DSE Cluster Fernelmont Mai 2016
1/13
R
APPORT DE LA
D
IRECTION DE LA
S
AN
E
NVIRONNEMENTALE SUR LA
SUSPICION DE CLUSTER
1
À
F
ERNELMONT AU
10
MARS
2016.
1
« nombre inhabituel, réel ou perçu, d’événements de santé regroupés dans le temps et l’espace et
portés à la connaissance des instances sanitaires selon la définition du Center of Disease Control
(CDC) américain) ».
DSE Cluster Fernelmont Mai 2016
2/13
TABLE
DES
MATIERES
I
NTRODUCTION
........................................................................................................................................ 3
M
ÉTHODOLOGIE
....................................................................................................................................... 3
T
ACHE
1 :
R
ÉCEPTION DU SIGNAL
.......................................................................................................... 4
D
EMANDE DE LA PLAIGNANTE ADRESSÉE À LA COMMUNE
.................................................................... 4
D
EMANDE DE LA COMMUNE ADRESSÉE À LA
DSE : ............................................................................. 4
T
ACHE
2 :
D
ESCRIPTION DES CAS SIGNALÉS
.......................................................................................... 5
S
YNTHÈSE DES PATHOLOGIES SELON LE SIGNALEMENT DE LA PLAIGNANTE
: ..................................... 5
L
ES PATHOLOGIES CANCÉREUSES
. ......................................................................................................... 6
L
ES PATHOLOGIES NON CANCÉREUSES
. .................................................................................................. 7
T
ACHE
3 :
I
NVESTIGATION SOMMAIRE DE L
ENVIRONNEMENT
............................................................... 8
L
ES PESTICIDES
................................................................................................................................... 8
E
AU
AIR
SOLS
FAUNE ET FLORE
................................................................................................. 9
L
EXPOSITION AUX PESTICIDES
.......................................................................................................... 10
D
E LA POPULATION GÉNÉRALE
(
RIVERAINS OU NON
) ................................................................................ 10
D
ES PROFESSIONNELS
(
PRINCIPALEMENT LIÉS À L
AGRICULTURE
) ................................................................ 11
T
ACHE
4 :
A
NALYSE DE L
ENSEMBLE DES DONNÉES COLLECTÉES
......................................................... 11
C
ONCLUSION
.......................................................................................................................................... 12
R
ECOMMANDATIONS
.............................................................................................................................. 12
P
OUR LA POPULATION GÉNÉRALE
........................................................................................................... 12
P
OUR LES PROFESSIONNELS DU MONDE AGRICOLE
................................................................................... 12
P
OUR LA COMMUNE
............................................................................................................................. 12
P
OUR LA
W
ALLONIE
.............................................................................................................................. 13
P
OUR TOUS
.......................................................................................................................................... 13
DSE Cluster Fernelmont Mai 2016
3/13
I
NTRODUCTION
Le cancer est une pathologie d’origine multifactorielle. Dans la genèse du cancer, il existe
des facteurs héréditaires, comportementaux (mode de vie, habitudes alimentaires,
consommation de tabac, d’alcool, etc.) et environnementaux. Parfois, le cancer est
clairement relié à une activité professionnelle ou un environnement de travail
2
.
Un cancer peut être dû à des facteurs externes (mode de vie, facteurs environnementaux ou
professionnels, infections), ou internes (mutations héréditaires, hormones, dérèglement du
système immunitaire, etc.). Ces facteurs de risque peuvent agir ensemble ou de façon
successive, et enclencher ou favoriser le développement du cancer. Souvent, plusieurs
années voire dizaines d’années séparent l’exposition à des facteurs externes et le
déclenchement de la maladie
3
.
M
ÉTHODOLOGIE
Afin de répondre aux inquiétudes de la population, et bien que la précision des outils
disponibles de Santé Publique soit limitée, l’administration a suivi une méthode reconnue, un
protocole par étape comme préconisé en France
4
par l’Institut de veille sanitaire (InVS) et
aux Etats Unis. Les protocoles sont similaires.
Ce protocole permet le recueil et l’interprétation de données en commençant par les plus
accessibles. Après chaque étape, décision est prise de continuer ou d’arrêter l’investigation
sur base de critères établis. Si la décision est de continuer, des données plus détaillées
seront recueillies, sinon la démarche s’arrête là.
