sur ce qui nous rattache à la vie, ce qui nous implique en
dernière instance. Elle vise à déterminer les valeurs
ultimes de l'existence, les croyances, les lignes de sens qui
ne se délitent pas facilement. Elle relie les données
recueillies aux grandes traditions de la pensée universelle
et aux sagesses du monde.
Elle ne méprise aucune des propositions signifiantes de ce
qui est de l'ordre de la vie et de la mort, mais sans jamais
tomber dans le sectarisme. Elle met en perspective le sens
ultime de la vie donnée dans une philosophie par une autre
forme philosophique pouvant appartenir à des cultures très
différentes. Surtout, elle questionne d'une façon
ininterrompue l'ordre du monde, le sens de l'existence, le
problème du bonheur, de la vérité, de la souffrance et de la
joie.
La méthodologie complètement liée et opératoire par
rapport à la problématique de l’approche transversale est
celle de la recherche-action que j’ai modulée, au fil des
ans, en fonction de l’approfondissement de mon intérêt de
connaissance sur le sens de la vie éclairée par la poésie
(Barbier, 1977, 1996).
L’écoute sensible relève d’une « philosophie de
l’expérience » telle que nous en parle, si justement, Pierre
Hadot, à partir de sa haute connaissance de la philosophie
grecque. Une fois de plus, à travers lui, nous pouvons
discerner les analogies plus ou moins subtiles de certains
courants de cette pensée avec celles, traditionnelles, de
l’Inde ou de la Chine.
Les Sciences de l’éducation ne sont pas très réceptives à
cette approche trop fortement multiréférentielle et
complexe, un peu loin du regard monodisciplinaire qui se
cache derrière les déclarations de principe sur la
multidisciplinarité scientifique. Mais certains de ses
représentants ne sont pas fermés a priori et permettent
quelques ouvertures, qui se sont traduites, pour moi ces
dernières années, par des directions de thèses de jeunes
chercheurs épris d’aventure épistémologique et
d’interculturalité (Choi (1999), Abras, 2000, Kim (2000),