Interaction matière – électrons 3.1 Interaction des électrons Intérêt des électrons Alors que la lumière visible 400-700 nm ne permet pas de « voir » des structures inférieures à ~1m; les électrons rapides de part leurs longueurs d’onde 0,0037 nm (100 kV) – 0,00087 nm (1000 kV), peuvent résoudre des structures d’échelle atomique. A la différence des rayons X, les électrons sont plus facilement focalisés; possédant une charge, leur trajectoire peut être déviée par un champ électrique = lentilles électro-magnétiques. 3.1 Interaction des électrons L’interaction globale des électrons avec la matière est beaucoup plus importante que celle des rayons X. L’ e- transporte son énergie sous forme cinétique non quantifiée qu’il peut céder par quantités aléatoires, dans des interactions successives, ce qui augmente considérablement la section efficace d’interaction. Distance d’interaction (r) entre un électron incident et un atome de rayon r0 3.1 Interaction des électrons Interaction élastique électron-atome Lorsque r >> r0, l’interaction a lieu entre l’électron incident et l’atome dans son ensemble. Théorie du choc élastique = conservation de la quantité de mouvement et de l’énergie cinétique 3.1 Interaction des électrons Interaction élastique électron-atome Lorsque r >> r0, l’interaction a lieu entre l’électron incident et l’atome dans son ensemble. Théorie du choc élastique = conservation de la quantité de mouvement et de l’énergie cinétique La masse de l’e- est très petite par rapport à celle de l’atome = ΔE/E0 très faible ~ 0 ~ 0 ΔE(max) E = 2,17.10-3 . sin2 Z 3.1 Interaction des électrons Interaction élastique électron-atome Four à bombardement électronique Effet thermique L’énergie transférée est de l’ordre de 10-2 à 10-1 eV. Les atomes sont soumis à des oscillations autour de leur position d’équilibre = dégagement de chaleur. Effet utilisé industriellement bombardement électronique dans les fours à Effet chimique L’énergie transférée, de l’ordre de 3 à 5 eV, peut provoquer la rupture de liaisons chimiques (liaisons faibles) ex: liaisons organiques Effet de déplacement atomique Si le transfert d’énergie est supérieur au seuil de déplacement (15 – 30 eV) de l’atome, ce dernier peut sortir de sa position d’équilibre = dommages d’irradiation. 20 min 80 keV Dommages d’irradiation électronique dans un nanotube de carbone 3.1 Interaction des électrons Interaction inélastique électron-électron Lorsque r ~ r0, l’interaction a lieu entre l’électron et les e- du nuage électronique. Comme la masse des particules est du même ordre, le transfert d’énergie est appréciable. Structure et énergie interne de l’atome sont modifiées Excitation de niveau de valence / conduction L’excitation des niveaux de conduction est quantifiée sous forme de plasmons. Elle se manifeste par des pertes d’énergies ΔE < 50 eV caractéristiques de l’élément. Elle peut s’accompagner de l’émission d’un photon lumineux= cathodoluminescence. Excitation de niveaux atomiques profonds Transfert d’énergie ΔE > 50 eV. Le retour de l’atome à l’état fondamental induit l’émission de rayonnement i.e. fluorescence X. Les électrons éjectés sont appelés électrons secondaires. électron secondaire 3.1 Interaction des électrons Les phénomènes observés Chaleur Transmission Diffraction 3.2 Production des électrons Canon à émission thermo-ionique Dans le cas d’un métal, chauffé dans le vide à une température suffisante, un certain nombre d’électrons de conduction acquièrent l’énergie nécessaire pour franchir la barrière de potentiel d’extraction , de l’ordre de quelques volts. Le métal s’entoure d’un nuage électronique. Les caractéristiques du faisceau produit sont déterminées par les formes et les positions respectives de la cathode (filament), de l’électrode de focalisation (wehnelt) et de l’anode. L’ensemble wehnelt - anode forme une lentille électrostatique qui focalise les électrons en une section minimale appelée cross-over, d’une centaine de microns. 