombreux = déficit démographique.
Les Français votent en 1932, aux législatives et c’est la gauche qui gagne « l’union des
gauches » : Herriot reprend du service et devient Président du Conseil. Cependant il est en
panne d’imagination. Il prône la logique malthusienne, comprimer ce qui dépasse :
- Il souhaite rétablir la balance commerciale, à cause du Franc Fort :
- On prend donc des mesures protectionnistes : renforcement des tarifs douaniers pour
baisser les exportations, avec des quotas sur les différents produits.
- Restreindre le budget : bloquer les salaires, renforcer la fiscalité, réduire la masse
monétaire en circulation : Mesures de décrets-lois qui imposent une baisse de 10% en juillet
1935 sur l’ensemble des dépenses de l’Etat, intérêts bons du trésor.
2) Conséquences politiques de la crise économique
Quelques scandales apparaissent, mais dans ce contexte économique, cela apparait
scandaleux, avec les difficultés de la population.
Tous ces adversaires du régime parlementaire utilisent ces scandales pour dénoncer le
fonctionnement même du régime. Cette contestation est exploitée dès 1932.
Une évolution vers une sorte de fascisme est crainte. La France craint que cela vient d’Italie.
Les socialistes restent sous la critique des communistes, traité de socio fascistes ou socio
traitre.
L’incapacité des gouvernements à résoudre la crise, s’ajoute un nouveau scandale : l’affaire
dite Stavisky : Homme d’affaire véreux, juif, compris dans une faillite du crédit municipal de
Bayonne, stimule l’activité des ligues. De plus, des personnalités proches du gouvernement
sont évoquées dans ce dossier.
Stavisky est retrouvé mort dans un chalet, dans des conditions suspectes. Par conséquent, on
assiste à une escalade dans la dénonciation du Gouvernement, dirigé par Daladier (succédé à
Herriot).
Daladier décide de porter un coup aux ligues antiparlementaires, et pour ce faire limoge le
préfet de police de Paris : Jean Chiappe, réputé compréhensible de l’agitation des ligues. Cela
n’a pas calmé les ligues, qui appellent pour le 6 février 1934 à une manifestation de grande
ampleur pour protester contre le Gouvernement. Cette journée ne rassemble pas que des
ligues, mais aussi ceux qui sont mécontent, à gauche comme à droite. Il y a un affrontement
violent avec 15 morts et 1300 blessés.
3) Les conséquences immédiates du 6 février
- Daladier démissionne, suite à sa décision de limoger Chiappe. Il est remplacé par Gaston
Doumergue, qualifié d’Union Nationale.
- La façon d’analyser les évènements qu’a eu le PCF : « Frot et Dalladier fusilleur ». Ils sont
responsables.
- Le Gouvernement se trouve pris en tenaille le 7 février, entre l’antiparlementarisme de droite
et l’hostilité des communistes de gauche.
- Manifestation du 9 février qui dénonce le gouvernement.
B) Le Front Populaire
1) La dynamique du Front Populaire
Les socialistes sont sensibles aux attaques du Parti Communiste, traités de fasciste.
C’est la raison pour laquelle, les socialistes décident d’organiser une journée centrée sur la
dénonciation de la menace fasciste en France.
Organisation de la même manifestation du PCF le 12 février.
En fin de journée, les deux cortèges empruntent un passage commun, et au lieu d’assister à
des batailles, les militants de la CGTU et socialistes décident de mêler leurs deux défilés dans
une seule et unique manifestation contre le fascisme et les ligues.
Un autre élément intervient, à Moscou. Staline décide de modifier sa stratégie. Avant objectif
simple : favoriser l’épuration et la cohésion dans les rangs communistes. A partir de 1934,
Staline a achevé sa prise de contrôle de l’ensemble de la société. Il a surtout une menace
extérieure : l’Allemagne. Il craint que se développe en France, un appui pour l’Allemagne.
Par conséquent, il adopte une stratégie de coopération entre communistes et socialistes. Il
convoque à Moscou M. Thorez (représentant du PCF) et lui indique la ligne que le PCF doit
tenir, c'est-à-dire un rassemblement populaire antifasciste : Front Populaire.
Thorez indique qu’il faut changer de stratégie. En juillet 1934, les socialistes rentrent dans le
jeu proposé par les Communistes.
Le parti radical est sollicité. Mendès France et Zay veulent rejoindre le Front Populaire. En
octobre 1935, ils s’allient.
La même année, se réalise la réunification du syndicalisme Marxiste, entre la CGT et CGTU.
2) Programme de gouvernement et victoire en mai 1936
Il y a des concessions, et des réformes minimalistes pour les réformes de structures, pour
satisfaire les radicaux :
- La Nationalisation des industries de Guerre.
- Réformation de la Banque de France, pour assouplir les crédits.
Réduction de la durée du travail sans réduction de salaire. Semaine de 40 heures
Anti fascisme du Front Populaire. Ce principe contribue à la victoire électorale du Front
Populaire confirmée le 3 mai 1936. (378-598). Majorité dans laquelle les forces sont les
suivantes :
- Les Communistes : 72 députés (12-72)
- Parti socialiste : 147 députés
Le 4 juin 1936, Blum, chez des socialistes prend la direction du gouvernement, et les
communistes n’entrent pas dans ce gouvernement. La discussion sur la composition du
gouvernement a duré 1 mois.
Pour la 1ère fois des femmes entrent au gouvernement de la République, et notamment Irène
Joliot Curie.
3) L’action et les réalisations du Front Populaire.
a) Une action sous la pression : les accords Matignon
Des grèves de soutien au Gouvernement, donc les ouvriers perçoivent la difficulté des
problèmes.
Ces grévistes sont détendus, calmes, raconté par Weil (prof philo, socialiste, très fasciné par la
classe ouvrière, et en perçoit les combats et difficultés. Elle travaille à la chaine pour tester
mais trop dur.
La France est dans une situation économique mauvaise. Dès juin, le Comité des forges
(Medef) s’adresse aux dirigeants socialistes : il va falloir intervenir pour trouver une solution.
Le 6 juin, Blum ne considère pas les occupations d’usine comme quelque chose de légal.
Dans la nuit du 7 au 8 juin, il convoque d’urgence les partenaires sociaux, et les accords de
Matignon sont signés : Augmentation de salaire immédiate, et la liberté syndicale. De plus,
systématisation des conventions collectives.
b) Les réformes fondamentales du Front Populaire
Les lois du 11 et 12 juin 1936 : Semaines de 40 heures et Congés payés sur 12 jours
ouvrables.
De plus, Nationalisation de l’armement, statut BDF. De plus, un projet n’aboutit pas, qui
venait de Jean Zay. Projet de l’ENA (1945 seulement).
Scolarité obligatoire de 13 à 14 ans. (16 en 1959)
Prise de contrôle par l’Etat de l’ensemble du Réseau ferroviaire français : SNCF dont l’Etat
est majoritaire.
4) Difficultés et mort du front populaire
a) Difficultés économiques
Les difficultés sont telles qu’il faut trouver un moyen pour relancer l’activité économique.
Blum est obligé en septembre 1936, de dévalué le franc de 57% qui immédiatement engendre
une baisse considérable de crédit.
Redémarrage spectaculaire, que personne n’a vu. Le Gouvernement apparait suspect. Il faut
maintenir la pression dans les entreprises pour que les lois des 40 heures apparaissent.
A partir de septembre 1936, des mouvements de grève récurrents se produisent dans les
entreprises. Loi des 40 heures appliquée dès 1937.
Le Sénat refuse à Blum les pleins pouvoirs financiers. En juin 1937, Blum démissionne.
b) Difficultés des relations avec les communistes
Blum a été très tôt sous les attaques des presses d’extrême droite. R.Salengro a été pris
comme cible par la presse, en ressortant des histoires de la 1ère guerre mondiale, en le traitant
de traitre. Il s’est suicidé, et cela marque l’atmosphère d’hostilité dans laquelle le
gouvernement devait travailler.
A partir de l’automne 1936, une attaque de la gauche, des communistes. Le PCF communiste
critique de plus en plus la position de la France dans la guerre d’Espagne. Cette guerre éclate
en juillet 1936, lorsque Franco intervient. C’est le début d’une guerre civile d’un genre
particulier qui va durer 3 ans, dans laquelle les forces européennes interviennent. Du côté des
Franquistes intervient des forces allemandes et italiennes, et du coté des Républicains, le
soutien du Komintern qui met sur pied les brigades internationales.
La Grande Bretagne ne veut pas intervenir dans la Guerre d’Espagne et proclame sa
neutralité, et cela provoque le mécontentement puis la colère des communistes qui estime
qu’il y a une trahison.
La fusillade en mars 1937 à Clichy. Blum avait dissous les ligues, qu’elles soient radicale,
monarchistes, antiparlementaires. Le Parti Social français organisait des réunions publiques à
Clichy. Le PCF demande à Blum l’interdiction de ces réunions. Le Gouvernement fait savoir
qu’il n’y a pas de raisons.
Le PCF trouble la réunion, et les forces de l’ordre interviennent, et se termine par la mort de 5
participants et des centaines de blessés.
Cela génère une répétition de l’histoire : Blum Fusilleur.
La fragilité du front populaire venait sans doute d’espoirs irréalisables, et le ciment de cette
coalition était trop fragile, le fascisme était trop faible.
C) Le Gouvernement Daladier : Le redressement économique et la marche à
la guerre
1) Redressement économique et politique familiale
Après la chute du 1er gouvernement Blum en juin 1937, il y a eu un gouvernement dirigé par
Chotant qui a procédé à une seconde dévaluation, qui a permis à la France de commencer un
redressement économique et lorsqu’en 1938, Daladier revient au pouvoir, il procède à une
3ème dévaluation du franc. Cela commence un redressement économique. Ce redressement a
été pris dans un ensemble de mesures, redonne une compétitivité.
En novembre 1938, Paul Reynaud adopte une série de Décret-loi, qui d’une part augmente les
impôts pour limiter le risque de dérapage de l’inflation, et aménagement de la loi des 40
heures :
- Baisse du chômage de 25 %
- Il y avait pour la 1ère fois l’affirmation d’une volonté de politique familiale, avec d’une part
une majoration des allocations familiales, et surtout la déconnection des allocations familiales
par rapports aux négociations salariales dans les entreprises.
Début de la politique familiale française complétée par le code de la famille : c’est la cellule
de base de la société, et cela justifie l’implication de l’Etat en faveur de sa prospérité et de sa
stabilité.
Ces décret lois de novembre 1938, avait quelque chose de très impopulaire : l’aménagement
de la loi des 40 heures.
2) La marche à la guerre
En septembre 1938, l’Allemagne envahit une partie de la Tchécoslovaquie. Ils annexent les
sudètes. Il y a donc violation du traité de Versailles. La France, allié des tchèques, doivent
intervenir militairement. Mais elle n’y va pas mécaniquement.
Daladier consulte Chamberlain (GB). Réunion à Munich (France-Italie-GB-All). Accords de
Munich le 30 septembre.
Daladier annonce la paix et évite la guerre.