Ainsi, les critères retenus sont directement liés aux facteurs spatio-temporels et à la taille de
la population, et doivent être observables « à l’œil nu » :
La maladie doit être unique et clairement définie
L’augmentation du nombre de cas doit être suffisante (au minimum 5 cas) et rapide
dans le temps (en quelques mois ou années)
La maladie se présente sous une autre forme ou dans une population différente de la
population habituellement affectée.
L’exposition doit être unique et d’intensité élevée
L’exposition doit être connue et présente
Pour les cancers, le délai entre l’exposition présumée à un facteur de risque et l’apparition de
la maladie est souvent de plusieurs années, le cancer n’est pas rare en Belgique. Un homme
sur trois et une femme sur quatre présenteront un cancer avant l’âge de 75 ans. Et
finalement, les expositions sont souvent multiples (trafic, usines, …) mais de faible intensité.
Parmi les outils de Santé publique à notre disposition, le Registre Belge du Cancer (RBC
5
)
est précieux car il enregistre sur le territoire de toute la Belgique de manière détaillée et
exhaustive les différents cancers selon leur localisation anatomique (sein, prostate, …) et les
caractéristiques propres de la tumeur. Il donne une information sur l’apparition de nouveaux
cancers par zone géographique. Cependant, le domicile des patients pris en compte par le
RBC est le domicile au moment du diagnostic ce qui ne correspond pas forcément au
2
http://www.spmt.be/site-fr/documentation/pdf/nospubli/dosspmt/inf_scient_dos_25.pdf
3
http://www.cancer.be/le-cancer/quest-ce-que-le-cancer
4
http://www.invs.sante.fr/publications/2005/guide_ast
5
http://www.kankerregister.org/default.aspx?lang=FR
DSE Cluster Fernelmont Mai 2016
4/13
domicile au moment de l’exposition à un facteur de risque (plusieurs années auparavant,
voire plusieurs dizaines d’années).
Dans les données du registre, la causalité n’est pas explorée. Pour ce qui concerne cette
causalité, de nombreux facteurs de risque sont évoqués. Ces facteurs sont notamment liés
au style de vie (alimentation, alcool, tabac, exposition aux rayons ultra-violet, …), à l’hérédité
et à l’environnement. Le RBC peut néanmoins vérifier si le nombre de cancers (total et par
type de cancer) correspond à celui attendu dans la commune, par rapport aux cas observés
en Wallonie ou en Belgique. Si le nombre observé est plus important que le nombre
attendu, c’est une première indication pour passer à l’étape suivante. Dans le cas contraire,
les investigations s’arrêtent.
T
ACHE
1 :
R
ÉCEPTION DU SIGNAL
D
EMANDE DE LA PLAIGNANTE ADRESSÉE À LA COMMUNE
Tout a débuté le 16 février 2016 par une lettre ouverte (en ANNEXE 1) de la plaignante
réceptionnée par la commune le 1
er
mars 2016 et relayée par les médias (radio et télévision)
dès le 09 mars 2016. Cette dame déclare avoir eu un cancer du rein et maintenant, un
cancer du sein pour lesquels elle subit un lourd traitement depuis 1 an. Ce courrier évoque
les points suivants :
Dénoncer un problème de santé publique (compétences de la commune sur la
sécurité sanitaire de ses habitants).
Cultiver autrement (anciens pesticides interdits depuis 15 ans (ex. atrazine) sont
toujours présents dans l’environnement) vers un zéro pesticide (liens entre insecticide
et Parkinson).
Investiguer d’autres rues sur la commune de Fernelmont : rue de Tillier à
Marchovelette et rue de Marchovelette à Tillier (il y aurait apparition de cas de
maladies de Parkinson et de cancers).
Faire une enquête ou prendre des précautions pour les enfants en cour de récréation
pendant les épandages. Proposition notamment d’analyses de cheveux (laboratoire
Luxembourg), de l’eau de distribution, des légumes non traités (influence de la
contamination de l’air, des nappes phréatiques) à Gembloux.
Mettre éventuellement en place des solutions de restauration des sols (ex. production
d’humus en France, diminuer le gabarit des machines agricoles) ou conseiller de
mettre des écrans de verdure autour de sa maison.
