en avant la musique - Cliniques universitaires Saint-Luc

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#18
Ech
o s des services
novembre - décembre 2012
DE LA MUSIQUE AUX SOINS INTENSIFS
EN AVANT LA MUSIQUE !
Depuis le début de cette année, le Service des soins intensifs offre la possibilité aux
patients conscients d’écouter de la musique pendant leur hospitalisation. Ce projet
a pour but de diminuer l’anxiété des patients, possiblement les quantités de sédatifs
et de rendre l’environnement plus agréable.
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Une fois remis sur pieds, Kevin a décrit en détails les sensations qu’il avait éprouvées lors
de son hospitalisation : un environnement anxiogène, notamment à cause des nombreux
bruits produits par les alarmes, les respirateurs et le personnel. Les nombreuses sédations lui donnaient l’impression de perdre les
notions de temps et d’espace. Tout cela contribuait à augmenter son anxiété.
Suite au témoignage de Kevin, des mesures
furent prises afin d’améliorer l’environnement
des Soins intensifs. « Nous réveillons les patients qui le peuvent durant le jour, tout en diminuant leurs sédations, explique le Pr Laterre.
Nos équipes de soignants parlent plusieurs fois
par jour avec les personnes pour leur rappeler
où elles sont et les aider à se familiariser avec
les lieux. » Dans certains cas, les patients ont
même l’occasion de pratiquer du sport durant
la journée (lire Lucarne n°17).
MUSIQUE DE CHAMBRE POUR LES
PATIENTS…
« Musicien de profession, Kevin a également
apporté sa pierre à l’édifice », poursuit le Pr
Laterre. Pendant trois années, il a travaillé à
la composition d’une musique appropriée
pour les patients, susceptible de les
détendre. Résultat : un CD d’une douzaine
d’heures. « Nous ne nous sommes pas arrêtés
là : nous avons rassemblé sur d’autres CD de la
musique classique conventionnelle, de la variété et de la pop ! »
Et depuis janvier, toutes les chambres des
Soins intensifs disposent du matériel adéquat : un casque (à usage unique) muni de
boutons pour choisir le canal souhaité. « Actuellement, nous proposons quatre canaux différents : musique classique, planante, variété
u Les patients peuvent choisir le style de musique qu’ils préfèrent.
française… Le patient peut choisir ce qui lui
convient le mieux. »
D’un point de vue organisationnel, le Service a
constitué en son sein un groupe d’infirmières
et infirmiers, chargé de définir les patients qui
peuvent profiter de ce projet. Actuellement,
les patients ciblés sont conscients ou susceptibles d’être éveillés. « Mais à terme, nous désirons élargir cela aux patients inconscients afin
de mesurer l’impact que la musique pourrait
avoir sur eux », continue le Pr Laterre.
SUR UN AIR DE GUÉRISON
Ecouter de la musique améliore l’environnement des patients, désormais moins dérangés
par les nuisances sonores. « D’autre part, plusieurs études ont démontré les bienfaits de la
musique : diminution de la tension artérielle et
des sédations administrées aux patients, insiste
le Pr Laterre. Notre projet utilise le recueil de
données d’une pharmacienne hospitalière qui a
mesuré les consommations de sédatifs en soins
intensifs. »
+ D’INFOS
REMÉDIER À UN ENVIRONNEMENT
ANXIOGÈNE
© Clin.univ.St-Luc / H. Depasse
« Ce projet a été imaginé il y a une dizaine d’années, lorsqu’un de mes amis, Kevin, s’est retrouvé aux Soins intensifs suite à un accident de
voiture », se souvient le Pr Pierre-François Laterre, chef du Service des soins intensifs. Il est
resté hospitalisé durant trois semaines, sous
respirateur et recevait de grosses quantités de
sédatifs et d’analgésiques. « Comme près de
60% des patients, il est passé par des phases
d’hallucinations qui ont débouché sur de l’anxiété et de la dépression. »
Pierre-François Laterre,
chef du Service des
soins intensifs,
tél. 02 764 27 35,
[email protected]
L’implémentation de la musique aux Soins intensifs aboutira prochainement sur un projet de recherche clinique. « Nous pourrons élargir l’emploi
de la musique à tous les patients, conscients et inconscients, et mesurer ainsi
clairement ses effets », conclut le Pr Laterre. } [SB]
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