TES2
Sujet : Peut-on justifier les politiques de réduction des dépenses publiques ?
Document 1 :
Document 2 :
Questions :
1. Dans le doc.1, quelle est, pour la France, la relation entre les dépenses des administrations
publiques exprimées en % du PIB et le taux de croissance moyen annuel du PIB sur la
période 1980-2000 ?
2. Qu’est-ce qu’une dépense publique ? Comment les dépenses publiques sont-elles
financées ?
3. Qu’est-ce qu’un effet d’éviction ?
Sujet : Peut-on justifier les politiques de réduction des dépenses publiques ?
TES2 Eléments de corrigé
Q1. Sur la période 1980-2000, les dépenses des administrations publiques en France représentent
environ 52 % du PIB en moyenne, soit un taux relativement éle, alors que la croissance annuelle
moyenne du PIB est de 2 %, soit un taux assez faible.
Deux interprétations sont possibles:
- le maintien de dépenses publiques élevées a permis de limiter le ralentissement de la croissance ;
- le maintien de dépenses publiques élevées a freiné la croissance.
Q2. Au sens strict, les penses publiques sont les dépenses financées par l'Etat (dépenses
budgétaires). Au sens large, elles comprennent les dépenses budgétaires plus les dépenses de prestations
sociales de la sécurité sociale plus la charge de la dette. Il peut s'agir soit de dépenses permettant le
financement des consommations collectives (éducation, santé, justice...),soit de dépenses à caractère
économique (comme des subventions à des entreprises publiques) ou à caractère social (revenus
sociaux). Les dépenses publiques sont financées par des prélèvements obligatoires (impôts et
cotisations sociales).
Q3. Lorsque le déficit budgétaire, ou plus largement le déficit public (déficit budtaire plus
déficits sociaux), est financé par des emprunts, le taux d'intérêt sur le marc financier augmente
(hausse de la demande de capitaux), ce qui réduit ou évince les investissements privés financés par des
emprunts (hausse des taux d’intérêt coût de l'emprunt trop élevé).
Par ailleurs, l’épargne qui finance les dépenses publiques ne peut pas être utilipour le financement
des investissements des entreprises privées.
Donc double effet d’éviction : restriction de l’épargne disponible et hausse des taux d’intérêt pour le
secteur privé. Conséquence : recul de l’investissement privé qui exerce un effet multiplicateur gatif
sur la production privée.
Sujet: Peut-on justifier les politiques de réduction des dépenses publiques?
Limitées aux fonctions régaliennes de l'État jusqu'à la fin du XIXe siècle et représentant environ 10 %
du PIB, les dépenses publiques augmentent, à partir de la crise des années 1930 plus vite que le PIB
pour atteindre, en France, à la fin du XXe siècle, un peu plus de 50 % de la richesse produite. Selon
A. Wagner, cette progression est justife par le développement économique et social : nécessité de
financer des infrastructures, besoin de solidarité accrue.
Si, en période de forte croissance, comme pendant les Trente Glorieuses, le financement des dépenses
publiques s'effectue relativement aiment, il n'en est plus de même lorsque la croissance se ralentit.
Plus fondamentalement, le point de vue libérale, en opposition à la théorie keynésienne, rend le
poids des penses publiques responsable de l'atonie de la croissance et de la montée du chômage.
Pourtant, les dépenses publiques sont indispensables pour promouvoir la croissance et garantir la
solidarité sociale.
I. Les politiques de réduction des dépenses publiques peuvent se justifier lorsque leur poids
excessif freine la croissance et le retour au plein emploi
A. Les dépenses publiques sont moins efficaces depuis les aimées 1980
1. Pour J. M. Keynes, l'activité économique dépend de la demande. Si la demande effective est
trop faible, l'État peut prendre l'initiative de la stimuler, soit par des investissements publics, soit en
distribuant des revenus sociaux supplémentaires (fonction de redistribution de Musgrave).
Multiplicateur keynésien de dépenses publiques (expliquez brièvement)
2. Ce rôle contra-cyclique (expliquez brièvement) de la dépense publique est moins efficace depuis
les chocs pétroliers (crise économique liée à des chocs de l’offre : les politiques de relance
keynésiennes deviennent inefficaces (inflation rampante).
3. La réduction des dépenses publiques est préconisée par les économistes libéraux (un budget équilibré
doit être l’objectif des pouvoirs publics, la pol. budgétaire se doit d’être neutre), favorables à la
réduction du poids de l'Etat dans la vie économique et au retour du marché. Globalement, le discours
libéral trouve sa cohérence dans la croyance en un marché efficient, cest à dire conduisant à un équilibre optimal au sens
de Pareto, et en la rationalité des agents, capables danticipations (voir analyse de Friedman ; chef de fil du courant
monétariste, considère que les politiques budgétaires de relance sont inefficaces sauf à court terme).
