1. En période de ralentissement de l'activité économique, les dépenses publiques, budgétaires et
sociales augmentent, alors que les recettes publiques (impôts et prélèvements obligatoires)
progressent moins vite stabilisateurs automatiques. Le déficit public se creuse.
2. Pour financer le déficit public, les pouvoirs publics s'endettent, ce qui augmente le taux d'intérêt
et crée un effet d'éviction de l'investissement privé (Q3). Deuxième conséquence : « effet boule de
neige » (expliquez brièvement)
3. Les dépenses publiques sont aussi accusées d'être responsables du chômage.
C. Dans ces conditions, les politiques de réduction des dépenses publiques peuvent être justifiées
1. La baisse des dépenses publiques permet de réduire les prélèvements obligatoires, ce qui d'une
part favorise l'investissement (par la baisse du taux d'intérêt) et la consommation, d'autre part allège
le coût du travail et encourage l'embauche de travailleurs non qualifiés.
2. Il est significatif de constater que les pays industrialisés se sont engagés, au cours de la
décennie 1990, dans une politique de réduction des déficits publics (notamment dans le cadre du
passage à l’Euro : rappel des critères de Maastrich) .
3. De fait, les déficits publics se sont réduits tant aux États-Unis (excédent budgétaire en 1999) qu'en
Europe (déf. pub. de la France en 2006 : 1,6% du PIB, 2,5% en 2005).
II. Néanmoins, les dépenses publiques sont nécessaires pour promouvoir la croissance et
assurer la solidarité nationale
A. // n 'existe pas une relation de cause à effet évidente entre poids des dépenses publiques dans le PIB
et taux de croissance de l'économie
1. Aux États-Unis, de 1980 à 2000, la croissance économique est, en moyenne, plus forte que dans les
pays de l'OCDE, et le poids des dépenses publiques est faible (moins de 35 % du PIB).
2. Sur la même période, la croissance de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de la Suède est
identique, alors que le poids des dépenses publiques dans le PIB varie de près de 60 % pour la
Suède à 45 % pour l'Allemagne.
3. Si les libéraux accusent les dépenses publiques de freiner la croissance, il est aussi possible de
considérer qu'en Europe les dépenses publiques ont amorti la crise.
On rappellera que l’existence des stabilisateurs automatiques rend l’interprétation du solde budgétaire
de l’Etat trompeuse : l’apparition d’un déficit budgétaire n’implique pas forcément une mauvaise
gestion publique ni l’adoption d’une politique de relance de l’économie.
B. Les dépenses publiques sont nécessaires pour promouvoir la croissance
1. Les théoriciens de la croissance endogène montrent que les dépenses publiques comme les
infrastructures ou l'éducation ont des effets externes positifs.
2. Si le dogme libéral affirme la nécessité de réduire les dépenses publiques et les prélèvements
obligatoires pour stimuler l'activité économique, les pays industrialisés n'ont pas renoncé à la politique
budgétaire : en effet, sur le plan empirique, des nombreuses politiques monétaires et budgétaires
actives ont été observées dans les pays industrialisés depuis le début des années 1980 ; par exemple,
aux E-U sous Reagan et en 2000-2003, c’est une policy mix qui a été mise en œuvre (politique
monétaire restrictive pour lutter contre l’inflation, et fort déficit budgétaire pour soutenir la demande).
3. Dans les pays membres de la zone euro, il est clair qu'en absence d'une parfaite mobilité des
facteurs de production, travail et capital, au sein de la zone (théorie des zones monétaires optimales),
la politique budgétaire est indispensable pour remédier aux chocs asymétriques, n'affectant qu'un
seul pays. Ainsi, le non respect du PSC par certains membres de la zone euro montre que les Etats
adoptent des politiques budgétaires de soutien de la demande ou, pour le moins, laissent jouer les
stabilisateurs automatiques.
C. Elles sont aussi indispensables pour assurer la solidarité nationale
1. Les systèmes de protection sociale élaborés depuis la Seconde Guerre mondiale dans les pays
européens ont été facteurs d'élévation du niveau de vie et de cohésion sociale.
2. Les mutations technologiques actuelles, la concurrence internationale, nécessitent la prise en
charge des travailleurs touchés par les restructurations.
Aux Etats-Unis comme en Grande-Bretagne, les choix libéraux ont généré un coût social lourd.