Sensibiliser les particuliers aux dangers des pesticides (démarche pédagogique plutôt
qu’interdire, ex. louer ou prêter les désherbeurs thermiques acquis par la commune).
La plaignante précise que si elle n’obtient pas une réponse satisfaisante, elle portera plainte.
D
EMANDE DE LA COMMUNE ADRESSÉE À LA
DSE :
Le 10 mars 2016, une demande par mail a été adressée à la Direction de la Santé
Environnementale (DSE), ainsi qu’à la Cellule Permanente Environnement Santé (CPES) par
la Directrice générale de la commune de Fernelmont. Ce courrier évoque les points suivants :
Répondre à la souffrance de la plaignante et,
si nécessaire, à faire de nouvelles études à Fernelmont.
Porter une attention particulière à certains riverains suite à l’atteinte de leur vie
privée.
Rassurer de nombreux habitants inquiets pour leur santé.
Dès le 11 mars 2016, la DSE a contacté les différents partenaires pour réunir les
informations rapidement accessibles.
DSE Cluster Fernelmont Mai 2016
5/13
Fernelmont est une commune essentiellement agricole qui a accueilli ces dernières années
de nouveaux habitants provenant de communes plus urbaines. L’exposition des riverains
aux pesticides, notamment de l’agriculture, est un sujet de discussion local. Une émission de
télévision « cash investigation » transmise le 02 février 2016 serait un des facteurs ayant
provoqué la rédaction de la lettre ouverte.
T
ACHE
2 :
D
ESCRIPTION DES CAS SIGNAS
Dans sa lettre ouverte, la plaignante signale 9 cas de cancer et d’autres pathologies sur 12
logements situés rue de Forville à Cortil-Wodon, soit les habitations n°34 à 59. Dans la
situation présente, il n’y a pas de relevé précis du type de pathologie ou de l’âge des
patients (comme c’est le cas dans la plupart des suspicions de cluster).
Sur les 97 habitants de cette portion de rue, la moyenne d’âge au 15 mars 2016 est de 31
ans et 8 mois (maximum 80 ans), 11 habitants ont 60 ans ou plus. La durée moyenne
d’occupation d’un logement dans cette rue est de 7 ans (maximum 36 ans), seuls 9 habitants
occupent les lieux depuis plus de 10 ans. La répartition des genres est quasi égale (48
femmes pour 49 hommes), 24 habitants ont moins de 10 ans (environ un quart).
L’occupation récente de la rue par de nouveaux habitants est corroborée par la construction
de nombreux logements ces dernières années (voir ANNEXE 2).
Dans cette portion de rue, sur les 9 cas de cancers signalés en février 2016 par la plaignante
dans sa lettre ouverte, au minimum 8 personnes présenteraient une pathologie cancéreuse
(dont 2 personnes de moins de 20 ans) et seraient en traitement actuellement. Sept décès
sont attribués à des cancers sans précision de date ou de durée de maladie. En 1 an, 4
hommes jeunes auraient eu une infection bactérienne (une endocardite pour 3 personnes, et
une pathologie non précisée pour la 4
ème
personne).
Dans deux autres rues de l’entité, des cas (pas de nombre précis) de cancer et de maladie
de Parkinson sont signalés. Lors des interventions médiatiques (radio, TV), elle signale
également une ou des personnes âgées de 20-30 ans avec déficience immunitaire, au moins
un décès de moins de 50 ans pour cancer, 9 cas de cancers (au minimum 8) parmi lesquels
3 cancers rares du cerveau (1 décès et 2 personnes sous traitement), des cancers du sein
(tous hormono-dépendants) et une ou des leucémies.
Le point commun retrouvé par la plaignante entre tous les patients est le fait d’habiter le
même endroit car il n’y a pas de liens de parenté. Pour la plaignante, les personnes atteintes
de cancer du sein hormono-dépendant et de « déficience immunitaire » seraient une preuve
que les pesticides épandus sur les champs environnants en soient la cause.
S
YNTHÈSE DES PATHOLOGIES SELON LE SIGNALEMENT DE LA PLAIGNANTE
:
Maladie de Parkinson
Des cancers
Cancer du rein
Cancer du sein hormono-dépendant
Leucémies
Cancer rare cerveau
« Déficience immunitaire » :
Endocardites infectieuses
Infection bactérienne
1 / 13 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !