monétaire adéquate pour lutter contre le chômage et l’inflation. Toutefois, il est possible que dans un
régime de change flottant impur, les autorités soient amenées à intervenir afin de réaligner le taux de
change à la parité souhaitée ou à un taux de change d’équilibre (niveau de taux de change qui équilibre
le balan courant augmenté des investissements directs étrangers) ou encore à l’alignement de parité de
pouvoir d’achat (eP*/P, e = taux de change nominal, P* = prix des biens étrangers, P = prix des biens
exportés).
Le système de change flottant apporte une souplesse aux marchés de changes permettant d’amortir le
choc macroéconomique : la flexibilité du taux de change permet un ajustement rapide des prix relatifs
(prix des biens exportés ou taux d’intérêt, parité de change) à la suite de chocs asymétriques par
présence de rigidités nominales. De plus, les entrées ou les sorties massives des capitaux étrangers (en
fonction de différentiel des taux d’intérêt) fragilise le système en change fixe dans la mesure où les
opérations par les achats ou les ventes de devises sont limitées et le coût de transaction est élevé. Le
risque de change est très présent, comme dans le cas de la crise financière en Asie (cible de confiance).
Enfin, les changes flottants permettent d’éliminer l’éventuelle asymétrie du système en change fixe.
On peut s’attendre à ce que la balance commerciale soit rééquilibrée dans le cas d’une dépréciation
de la monnaie nationale, donc la croissance économique. En fait, la relance monétaire a pour
conséquence une dépréciation (baisse du taux d’intérêt). Sans intervention des autorités monétaires
pour rétablir la parité, elle contribue dans une première phrase à la vente moins chère des biens
domestiques car le terme d’échange se dégrade (valeur des exportations/valeur des importations). Dans
une deuxième phrase, l’effet de volume l’emporte sur l’effet de valeur (forte compétitivité = la vente
est moins chère par rapport aux autres pays). Puisque les ventes sont moins chères, la demande
extérieure augmente. Cette variation est exprimée sous le nom de la courbe en J inversée. Cependant,
les effets positifs dépendent largement de l’élasticité de la demande extérieure aux prix d’exportation
et l’offre des biens ne devrait pas être limitée, sinon le risque inflationniste stimulé par la demande
interne excédentaire peut entraîner un effet contrasté (dans ce cas, une politique d’accompagnement
est recommandée : politique de contrôle des prix pour restreindre la consommation, ou politique
d’austérité). En d’autres termes, la dévaluation en change flexible est d’autant plus efficace que les
élasticités prix aux volumes d’importations et d’exportations sont élevées. La courbe en J inversée est
très prononcée en France mais cela dépend du type de produits.
En cas d’une appréciation de la monnaie, la stratégie du change flottant accompagne la désinflation,
les restructurations et le prélèvement sur l’extérieur. Non seulement, l’appréciation limite l’inflation
importée mais la pression de la concurrence extérieure oblige également les firmes nationales à
adopter une plus grand discipline sur les prix et les salaires. Les gains de productivité proviennent
d’une concurrence intense avec l’extérieur, l’introduction des nouvelles technologies induit un
ensemble de productivité. L’appréciation permet de prélever sur l’extérieur par le biais de
l’amélioration des termes de l’échange.
2. Limites des politiques de change liées à l’extérieur et à l’économie nationale
Contrairement au régime de change fixe, le système de change flottant fait face à diverses contraintes.
La détermination du taux de change par l’ajustement de l’offre et la demande rend incertain le cours
de change, c'est-à-dire que les origines de fluctuation sont plus ou moins inconnues. De manière
générale, une monnaie est appelée à se déprécier lorsque les fondamentaux de l’économie (indicateurs
macro) se présentent mal.
Plusieurs facteurs peuvent conduire à une crise de change en cas de flottement libre : lorsqu’un pays
est déclaré insolvable ou incapable de rembourser leur dette (publique ou privé), la crise de confiance
perdure ; l’inflation de long terme élevée limite la compétitivité prix (théorie de parité de pouvoir
d’achat) ; le balan commercial déficitaire est un signe de dépréciation de la monnaie ; l’incrédibilité
des Banques centrales est susceptible d’influencer le cours de change. Ces facteurs mènent à une crise
éventuelle de change tel quel dans les pays émergents : les sorties massives des capitaux due à des