En septembre 1939, l’Allemagne envahit la Pologne pour récupérer Dantzig. Les Anglais
déclarent l’Allemagne le 3 septembre, puis la France en soirée.
D) Repères culturels de la France des années 30
1) Un fascisme Français ?
Il y a eu un fascisme français représenté essentiellement par un parti fondé en 1936 :
Doriot est un des membres du Komintern. Il est un homme dont la place, les ambitions
l’envergue, l’influence déplaisait profondément à Staline. Staline ne supportait pas les
manifestations d’indépendances. Le fait d’avoir décidé de son propre de pratiquer une logique
de front populaire, et Staline a viré Doriot du PCF. Il a été exclu en juin 1934.
Il a donc fondé le parti populaire français en 1936. Cet anti communisme, condition du
fascisme s’est mêlé à un culte de la personnalité une dimension révolutionnaire, orienté dans
le renversement de la société bourgeoise, conservatrice.
Le fascisme n’est pas libéral. Toute opposition à la démocratie parlementaire telle qu’elle
fonctionnait en France dans les années 30 a été qualifiée de fasciste d’où l’amalgame de
réalités très différentes, et sont considérés comme fasciste l’action française, les croix de feu.
2) Une production culturelle en partie marquée par la volonté
d’engagement
Barrès avant la guerre, entre deux guerres : Gide, après la guerre : Sartre.
Distinguer les années 30 des années 20 :
- Une partie des intellectuels voulait une révolte dans les années 20, avec le nihilisme
- Les années 30 voit une revalorisation de la notion d’engagement. Le front populaire
est un souffle d’espoir, et l’engagement contre le parti fascisme hitlérien, italien.
Cet engagement est à Gauche. La guerre d’Espagne voit les intellectuels français de gauche se
mobiliser pour les Républicains, notamment Malraud (prix Goncourt : la condition humaine
en 1933). Un autre intellectuel est Picasso avec Guernica.
Bernanos est un intellectuel catholique proche de l’action française dans les années 20. Il
s’est réfugié par la suite aux Baléares et a été témoin de certains épisodes de la guerre
d’Espagne, et notamment de l’exaction et des violences des franquistes.
L’engagement ne concerne pas que la gauche.
Dimension raciste et xénophobe.
Céline représente un courant antisémite.
Gide se fait connaitre assez tôt bien avant Malraux puisqu’il publie en 1927 « voyage au
Congo » qui s’oppose au colonialisme. Mais il reste un esprit libre, courtisé par le PCF. Il
publie « retour de l’URSS », fortement critiqué.
3) Une culture populaire plus variée véhiculée par des média plus
diversifiés.
Impact marginal des intellectuels.
Cependant la guerre a fait évoluer les choses.
Gide avait écrit en 1897 un ouvrage « les nourritures terrestres » : cet ouvrage avait été un
échec. Après guerre, il décide de le rééditer en 1927, et grand succès. C’est le signe que
l’opinion comprend le texte différemment selon l’histoire.
Idem pour Proust « du côté de chez Swam » : bide, mais succès avec la suite du roman, après
la guerre.
La culture populaire se repère dans la presse. Ils ont accès à de nouveaux médias : avec
Match.
Près largement lue, jusque dans les couches populaires, car le journal apporte aussi la pensée
politique.
La grande nouveauté est aussi le cinéma parlant, qui explose en 1930 : Gabin, Morgan,
La radio aussi. La moitié des français écoutent à la veille de la guerre.
CHAPITRE 4 : LA FRANCE DANS LE SECOND CONFLIT MONDIAL
I : De la défaite à l’installation du Gouvernement de Vichy
Le pacte germano soviétique de 1939 a créé problème. Hitler et Staline s’entendent pour ne
pas se combattre. Ils se sont mis d’accord qu’Hitler allait envahir la Pologne, et que Staline
allait faire la même chose deux semaines plus tard, pour se partager la Pologne.
Le PCF est dissous car allié à ami de l’ennemi.
Le 3 septembre 1939, commence La drôle de guerre, car on ne la fait pas. L’Etat Major ne
veut pas exciter les Allemands :
- Les 4 premiers mois : 1500 morts.
- en 1914 : 250 000 morts en 4 mois.
Les Parlementaires communistes sont arrêtés, les députés communistes sont déchus, et ne
siègent plus à l’Assemblée. Thorez, chef du PCF, en octobre 1939 déserte en Union
Soviétique.
Puis intervient le déclenchement de l’offensive Allemande, le 10 mai 1940 au Pays-Bas. La
France va en Belgique pour violation.
Cependant les ¾ des Allemands passent par les Ardennes. Le 12 mai, ils sont arrêtés, mais
repartent et encerclent les Français.
Armée en déroute, population sur les routes. Le Président du Conseil démissionne : Paul
Reynaud. Il suggère Pétain.
Reynaud et de Gaulle vont au GB.
Pétain forme un Gouvernement, et veut demander l’Armistice. Il demande l’Armistice le 17
juin.
De Gaulle appelle à résister le 18 juin.
Armistice signé le 22 juin 1940
Entre temps, beaucoup de militaires arrêtent de combattre.
Le 10 juillet 1940, le Parlement vote massivement les pleins pouvoirs à Pétain pour élaborer
une nouvelle Constitution.
La France commence l’occupation dans les pires conditions psychologiques qui puissent
exister.
II : La Révolution Nationale
A) Zone occupée et zone libre
L’armistice précise que dans la Zone Nord, le Gouvernement de Vichy n’a aucun droit, et
totalement soumise à l’occupation.
Le Gouvernement de Vichy est « tenu de collaborer avec les autorités militaires allemandes,
de manière correcte ». Cette convention date du 22 juin.
L’administration française est aussi au service de tout le Reich Allemand voudra faire.
Dans la Zone Sud, c’est la zone libre. L’Etat français jouit d’une totale liberté de manœuvre.
Il reste un Etat souverain. La flotte française doit être désarmée, devenir neutre.
- Dans cette affaire, Pétain veut éviter que l’armée française soit encore plus humiliée.
B) La mise en œuvre de la « Révolution Nationale ».
- En ce qui concerne les orientations politiques, il y a une ligne claire qui va prendre un nom :
La Révolution Nationale : C’est un changement d’étape radicale par rapport à la tradition
républicaine : Fin de la République. C’est un Etat inspiré d’une part par les principes de
Mauras, dominé par un point essentiel : rompre avec les principes de 1789, c’est-à-dire
remettre en cause la prééminence de l’affirmation des droits individuels. Il faut replacer l’être
humain dans un contexte collectif.
Etat centralisé, avec le soutien d’élus de gauche, qui ont approuvé le pacifisme, sortir du
conflit rapidement.
Devant le chaos, on va reconstruire comme si de rien n’était sur du neuf.
Cette revanche a été recherchée contre un ennemi insupportable. En cherchant à redonner une
place à la pensée anti révolutionnaire dans le contexte de l’occupation, cela a décrédibilisé
cette pensée.
Le plus grand fossoyeur de cette pensée, c’est Vichy avec Pétain.
1) Travail
a) La charte du travail
Il y a une volonté de retrouver une forme nouvelle du travail. Les relations de travail vont être
organisées au sein de différentes branches.
La Révolution Nationale souhaite restaurer les corporations et remettre en cause les pensées
marxistes de la lutte des classes, qui n’a plus sa place dans cette nouvelle relation de
coopération entre chaque branche.
Les syndicats sont interdits, la CGT est interdite, et la CFTC est devenue marginalisée.
Le droit de grève est supprimé.
Cette charte de travail de 1941, organise les 29 branches professionnelles.
Comment elle a fonctionné ?
- Le monde du travail en 1940 a perdu la culture corporatiste, ca tourne à vide.
- De plus, les ouvriers sont beaucoup plus marqués par les luttes syndicales.
Personne n’adhère à cette charte. C’est donc une question de culture nationale. Cela n’a donc
pas fonctionné.
b) La volonté de planification
C’est une innovation. C’est une rupture par rapport à la 3ème République. Le Régime de Vichy
supprime les élections, plus de conseils, plus de maire. Il n’y a donc plus de moyen de
dégager des élus politiques.
Il faut donc trouver un autre moyen de dégager des élites. L’idée est de faire appel aux gens
qui ont des compétences.
Les technocrates ont fait émergence pour la 1ère fois à Vichy. L’idée des technocrates était
tout à fait en face dans les idées de Vichy, pour contrôler le fonctionnement de l’économie.
C’est la volonté de donner à l’Etat les moyens de contrôler l’activité économique.
Un 1er plan a été effectué en 1942, mais lettre morte, qui n’a pas fonctionné.
Un deuxième plan en 1944, alors que la libération était déjà commencée :
- Ce deuxième plan dégageait des orientations qui dans les faits, ont été repris pendant les 30
glorieuses.
- Développement des investissements, modernisation de l’appareil de production.
On a pensé efficacité, organisation, planification : réorienté l’économie française dans une
direction plus conforme par rapport à ce qu’on a connu.
La pensée des petites entreprises, on tourne la page.
Dans ce domaine, la pensée française est très réticente, on n’est pas libéraux. On veut une
intervention de l’Etat importante.
2) La Famille
L’œuvre de Vichy a été très modeste. Il y avait déjà les lois Daladier sur les alloc, le code de
la famille de 1939.
Vichy a interdit le divorce les 3 premières années de mariage.
De plus, il y a la loi de l’allocation de salaire unique.
3) Patrie
Le Régime de Vichy a donné une force importante à ce terme.
Mauras disait : « la Nation ne concerne pas tant la terre des pères, que les pères eux-mêmes »
C’est une volonté d’instaurer en France de revenir sur le principe révolutionnaire du droit du
sol pour revenir sur le droit du sang.
C’est le droit du sang qui cherche a être réintroduit ici. Ca a des conséquences :
- Un certain nombre de naturalisation qui sont très largement accordées, dès 1927, et
révisé voir annulé en 1941, et notamment un certain nombre de juif, qui se retrouve privée de
leur nationalité.
- Vichy a donc affirmé que les droits individuels n’existaient pas, mais que seul ceux
conférés à l’appartenance du groupe comptait : Nationalisme.
La différence entre juif français et juif étrangers :
- En 1939, la France comptait 300 000 juifs : 75 000 déportés et la plupart n’avais pas
de nationalité française. Les droits ne sont pas attachés à la dignité humaine mais au membre
ou non de la nation.
- Vichy est donc en rupture avec la modernité.
La partie est exaltée car c’est la terre des pères, mais elle est faite par le sang. Dans cette
conception de la partie, les militaires sont honorés par le Régime. On est français par le sang
reçu et par le sang versé.
Le 1er statut des juifs en 1940 excluait les juifs d’un certain nombre de professions, sauf les
anciens combattants.
Pétain incarne au plus haut point le père des pères. Il est le père de la patrie. C’est le
patriarche.
Enfin la patrie qui doit renaitre, doit renaitre avec de nouveaux cadres. Ce ne sont pas des élus
mais des technocrates. Cela s’épuise, il faut créer une école de technocrate : Vichy créé une
école de cadre à Uriage, qui peut se présenter comme l’ancêtre de l’ENA.