3.2 Production des électrons Canon à émission de champ Lorsqu’un métal est soumis à un champ électrique suffisamment élevé, de l’ordre de 109 à 1010 V/m, les électrons de la bande de conduction peuvent franchir la barrière de potentiel de surface, même à la température ambiante (=effet tunnel). Une cathode, sous forme d’une fine pointe de tungstène, de quelques centaines d’angströms, est associée à une anode intermédiaire d’extraction portée à un potentiel positif de quelques kilovolts. Nécessité de fonctionnement sous ultra-vide < 10-7 Pa pour éviter la contamination de la pointe. Brillance élevée Faible dispersion d’énergie Diamètre de la source de l’ordre de la centaine d’angströms 3.2 Production des électrons Canon à émission thermo-ionique vs. Canon à émission de champ 3.2 Production des électrons Production d’un faisceau fin – Lentilles électrostatiques/électromagnétiques Pour atteindre un diamètre de sonde de l’ordre du micromètre à l’angström, on projette sur l’objet une image réduite du cross-over du canon à l’aide d’un système optique formé de lentilles électroniques. Aberration sphérique Correction: Les rayons provenant du bord et du centre de l'optique ne se focalisent plus au même point Aberration chromatique La distance focale d’une lentille est proportionnelle à l’énergie des électrons incidents. Une dispersion ΔE de leur énergie, se traduit par une dispersion de la distance focale. On place des diaphragmes de faible diamètre centrés sur l’axe optique et qui éliminent les électrons trop éloignés de cet axe. Angle d’ouverture du faisceau très faible ~ 10–2 à 10–3 rd. Correction: Il faut minimiser la dispersion de la source. 3.2 Production des électrons Production d’un faisceau fin – Lentilles électrostatiques/électromagnétiques Pour atteindre un diamètre de sonde de l’ordre du micromètre à l’angström, on projette sur l’objet une image réduite du cross-over du canon à l’aide d’un système optique formé de lentilles électroniques. Astigmatisme Correction: Une lentille n’a pas une symétrie de révolution parfaite. La distance focale est différente pour deux plan perpendiculaire entre eux, passant par l’axe optique. Le stigmateur (= ensemble de bobines) permet d’appliquer un petit champ électromagnétique anisotrope de compensation. 3.2 Production des électrons Taille de la sonde faisceau 1/4 * C1/4 avec C: facteur d’aberration Taille de la sonde > Taille du faisceau (~m à Å) L’ensemble des trajectoires des électrons incident définit un volume = « poire d’interaction ». Profondeur de pénétration ZM ~ 0,033 E01,7 A Z Simulation des trajectoires électroniques dans un échantillon massif de fer à 20 keV Volume d’analyse pour un échantillon massif et un échantillon fin 3.3 Microscopie électronique à balayage Appareillage – MEB (SEM) - Système de visualisation optique (réflexion) - Détecteur d’électrons secondaires - Détecteur d’électrons rétrodiffusés (- Détecteur de cathodoluminescence) Résolution de l’ordre de 30 à 100 Å Grandissement de 10 à 100000 (voir plus) Grande profondeur de champ – possibilité d’observer des échantillons massifs Echantillons polis – massifs avec métallisation (C, Au…) 3.3 Microscopie électronique à balayage Emissions électroniques et détecteurs Détecteur d’électrons rétrodiffusés (scintillateur – semi‐conducteur) BSE BSE Détecteur d’électrons secondaires (type Everhart et Thornley) 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons rétrodiffusés Electrons rétrodiffusés suite à des chocs élastiques ou quasi-élastiques. Leur énergie E ~E0. Du fait de leur forte énergie, ils suivent en dehors de l’échantillon des trajectoires rectilignes Coefficient de rétrodiffusion = (1+cos) -9/√Z Variation du coefficient de rétrodiffusion en fonction du numéro atomique Z =angle d’incidence Distribution spatiale de l’émission rétrodiffusée en fonction de l’angle d’incidence du faisceau primaire Les e- rétrodiffusés proviennent d’une profondeur de l’ordre de 0,1 à 1 m selon les valeurs de E0 et de Z, pour un volume d’interaction de 0,5 à 1 m3. 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons rétrodiffusés Détecteur à scintillation Détecteur à semi‐conducteur Contraste d’inclinaison et d’ombrage pour les électrons rétrodiffusés 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons rétrodiffusés Détecteur à scintillation Détecteur à semi‐conducteur Contraste d’arêtes et de pointes pour les électrons rétrodiffusés 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons rétrodiffusés Détecteur à scintillation Détecteur à semi‐conducteur Contraste de numéro atomique Si la topographie de surface est négligeable (= surface plane, polie) le contraste de rétrodiffusion renseigne sur la composition chimique (Z) Z