Bleu CLIMAT 2012 Plan Climat de Paris 3/79
2011, les villes assument leur rôle…
La 16ème conférence internationale des Nations-Unies pour la lutte contre le changement climatique
(Cancun, décembre 2010) a permis de relancer le processus de négociation échoué sur les rives de
Copenhague fin 2009. Cette conférence de Cancun a créé un fond « vert » pour améliorer le
développement « propre » des pays en voie de développement, a créé le processus REDD+ de valorisation
des forêts et surtout reconnu pour la première fois le rôle des gouvernements locaux dans la lutte contre
le changement climatique.
Si les négociations internationales, dans ce contexte économique difficile, patinent, les collectivités
locales avancent et Paris prend toute sa part dans cette
dynamique.
Le 22 novembre 2010, le Maire de Paris a réaffirmé
l’attachement de Paris à lutter contre le réchauffement
climatique en signant le Pacte des Maires de Mexico
associant plus de 150 grandes villes du monde entier dans
cette lutte. La Convention des Maires d’Europe, dont Paris
a été l’un des premiers signataires en 2009, réunit
maintenant plus de 3 000 villes engagées représentant plus de 150 millions d’européens.
D’importantes catastrophes naturelles aux conséquences parfois dramatiques ont eu lieu en 2011
(séisme-tsunami au Japon, séismes en Nouvelle-Zélande et en Turquie, ouragan extraordinaire en
Australie, inondation au Brésil, en Thaïlande et au Bangladesh…). La force extrême des pluies dans les
zones tropicales est l’un des premiers signes flagrants que le changement climatique est en marche.
Chaque catastrophe fragilise nos économies connectées et crée des tensions sur toutes les ressources, en
particulier l’énergie.
Le prix de l’énergie a continué de croître en France en 2011 pour la troisième année consécutive. Seul le
prix de l’électricité fut légèrement contenu par l’État. Mais, il faut s’attendre à une très forte croissance
du prix de l’électricité dès mi-2012.
En matière énergétique, parmi les événements marquants de 2011 on peut citer les autorisations pour les
premiers parcs éoliens offshores, l’expérimentation de production électrique par la force marine mais
surtout le coup d’arrêt porté au développement de la filière solaire française. Après le moratoire
décrété fin 2010, l’État a publié en mars 2011 la nouvelle réglementation des tarifs d’achats de
l’électricité photovoltaïque. Ces nouvelles règles baissent de plus de 20 % l’ancien tarif. Les tarifs
d’achat sont maintenant révisés tous les trois mois avec une baisse moyenne de 4 à 5 %. Enfin, le
raccordement maximal autorisé par an est de 500 MW. Avant le moratoire, plus de 4 000 MW étaient en
attente d’autorisation. Ces nouvelles règles ont des conséquences économiques et sociales sur toute la
filière (près de 4 000 emplois supprimés) et réduisent quasiment à néant tout projet d’installation solaire
au Nord de la Loire.
En matière de lutte contre le changement climatique, l’État a publié à la mi-2011, les décrets
d’encadrement des nouvelles obligations pour les collectivités : la production d’un inventaire de gaz à
effet de serre (GES) et d’un plan climat énergie territorial (PCET) pour la fin 2012.
Au niveau régional, l’Île-de-France a publié en juin 2011 son premier Plan Climat qui engage la Région
vers une réduction de ses émissions de 30 % et vers un accompagnement des collectivités locales dans la
lutte contre le changement climatique. En parallèle, la Région élabore avec le Préfet de Région le
premier Schéma Régional Climat Air Énergie (SRCAE) avec lequel les PCET devront être compatibles.
Et à Paris ? Engagée depuis 2007, la Ville fait figure de pionnière dans ce domaine. Son territoire bouge,
la mise à jour du Bilan Carbone® de Paris a révélé que les émissions du territoire ont baissé de 2 % depuis
2004 et la consommation énergétique de 6 % sur la même période.