
MAPAR 2001310
Celles-ci ne sont pas considérées aujourd’hui comme fiscalement amortissables, alors
qu’elles sont à durée limitée, et que leur droit à renouvellement n’est jamais acquis.
Ces autorisations, historiquement ou ponctuellement, voient leur régime d’attribu-
tion, de transfert, de renouvellement, de suppression, totalement encadré par la carte
sanitaire et le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire, lequel résulte d’un acte ad-
ministratif unilatéral à caractère obligatoire de la planification hospitalière.
Pour le dirigeant social, il en résulte une incohérence comptable. Face à un droit de
nature administrative donc incessible, chacun, y compris l’Etat qui perçoit les Droits
d’enregistrement, pratique la cession des lits, souvent répercuté dans les transactions
avec les médecins sans que l’entreprise de santé puisse fiscalement amortir une valeur
incorporelle.
3. FINANCIERS
Le financement du système de santé est partout l’objet d’une attention particulière
du fait de l’affirmation du droit à la santé d’une part, de sa nécessaire régulation d’autre
part. Les impératifs de saine gestion sont largement étrangers aux questions relatives
au rapport qualité/coût de leurs prestations.
Les rapports financiers entre la clinique et le praticien ont toujours été vécus com-
me complexes et peu clairs. Les URSSAF, l’administration fiscale ont toujours été
suspicieuses. Les Tutelles ont souvent considéré que les difficultés financières d’une
clinique devaient être au moins en partie prises en charge par les praticiens qui y exer-
cent. Les praticiens eux-mêmes acceptent parfois une conception de la redevance peu
acceptable du point de vue du droit, ou, parfois, face aux difficultés de leur clinique, ils
souhaitent comme les Tutelles déjà évoquées, contribuer au soulagement de la charge
financière de la clinique, au risque d’une requalification de leur contribution.
Plus de clarté et plus de logique médicale sont nécessaires en matière de finance-
ment des cliniques.
Par ailleurs chacun s’accorde sur la nécessaire approche «globale» du patient, y
compris du point de vue des circuits financiers.
Dans tous les pays on cherche à mettre les financements en cohérence avec cet
impératif. Ni l’approche, par budget global, ni celle du paiement à l’acte et d’une rému-
nération proportionnelle de la structure n’apportent la réponse souhaitée.
Partout les recherches se tournent au plan microéconomique vers des budgets à
orientation clinique rattachés à des groupes de patients cohérents du point de vue médi-
cal, et régulés au sein d’enveloppes globales par des systèmes de concurrence organisée.
Dans tous les cas les spécificités de l’activité médicale rendent incontournable l’impli-
cation des professionnels. Cette implication devra se traduire dans un mode de relation
fondamentalement différente de ceux qui sont constatés aujourd’hui.
Comme de nombreuses PME, les cliniques souffrent d’une sous-capitalisation chro-
nique.
Indépendamment du taux de profit des cliniques (régulier mais particulièrement
faible et quasiment nul voir structurellement négatif sur les années présentes), la ques-
tion du capital des cliniques a longtemps été résolue par la faible intensité capitalistique
de l’activité hospitalière et par le recours à des financements externes. Or l’intensité
capitalistique requise va croissant compte tenu du développement des plateaux techni-
ques et du développement des contraintes administratives et de gestion du risque.
Le relais espéré du côté des groupes d’investisseurs autres ne se réalisa que diffici-
lement compte tenu du faible taux de profit, ou il se fait dans la dépendance de logiques