(cf. annexe). Notre démarche vise à analyser les évolutions budgétaires dis-
crétionnaires afin d’éliminer l’incidence du jeu des stabilisateurs automati-
ques sur ces grandeurs, particulièrement important dans ces pays.
Encadré : Définitions des concepts utilisés
Les politiques budgétaires discrétionnaires traduisent les orientations
budgétaires exogènes à la situation conjoncturelle par opposition aux politi-
ques budgétaires conjoncturelles, endogènes au cycle économique (Bruno,
1999). Leur degré de restriction ou d’expansion, synonyme de
l’ampleur de
l’ajustement budgétaire
, se mesure par un
indicateur d’impulsion budgétaire
.
Ce dernier peut prendre plusieurs formes (Creel, Sterdyniak, 1995) et corres-
pond selon l’OCDE à
la variation du solde structurel primaire exprimé en
pourcentage du PIB potentiel (SSP)
. Le solde budgétaire primaire est égal au
solde budgétaire moins les charges d’intérêt sur la dette publique. Le solde
structurel correspond au solde budgétaire obtenu lorsque le PIB est à son
potentiel (cf. annexe). Il est égal à la différence entre les recettes et les
dépenses publiques structurelles.
Les dépenses et recettes structurelles correspondent aux dépenses et
recettes « corrigées des effets du cycle économique ». En effet, certaines
composantes des recettes et des dépenses publiques fluctuent au gré du
cycle économique et exercent, en l’absence de réactions des autorités, un
effet de « lissage » sur l’activité appelé « stabilisateur automatique ». En
phase de ralentissement économique, les impôts (sur les ménages et les
sociétés, les impôts indirects et les cotisations sociales) diminuent et contri-
buent ainsi à soutenir un niveau de revenu et donc de consommation et de
demande globale. Du côté des dépenses publiques, le ralentissement de
l’activité se traduit par une hausse des prestations chômage, et contribue
ainsi à soutenir la demande globale. En période de croissance économique,
ces effets s’inversent et limitent le niveau de demande globale. Toutefois,
l’incidence des stabilisateurs automatiques peut être accentuée ou
amoindrie par l’évolution des échanges extérieurs, des comportements de
consommation et d’épargne et de la productivité du travail ou encore par la
réaction des marchés financiers.
Le principe économique de
correction des effets du cycle économique sur les
dépenses sociales
consiste selon Blanchard (1990) et l’OCDE (cf. annexe) à
corriger de ces effets les dépenses sociales liées au chômage exclusive-
ment. En vertu de ce principe, les effets associés aux évolutions démogra-
phiques sur, par exemple, les dépenses sociales relatives à la famille et/ou
aux personnes âgées ne sont pas distingués.
Le PIB potentiel (calculé par l’OCDE), est le niveau au-delà duquel, à fac-
teurs de production donnés, des tensions inflationnistes peuvent apparaître.
L’écart entre le PIB effectif et le PIB potentiel correspond à ce qu’on appelle
« l’écart de production ».
Dans cette étude, la part des dépenses sociales
publiques structurelles sera exprimée en proportion du PIB potentiel
(on rai-
sonne donc ici toutes choses égales par ailleurs, le numérateur et le dénomi-
nateur étant corrigés des effets du cycle).
Les épisodes d’ajustement budgétaires sont détectés à partir de la valeur
de l’indicateur d’impulsion budgétaire au cours d’une période donnée. Selon
cette valeur, les épisodes budgétaires sont considérés « de grande
ampleur » ou standard. Toutefois, il n’existe pas de référence de l’indicateur
RFAS No4-2003
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