Cela a mal marché.
III : Collaboration, Resistance et Libération
A) La Collaboration
C’est un choix. C’est une initiative de Vichy. Elle a été voulue par Pétain pour plusieurs
raisons, et a dis explicitement à Montoire le 24 octobre 1940 :
- J’entre dans la voie dans la collaboration dans l’honneur. Il veut collaborer pour des
considérations franco-françaises. Paxton souligne que la volonté de collaboration est liée à
une volonté d’offrir à l’Allemagne des gages de bonne volonté pour éviter que l’Allemagne
ne resserre sa contrainte et sa surveillance sur le Régime de Vichy.
- Le fait d’obtenir des contreparties :
- Assouplissement de la ligne de démarcation, entre le nord et le sud.
- Adoucir la condition de vie des prisonniers.
- Allègement des individus de l’occupation.
Fondamentalement les Protocoles de Paris en mai 1941 : Il s’agit d’un accord au terme
duquel la France autorise les avions du Reich a utilisé les aérodromes français en Syrie et au
Liban.
Les Allemands sont intéressé par ceux la car ils peuvent pilonner les positions anglaises sur le
Canal de Suez.
Ils peuvent aussi détruire les puits pétroliers de Mossoul en Irak.
En échange, la France a obtenu une diminution de l’indemnité journalière versée par la
France. Vichy ne croit pas manifestement à la victoire de l’Angleterre et considère que
l’Allemagne va gagner la guerre, il faut donc être bien avec la vainqueur, dans le but qu’à la
fin de la guerre, l’Allemagne reconnaisse à la France une position dominante en Méditerranée.
Cela a beaucoup déplu aux anglais. Ils ont décidé d’entrer en guerre contre la France, aux
positions françaises de Syrie et du Liban : Courte guerre Anglos française qui a duré 1 mois :
Victoire des anglos gaullistes.
Au même moment, en juin 1941, Hitler décide d’envahir l’URSS. Cette invasion ainsi que la
chute des positions, a retiré à la France une des dernières cartes qu’il pouvait jouer à la
collaboration.
L’Allemagne n’a plus rien à espérer.
L’Allemagne envahit le Sud en novembre 1942.
- Mise en place du STO : 3 travailleurs envoyés en Allemagne, et l’Allemagne rend un
prisonnier. Peu crédible
Enfin la collaboration policière :
- Mise en place par la milice.
B) La Resistance à l’ennemi
La résistance qui commence sur place est réduite à des réseaux en zone nord qui s’occupe de
fournir du renseignement militaire aux britanniques. Le 1er à exister est le réseau Libération
Nord composé de syndicalistes, socialistes.
De Gaulle essaye de se faire reconnaitre par la voie militaire et décide d’organiser en
septembre 1940 une opération militaire pour reprendre le contrôle du Sénégal. Il tente un
débarquement à Dakar. Cette opération est un échec complet : Les responsables du Régime de
Vichy au Sénégal mènent une résistance efficace. D’autant plus que Roosevelt déteste De
Gaulle.
Ce qui va permettre de reprendre pied à De Gaulle est l’opération Anglos gaulliste contre la
Syrie et le Liban en 1941. C’est le début de l’essor de crédibilité des forces françaises libres.
En Novembre 1941, on évalue les effectifs des forces françaises libres à 70 000 hommes.
En juin 1941, l’URSS est plongée dans la guerre, et De Gaulle a tout de suite compris que les
communistes allaient rentrer dans la Resistance, et donc qu’il y aurait choc.
Ainsi dès juin 1941, De Gaulle passe avec Salin un accord secret qui lui permet de s’assurer
une bienveillance des communistes vis-à-vis de son action. Cela ne veut pas dire soumission.
Il s’agit de trouver en France un relais entre de gaulle et les communistes : Jean Moulin,
préfet de chartres, qui a rejoint Londres en automne 1941 et de Gaulle lui confie une mission :
Travailler à l’unification des résistants sur le sol métropolitain.
Finalement Moulin réussit à mettre sur pied en mars1943, le Conseil National de la
Resistance dont il est le Président.
L’autre point crucial est diplomatique : De Gaulle doit être reconnu comme le représentant de
la France.
Mais les Américains voulaient virer De Gaulle.
Lorsque les Américains débarquent le 8 novembre 1942, opération torche, l’Amiral Darlan est
sur place, figure du régime de vichy, et voyant le déroulement des opérations donne l’ordre
aux française et aux troupes françaises de ne pas résister. Il faut cesser le feu et accepter
l’installation des américains en Afrique du nord.
Un 3ème personnage, le général Giraud est également présent et il prétend qu’il est pour la
collaboration avec les américains.
Dans un 1er temps les américains ne veulent pas entendre parler de De Gaulle. Or en
décembre 1942, Darlan est assassiné, et remet De Gaulle dans le circuit. Roosevelt convoque
en 1943 De Gaulle et Giraud pour qu’ils dirigent le territoire. Mais De Gaulle refuse la
convocation.
Après quelques mois, De Gaulle estime qu’il faut faire quelque chose est rejoint l’Afrique du
nord en mai 1943, et créée en juin le comité français de libération nationale (CFLN,
embryon de gouvernement par rapport a vichy, diplomatique) alors que
CNR résistance en métropole, économique et politique
Le CFLN est dirigé par De Gaulle. Il devient le chef du Gouvernement. En juin 1944, le
CFLN est remplacé par le GPRF (gouvernement provisoire de la République Française). De
Gaulle assume clairement une position de chef du Gouvernement.
Pendant ce temps, le CNR connait quelques troubles. Jean Moulin est arrêté et exécuté en mai
1943, et cette arrestation donne lieu à l’arrivée du CNR, Georges Bidau. Il est moins proche
des communistes. Mais ceci a peu d’importance, car la place des communistes en mai 1943
devient de plus en plus importante : Le PC échappe de plus en plus au contrôle de De Gaulle,
et du CNR. Par contre, le PC prend une place de plus en plus importante au plan idéologique
pour les décisions.
De gaulle voyant, cela essaye un autre moyen de les contrôler en demandant en février 1944 à
Koenig de créé le FFI. Le But du FFI est d’encadrer l’action de résistance des communistes.
C’est un échec car les FTP (franc tireur partisans) contrôlés par le PC refusent d’entrer dans
les FFI.
Pendant ce temps, le Gouvernement de Vichy est emmené dans les fourgons Allemands.
C) La libération (aspects politiques).
En mai 1943, le CFLN créé un comité d’épuration : recherche des collabos. Cette épuration
officielle a commencée à procéder à des arrestations réalisées dans des contextes particuliers,
avec beaucoup de dénonciations, des exécutions sauvages.
160 000 arrestations officielles, dont 45 % acquittés. Pour le reste, des peines diverses, de
prison. Ce qui fait que l’épuration officielle n’a généré que 5% de condamnation à morts,
mais 0,5% réels.
Aspects idéologistes :
Presse épurée de tous les jours parus officiellement en zone nord après le 15 juin 1940.
Les journaux dans le Sud paru après le 11 novembre 1942 interdits.
Bouleversement du paysage de la presse française. La presse d’extrême droite disparait.
En 1940, L’Humanité avait fait des démarches pour paraitre dans le Nord, mais interdit car
Communiste.
Aspects Politiques :
Les pays du Benelux étaient sous la direction de l’AMGOT (administration militaire général
des territoires occupés).
De Gaulle réussit à obtenir avec le soutien des Anglais et avec le soutien de certains chefs
militaires Américains comme Eisenhower, la reconnaissance de son GPRF.
La reconnaissance par les Américains place la France dans une situation particulière. C’est le
seul des pays libérés collaborateurs qui peut bénéficier toute suite de la reprise en main par
une autorité nationale.
Les communistes obtiennent une position forte grâce à des comités : CDL, CLL.
Pour contrer les communistes, tentent de jouer la carte Staline, et se rend en décembre 1944
en URSS, et signe un pacte d’alliance et d’assistance mutuelle avec Staline. Ce traité voulu
par De Gaulle, pour limiter l’affluence hostile des communistes va être décevant.
Pourtant il fait entrer Thorez au GPRF en octobre 1944 (secrétaire général du PCF et qu’il a
passé la guerre en URSS, après être condamné pour désertion).
En octobre 1945, des élections ont lieu, qui ont comme objectif de mettre en place une
Assemblée Nationale Constituante, renouant avec la tradition révolutionnaire. (Seule la 1ère et
la 2ème constitution de 1791 a été élaborée comme ca). Mais les communistes obtiennent le
plus grand nombre de voix.
De Gaulle s’en rend compte et le 20 janvier 1946. Il démissionne et cela clos la période de la
libération et la période de la guerre.
Cela ouvre une nouvelle page.
CHAPITRE 5 : UNE NOUVELLE FRANCE EMERGEE AU LENDEMAIN DE LA
GUERRE
I)
Nouvelle valeurs, nouveaux comportements
A) La rupture avec les malthusianismes d’avant guerre
Face à ce déséquilibre économique, la France a toujours voulu diminuer l’offre que augmenter
la demander : malthusien.
De plus, préférence pour l’immobilisme, conservation, avec la ligne Maginot comme symbole
Début du baby-boom français : Phénomènes lent à se mettre en place, mais avec des
conséquences à très long terme. Des raisons :
- Crise de conscience en 1936-1937, possible car à force d’accumuler les déficits
démographiques, il y a de gros problèmes. De plus, amplifié en 1945.
- L’ampleur même des mesures. Au moment où est mis en place les prestations
familiales, cela représente 45% des dépenses sociales de la France. Effort financier pour
permettre la natalité.
Prestations indexées sur le salaire moyen de référence. Mais cela ne va pas bien fonctionner.
Priorité : Relance de la démographie.
La révolution culturelle consumériste n’a pas encore déployé tous ses effets en France.
On se marie aussi très jeunes : des étudiants mariés. Cela montre deux choses :
- Une volonté de passer à autre chose, tourner la page de la guerre.
- Les jeunes valorisent beaucoup plus la notion de couple, plutôt que la notion de
ménage.
B) Des traductions au plan économique et social
On peut trouver cette rupture au malthusianisme dans le domaine agricole.
Le Plan Vichy en 1944 avait décidé de rentrer dans une logique productiviste. Il n’empêche
que le plan de modernisation et d’équipement de 1946-1950, appelé plan Monnet.
Dumont a commencé sa carrière comme organisateur de l’agriculture productiviste. On a
encore des tickets de rationnement :
- Développement tracteurs, engrais, crédit agricole, détaxe des carburants agricoles.
L’Etat pose le principe des prix garanti à l’agriculture : ONIC (Office national
interprofessionnel des céréales) en 1945, qui sera l’ancêtre de la PAC.
Exaltation et Admiration pour le PC. Le PC bénéficie d’une faveur unique dans son histoire.
Le travail est une valeur du PC. Résultats électoraux importants, et base militante multiplié
par 10 entre 1934 et 1946.
C) Liberté, relativisme et engagement
Avoir 20 ans ou 25 ans en 1944, cela paraissait une énorme chance : tous les chemins
s’ouvraient.