élevé = « zones claires » Z faible = « zones sombres » Texture de trempe dans le système Grenat‐FeS 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons secondaires Issus d’interaction inélastique avec les électrons orbitaux, les électrons secondaires possèdent en moyenne une énergie de ~ 5-10 eV: - seuls les e- secondaires émis près de la surface ont assez d’énergie pour s’échapper. Ils proviennent d’une zone d’épaisseur de quelques nanomètres et d’une surface à peine supérieure à la taille du faisceau initial. - ils sont donc très sensibles aux irrégularités de surface = contraste topographique - ils peuvent être déviés par un champ électrique extérieur. Détecteur d’e‐ secondaires de type Everhart‐Thornley 3.3 Microscopie électronique à balayage Electrons secondaires On peut distinguer les e- secondaires issus des e- primaires incident, des émissions secondaires induites par les e- rétrodiffusés. Origine du contraste d’inclinaison et d’ombrage en émission électronique secondaire 3.3 Microscopie électronique à balayage Conditions d’analyse L’émission électronique secondaire est une grandeur aléatoire par rapport au temps (statistique de Poisson) = sommation de plusieurs images 16 images Le contraste n’est visible que si S2 – S1 > 2ΔS 3.3 Microscopie électronique à balayage Grandissement L Gmin = nl . ds (avec L/nl < ) L = hauteur de l’image nl = nombre de ligne ds = diamètre de sonde = pouvoir séparateur (œil 0,2 mm) Gmax = ds 3.3 Microscopie électronique à balayage Applications Electrons secondaires Electrons rétrodiffusés 3.3 Microscopie électronique à balayage Applications Contraste cristallin Contraste magnétique 3.4 Diffraction des électrons rétrodiffusés (EBSD) Principe Le faisceau d’électrons incidents peu induire un phénomène de diffraction des électrons rétrodiffusés conformément à la loi de Bragg. L’intersection des cônes de diffraction avec le plan d’un écran fluorescent fait apparaître un diagramme de bandes quasi-rectilignes = diagramme de « pseudo Kikuchi ». 3.4 Diffraction des électrons rétrodiffusés (EBSD) Application Connaissant la distance échantillon-écran et la longueur d’onde des électrons incidents il est possible de déduire l’espacement inter-réticulaire dhkl des plans diffractant et donc de déterminer l’orientation locale du cristal au point d’impact du faisceau. Exemple d’indexation d’un diagramme pseudo‐Kikuchi 3.4 Diffraction des électrons rétrodiffusés (EBSD) Application Analyse de texture d’échantillons déformés (naturels, synthétiques) Orientation préférentielle de réseau (LPO) 3.5 Microscopie électronique en transmission Appareillage - TEM Le microscope électronique en transmission fonctionne de manière analogue à un microscope optique. La formation du contraste (=image) est cependant principalement lié aux effets de diffusion des e-. Les différences d’absorption étant généralement faibles par suite de l’épaisseur réduite de l’échantillon. En variant la de projection l’objectif), on image soit diffraction. focalisation du système (lentilles situées après peut observer soit une un diagramme de 3.5 Microscopie électronique en transmission Appareillage - TEM Le microscope électronique en transmission fonctionne de manière analogue à un microscope optique. La formation du contraste (=image) est cependant principalement lié aux effets de diffusion des e-. Les différences d’absorption étant généralement faibles par suite de l’épaisseur réduite de l’échantillon. En variant la de projection l’objectif), on image soit diffraction. focalisation du système (lentilles situées après peut observer soit une un diagramme de Premier microscope électronique construit par Ernst Ruska en 1933 (prix Nobel physique 1986) 3.5 Microscopie électronique en transmission Préparation des échantillons minces En raison des pertes d’énergie des électrons dans l’objet, ce dernier doit être très mince (~quelques nm) pour permettre la transmission des e- et conserver la résolution spatiale de la sonde. Amincissement – Polissage mécanique Microtome (diamant) Tripod Amincissement ionique Focus Ion Beam technique 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM = Contraste de diffusion & contraste de diffraction Contraste de diffusion : parmi les rayons diffusés par un point M, seuls ceux qui font avec l’axe optique un angle inférieur à traversent le diaphragme (=diaphragme de contraste). Dans le plan image de l’objectif on observe donc un éclairement uniforme sauf aux points qui correspondent à l’image de M. L’image de la particule paraît sombre sur fond clair car il y a un déficit d’éclairement. 