hyperodontie molaire decouverte a l`occasion de l`accident d

modérée à 9 000 par mm3 (53,5% de neutrophiles),
T.P à 97%, TCA à 35 sec (T à 30 sec). Un scanner en
coupes coronales a été réalisé passant par la région
molaire, montrant les rapports entre les dents de sa-
gesse et le nerf dentaire inférieur (photo n°3). Il s’agit
donc d’une cellulite séreuse périmandibulaire gauche
compliquant la désinclusion des deux dents de
sagesse inférieures gauches en position ectopique au
sein d’un kyste péricoronaire. Un traitement antibio-
t
ique par voie parentérale (AUGMENTIN 3g par
24 heures, ORBENINE 1g par jour, FLAGYL 1,5g par
jour) est entrepris pendant 4 jours avec relais per-os
pendant 6 jours permettant de combattre les phéno-
mènes infectieux et de lever le trismus.
Quatre semaines après l’épisode infectieux, le patient
est de nouveau hospitalisé pour extraction sous
anesthésie générale des dents 38, 38 bis et 45 bis.
Celles-ci sont de morphologie normale. En per-opé-
ratoire, on ne note aucun tissu faisant penser à une
enveloppe kystique. Néanmoins, la cavité est soi-
gneusement curetée. Il est décidé de ne pas extraire
les autres dents de sagesse qui restent asympto-
matiques jusqu’à ce jour. L’extraction de 38 bis
nécessitant une résection alvéolaire très importante,
on préfère réaliser en fin d’intervention un blocage bi-
maxillaire temporaire (ligature d’IVY) devant la min-
ceur de l’os basilaire restant. La radiographie pano-
ramique post-opératoire confirme l’absence de frac-
ture à ce niveau (photo n°4).
Le patient est revu 8 jours plus tard pour ablation des
ligatures d’IVY et des fils endobuccaux, il existe une
bonne cicatrisation et l’absence de toute compli-
cation.
Le contrôle tant clinique que radiologique réalisé le
28 Août 1992, soir 2 mois plus tard, est normal. A
noter la persistance d’un apex restant de 38 qui n’a
pu être extraite du fait des difficultés techniques per-
opératoires (photo n°5).
COMMENTAIRES ET CONCLUSIONS
La survenue d’une hyperodontie serait due à une
hyperactivité localisée de la lame dentaire, évagi-
HYPERODONTIE MOLAIRE DECOUVERTE A
L’OCCASION DE L’ACCIDENT D’EVOLUTION
DE DENTS DE SAGESSE INFERIEURES
A PROPOS D’UNE OBSERVATION
K. NTIMA-NSIEMI (1), E. MALADIERE (2), P. SCHEFFER (3).
1) Assistant - Service d’odontostomatologie - Cliniques Universi-
taires de Kinshasa. - ZAIRE.
Assistant spécialiste - Service de Stomatologie et chirurgie maxillo-
faciale - C.H.I. - Villeneuve-Saint-Georges. (94) - FRANCE.
(2) - (3) Service de Stomatologie et Chirurgie maxillo-faciale - C.H.I
-Saint-Georges.
INTRODUCTION
Les dents surnuméraires ou accessoires se rencon-
trent dans tous les territoires de la dentition mais sur-
tout dans les régions maxillaires antérieures et molai-
res, puis dans les régions prémolaires mandibulaires.
elles sont souvent isolées et affectent plus l’homme
que la femme. leur fréquence serait de 0,1% à 3,6%.
L’hyperodontie n’affecte le plus souvent qu’une dent.
La plupart des cas de dents surnuméraires rapportés
dans la littérature sont de découverte fortuite, à
l’occasion d’un examen de routine.
Nous avons vu notre patient à l’occasion d’un acci-
dent septique de désinclusion.
OBSERVATION
Cas de Monsieur MET... Françis, d’origine antillaise.
En Mai 1992, un homme de 37 ans consulte son chi-
rurgien dentiste pour une douleur en arrière de la
dent 37. Il s’agit d’un premier épisode. Le diagnostic
de péricoronarite sur dent de sagesse 38 est évoqué
et le patient est traité par AMOXYCILLINE 2 gr par 24
heures.
Cinq jours après, ce patient est examiné aux consul-
tations du service devant une majoration des dou-
leurs avec tuméfaction jugale gauche,
A l’examen : patient apyrétique, tuméfaction jugale
inférieure non collectée. Sur le plan endobuccal : tris-
mus de 1 cm, tuméfaction érythémateuse en regard
de 38 avec suintement de pus au collet de la 37,
comblement du sillon vestibulaire, dent 45 surnumé-
raire. Par ailleurs, bon état bucco-dentaire. Sur le cli-
ché panoramique et en incidence face basse, on
découvre deux dents de sagesse inférieures gauches
en position ectopique au sein d’un même kyste péri-
coronaire, ainsi que six autres dents de sagesse (18,
18 bis, 28, 28 bis, 48, 48 bis,) et une dent 45 bis
(photos n°1 et 2). Bilan biologique : hyperleucocytose
Hyperodontie molaire…
26
nation supplémentaire due à une irritation locale ou à
une “induction” cellulaire purement accidentelle ; elle
pourrait aussi être due à un clivage du germe dentai-
re à un moment quelconque de l’odontogénèse,
La morphologie de la dent peut être normale : c’est la
dent surnuméraire (ou supplémentaire) ou l’hyper-
ondontie eumorphique ; elle est plus souvent anor-
male (dents en général conoïdes) : c’est la dent
accessoire ou l’hyperodontie dysmorphique.