La liberté dans le contexte de libération est exaltée par le courant philosophique existentialiste
(s’oppose à l’essence)
Relativisme sartrien : tout est contingent. C’est le contraire de ce qui est nécessaire. Tout est
ouvert, tout est affaire de choix.
L’existence précède les sens : la seule chose importante est les choix qu’on fait.
Sartre, en affirmant que tout est affaire de choix, dit que rien ne peux s’excuser de ne pas
d’engager : on ne peut pas refuser de s’engager, on peut toujours choisir. On parle ici
d’engagement politique.
A travers ces 3 mots, 3 des piliers de ce qu’est la société française dans la seconde moitié du
20ème siècle, après Barrès et Gide.
La liberté n’est pas du tout la conception du libertaire. Elle est au service de l’engagement. On
ne peut pas faire de sa liberté n’importe quoi, pas d’égoïsme.
Mounier, Aron, Camus, sont des grandes figures intellectuelles sont d’accord avec la notion
de liberté destinée à l’engagement.
Mais à partir de 1950-51, la liberté ne sera pu le mot ralliement, mais sera associé à la Guerre
Froide. La liberté sera attribuée aux Américains. C’est une liberté libérale.
Le Monde communiste va se définir comme le camp de la paix.
Pendant 3 ans, de 44 à 47, il y a eu une sorte de ferveur d’enthousiaste commun.
II- Remodelage du paysage politique
A- Les forces politiques
Les élections du 21/10/1945 étaient destinées à mettre en place l’assemblée constituante. En
1945, ces hommes ont de fortes références révolutionnaires. Le fait de travailler avec une
assemblée est révélateur  révolutionnaire (comme 1789).
Ces élections font le point, l’état des lieux des forces politiques. Le PC obtient 26.2% des
voix, la SFIO 23.4%, le MRP 23.9%, les radicaux 10.5% et les modérés 15.6%. Pour
comparaison, en 1936, le PC avait obtenu 14%, la SFIO 20.1%, les radicaux 19.6% et la
droite 42.5%. Il y a donc un fort basculement à gauche. Le PC double son poids et devient le
1er parti de France.
1) Communistes et socialistes
Ce sont deux partis marxistes qui se distinguent par leur stratégie. Les socialistes sont
réformistes et les communistes sont révolutionnaires. L’inversion du rapport de force tient au
terrain. Dans les entreprises, les communes…les communistes tiennent des positions
importantes acquises grâce aux CDL (Comités Départementaux de Libération). Ces comités
ont été supprimés en septembre 45 mais les hommes sont restés sur les terrains.
Maurice Thorez est rentré tôt de l’étranger (point positif pour le PC). Léon Blum est quand à
lui resté en captivité jusqu’en mai 1945. Donc, le parti socialiste est en manque de cet homme.
A cette époque, Guy Mollet est le chef de la SFIO.
En faite, par-dessus tout, il y a l’image du PC qui écrase les socialistes. Il se présente comme
le parti de la résistance (ou « parti des fusillés »). Il valorise son image et se présente comme
le principal artisan de la résistance en France. A côté, les socialistes complexent, ce qui est
renforcé par le rôle de l’Union Soviétique (qui donne son prestige au PC avec l’Armée
Rouge). Dans l’opinion, le parti communiste en impose.
2) Les radicaux
Ils sont les grands perdants. C’est un parti qui n’a pas la même qualité de militants à cette
époque. Les communistes et socialistes sont eux dévoués sans borne pour leur parti. Les
radicaux sont un parti de notables attirés par d’autres considérations.
3) Les petits groupes issus de la résistance
Il y a l’UDSR (Union Démocratique des Socialistes de la Résistance). Il est emblématique, et
Mitterrand en a été membre.
4) Le MRP
Le Mouvement Républicain Populaire. Il fonde sa légitimité sur la participation de ses
membres à la résistance. Il n’existait pas avant la guerre. Ses références sont démocrates
chrétiennes. Jusqu’en 1945, la démocratie chrétienne n’avait pas de parti, elle en profite donc.
L’homme qui en est l’artisan (du MRP) est Georges Bidault. Le MRP passe de 0 à 24%. En
faite, le MRP capitalise des voix grâce à Bidault, à la résistance, et parce qu’il n’y a plus de
grands parti de droite qui sont discrédités par Vichy. Le MRP est une démocratie chrétienne à
la française qui va exister temps qu’il n’y aura pas de grands partis à droite.
5) La « droite »
Désormais, la droite française a perdu presque définitivement son caractère
antiparlementariste. Elle est désormais républicaine, parlementaire, jusqu’à l’émergence du
front national.
B- La transition vers la 4ème république
1) Le tripartisme
C’est la conséquence du départ de De Gaulle le 20/01/1946. N a donc un gouvernement sans
chef de gouvernement. C’est un accord entre les trois grands partis vainqueurs en 1945. Ils se
répartissent à l’amiable les portefeuilles ministériels et pour choisir un chef de gouvernement
qui n’a aucun pouvoir réel. A l’intérieur de chacun des ministères, les partis les colonisent. Le
pays est organisé en fonction de ces forces partisanes. Cela a duré de janvier à novembre
1946. Cela a duré car la France a eu du mal à se doter d’une constitution. En effet, il a fallu
deux projets de constitution. La première mouture de la constitution a en effet été rejetée. Et
en l’absence de règle constitutionnelle, cela a continué.
Finalement, par le référendum d’octobre 1946, la constitution est acceptée. Cette constitution,
De Gaulle ne l’approuve pas (il disait : « 1/3 la rejeter, 1/3 l’approuve et 1/3 s’est abstenu »).
2) Ultime gouvernement traduisant une volonté de consensus politique
Une fois la constitution adoptée, il fallait a faire fonctionner. Elle prévoyait la mise en place
d’une assemblée législative. Des élections législatives sont donc vite organisées. Et, en
novembre 1946, les résultats confirment el les amplifiant les résultats de 1945. Le PC grimpe
à 28%, le MRP à 26%, et les socialistes reculent (18%). Cela traduit le retour de la logique
gauche/droite en France. Entre temps, les 1ers signes de la guerre froide sont apparus.
Churchill a prononcé le discours de Fulton en mars 1946, qui affirme qu’un rideau de fer est
tombé sur l’Europe du fait de la volonté des soviétiques. Ce discours contribue a présenté les
communistes sous un jour différent. Ce dernier apparaît associé à une Armée Rouge qui
empêche la liberté démocratique et qui place des dirigeants communistes à la tête des pays
européens.
En 1946, les gaullistes ne font pas un bon score (2% pour l’Union Gaulliste) car De Gaulle
n’a pas donné son accord. Dès lors qu’il ne soutient pas son parti, ce dernier ne fait pas un bon
score et inversement.
Ces élections se traduisent par l’impossibilité de poursuivre avec le tripartisme. Blum est
l’homme qui flaire le trait d’union entre les forces issues de la résistance. Il a donc constitué
un gouvernement monocolore socialiste en novembre 1946. Ce gouvernement a des
difficultés énormes (doit faire face en décembre 1946 à la guerre d’Indochine). Blum a signé
avec le secrétaire d’Etat américain les accords Blum-Byrns qui stipulent quand échange
d’une aide économique des USA à la France, cette dernière s’engage a diffuser les films
américains dans ses salles. Une fois le président élu (Auriol), ce dernier n’a aucun pouvoir. Il
choisit un socialiste pour former le 1er vrai gouvernement de la 4ème république, Paul
Ramadier qui décide de former un gouvernement très ouvert qui est l’ultime volonté d’un
consensus. C’est une sorte de gouvernement d’union nationale. Il y a 5 ministres MRP, 5
ministres communistes, et tous les autres (socialistes, radicaux…).
III- La reconstruction économique
A- Les réformes de structure
Ces réformes sont l’application de la pensée de De Gaulle et du programme du CNR. Le point
commun entre les deux est l’idée de nationaliser les grandes sources de richesse de la nation.
Cette vague de nationalisation se fait sous une double autorité :
1) L’action du GPRF
En janvier 1945, nationalisation de Renault. Création d’Air France en avril 1945. Mise en
place des comités d’entreprises. Et en octobre 1945, la Sécurité Sociale est fondée grâce à
Pierre Laroque.  Mise en place d’un Etat providence inspiré du modèle Beveridgien.
Nationalisation de la Banque de France en décembre 1945 ainsi que de 4 grandes banques
françaises (Crédit lyonnais et Société Générale…).
Création du Commissariat Général au Plan (1er commissaire est Jean Monnet).
2) L’action des gouvernements tripartites
Une fois De Gaulle parti, cette réforme s’est poursuivie.
Création d’EDF/GDF. Les principales compagnies d’assurances sont nationalisées. En mai
1946, 2nd loi sur les comités d’entreprises. Création des charbonnages de France. Définition
des 5 grandes branches familiales. En 1946, la politique familiale française est la plus active
de tous les pays (allocations familiales). Lisibilité extraordinaire de cette politique : les
prestations familiales de 1946 sont les allocations familiales (gérées par la CAF), les
allocations prénatales, les primes à la naissance, les allocations de logements familiaux et les
allocations de salaire unique des mères au foyer. Statut de la fonction publique en octobre
1946.
B- Le redressement économique entamé sous les gouvernements de la « troisième
force »
Ces réformes ont donné les moyens du redressement économique.
1) Adoption d’une politique de rigueur
Tant que De Gaulle est au pouvoir, il est confronté à un dilemme (deux logiques
contradictoires) :
- Assainir la situation économique du pays. Il y a un décalage entre l’abondance des
liquidités dont disposent les ménages et la rareté des choses à acheter  provoque
l’inflation et développe le marché noir
- Maintenir les communistes dans une position relativement calme. Il fallait éviter qu’ils
aient des arguments pour dénoncer sa politique
Mendès France était en désaccord avec De Gaulle et démissionne en 1945.
Puis De Gaulle s’en va, on rétablit le rationnement du pain (et on le renforce même en 1948),
et on décide (les gouvernements des tripartites) en 1946 de mettre en place une politique de
blocage des salaires et des prix. Les français acceptent cela. Mais, plus la guerre s’éloigne,
plus les français (surtout les couches populaires urbaines) trouvent que cela dure trop
longtemps. La mise en place du 1er consensus (Ramadier en janvier 1947) continu pourtant le
blocage des salaires, des prix.
2) L’aide Marshall et le redressement économique
Cette politique a porté ses fruits dans un 1er temps. Cependant ce n’était pas suffisant. En juin
1947, George Marshall propose à tous les pays européens une aide pour accélérer leur
redressement économique. Cette aide était une aide gratuite financièrement mais qui n’était
pas donné sans contrepartie. La libéralisation des échanges entre les bénéficiaires (abaissent
les barrières douanières et développent leur commerce avec un calendrier) en est une.
Cette aide devait être gérée par l’Organisation Européenne de Coopération Economique
(OECE). La France a tout de suite accepté cette aide en 1947.
