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Introduction
Francis Lemoine, Jacques Pélissier, Jean Pascal Devailly
Les décrets No 2008-376 et 377 du 17 avril 2008 relatif aux conditions techniques de fonctionnement
applicables à l’activité de Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) redéfinissent les objectifs du SSR
dans un but de réinsertion globale des malades et font du SSR le complément indispensable
de l’offre de soin de court séjour (Médecine-Chirurgie-Obstétrique ou MCO) dans un parcours
du patient qui se veut fluide et efficace. En effet le MCO offre des prestations se voulant de
haut niveau technique et pour des séjours de plus en plus courts et/ou volontiers pratiqués
en ambulatoire et le SSR inscrit alors le parcours du patient dans la continuité, prévenant et
évitant les ruptures par sa mission de poursuite des soins médicaux jusqu’à stabilisation de
l’état de santé et de réinsertion dans le lieu de vie. Pourtant la convergence de ces deux
champs sanitaires a vu persister jusqu’en 2016 deux modes de financement
fondamentalement différents :
l’un propre au MCO, commun aux établissements Etablissements de santé Publics (EP),
Etablissements de santé Privés Non Lucratifs (EPNL) et Etablissements de santé privés à but
Lucratif (EPL) et fonction de l’activité produite, la Tarification à l’Activité (T2A-MCO) ;
l’autre qui diffère selon le type d’établissement : contraint par une dotation globale
annuelle pour les EP et EPNL, ou contingenté par un paiement à la journée pour les
EPL ;
alors que les deux systèmes doivent rester dans l’enveloppe de l’Objectif National des
Dépenses d'Assurance Maladie (ONDAM).
En 2015 et ce depuis la fin des années 80, le financement des activités de SSR était déterminé
de façon différente selon le régime de l’établissement fournisseur:
• pour les Etablissements de santé Publics (EP) et Privés Non Lucratifs (EPNL) par
l’enveloppe de fonctionnement annuelle et limitative, appelée initialement Dotation
Globale de Financement (D.G.F), fonction du nombre de journées autorisées
reconduit chaque année, sur la base de l’exercice précédent, et modulée d’un taux
directeur de croissance des dépenses hospitalières ; elle était attribuée après dialogue
contributif avec les ARH, et versée aux établissements par la Caisse de Sécurité Sociale
pivot ; en 2010, la Dotation Annuelle de Financement (DAF) était attribué selon des
critères voisins par les ARS, DAF alors modulée en fonction de l’activité mesurée par
Indice de Valorisation de l’Activité (IVA) jusqu’en 2012.
• Alors que les Etablissements de santé privés à but lucratif (EPL), quant à eux,
facturaient directement à l’assurance maladie les actes (rémunérations des
professionnels de santé libéraux), sur la base de tarifs historiques, variables
géographiquement et négociés conjointement avec les CRAM et les ARH (Commission
de l’article 35) ; en 2010, ces établissements sous Objectif Quantifié National (OQN)
étaient financés à l’aide des tarifs définis par prestations et disciplines médico-
tarifaires.