LA FAMILLE ET L`ÉCOLE - Collection mémoires et thèses

MÉLANIE BÉDARD
LA FAMILLE ET L’ÉCOLE : ENTRE LE
PARTICULIER ET L’UNIVERSEL
Les conceptions de Condorcet, Hegel, Durkheim,
Parsons, et Bourdieu et Passeron
Mémoire présenté
à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval
dans le cadre du programme de maîtrise en sociologie
pour l’obtention du grade de maître ès arts (M.A.)
Département de sociologie
FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES
UNIVERSITÉ LAVAL
SAINTE-FOY
OCTOBRE, 2003
© Mélanie Bédard, 2003
Résumé
Ce mémoire étudie comment Condorcet, Hegel, Durkheim, Parsons, Bourdieu et Passeron
conçoivent les fonctions respectives de la famille et de l’école en matière d’éducation.
Depuis la Révolution française, les idées modernes sur ce partage ont beaucoup évoluées.
C’est à titre de témoins éminents de cette évolution que ces auteurs sont interrogés. Toutes
héritières des principes issus du siècle des Lumières, les conceptions étudiées varient selon
le rapport à l’ordre social et selon l’intention qui les guide ; le bonheur universel qui fait
autorité sur la liberté de l’individu en formation devient de moins en moins abstrait. En tant
que finalité, cet idéal se fait supplanter, presque, par la question du bonheur individuel,
pourtant soumise aujourd’hui à l’exigence de la réussite scolaire. La responsabilité
individuelle s’en trouve accrue, puisque, depuis que les structures sociales inégalitaires ont
été sévèrement critiquées, l’ordre social ne doit plus reposer sur des déterminations de
classe.
FAMILLE ET ÉCOLE
ii
Abstract
This study examines how Condorcet, Hegel, Durkheim, Parsons, Bourdieu and Passeron
perceive the roles of both the family and the school with regard to upbringing. Since the
French Revolution, these perceptions have greatly evolved. We refer to these authors since
they clearly represent the context of this evolution. Although these perceptions have
inherited principles originating from the Enlightenment, they vary according to the
relationship with society and the intentions by which they are guided. Universal happiness,
which has an impact on the freedom of the growing individual, becomes less and less
abstract. In the end, this ideal is almost surpassed by the freedom of personal happiness,
which still depends today on success in school, as it is a generally accepted requirement.
The responsibility of each individual is amplified, because, ever since unequal social
structures have been highly criticized, social order shall no longer be based upon class
determination.
Avant-Propos
Mon objectif de départ était de comprendre la relation entre la famille et l’école dans le
partage de l’éducation. J’avais pensé comparer les discours du Conseil supérieur de
l’éducation (CSE) et de la Fédération des comités de parents de la province du Québec
(FCPPQ), depuis le début de leurs activités jusqu’à aujourd’hui, sur le rôle qu’ils ont
attribué à la famille et à l’école. Leur composition interne, rassemblant des acteurs
impliqués directement dans le milieu scolaire, et leur renouvellement continuel, en faisaient
des représentants du discours québécois des dernières décennies sur le sujet. Cette étude
allait s’inscrire dans mon projet de thèse sur l’histoire de l’éducation – au sens large – au
Québec depuis le milieu du XIXe siècle. Comme cette étude se limitait à l’analyse de deux
sources, que j’avais déjà l’intention de faire remonter cette étude plus loin dans le temps et
que mon intention principale était de réfléchir sur cette question – et non pas devenir une
spécialiste du CSE ou de la FCPPQ –, mon directeur de maîtrise et moi avons convenu qu’il
était plus pertinent pour ma formation d’interroger d’abord des classiques de la philosophie
moderne et de la sociologie pour approfondir mon questionnement. Mon premier projet de
maîtrise a fait l’objet d’une communication au 71e congrès de l’ACFAS.
Ce mémoire n’aurait pas cette forme si je n’avais pu profiter du support et des précieux
conseils de plusieurs personnes. Je tiens à les remercier pour tout ce qu’elles m’ont appris et
apporté.
Mon directeur de mémoire, Gilles Gagné, a fourni de nombreux conseils et fait partager ses
réflexions très riches et très érudites sur l’éducation. Plusieurs de nos rencontres ont été
décisives pour l’orientation de mon mémoire. Il prenait le temps de me recevoir dans son
bureau et d’explorer avec moi les aspects de mon enquête. Je lui suis reconnaissante pour
tout.
Jean-Jacques Simard, professeur qui m’a encouragée et supportée, a commenté certaines
parties de mon projet et a généreusement laissé sa porte ouverte en cas de panique. Je l’en
remercie sincèrement. Travailler avec lui au Laboratoire de recherche en sociologie auprès
FAMILLE ET ÉCOLE
iv
d’étudiants du premier cycle m’a amenée à consolider davantage mes méthodes de
recherche.
Reconnaissance que je transmets aussi à Andrée Fortin, qui m’a initiée, avec Carole
Després et Geneviève Vachon, aux études urbaines et m’a fait participer à deux
communications et deux publications. Les exigences d’imagination et de clarté que j’y ai
rencontrées ont contribué à préciser ma pensée. Même si ce mémoire ne porte pas sur
l’urbanité, l’intérêt n’en est pas tellement éloigné : mesurer les effets de la modernisation,
sur l’écologie urbaine ou sur la socialisation.
Je tiens aussi à remercier Jean-Pierre Proulx, président du CSE depuis septembre 2002 et
professeur à l’Université de Montréal ainsi que Arthur Marsolais, professionnel de
recherche au CSE, pour m’avoir fait partager leurs connaissances et leur expérience de
l’histoire de l’éducation des dernières décennies. Patricia Réhel, technicienne en
documentation au CSE, m’a apporté une aide précieuse dans mes recherches
documentaires.
Je suis également reconnaissante envers Ghislain Boisvert, directeur des services de la
FCPPQ, et Joyce Buckley, directrice de la zone de Mauricie-Bois-Francs, pour l’accès à la
documentation et les informations sur l’histoire et le fonctionnement du FCPPQ qu’ils
m’ont généreusement fournis.
Margaret Kunach, jeune traductrice de formation, a minutieusement traduit le résumé du
mémoire vers l’anglais. Sans elle, le message n’aurait sans doute pas été le même qu’en
français et n’aurait pas été aussi intelligible pour des anglophones. Je lui transmets ma
reconnaissance pour son beau travail.
Un merci tout spécial à mon conjoint, Dominique Morin, pour la patience et la générosité
dont il a fait preuve pendant mes moments d’angoisse, malgré l’obligation qu’il avait lui
aussi de finir son mémoire pour la fin de l’été. Je veux également le remercier pour ses
conseils éclairants et ses critiques lucides : il sait aider ses amis en se souciant de faire
avancer leur travail. Ma famille et mes amis m’ont aussi apporté beaucoup de support en
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