Cette aide a été un élément important du redressement économique. Cependant, elle n’a pas
été efficace à elle seule. Elle a été efficace car elle a été distribuée à des économies déjà très
développées (infrastructures bancaires…), et adressées à des populations qui avaient déjà fait
des efforts.
Cette OECE, outre de gérer cette aide, elle a veillé à l’usage que les différents pays faisaient
de ces aides  rigueur budgétaire (hausse des impôts, réduction des dépenses de l’Etat…).
Ces gouvernements étaient donc très vite impopulaires, en France comme en Europe. Ainsi,
les dépenses militaires diminuaient, et les salaires des fonctionnaires aussi (en faite 110 000
postes en moins). De plus, l’économie et le commerce extérieur étaient stimulés par des
dévaluations (deux dévaluations qui font dévaluer le franc de 100%). Le gouvernement a
décidé à partir de 1948 de libérer les prix avant de libérer les salaires  la situation des
français entre 1946 et 1950 n’a donc pas été simpliste.
Au bout du compte, ces gouvernements de troisième force ont réussi en 3 ans à rétablir les
grands équilibres budgétaires, le commerce extérieur, à relancer la production et à permettre
une reprise de la consommation intérieure.
Le prix politique et social a payé a été important.
CHAPITRE 6 : LES PRINCIPALES EVOLUTIONS SOUS LA QUATRIEME
REPUBLIQUE
I-
La rupture : le temps de la « troisième force » : 1947-1951
A- Pourquoi une « troisième force » ?
1) Le retour de De Gaulle sur le devant de la scène
De gaulle est parti de son propre chef même s’il aurait bien voulu resté. Seulement, en 1946,
De Gaulle est encre jeune (56 ans), et il estime qu’il a encore un rôle a joué pour le pays. Il
décide en avril 1947 de créer un Rassemblement du Peuple Français. Il l’a créé dans un
contexte des premiers signes de guerre froide. En mars 1947, c’est la doctrine Truman. Le
RPF présente des candidats dans toutes les communes de France  raz de marée (40%) des
gaullistes aux élections d’octobre 1947. 52 préfectures sont conquises dont Paris, Lille et
Marseille. A partir d’octobre 1947, la 4ème république a donc du souci à se faire.
2) Les communistes se dressent contre le gouvernement
Augmentation des prix de la part des communistes.
Grève le 25 avril 1947 à la régie Renault. Ce ne sont pas la CGT, mais l’extrême gauche :
Trotskistes qui sont à l’initiative. La CGT se lance dans le mouvement malgré elle.
Le 4 mai 1947 s’ouvre un débat parlementaire sur le blocage des salaires et des prix. Le
Président du Conseil Ramadier annonce pour cela, mais le gouvernement vote contre (PC), et
les parlementaires s’abstiennent.
Le 5 mai 1947, les ministres communistes du gouvernement apprennent qu’ils sont révoqués.
Cela couvre le début d’une longue période de jeun pour les PC. Ils ne reviendront au
gouvernement qu’en 1981.
Le 5 juin 1947, plan Marshall, PC pour ce plan. Mais Staline est contre, donc le PC se doit de
lutter contre cette réussite économique. Il demande au PC de mener une lutte sociale
impitoyable pour empêcher que le plan Marshall puisse se déployer. C’est pour cela que le PC
à l’automne 1947 décide de lancer la CGT dans des grèves dont le caractère est
insurrectionnel, qui se traduisent par une prise d’assaut de mairies, de gares.
Ces grèves rencontrent un succès, car la situation économique entre avril et automne 1947, les
prix ont augmenté de 43%.
Cela amène le gouvernement à un dilemme :
- PC puissant le pays, on annule le plan Marshall
- On résiste, et ce que Ramadier décide. Il est remplacé par Schuman, MRP et le
Gouvernement est de 3ème force : Il rassemble les socialistes, les MRP et les radicaux.
J.Moch devient ministre de l’intérieur et souhaite résister à la pression des grèves, et
oppose la masse des forces de l’ordre constituées des CRS (compagnie républicaine de
sécurité), et les réservistes de l’armée.
Tout ceci fait qu’après 5 semaines de conflits, et le 9 décembre 1947, le secrétaire générale de
la CGT : J.Frachon arrête la grève. Les conséquences :
- Eclatement de la CGT en 2 :
- Réformiste de la CGT : Jouhaux quitte la CGT et fonde CGT FO (avril 1948).
FO : Hostilité à la CGT, qu’on peut qualifier d’anti communiste :
- Des gens de droite
- Des Trotskistes.
Jusqu’à la fin des années 1980, ce sont les réformistes qui ont dirigé FO. Ensuite les
Trotskistes prennent le dessus, et devient un syndicat Radical.
1922 : CGT (réformiste) et CGTU(révolutionnaire)
1935 : Réunification CGT
CFDT crée en 1964 : Auto gestionnaire, donc radical. Dans les années 1980, la CFDT fait le
mouvement inverse et devient réformiste, dirigée par Notat.
B- L’éclatement de la 3ème Force
Cette 3ème force est née comme conséquence de l’émergence des 2 autres forces, ce qui a
amené les socialistes et les MRP à faire front c’est deux choses :
- L’existence des gaullistes et communistes : préservation constitution et institutions
parlementaires.
- Permettre le plan Marshall de porter ses fruits : mener une politique économique qui
accompagne l’aide Marshall.
Une fois que les communistes deviennent moins redoutables, une fois que le redressement
économique est entamé, cela se voit lorsqu’on peut envisager le déblocage des prix et salaires.
Lorsque les Gaullistes apparaissent comme moins redoutables, ils perdent leur crédibilité, ce
sont les élections législatives de 1951, les Gaullistes obtiennent 21,5 % des voix, insuffisant
pour De Gaulle. Il est clair qu’ils ne sont pas une menace, et changer la constitution de la 5ème.
Par la suite, les socialistes (SFIO) souhaitent se détacher de la MRP, et assumer son rôle
historique, et se retirent, car ils ont perdu le + en termes électorales dans cette collaboration, et
quittent le gouvernement en 1950. Ils ont continué à soutenir des mesures.
C’est le déclin des 2 forces qui a entrainé la création de la 3ème force.
Le déclin de la 3ème force (MRP-socialiste), est lié au déclin des 2 autres forces (Gaullistes
RPF et Communistes), en termes de capacité de contester le régime.
II-
De l’Agonie du RPF à la création de l’UNR
A) La dissolution du RPF
Le problème du RPF (De Gaulle) était sur quel combat allaient ont mobilisé les députés :
Changer la 4ème. C’est possible avec + de 50% des députés, mais 25% c’est compliqué.
Le Gouvernement de A.Pinay pressenti pour être Président du Conseil, investi en mars 1952,
soutenu par des radicaux, MRP et 27 députés RPF, ce qui sauve la 4ème.
Les 27 ont été exclus par de Gaulle, et De Gaulle dissout le RPF en Mai 1953. Le déclin de la
3ème a accéléré le déclin du RPF.
B) La traversée du désert du Général de Gaulle
Il estime que son rôle dans la vie politique va être réduit. Il a échoué, et en 1953, se retire à
Colombey-les-Deux-Eglises pour rédiger ses mémoires.
Ses idées ne disparaissent pas du débat politique, qui sont incarnées par Michel Debré, au
moment de la CED (communauté européenne de défense où les prises de décisions des
gaullistes et communistes étaient fortes), abandonné par Mendes France.
Pour autant, aucun succès, de partis qui se prétendent Gaullistes, qui font des scores ridicules.
La Gaullisme sans De Gaulle ne pèse rien.
Par ailleurs, le Gaullisme reste aussi présent sur la scène, d’une façon assez paradoxale
sur la forme de participation au Gouvernement :
- Chaban Delmas.
- Koenig.
2 types d’explications :
- Le temps de De Gaulle est passé, et il faut des nouveaux.
- L’idée qu’en participant au Gouvernement ils peuvent continuer à informer De
Gaulle.
Aux législatives de 1956, les gaullistes font un très faible score électoral, mais s’affirme de
plus en plus les positions de Michel Debré, en faveur de l’Algérie unie à la France.
C) La quatrième République, malade de l’Algérie
La 4ème a à son actif, le redressement économique du pays, ayant le poids de 2 guerres :
- Indochine 46 à 54
- Algérie : 54- 62
Avec aout septembre octobre en paix.
Les militaires français, en 1954, au moment ou éclate la guerre d’Algérie, ont une expérience
de 8 ans de guerre en Indochine, était une armée aguerrie, mais qui a une impression que si
elle n’a pas pu l’emporté en Indochine, c’est parce que les politiques ne les ont pas
soutenu.
A la fin de la guerre d’Indochine, en juillet 1954, les militaires français ont une grande
amertume.
1) Pierre Mendès France, happé par la crise algérienne
Mendès France arrive au pouvoir en Juin 1954 :
- La question de la CED non réglée qui la règle le 30 aout.
- Mettre fin à la guerre d’Indochine, juste après la défaite de Dien bzen fou. Il la règle
en juillet 1954, avec les accords de Genève.
- Mendès lance en été 1954, le processus d’indépendance de la Tunisie.
C’est ce qu’on appelle un Bradeur, qui largue l’empire. Il avait dans l’idée d’associer rigueur
et politique sociale.
Le 1er novembre 1954, éclate la Guerre d’Algérie, composé de départements. Une série
d’attentats se passent en Algérie, avec un côté artisanal.
Le FLN (front de libération national), est issue d’une scission au sein d’un grand
mouvement indépendantiste, en rupture avec le Messali Hadj. Dès le départ, la résistance est
divisée, et le FLN aura comme principal objectif d’affirmer une légitimité qui ne va pas
de soi face aux populations algériennes, face à la France, et aux Messalistes.
Le programme du FLN est résumée dans les attentats de la Toussaint :
- L’indépendance « d’un Etat démocratique et social dans le cadre des principes
Islamiques ». A l’époque l’Algérie est peuplée de 8 millions d’individus :
- Avec 1 million de populations d’Européens d’Algérie. Ces pieds noirs ne sont
pas français d’origine, mais Espagnol, Italiens, Maltais, qui ont un statut particulier.
- Le reste de Musulmans, avec un collège électoral à part, mais un nombre de
députés égal aux pieds noirs.
- Tous les français désirant rester en Algérie pourront choisir leur nationalité d’origine,
et seront de ce fait considéré comme étranger vis-à-vis des lois en vigueur. Ou, ils opteront
pour la Nationalité Algérienne, et dans ce cas seront considérés comme tels, en droits et en
devoirs.
Les Pieds Noirs (1 million) sont donc hostiles au FLN, et le Gouvernement doit les entendre.
- Le 9 novembre 1954, Mendès France cite que l’Algérie c’est la France, pas de sécession
possible. L’Algérie doit rester française,
Mendès France envoie en Algérie un nouveau gouverneur général : Jacques Soustelle.
Personnage Atypique, qui souhaite l’intégration entre Musulmans et Européens. Cela ne
provoque pas l’enthousiasme, qui considère que leur position dominante leur est de droit.
Quand Soustelle arrive en Algérie en février 1955, il est mal accueilli :
- Les pieds noirs ne sont pas gaullistes.