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM = Contraste de diffusion & contraste de diffraction Contraste de diffraction : si la particule se trouve en position de réflexion de Bragg pour une de ses familles de plans (hkl), les rayons diffractés sortent de l’échantillon avec un angle 2 par rapport à l’axe optique. On observe au niveau du diaphragme un diagramme de diffraction représentant une section plane du réseau réciproque. 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM = champ clair / sombre On peut distinguer deux modes de formation de l’image, suivant la position du diaphragme de contraste: le mode en champ clair et le mode en champ sombre. Champ clair: le diaphragme est centré sur le faisceau direct. Les particules cristallisées apparaissent d’autant plus sombres qu’ elles sont proche d’une orientation de zone. TEM ‐ Champ clair TEM ‐ Champ sombre 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM = champ clair / sombre On peut distinguer deux modes de formation de l’image, suivant la position du diaphragme de contraste: le mode en champ clair et le mode en champ sombre. Champ sombre: le diaphragme est centré sur le faisceau diffracté hkl d’un cristal. Seules les cristallites dont le faisceau diffracté est sélectionné apparaissent brillantes. TEM ‐ Champ clair TEM ‐ Champ sombre 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM = champ clair / sombre Comparaison des images champ clair – champ sombre d’une poudre ZrO2 BF DF 3.5 Microscopie électronique en transmission Imagerie TEM Image « bright‐field » d’une lame FIB d’un échantillon de basalte transformé à 55 GPa‐2600 K 3.5 Microscopie électronique en transmission High-Resolution TEM Pour obtenir une image très haute résolution du réseau cristallin, on utilise une lentille objectif et un diaphragme à large ouverture laissant passer plusieurs faisceaux diffractés et le faisceau direct. L’image est formée par interférence des différents faisceaux = modulation de phase et d’amplitude. L’interprétation de l’image n’est donc pas directe est doit être confirmée par des simulations. Antigorite (serpentine) HRTEM image 3.5 Microscopie électronique en transmission Diffraction TEM En variant la focalisation du système de projection pour une mise au point sur le plan focal arrière de l’objectif, on observe un diagramme de diffraction. La zone diffractante peut être sélectionnée à l’aide d’un obturateur = SAED (Selected Area Electron Diffraction). De façon similaire à la diffraction des rayons X, la diffraction électronique répond à la loi de Bragg: 2dsin = n 3.5 Microscopie électronique en transmission Diffraction TEM Les angles de diffraction sont très faibles (par rapport XRD) 0 < < 2°. = 0,00197 nm (pour 300 kV) = 0,28° dhkl ~ 0,2 nm Les plans en condition de diffraction sont quasiment parallèles au faisceau incident. Le faisceau d’électrons incidents est confondu avec l’axe de zone des plans en diffraction. Possibilité d’incliner le faisceau incident par rapport à l’échantillon pour accéder à d’autres plans diffractants. Avantages La taille de la sonde est nanométrique L’interaction électron-matière étant forte, le rapport signal/bruit en diffraction est élevé. Inconvénients Les intensités des pics de diffraction sont plus difficiles à interpréter qu’en DRX. Problèmes d’amorphisation / irradiation des échantillons sous le faisceau d’électrons. 3.5 Microscopie électronique en transmission Diffraction TEM Cliché de diffraction d’une poudre de platine 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Peu de cristaux sont parfaits. De nombreux renferment des imperfections ou défauts qui altèrent localement la périodicité du réseau et/ou la constance du motif; leur origine est liée à la croissance ou à la déformation du cristal. Les défauts ponctuels Les lacunes ou défauts de Schottky = atomes ou ions manquants – conservation de la neutralité électrostatique Les interstitiels ou défauts de Frenkel = atomes ou ions ayant quitté leur site habituel et se logeant dans les interstices du réseau normalement inoccupés. Les impuretés = atomes ou ions différents du motif cristallin en position de substitution, ou interstitielle. 