B. Elles peuvent freiner la croissance et freiner le retour au plein-emploi (doc. 2)
1. En période de ralentissement de l'activité économique, les dépenses publiques, budgétaires et
sociales augmentent, alors que les recettes publiques (impôts et prélèvements obligatoires)
progressent moins vite stabilisateurs automatiques. Le déficit public se creuse.
2. Pour financer le déficit public, les pouvoirs publics s'endettent, ce qui augmente le taux d'intérêt
et crée un effet d'éviction de l'investissement privé (Q3). Deuxième conséquence : « effet boule de
neige » (expliquez brièvement)
3. Les penses publiques sont aussi accusées d'être responsables du chômage.
C. Dans ces conditions, les politiques de réduction des dépenses publiques peuvent être justifiées
1. La baisse des dépenses publiques permet de réduire les prélèvements obligatoires, ce qui d'une
part favorise l'investissement (par la baisse du taux d'intérêt) et la consommation, d'autre part allège
le coût du travail et encourage l'embauche de travailleurs non qualifiés.
2. Il est significatif de constater que les pays industrialisés se sont engagés, au cours de la
décennie 1990, dans une politique de réduction des déficits publics (notamment dans le cadre du
passage à l’Euro : rappel des critères de Maastrich) .
3. De fait, les déficits publics se sont réduits tant aux États-Unis (exdent budgétaire en 1999) qu'en
Europe (déf. pub. de la France en 2006 : 1,6% du PIB, 2,5% en 2005).
II. Néanmoins, les dépenses publiques sont nécessaires pour promouvoir la croissance et
assurer la solidarité nationale
A. // n 'existe pas une relation de cause à effet évidente entre poids des dépenses publiques dans le PIB
et taux de croissance de l'économie
1. Aux États-Unis, de 1980 à 2000, la croissance économique est, en moyenne, plus forte que dans les
pays de l'OCDE, et le poids des dépenses publiques est faible (moins de 35 % du PIB).
2. Sur la même période, la croissance de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de la Suède est
identique, alors que le poids des dépenses publiques dans le PIB varie de près de 60 % pour la
Suède à 45 % pour l'Allemagne.
3. Si les libéraux accusent les dépenses publiques de freiner la croissance, il est aussi possible de
considérer qu'en Europe les dépenses publiques ont amorti la crise.
On rappellera que l’existence des stabilisateurs automatiques rend l’interprétation du solde budgétaire
de l’Etat trompeuse : l’apparition d’un déficit budgétaire n’implique pas forcément une mauvaise
gestion publique ni l’adoption d’une politique de relance de l’économie.
B. Les dépenses publiques sont nécessaires pour promouvoir la croissance
1. Les théoriciens de la croissance endogène montrent que les dépenses publiques comme les
infrastructures ou l'éducation ont des effets externes positifs.
2. Si le dogme liral affirme la nécessité de réduire les penses publiques et les prélèvements
obligatoires pour stimuler l'activité économique, les pays industrialisés n'ont pas renoncé à la politique
budgétaire : en effet, sur le plan empirique, des nombreuses politiques monétaires et budgétaires
actives ont été observées dans les pays industrialisés depuis le début des années 1980 ; par exemple,
aux E-U sous Reagan et en 2000-2003, c’est une policy mix qui a été mise en œuvre (politique
monétaire restrictive pour lutter contre l’inflation, et fort déficit budgétaire pour soutenir la demande).
3. Dans les pays membres de la zone euro, il est clair qu'en absence d'une parfaite mobili des
facteurs de production, travail et capital, au sein de la zone (théorie des zones monétaires optimales),
la politique budgétaire est indispensable pour redier aux chocs asymétriques, n'affectant qu'un
seul pays. Ainsi, le non respect du PSC par certains membres de la zone euro montre que les Etats
adoptent des politiques budgétaires de soutien de la demande ou, pour le moins, laissent jouer les
stabilisateurs automatiques.
C. Elles sont aussi indispensables pour assurer la solidarité nationale
1. Les systèmes de protection sociale élaborés depuis la Seconde Guerre mondiale dans les pays
européens ont été facteurs d'élévation du niveau de vie et de cohésion sociale.
2. Les mutations technologiques actuelles, la concurrence internationale, cessitent la prise en
charge des travailleurs touchés par les restructurations.
Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, les choix libéraux ont généré un coût social lourd.
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