- Mendès est le bradeur, est l’intégration parait curieux.
Mendès est renversé en juillet 1955, il n’a rien fait même à l’intérieur.
Il est remplacé par Edgar Forre, et il est confronté aux massacres de Constantine, en Aout
1955 :
- Le FLN sait qu’on ne peut pas rester dans la situation créée pas la Toussaint. Il n’y a
pas de rupture radicale entre la France et les populations musulmanes.
- Soustelle est horrifiée par les massacres et souhaite une répression violente, qui
provoque l’enthousiaste des Pieds Noirs. Mais il provoque une inquiétude dans la population
Algérienne.
- L’armée est renforcée par Edgar Forre, en faisant appel aux réservistes. C’est le
début de l’engagement du contingent. Les militaires se sentent soutenus.
2) Guy Mollet, piégé par la guerre d’Algérie
Secrétaire général de la SFIO, devant l’aggravation de la crise Algérienne, devient Président
du Conseil, parce qu’il y a eu élections législatives anticipées pour résoudre la crise
Algérienne.
Victoire de la Gauche, les communistes acceptent de soutenir l’action du Gouvernement. N.
Khrouchtchev fait une tentative d’apaisement avec l’Europe occidentale.
Guy Mollet devient Président du Conseil, et se rend en Algérie, pour voir ce qu’il peut faire.
Le 6 février 1956, Mollet est mal accueilli, car il a eu la mauvaise idée de rappeler Soustelle
(populaire par les pieds noirs avec Constantine) qui le font savoir.
Mollet décide de mettre en place un Nouveau Gouverneur Général, et choisit le Général
Lacoste.
Pour Guy Mollet, 3 axes :
- Cesser le feu
- Elections : représentants légitimes des musulmans
- Négociations.
Mais le FLN ne voit pas les choses comme ca et une guerre civile se déroule, entre
Messalistes et FLN, pas de places pour 2, en mai 1956.
Le FLN ne veut pas de cesser le feu, et souhaite poursuivre la guerre et l’intensifier. Il
bénéficie d’une situation politique très avantageuse :
- En mars 1956, la France accorde l’indépendance au Maroc et à la Tunisie. (au centre
l’Algérie).
- En octobre 1956, Lacoste apprend que Ben Bella, est avec 4 autres dirigeants dans un
avion en route vers Rabat, pour s’entretenir avec Le Roi du Maroc et le Président de Tunisie.
Lacoste veut intercepter les 4.
La conséquence est le scandale international. La France, dénoncée par tous les Pays.
Nasser, souhaite le rassemblement des Arabes.
On en rajoute une couche au début du mois de novembre 1956, en organisant avec les anglais
et israéliens, la prise de contrôle du Canal de Suez. La France se voit taxé de néocolonialisme,
et la Force du FLN n’est pas militaire, mais Politique.
L’année 1957 est la plus dure dans la guerre d’Algérie, car Guy Mollet donne au Général
Massu, de mener la bataille d’Alger. Le FLN mène une politique d’attentats, et l’armée utilise
la torture contre les prisonniers :
- Militairement c’est très dur pour le FLN, et donc le réseau se disloque.
- Tout ceci se sait, et un malaise s’empare au sein de l’armée.
- De plus, le déficit budgétaire se creuse avec le cout de la guerre.
Les critiques pleuvent mais l’armée française croit tenir sa victoire, par rapport à l’Indochine.
Le FLN est à genou, le terrorisme disparait.
- Au pouvoir, l’armée, les pieds noirs, le FLN politiquement.
D) Le Retour du Général de Gaulle au pouvoir et la mise en place de la 5ème.
1) De Gaulle saisit l’opportunité offerte par le blocage de la question
Algérienne
Le 13 mai 1958, coup de force à Alger, prend la forme d’une invasion du palais du
gouverneur général, par une foule importante, et le palais est privé du Gouverneur Général.
Depuis le 15 avril, Lacoste a été rappelé à Paris pour consultation car la France n’a plus de
gouvernement, avec le renversement de Félix Gaillard.
C’est donc le chef de l’armée en Algérie : Raoul Salan, qui siège et fait office de
gouverneur général.
Une des premières décisions et de nommer un comité de salut public. Massu accepte de
devenir Président du Comité.
Pierre Pflimlin, MRP, favorable à l’indépendance de l’Algérie : Président du Conseil.
Salan fait un discours le 15 mai, et dit « Vive de Gaulle ». De Gaulle envoie un
communiqué où il fait savoir qu’il est prêt à « assumer les pouvoirs de la République ».
Les pieds noirs acceptent cela.
Pflimlin, démissionne, le 29 mai et Coty désigne un nouveau Président du Conseil, De
Gaulle, et reçoit l’investiture, pour :
- Résoudre la situation Algérienne.
- Organiser une nouvelle constitution.
2) La mise en place de la 5ème République.
Adoption par référendum de la constitution. 79% pour l’adoption le 28 septembre.
De Gaulle créée l’UNR, et les résultats sont modestes : 20,4%. Signe que le pays ne donne
pas tout à De Gaulle.
Le PC passe sous la barre des 20% pour la 1ère fois : Phase de rééquilibrage gauche-droite.
Centriste du MRP à 11%.
De Gaulle constitue un Gouvernement :
- Chef du Gouvernement : Debré.
- Soustelle fait parti du Gouvernement, mais c’est un poste honorifique, qui n’a pas un
poste clé.
CHAPITRE 7 : LES EVOLUTIONS POLITIQUES DE 1958 A 1986
I : La Présidence du Général de Gaulle
A)
La crise de 1962 : Parlement Marginalisé
1)
Lever l’hypothèque algérienne
Plus du tiers du Gouvernement de Debré, n’est pas constitué de Parlementaires. Cette histoire
part de l’Algérie.
a) L’éphémère entente entre De Gaule et les Pieds
Noirs.
De Gaulle, l’Algérie est finie, il ne faut pas rester là-bas. Il ne peut pas le dire en public. Il
préfère stabiliser la population, en dissolvant le comité de salut public.
- Il envoie des signaux. Dès le 4 juin 1958, il est à Alger, en prononçant un discours : Je vous
ai compris.
- A Mostaganem, De Gaulle dans son discours affirme : « Vive l’Algérie Française ».
- En Automne 1958 : Plan d’Investissement en Algérie, en faveur des campagnes, et renforce
les moyens militaires : Plan Challe.
- Le FLN plus est soumis à la pression militaire, plus est fort politiquement. Le 19 septembre
1958, le FLN décide de créer le GPRA : Gouvernement Provisoire de la République
Algérienne.
- Jusqu’en septembre 1959, De Gaulle a donné l’impression aux pieds noirs qu’il faisait tout
pour maintenir l’Algérie Française.
b) La rupture
Le ton change en 1959. Il propose aux algériens l’autodermination qui doit les amener à
choisir entre 3 possibilités :
- Francisation
- Association
- Indépendance
Les algériens se sentent lâchés. Massu est révoqué en janvier 1960 avec « Algérie Française »
=
- Semaine des barricades organisée par les pieds noirs en janvier 1960
- Répression militaire : 26 morts.
c) Les accords d’Evian
De Gaulle souhaite lâcher l’Algérie pour d’autres tâches (européennes et nationales) :
Rencontre avec les délégués du gouvernement français et représentants du GPRA en juin
1960 à Melun.
Le 8 janvier 1961, Referendum de De Gaulle sur la politique d’approbation de
l’autodétermination des Algériens. (Opinion métropole OUI à 75%)
Partisans de l’Algérie française crée donc l’OAS (organisation armée secrète) en février
1961 :
- Attentats et Putschs des généraux le 22 avril 1961.
- Attentat manqué contre De Gaulle au Petit Clamart en Aout 1962
18 mars 1962 : Accords d’Evian reconnaissant le principe d’autodétermination de l’Algérie =
Cesser le feu.
Ainsi 99 % de la population algérienne vote l’indépendance de l’Algérie le 8 avril 1962.
Proclamation le 3 juillet 1962.
2)
Principe généraux de la politique Gaullienne
- Causes du mauvais fonctionnement de la 4ème : Poids excessif de l’Assemblée Nationale =
donc réduire son poids
- Recourt fort à la démocratie directe = Referendum 5- Politique extérieure : domaine réserve du Président.
= Forme très personnelle du pouvoir qui se met en place.
3)
Les prémisses de la crise de 1962.
Référendum le 8 avril 1962 sur l’Algérie : Debré Démissionne, remplacé par Pompidou,
inconnu du public, afin d’en découdre avec les parlementaires.
Conférence de presse du 15 mai 1962 : De Gaulle en faveur d’une Europe des Etats :
- Demission de 5 ministres MRP Du Gouvernement.
- Députés NON UNR et NON PC signent en juin 1962 un manifeste européen.
4)
La réforme constitutionnelle.
Election du chef de l’Etat au SU accéléré par l’Attentat du Petit Clamard.
Le 20 septembre 1962, De Gaulle annonce un référendum de modification de la constitution
de 1958 = Anticonstitutionnel = Motion ce censure contre le Gouvernement. Il est renversé :
- De Gaulle dissous l’AN.
- Ensuite il demande à Pompidou de constituer un autre Gouvernement.
Référendum d’octobre 1962 : OUI a 62%
B)
La montée des critiques et l’élection de 1965 : Dénonciation du Coup d’Etat
Permanent.
1)
Un mécontentement social
- Conflit des mineurs en mars 1963, avec grève générale de 36 jours dans les houillères de
France (réduction production de charbon, effectifs, et limitation salaires).
Alors que l’économie mondiale se tournait surtout vers le Pétrole, très bon marché.
- Mécontentement Paysan, moins de ventes agricoles.
- Interruption de travail dans le secteur public.( augmentation salaire moins rapide en public
qu’en privée).
- Plan de stabilisation en septembre 1963, pour juguler l’inflation = ralentissement de la
croissance et chômage.
2)
Oppositions politiques
Critiques du centre et des indépendants envers De Gaulle :
- Politique du Général face aux partenaires de l’alliance atlantique.
- Hostilité à la GB (USA) : Opposition à son entrée au marché commun
- Indépendance nationale et intérêts de la France.
Essai d’un traité franco-allemande en janvier 1963, mais pas ratifié, à cause de la pression des
USA.
De Gaulle est donc isolé de la scène européenne, conséquences :
- Il pratique la chaise vide pendant les négociations de la PAC.
- Annonce du retraite de la France de l’OTAN en 1966
- Dénonciation des USA, face à la guerre du vietnam.
Antiaméricanisme = Ralliement de la gauche à un seul Homme : Mitterrand « coup d’Etat
permanent ».
De Gaulle Président en 1965 : 55,2 % des voix, devant Mitterrand. Véritablement
universel.
C)
Causes et conséquences politiques et sociales des évènements de mai 1968 :
L’essoufflement de l’exercice solitaire du pouvoir.
1)
Les élections de 1967
- VGE crée son parti : Fédération des républicains indépendants en 1966.
- Mitterrand : Fédération de la Gauche démocratique et socialiste (FGDS).