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Peu de cristaux sont parfaits. De nombreux renferment des imperfections ou défauts qui altèrent localement la périodicité du réseau et/ou la constance du motif; leur origine est liée à la croissance ou à la déformation du cristal. Les défauts ponctuels Retrouvez l’analogue d’une lacune, de deux atomes interstitiels, et d’une impureté dans ce parking ? 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Les défauts linéaires ou dislocations Les dislocations coins = insertion d’un demi-plan supplémentaire. Le bord du demi-plan matérialise la ligne de dislocation L. Le vecteur de Burgers ( b ) est perpendiculaire à la ligne de dislocation. P M O N 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Les défauts linéiques ou dislocations Les dislocations vis = opération de cisaillement entre deux demi-blocs, parallèle à la limite de coupure. Cette limite représente la ligne de dislocation L. Le vecteur de Burgers ( b ) est parallèle à la ligne de dislocation. 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Les défauts linéiques ou dislocations Cas réels = les dislocations mixtes Cliché de microscopie électronique à transmission (champ clair) d’un échantillon déformé de dolomite 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Fautes d’empilement Elles correspondent à des erreurs d’empilement de plans d’atomes ou d’ions dans la structure cristalline. Elles apparaissent lorsqu’un choix entre diverses positions est possible; ces positions respectant leur entourages atomiques ou ioniques immédiats (premiers voisins). Il n’y a que très peu de différences d’énergies entre ces diverses positions. Ex: fautes d’empilement dans le réseau cubique à faces centrées 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Fautes d’empilement En général, ces fautes affectent les plans réticulaires les plus denses de la structure, et particulièrement ceux à haut degré de symétrie plane, ex: (001) phyllosilicates, (100) pyroxènes et amphiboles. Fautes d’empilement observées en microscopie électronique à transmission 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Les sous-joints de grains Cristaux mosaïques = assemblages de blocs cristallins dont les réseaux sont légèrement désorientés les uns par rapport aux autres, à l’échelle microscopique. Les surfaces séparant les blocs de la mosaïque sont les sous-joints. Sous-joint à charnière Sous-joint de torsion - Axe de rotation entre les 2 blocs dans le plan du sous-joint - Rotation autour d’un axe perpendiculaire au plan du sous-joint - Empilements de dislocations coins - Réseau croisé de dislocations vis 3.6 Microscopie électronique et défauts cristallins Les sous-joints de grains Cristaux mosaïques = assemblages de blocs cristallins dont les réseaux sont légèrement désorientés les uns par rapport aux autres, à l’échelle microscopique. Les surfaces séparant les blocs de la mosaïque sont les sous-joints. Développement de sousjoints de grains associés à la déformation de l’octachloropropane. Observations en microscopie optique. 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Principe Cette technique est basée sur la spectrométrie des rayons X caractéristiques (= fluorescence) émis par un échantillon sous l’effet d’un faisceau incident d’électrons. Contrairement à la fluorescence source rayons X, le faisceau incident peut être focalisé sur l’objet, constituant ainsi une sonde très fine, à l’échelle du m3 (voir nanomètre). Première microsonde électronique – MS85 1951 – Raimond Castaing (ONERA) 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Spectromètres à dispersion angulaire (WDS) Un monocristal (multicouche) courbe en condition de Bragg permet la sélection des différentes longueurs d’onde. Le détecteur est en général un compteur proportionnel à flux gazeux (# chambre à ionisation). Montage de Johannson 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Spectromètres à dispersion angulaire (WDS) L’appareil est équipé de plusieurs cristaux analyseurs chacun correspondant à une certaine gamme de longueur d’onde. Cela permet la mesure simultané des pics de plusieurs éléments. Avantages: très bonne résolution en énergie (long. d’onde) et signal/bruit 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Spectromètres