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c’est un chanteur lyrique = Manuel Garcia qui, en septembre 1854 a l’idée de
l’instrument qui lui permettra de voir ses cordes vocales. Pour six francs, il le fait
réaliser par le fabricant d’instruments chirurgicaux Charrière et l’appelle
laryngoscope [1] et [2], trois ans plus tard, le 27 mars 1858, un professeur de
physiologie de Pest, Johan Nepomuk Czermak, décrit l’auto-observation de son
larynx réalisée en utilisant deux miroirs et la lumière de la flamme.
Ce n’est qu’en 1732 que Morgani décrit la première autopsie de malades
décédés d’un cancer du larynx [3]. Avant le XIXe siècle, les maladies du larynx sont
regroupées sous le terme de phtysie laryngée, définie comme toute maladie
chronique du larynx pouvant entraîner la mort. En 1837, Trousseau et Belloc
distinguent quatre types de phtysie (la première était la diphtérie) et soulignent les
difficultés rencontrées pour différencier la forme cancéreuse de la syphilis et de la
tuberculose [4]. Par la suite, Virchow en 1858, Isambert en 1876, puis Krishaber en
1879 sont les premiers à démembrer et classer les cancers du larynx [5].
• Laryngectomie totale : naissance des premières laryngectomies, de la
thyrotomie à la laryngectomie.
C’est au chirurgien français Philippe Jean Pelletan qu’est attribuée la première
thyrotomie pratiquée en 1778 pour enlever un morceau de viande malencontreusem
ent impacté dans le larynx. Et c’est en 1833, que Brauers, pour la première fois,
utilise cette approche pour, avec diverses préparations et un fer porté au rouge,
cautériser avec succès des formations verruqueuses endolaryngées (le patient
survécut plus de 20 ans à cette agression !) [3].
Parallèlement à cette approche « conservatrice » se développe, la technique de
l’exérèse complète du larynx : la laryngectomie totale. Il est fréquent de lire que la
première laryngectomie totale fut pratiquée en 1866 par Patrick Watson