= Victoire de justesse de la Droite Gaulliste. De Gaulle continue tout de même de pratiquer
l’exercice solitaire du pouvoir.
Cela provoque une agitation sociale au printemps 1967. Il subit d’ailleurs des élections
législatives en décembre 1967 (pilule).
2)
Les conséquences des évènements de mai 68.
Elections de mai 1968 en faveur de De Gaulle : 75% des sièges :
- Opposition au pouvoir du Général.
a) Les capitalistes libéraux
Pas convaincu des gaullistes dans le domaine économique, fondé sur l’économie mixte et
administrée.
Grenelle :
- Augmentation de 35% du SMIG et 10 % des autres salaires.
Loi de décembre 68 : Droit syndical dans l’entreprise.
b) L’hostilité du monde ouvrier
CGT et CFDT ne peuvent pas se rallier au gaullisme, par principe idéologique.
Politique d’austérité de décembre 68 inquiète + Position très ferme sur les salaires en mars
1969 avec la conférence de Tilsitt, pour bloquer l’inflation et limiter le déficit extérieur.
c) Les autres adversaires du Général
- La clase moyenne indépendante :
- Hausse des salaires = faillites et restructuration des PME.
- Classe âgée et conservatrice du monde paysan réticent.
- Les républicains indépendants de VGE.
- Les électeurs de droite pro Algérie.
- les contestataires des réformes des IUT : indépendance.
De Gaulle ne convint pas grand monde et mécontente ses appuis électoraux.
II: Le quinquennat de Georges Pompidou
A) Référendum et élection présidentielle en 1969
A 79 ans, De Gaulle n’est pas un homme de pouvoir pour le pouvoir. Il remet en jeu sa
légitimité au référendum sur la réforme du Sénat et la Régionalisation.
52 % NON au référendum en 1969.
Elections de juin 1969 : Poher et Pompidou qui gagne à 58%.
B) Chaban Delmas et la nouvelle société
Politique de Pompidou : continuité et ouverture. Il est le 1er ministre pour mettre en œuvre de
programme.
Il entend instaurer une nouvelle société, prospère, jeune, généreuse et libérée.
Il veut débloquer la société, bloquée depuis mai 68.
Il veut aussi mettre fin à l’Etat tentaculaire et inefficace, et aux conservatismes des structures
sociales.
Volonté d’ouverture au centre libéral incarné par VGE. Il veut libéraliser le domaine culturel.
Pompidou accepte l’entrée de la GB au marché commun.
Mais cette nouvelle société ne fait pas l’unanimité : gaulliste et Pompidou qui se rend compte
que Delmas lui échappe. Il obtient un soutien tellement massif à l’AN qu’il démissionne pour
éviter la dyarchie en aout 1972.
C) Le Gouvernement Messmer et les élections de 1973
Avec ce gouvernement, pratiques beaucoup plus conformes à l’époque de De Gaulle.
Le poids du parlement continue de baisser.
Influence de Pierre Juillet et marie France Garaud = retour à une ligne plus conservatrice.
Mais reprise en main de Pompidou guère efficace, car ses moyens physiques diminues en
raison d’un cancer. Paralysie du pouvoir, et décès en avril 1974.
III : La fin des certitudes de la droite française
A) L’échec de VGE
1) Une ère nouvelle de la politique française
Courte victoire contre Mitterrand en 1974. Gouvernement dirigé par Chirac.
Gouvernement placé sous le signe du rajeunissement tout comme VGE, veut placer son action
sous le signe de la jeunesse, et décrispé.
Il crée de nouveaux ministères :
- Condition pénitencier
- Travailleurs émigrés
- Action sociale
- Réformes
- Conditions féminines.
Logique technocrate qui se veut efficace et moderne.
Décrispation politique, avec des rapports à l’opposition = Gouvernance au centre.
Mais il doit gouverner avec une majorité dominée par l’UDR (élection de 1973), pas très
favorable. Et relations avec Chirac tendues.
2) Principales mesures du septennat
Prise en compte des évolutions de société depuis les années 60 :
- Majorité à 18 ans (juillet 1974)
- Divorce par consentement mutuel et loi Veil (1975).
Volonté d’action sociale :
- Politique de redistribution Keynésienne : SS étendue aux non salariés. Mais
augmentation des PO de 37 à 43% de la richesse nationale
- Fondation du collège unique en juillet 1975 : démocratisation de l’accès au second
cycle.
3) Le pouvoir présidentiel dans les turbulences
Satisfaction très ponctuelle, car entrée de la France dans la crise économique en 1974 :
- Inflation de 15%
- Chômage x 2
- Poussée des séparatismes basques, bretons, corse.
- Démission de Chirac le 25 aout 1976. Raymond Barre le remplace, et devient aussi ministre
de l’économie et des finances.
Mais le Plan Barre ne fonctionne pas : la stagflation reste un fléau économique majeur de la
présidence de VGE.
- EN Décembre 1976, Chirac fonde le RPR, autour d’un projet de travaillisme français. En
1977, Chirac devient maire de Paris, au dépend d’un ami de VGE…
Poussée aussi de la Gauche à travers les élections.
VGE décide donc de créer l’UDF, un parti constituant tous les partis centristes, en
février 1978.
B) Mitterrand ramène la gauche unie au pouvoir
1) La dynamique du programme commun.
Mitterrand :
- Bon score en 1965
- FGDS performante aux législatives de 1967
- en 1969, SFIO délabrée.
- en 1971, à la direction du PS.
- Eté 1972 : Il élabore avec Marchais et Fabre un programme commun de
gouvernement de la gauche.
- Elections de 1974 : 49,2 % pour Mitterrand, forte poussée.
- En 1976 : 56% des élections cantonales pour toute la gauche.
- Idem en 1977 aux municipales.
2) Nouvelle désunion de la gauche
Le PC critique l’évolution réformiste du PS. Cela entraine l’échec des négociations et une
victoire de la majorité présidentielle aux législatives de 1978.
Idem en 1979, avec la stagnation de la gauche aux européennes. Division au sein du PS, entre
Rocard et Mitterrand.
Au congrès de Metz d’avril 1979, Mitterrand devient candidat socialiste aux élections de 1981
3) La guerre des chefs à droite et la victoire de la force tranquille
Guerre entre VGE et Chirac, après la victoire inespérée aux législatives de 1978.
- Chirac lance l’appel de Cochin dans la perspective des élections européennes de juin 1979.
Un second plan Barre permet de stabiliser la monnaie, mais cette politique se heurte au
second choc pétrolier de 1979-1980 :
- Augmentation du chômage.
- Inflation à 14%
Campagne de 1981, marqué par la multiplicité des candidatures : VGE, Chirac, Debré,
Mitterrand, Marchais, Crépeau.
Victoire de Mitterrand avec 52,2 % des voix devant VGE le 10 mai 1981, grâce au
report des voix de communistes.
Gouvernement de Pierre Mauroy mise en place, mais sans ministres communistes. Mais ils
rentrent dans le second gouvernement Mauroy, en juin 1981 aux législatives.
Les mesures du gouvernement de gauche :
- Suppression de la peine de mort
- Nationalisations (bancaire)
- Semaine de 39 heures, retraite à 6à ans, et 5 semaines de congés payés.
- Lois Auroux sur la liberté syndicale
- Les lois de décentralisation.
- Distribution massive du pouvoir d’achat (augmentation SMIC, alloc, minima
sociaux)
- IGF
IV : La gauche à son tour saisie par le doute (1982-1986).
Douloureux ajustements, turbulence politique, avec montée de l’extrème droite et 1ère
cohabitation :
- En juin 1982, Dévaluation du Franc par Mauroy de 5,75%.
- Seconde dévaluation en mars 1983, avec plan de rigueur économique et budgétaire.
Le PS est hostile aux principes sociaux démocrates des allemands :
- liberté de concurrence et liberté d’entreprise
- protéger la propriété privée des moyens de productions
Délabrement du PC.
Socialistes obligés de se soumettre à une gestion gouvernementales :
- Perte de son prestige après des français.
- crise de représentation.
CHAPITRE 8 : EVOLUTIONS SOCIO-ECONOMIQUES AU COURS DE LA
SECONDE MOITIE DU XXème SIECLE
I)
Les mutations économiques : des trente glorieuses aux trente piteuses ?
A)
Trente glorieuses ?
1) L’œuvre économique du Général de Gaulle dans la lignée de
l’action des gouvernements de la 4ème République.
Priorité de l’action économique :
Dès 1950 :
- Economie mixte à la France marquée par « l’ardente obligation du plan ».
- Pourtant en 1950, croissance de 5%
- Dynamisme économique de 59 à 69 : Dévaluation 17,5 et création du nouveau
France le 1er janvier 1960.
- Mais, trou financier après la guerre d’Algérie.
- Création du marché commun grâce à de gaulle (CECA en 1952).
Au cours des années 60 :
- Avantages extérieurs : Pétrole bon marché qui a favorisé la croissance mondiale.
- Taux d’investissement de 7,7% entre 60 et 74 :
- Assure le plein emploi, et obligation du recours à l’immigration pour le
bâtiment.
- Redistribution sociale des dividendes.
- Parc d’habitation multiplié par 2 entre 54 et 75.
Miracle économique français = baby-boom, nationalisation, et planification.
2) Une dynamique exceptionnelle entre 69 et 73
a) Les conditions de la reprise après mai 68
Mai 68 entraine la disparition des entreprises fragiles = concentration des entreprise et haute
productivité (7,5 contre 4,7).
Croissance économique jusqu’en 1973 = inflation :
- Dévaluation du France en aout 69 de 12,5%.
En 1970, Croissance de la production de 6%, stimulée par une conjoncture internationale
favorable (exportation) et une demande intérieure débloqué dès 70, avec assouplissement du
crédit.
b) L’action de l’Etat
 Au plan social
Dès le 1er janvier 70, le SMIG devient le SMIC = PA en hausse de 2%.
 Au plan économique
Le 6ème plan de 71 à 75 définissait les grandes orientations de l’économique en privilégiant les
industries de points les plus innovantes et compétitives sur les marchés internationaux
(Concorde en 69).
Pompidou : modernité économique, élargissement de la CEE, concentration de groupes.
Evolution qu’à ses débuts, et les groupes français sont encore faibles face aux internationaux.
3) Relativiser l’expression « trente glorieuses »
a) La croissance des trente glorieuses est exceptionnelle
Elle constitue un rattrapage par rapport à 1896 jusqu’à 1946 (salaire + 20%).
30 glorieuses : salaires x 3,5.
b) Les trente glorieuses sont, par excellence des années de
destruction créatrice.
Cela signifie que la croissance, donc la très grande majorité des individus a profité à terme
(consommation de masse), a entraine une profonde déstabilisation des références sociales et
cultures qui constituaient le socle de la société française :
- Dévalorisation du travail manuel
- Grande distribution en ROI.
- malaise du monde ouvrier (mécanisation des tâches, frustration de la classe ouvrière,
perte d’identité).