à dispersion d’énergie (EDS) Le spectre I(E) est mesuré directement par un détecteur solide à semi-conducteur. Efficacité d’un détecteur à semi‐conducteur Si(Li) Un spectromètre EDS est souvent associé aux microscopes électroniques à balayage (MEB) et transmission (TEM) 3.7 Microanalyse X par sonde électronique 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Analyse qualitative (semi-quantitative) Profils d’intensité (cps) Profil au travers d’un joint soudé entre un acier ferrite et un acier inoxydable austénite Cartographie Cartographie X du Si dans un acier allié 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Analyse quantitative Les contraintes pour l’analyse quantitative sont les mêmes que celles décrites pour la fluorescence source RX. A savoir: - un facteur instrumental () - les effets de matrices (= absorption primaire ou de numéro atomique, absorption secondaire et renforcement de fluorescence). Analyse d’objets épais Porte échantillon avec différents standards On passe par l’analyse d’un témoin-standard. Le rapport des intensités émises par l’échantillon et le témoin est proportionnel au rapport des concentrations respectives de l’élément considéré. Méthode ZAF C I . . 1 / (1 + f) = C(T) I(T) (T) 1 / [1 + f(T)] . S/R S(T) / R(T) = facteur d’absorption total f = taux de renforcement de la fluorescence R = facteur de rétrodiffusion, rapport du nombre d’e- disponibles pour l’excitation par rapport au nombre d’e- incidents S = facteur de ralentissement. Perte d’énergie des électrons durant le parcours. 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Analyse quantitative Les contraintes pour l’analyse quantitative sont les mêmes que celles décrites pour la fluorescence source RX. A savoir: - un facteur instrumental () - les effets de matrices (= absorption primaire ou de numéro atomique, absorption secondaire et renforcement de fluorescence). Analyse d’objets épais Porte échantillon avec différents standards On passe par l’analyse d’un témoin-standard. Le rapport des intensités émises par l’échantillon et le témoin est proportionnel au rapport des concentrations respectives de l’élément considéré. Méthode ZAF C I . . 1 / (1 + f) = C(T) I(T) (T) 1 / [1 + f(T)] . S/R S(T) / R(T) Méthode d’itération: pour déterminer les valeurs numériques des paramètres de correction S/R, , f on utilise une méthode d’itération en introduisant comme concentrations de départ celles données par les rapports d’intensités respectives des différents éléments. 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Analyse quantitative Analyse d’objets minces Cette technique est utilisée sur les microscopes à transmission, pour la très bonne résolution spatiale des analyses (quelques nm). Dans l’approximation d’objet mince, le rapport des concentrations de 2 éléments A-B est indépendant de l’épaisseur, de la mase volumique et de l’angle de détection (=pas d’éffets de matrice). Méthode des rapports de concentrations CA CB = kAB IA Analytical TEM IB Pour une énergie incidente et un détecteur donnés, le facteur kAB est caractéristique des 2 éléments A et B, indépendamment de l’échantillon (épaisseur, composition) et des conditions instrumentales. Les valeurs de kAB sont donc tabulés pour des couples d’éléments. 3.7 Microanalyse X par sonde électronique Analyse % oxydes – Calcul de formules structurales L'objectif du calcul des formules structurales est de passer de la composition en %poids d'oxyde donnée par la microsonde en fraction molaire, en respectant la formule de l'architecture du minéral. Composants % pds TiO2 MgO FeO MnO 53,80 2,72 38,70 4,77 Total 99,99 Mox Proportions molaires 79,90 40,32 71,85 70,93 0,6733 0,0675 0,5386 0,0672 Proportions atomiques Cations Oxygènes 0,6733 0,0675 0,5386 0,0672 1,3466 0,0675 0,5386 0,0672 Nombre de Cations 1,000 0,100 0,800 0,100 2,0199 Formule structurale d’une ilménite FeTiO3 Etape 1 – Calcul de la masse molaire de l’oxyde Mox Etape 2 – Calcul de la proportion molaire = %pds oxydes / Mox Etape 3 – Calcul des proportions atomiques des cations et des oxygènes Etape 4 – Normalisation des proportions atomiques au nombre d’oxygènes de la formule structurale. Rq = Le calcul des formules structurales est simple pour des composés stoechiométriques, plus compliqués dans le cas de minéraux présentant des lacunes.