Les dents surnuméraires de découverte fortuite sont
souvent asymptomatiques. Il arrive de temps en
temps que cette découverte ait lieu à l’occasion d’un
accident infectieux en rapport avec l’évolution de ces
dents.
a) Diagnostic
La présence d’une image kystique ouvre de principe
une discussion diagnostique. On doit envisager ces
diagnostics différentiels dans le cadre de deux grands
groupes : kystes et tumeurs odontogènes,
Parmi les kystes odontogènes, citons le kyste den-
tigère (péricoronaire ou folliculaire) et le kyste épider-
moïde. Le premier est très fréquent. Toujours associé
à la couronne d’une dent définitive, il est à locali-
sation mandibulaire dans 75% des cas et en particu-
lier, au niveau molaire. Il est aussi souvent associé à
la couronne d’une dent incluse. La radiographie mon-
tre une clarté régulière limitée par une bordure dense.
Le kyste épidermoïde est classiquement caractérisé
par le siège au niveau de la branche horizontale de la
mandibule. Il intéresse plutôt l’angle, la branche mon-
tante et la région molaire. l’image radiologique est
mono ou polygéodique. Rarement développé au voi-
sinage d’une dent incluse, le kyste épidermoïde pro-
voque la résorption des racines des dents normales
situées à son contact. Il faut insister sur le caractère
parfois nettement inflammatoire de la tuméfaction et
sur la possibilité de fistulisation muqueuse avec issue
d’un liquide crémeux blanchâtre.
Les tumeurs sont dominées en fréquence et en inté-
rêt par l’améloblastome. Celui-ci se présente sous les
divers aspects décrits pour le kyste épidermoïde. La
radiographie fournit des images souvent polygéodi-
ques (“bulles de savon”) et rarement monogéodiques.
On peut observer l’inclusion de dents ou germes den-
taires, refoulés en périphérie de la tumeur vers le
bord basilaire ou dans la branche montante. Le canal
dentaire est aussi harmonieusement refoulé vers le
bord basilaire.
b) Traitement
Une image lacunaire peut être un kyste ou une tu-
meur odontogène ou non, sous une forme monokys-
tique. Ce fait suffit pour entreprendre l’énucléation et
l’examen anatomopathologique de toute lésion kys-
tique même la plus anodine en apparence. Il est utile
de rappeler en raison des facteurs inflammatoires
existants, l’opportunité qu’il y a d’intervenir à froid.
C’est l’occasion aussi de rappeler les difficultés per-
opératoires liées à la position ectopique de ces dents.
Leurs rapports avec le nerf dentaire inférieur, les
2èmes molaires et l’os basilaire (pour ce qui est de
dents de sagesse inférieures) doivent être minutieu-
sement analysés.
Du fait de ces difficultés, l’abstention doit être de
règle dans le cas des dents surnuméraires asympto-
matiques.
En conclusion, l’intervention est indiquée lors d’un
accident évolutif de désinclusion ou kystique.
Odonto-Stomatologie Tropicale
RESUME
Nous présentons le cas d’un patient d’origine antillaise, suivi pour péricoronarite en rapport avec la
dent 38. Les radiographies révèlent la présence de 4 dents de sagesse surnuméraires ectoriques. Les
couronnes des dents 38 et 38 bis semblent appartenir à une formation kystique dont nous discutons
les diagnostics différentiels.
Une attitude thérapeutique est proposée tenant compte respectivement des dents incluses, du kyste et
du silence des autres dents surnuméraires.
Mots clés : Dents surnuméraires - Hyperodontie - Péricoronarite - Kyste péricoronaire - Kyste épider-
moïde - Améloblastome.
Hyperodontie molaire…
27
Odonto-Stomatologie Tropicale
SUMMARY
Molar hyperodontia discovered on the occasion of a pericoronitis
of mandibular wisdom teeth. Aa case report.
The authors present the case of ectopic upernumerary fourth molars. The patient, a Guadeloupe Island
man was previously followed for a pericoronitis. The 38 and 38 bis crowns seem to be included in a
cyst, and differential diagnosis is discussed. Regarding to impacted teeth, cyst and asymptomatic
supernumerary teeth, the authors propose their treatment.
Key-words : Supernumerary teeth - hyperodontia - Pericoronitis - Epidermoid - cyst - Follicular Cyst -
Ameloblastoma.
1 - R.A.C. CHATE
Supernumerary molars.
Oral Surg., 1978, 45, 857-859.
2 - D.J. ELLER
Five molars in a mandibular quadrant.
Oral Surg., 1978,45 n°3, 488.
3 - B.E. FITZGERALD
Multiple impacted supernumerary teet.
Oral Surg., 1978, 46, n°5, 733.
4 - F. GUILBERT - G. CHOMETTE - J.M. PERON
Traitement des tumeurs bénignes et des pseudo-tumeurs des
maxillaires.
Encycl. Med. Chir., (Paris-France) Stomatologie, 22062 K10, 2 -
1988, 10p.
5 - F. GUILBERT - G. CHOMETTE
Kystes des maxillaires.
Encycl. Med. Chir., Paris, Stomatologie I, 22081 A15, 4 - 1983.
6 - R.E. HASEY
Ten maxillary molars.
Oral Surg., 1976, 41, n°2, 268-269.
7 - REYCHLER - PIETTE
Traité de pathologies buccale et maxillo-faciale.
De Boeck Université, 1991.
BIBLIOGRAPHIE
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