- Renforcé par la tertiarisation de l’économie.
c) Les revers de la croissance
- Détérioration de la situation de l’emploi sensible depuis 69 :
- Cause de l’exportation massive concurrentielle
- Inadaptation des qualifications et des exigences des entreprises.
- Inflation de 4,5% entre 58 et 70.
Ainsi, la crise économique qui éclate aux USA et en Allemagne au debut de l’année 73 prend
une ampleur inquiétante au plan mondial à la fin de l’année, suite au choc pétrolier (France
dépendante du pétrole).
B)
Trente glorieuses ?
La crise en France domine à partir de 1875, en raison de la convergence de plusieurs
évolutions économiques et sociales :
- Forte progression du chômage :
- 9% de 81 à 86.
- 12,5% en 1994.
- Dérive des banlieues :
- affrontement ados-policiers,
- Départ des classes moyennes vers les pavillons.
- Emergence du phénomène de l’exclusion :
- Nouveaux pauvres en 1985
Pourtant, parallèlement à ces évolutions, la croissance du PIB reste importante de 75 à
95 (2%).
De plus, hausse du chômage accompagné d’une hausse des salaires réels, se traduisant par une
élévation continue du niveau de vie moyen des français.
Donc + problèmes sociaux (syndical, familial, politique, valeurs, repères)
qu’économiques.
Le PA ne progresse pas aussi vite que les désirs, les innovations. Donc situation de
manque permanent et croissant générateur de mal être et de frustrations.
II)
Les évolutions sociétales fondamentales
A)
Les populations
1) L’exception démographique française
Le vieillissement de la population en France est le plus anciennement attesté dans le monde
depuis la révolution industrielle :
- croissance démographique 8 à 10 fois moins forte en 19ème.
Mais la vigueur du baby-boom, élevée de 42 à 64.
Aujourd’hui, la France ne connait ni décroissance, ni stagnation démographique et le solde
naturel est positif. On augmente plus vite qu’en UE.
2) Les évolutions de la place des femmes dans la société française
a) Images troublées de la famille, source de discrédit sur
l’institution
 La famille selon le code civil de 1804
Selon le code civil, la famille est considérée essentiellement comme un corps social de base
dont le bon fonctionnement conforte l’autorité de l’Etat.
En 1816, le divorce est interdit puis restauré par la loi Naquet de 1884, qui n’introduit pas le
consentement mutuel, celui la autorisé qu’en 1975.
 Féminisme et lutte contre l’institution familiale
19ème et début du 20ème siècle : Faibles revendications féminines, considéré comme faible au
plan économique et social.
Les sphères dirigeantes ont provoqué une fixation des mouvements féministes sur la famille
considérée comme le verrou empêchant toute évolution du statut social de la femme.
Mais après 1945, Simone de Beauvoir reprend avec vigueur cette dénonciation de la famille
comme lieu d’oppression de la femme (aliénation par le mariage et la maternité) dans un
ouvrage retentissant : le deuxième sexe de 1949.
 Crise du mariage, baisse de la fécondité et désenchantement du monde
La France a connu une baisse de la nuptialité : -50% entre 1970 et 2002 :
- Nouveau monde d’union légale et souple avec le PACS.
- De plus, on se marie plus tard : l’âge moyen du mariage des femmes est passé de 24
à 28 ans de 85 à 2000.
- Les françaises ont également leurs enfants plus tard : Augmentation de 3 ans entre 78
et 2002
Désenchantement du monde :
- Déchristianisation massive tant au plan des références sociales et culturelles.
Peu ou pas d’enfants, la cause : incertitude de l’avenir.
b) Modernité et féminisme
Modernité : Chaque individu chercher à être valorisé en lui-même et non plus seulement en
fonction de la place que son groupe lui reconnait. Donc source de revendications féministes
(Beauvoir).
De plus en 1970, passage de l’autorité paternelle à l’autorité parentale.
Années 70 avec le planning familial : « un enfant si je veux et quand je veux ».
En France, la loi Neuwirth : commercialisation de la pilule en décembre 67.
Loi Veil de 1975 : Avortement.
Tout cela = facteurs explicatifs du décrochage définitif de la fécondité sous la barre des 2
points depuis 75.
c) L’accès des femmes au monde du travail salarié
De quoi s’agit-il ?
- On constate qu’il ne s’agir pas au long du siècle d’une montée en puissance
progressive et régulière du nombre de femmes actives (en âge de travailler)
- Mais la véritable révolution a été à partir des années 70, de l’augmentation massive
du nombre de femmes salariés, c'est-à-dire en quittant leur maison et prenant physiquement
distance par rapport à la maison.
Eléments d’explication
 Progrès techniques et croissance économique
- Rend possible la double journée
- Avènement de la société de consommation et prospérité
- Donc possible de travailler et d’être mère de famille.
 Liberté et reconnaissance sociale : une idéalisation du travail
Le retentissement de l’œuvre de Beauvoir a été considérable et a contribué à répandre
progressivement dans l’opinion française l’idée que les fonctions de mère et d’épouses étaient
aliénantes pour une femme sans travail
Parallèlement, la montée du salariat féminin rejaillit sur la démographie. Priorité au travail
qu’à une vie de famille à 3.
3) Le basculement en direction des villes
a) Le mouvement général sur un demi-siècle
En 1946, la population urbaine ne représentait que 53% de la population totale.
De 1876 à 1954, le taux de croissance moyen de cette population était inférieur à 1%.
Cependant, depuis 1950, la carte des densités faire de plus en plus apparaitre des contrastes
croissants révélateurs de la place et du rôle croissant des villes en France.
Aujourd’hui population vers les principales villes ou le long des grands fleuves et affluents.
La phase de la croissance urbaine se situe au cours des 30 glorieuses (+2% par an).
b) On peut donner plusieurs explications à ce phénomène
- L’attraction pour un nouveau mode de vie synonyme de modernité et de confort.
- Forte progression du salariat qui est passé de 65% à 87% de la population active de 54 à 90.
- Suite à la PAC, main d’œuvre abondante disponible pour le développement industriel au
cours des années 50 et 60, dirigée naturellement vers les villes
- Politique volontariste d’aménagement du territoire a aussi joué un rôle dans la
modification de la réparation géographique de la population :
- Décentralisation et déconcentrations en direction des villes de province ainsi que le
développement de l’industrialisation de régions traditionnellement à dominante agricole.
(Aéronautique sur Toulouse, téléphonie sur Lannion).
c) Les limites de la politique volontariste d’aménagement du
territoire
- La DATAR s’est efforcée de limiter la croissance de l’agglomération Parisienne.
(Gravier, Paris et le désert français, 1947).
- 2 fois plus d’emplois ont été crées en Ile de France que dans les autres régions entre 85 et
2000.
- ENA à Strasbourg et Normale Sup à Lyon + symbolique qu’efficace.
Cette volonté de la DATAR s’est traduite par la création de villes nouvelles permettant
d’étaler dans l’espace la croissance démographique engendrée par les créations d’emplois
sur Paris. Ceci n’a été possible qu’avec un fort développement des transports (RER,
SNCF, Autoroutes), générant des migrations journalières et pollutions de plus en plus
importantes.
4) L’immigration
En 1999, on recensait officiellement 4,3 millions d’immigrés (résidents français nés hors de
France de parents étrangers), dont environ 1,5 avaient été naturalisés après leur arrivée en
France.
La date fondamentale dans ce domaine est constituée par 1974, marquée par la fermeture
officiellement des frontières à l’immigration du travail et la loi sur le regroupement
familial :
- Création d’immigrés permanents, y compris chômeurs
Cette loi a aussi provoqué une modification qualitative de la population d’origine étrangère :
- Féminisation, notamment dans les populations d’origine maghrébine qui ont le plus
profité de cette politique de regroupement.
- Rajeunissement : 50% today ont moins de 25 ans, 36% avant
Difficultés d’intégrations :
- Niveaux de qualification de ces immigrés très peu évoluées depuis 1975, alors que
depuis cette date, les besoins en mains d’œuvre peu qualifiés, ont diminué…….
Mouvements contestataires :
- SOS Racisme en 1984
- Au cours des années 90, les questions soulevées dans les établissements scolaires par
le port du foulard islamique.
Bref : Logiques communautarises contraires à la tradition républicaine nationales
B)
La Restructuration de l’Agriculture
1) Les années décisives : 59-67
En novembre 1957, de Gaulle créa la commission de Rueff-Armand en vue de réfléchir aux
rigidités de l’économie française et de promouvoir une modernisation accélérer de
l’agriculture française.
- Restructurer l’agriculture française :
- La mise en place des IVD (indemnité viagère de départ pour les plus anciens moins
réceptifs aux innovations voulues par le gouvernement).
- la création des SAFER (société d’aménagement foncier et d’établissement rural),
chargé de piloter la modernisation de l’agriculture.
- L’incitation à la constitution des GAEC (groupements agricoles d’exploitation en
commun), en vue d’atteindre des tailles d’exploitation pour rentabiliser les investissements.
Malheureusement une grande part des paysans n’appréciaient pas cette philosophie des lois
Debré et Pisani (fin des petites exploitations, endettement).
Ces paysans n’entendaient pas non plus devenir un groupe marginal dans la société
française au nom des impératifs de modernisation industrielle du pays. Ils représentent
encore 25% de la population active en 1958.
Le Gouvernement de M.Debré joua alors la carte du CNJA (centre national des jeunes
agriculteurs), fondé en 56. Centre favorable aux évolutions voulues par le gouvernement.
Ces difficultés du monde agricoles furent en parti à l’origine du gouvernement de mettre en
place le plus rapidement possible la PAC afin de transférer à l’Europe une partie des
charges liées à la fixation de prix stables et rémunérateurs pour les agriculteurs français.
L’Etat fut aussi contraint d’accorder indemnités et traitement fiscaux préférentiels aux
agriculteurs pour faire face à l’agitation et au mécontentement qui marquèrent les années 60.
2) L’achèvement de la révolution agricole accélérée au cours des
années 60.
La part de la population agricole a diminué :
- 4,1 millions en 1968
- - de 3% des actifs en 2000.
Réticences face à la profession :
- Problèmes de dettes contractées dans la période faste de la PAC (60-79).
Réforme de la PAC en 1992 : Elle diminue les prix garantis et surtout remplace l’aide à la
production (source de surproduction et de baisse des cours) par une aide à la personne.
De plus, accélération de la concentration et de la spécialisation de l’agriculture
française :
- Céréales, betteraves, agricultures à forte VA (vins), fruits, maraichères.
3) Déclin du Monde ouvrier
Le maximum du poids du secteur secondaire en France a été atteint au milieu des années 70
avec environ 40% de la population active.
Maintenant, moins de 25%. En 1996, il y avait moins d’ouvriers qu’en 1926.
Conséquence sociale :
- Affaiblissement d’une authentique culture ouvrière liée, notamment aux fortes
concentrations sur des sites organisés autour de grandes unités de production (sidérurgie,
métallurgie).
Taux de syndicalisation a baissé de 2/3 en 20 ans. Aujourd’hui, rendu en 1914 en
nombre.
Donc, très faible syndicalisme français : 11% en 1993, contre 41% en 1950.
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