curriculum Forum Med Suisse 2008;8(7):116–122 120
Mesures prophylactiques
Thérapies de substitution rénale
Lerôle de l’hémodialyseaprèsinjection de Gdà
titre de prophylaxie d’une FSN dansl’insuffisance
rénale n’est pasclair.Lesproduits de contraste
auGd, avecleur demi-vie de 1 à2heures,sont
éliminésparles reinsdansdesconditionsnor-
males.La demie-vie dansl’insuffisancerénale
peut êtretrèsnettementprolongée (13–89 heu-
res). L’élimination parhémodyalise n’ajusqu’ici
été examinée que dans trèspeude cas.L’élimi-
nation duGdDTPA parhémodyalise est 99,5%
(78,2%,95,6%,98,7% et99,5% aprèslapremière
etjusqu’àlaquatrième séance d’ hémodyalise).
Alors quechezlespatients en hémodialyse, ayant
déjàunabordartériel,il n’ya aucun problème
particulier,etqu’il semble parfaitementjustifié
de prévoirdesexamensavecproduits de
contrasteauGd immédiatementavantlapro-
chaine séance d’hémodyalise, chezlespatients
au stade prédialyse,il faut tenircompte descoûts
d’une part,maisaussi du risque d’une ouplu-
sieurs dialysesaiguës.Nous ne savonsencore pas
bien si desdialyses supplémentairespermet-
traientde prévenirdesFSN.C’est pourquoi les
dialysesaiguësaprèsinjectionsde Gd ne sontac-
tuellementpas recommandéeschezlespatients
au stade prédialyse. Chezlespatients en dialyse,
l’examen par tomographie par résonance ma-
gnétiqueavec Gd doitdans toute lamesure du
possible être programmé justeavantlaprochaine
hémodyalise. De nouvelleshémodyalisesen plus
du rythme normal ne sontpour le momentpas
recommandées– pasplus qu’un passage de la
dialyse péritonéale àl’hémodyaliseuniquement
en raison d’une exposition auGd.
Hydratation
Malgré le manque de données,il devraitêtre ju-
dicieux de veillerà ce que l’étathémodynamique
soitoptimalavantd’injecterle Gd,tout comme
aveclesproduits de contrastecontenantde l’iode,
dansle but d’en optimiserl’élimination rénale.
Toute hyperhydratation doitêtre évitée. Il faut
corriger une hypovolémie sansexcèspour ne pas
perturberl’hémodynamique par une hypervolé-
mie. Dans une véritable hypovolémie,perfuser
duNaCl0,9% avantetimmédiatementaprèsl’in-
jection de Gd (cetterecommandation n’est ac-
tuellementpasbasée sur despreuvesmédicales).
Mesures thérapeutiques
Il n’existeactuellementaucuntraitementefficace
de la FSN, etil n’ya aucune étude contrôlée. La
physiothérapie précoce peut être indiquée pour
prévenirlescontracturesetconserverlamobilité.
Lesimmunosuppresseurs (stéroïdes y compris)
n’ontjusqu’ici faitpreuve d’aucun effetgaranti.
L’efficacité de laphotophérèse extracorporelle,de
lathalidomide,de lapentoxifylline oude laplas-
maphérèse n’aété documentée que dansquel-
tent,d’autantplus que lalittératuretrès récente
adécritquelquesformesmineuresde FSN sans
aucune exposition préalable auGd[9].Cecisou-
ligne lagenèse probablementmultifactorielle de
cette pathologie – l’insuffisancerénale etl’injec-
tion de Gd jouant toujours les rôleslesplus im-
portants.
La prévalence etl’incidence de la FSN associée
auGdsontdonnéesàquelque 4% danslalitté-
rature[10].Maisce pourcentage est celui de
centresayant utilisé essentiellementle gadodia-
mide comme produitde contraste. C’est pourquoi
il ne peut êtretransposéàtous lesproduits de
contrasteauGd en tantque groupe.
En l’étatactuel desconnaissances,il semble que
les spécialitésmacrocycliques soientnettement
plus sûresque leslinéaires,maisaucune spécia-
lité de Gd ne peut êtreconsidérée comme 100%
sûre jusqu’àmaintenant.
Situation en Suisse
Enréaction à cette nouvelle problématique,les
radiologuesetnéphrologuesdescinq universités
de Suisse ontformé un groupe de travail (Swiss
StudyGroup forNSF). Ce groupe apour but d’ob-
tenirdeschiffreslesplus clairs possiblesetles
relationsépidémiologiquesconcernantla FSN
en Suisse,pour savoir si le risque peut êtreconsi-
dérécomme plus élevé ouplus faible pour cer-
tainesconstellationsque pour d’autres.EnSuisse,
nous voyonsde bonnespossibilitésd’avoir une
vision d’ensemble de cette pathologie auniveau
national, avecune documentation suffisante des
examensparproduits de contrasteauGd,etd’ap-
porter une importantecontribution àlaprécision
de cette maladie. Desenquêtes(radiologues,né-
phrologues,dermatologues) doiventexaminer
absolument tous lescasde FSN de Suisse etétu-
dier toutesles relations.Vingtcasde FSN sont
actuellementconnus,tous avaient une grave in-
suffisancerénale ouétaienten dialyse. Toutesles
donnéesde cespatients sontactuellementétu-
diées.Les résultats préliminaires semblentindi-
querque latrèsgrande majorité de cesFSN s’est
déclarée aprèsl’injection de produits de contraste
auGd linéaires.Maiscertainscasontété obser-
vésaprèsl’injection de spécialitésde Gd purement
macrocycliques.Danscesderniers,il est frappant
de constaterque plusieurs injectionsde produits
de contrasteauGd ontété faitesen peude temps.
Il est doncpossible qu’un effetd’accumulation
joueunrôle aprèsinjectionsàrépétition de pro-
duits de contrasteauGd,dontil n’aquetrèspeu
ététenucompte danslesdiscussionsjusqu’ici.
Maisglobalement,il semble qu’en Suisse lapré-
valence etl’incidence de la FSN associée aux pro-
duits de contrasteauGdsoientplus faiblesque
danslalittératurescientifique. Nous en recher-
chonségalementles raisons.
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