Conducteur d'engins agricoles Rome A1101 1 Le métier Le métier : Conducteur d'engins agricoles Le conducteur d’engins agricoles, ou tractoriste réalise les travaux mécanisés liés aux culture et assure l’entretien du matériel utilisé. Il assure la conduite des machines agricoles et de leur équipement Il règle et prépare le matériel en fonction des opérations programmées et des données agroclimatiques. Il conduit le plus souvent un tracteur, équipé d’un matériel différent selon la nature des travaux. Il prépare le sol, retourne superficiellement la terre (le déchaumage), avant d’exécuter les labours. Il réalise les semis et effectue tous les travaux mécanisés nécessaires au bon déroulement des cultures : traitement phytosanitaire, désherbage, binage, épandage d’engrais, buttage (création de buttes à la base des plantes). Il procède à la récolte, selon les exploitations et les cultures, et conduit, s’il en a les compétences, d’autres engins comme une moissonneuse-batteuse par exemple. Il contrôle son travail en permanence, applique les règles de sécurité, et fait face aux imprévus dans le respect de son planning. Le conducteur d’engins agricoles veille également au bon fonctionnement des matériels agricoles Il réalise la maintenance courante des engins et des équipements : réglage, graissage, vidange ou remplacement des pièces par exemple. Il diagnostique et explique les pannes au mécanicien, ou s’il le peut, effectue rapidement les réparations légères pour mener à terme le travail en cours. Il maintient en état de propreté les machines et le hangar. Il assure le rangement. Le conducteur d’engins agricoles travaille dans une exploitation agricole de taille importante, dans une coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA), dans une entreprise de travaux agricoles (ETA), pour une collectivité territoriale ou à titre indépendant. Quand il est salarié d’une coopérative d’utilisation de matériel agricole ou d’une entreprise de travaux agricoles, il se rend chez les clients et les adhérents. Il doit être mobile géographiquement et avoir une bonne adaptabilité. Ses activités variées suivent le rythme des saisons. Il travaille en plein air, en toute saison, seul ou en équipe. Les périodes d’hiver, périodes de plus faible activité, sont souvent mises à profit pour l’entretien du matériel (nettoyage, graissage,…) Dans une exploitation agricole de taille réduite, c’est le chef de culture lui-même, ou un salarié agricole polyvalent qui assure cette fonction de conducteur tractoriste, en alternance avec d’autres tâches. Le tractoriste dispose de compétences techniques sur le matériel pour comprendre son fonctionnement et effectuer les réglages, ainsi que d’une base en mécanique pour réparer les petites pannes. Il suit l’évolution des machines et sait utiliser un ordinateur de bord. Des connaissances en agronomie sont également nécessaires pour identifier la nature des sols. Par ailleurs, il est capable d’analyser les problèmes et de prendre des décisions en conséquence. Enfin, il sait organiser son travail dans le respect des délais. 1 Une spécialisation : vigne et vin En viticulture, l’ouvrier tractoriste s’occupe de la conduite et de l’entretien du tracteur et des outils mécanisés, mais il participe aussi à l’ensemble des travaux de la vigne. Il taille la vigne, est chargé des travaux d’entretien du sol, du désherbage, de l’application des produits phytosanitaires. Il conduit le tracteur et la benne pour les travaux des vendanges. Cela demande souvent un complément de formation spécifique orientée vigne et vin. Plus d’attention pour la conduite, et plus de confort Les engins deviennent de plus en plus puissants et sophistiqués à conduire et exigent une conduite attentive, mais ils deviennent aussi plus confortables. La conduite est moins pénible physiquement. 2 Le marché du travail Sur quels postes débuter dans le métier ? Il n’y a pas à proprement parler de poste sur lequel débuter C’est l’expérience qui va faire que tel ou tel engin, tel ou tel type de chantier sera confié à tel ou tel conducteur d’engins agricoles. Les engins étant généralement chers, les plus gros et les plus sensibles à manier seront plutôt confiés à des salariés expérimentés. Les jeunes acquièrent souvent cette expérimentation pendant leur formation, ou en « donnant la main » pendant les vacances, ou sur les périodes de pointe. Certaines conditions de travail ou certaines tâches demandent de la maturité Le travail dans les coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA), ou dans les entreprises de travail agricole (ETA) amène le conducteur à se déplacer chez les clients et les adhérents pour des activités qui peuvent être différentes. Il va devoir faire preuve de qualités d’adaptation, et de qualités relationnelles pour lesquelles un débutant devra convaincre. Certaines tâches, comme le traitement phytosanitaire sont techniquement plus difficiles et sont considérées comme des évolutions dans les responsabilités confiées. Et demain ? Les départs en retraite risquent d’augmenter la tension sur le métier Tous les métiers qui participent au travail de production dans le maraîchage, la viticulture, l’arboriculture, les pépinières sont dits « en tension », c'est-à-dire qu’ils présentent des difficultés de recrutement. A ce problème va s’ajouter celui du problème des départs en retraite et du remplacement de salariés plutôt âgés. Les exploitations deviennent plus grandes. En PACA, si le nombre d’exploitations a diminué, les surfaces cultivées ont plutôt augmenté. Les exploitations sont donc plus grandes et s’organisent avec du personnel permanent. Le salariat se développe, y compris chez les chefs d’exploitation. Les pratiques culturales se modifient. De plus en plus de travaux sont à réaliser, liés notamment à la recherche de qualité, et se déroulent tout au long de l’année. Les contrats saisonniers s’allongent, les salariés les plus polyvalents peuvent devenir salariés permanents. Le contenu du travail s’enrichit. Grâce à la polyvalence et à la technicité, le travail au sein d’une exploitation agricole devient de plus en plus diversifié. La technicité est autant liée à la sophistication des engins et tracteurs, qu’à l’évolution des pratiques de culture. L’ »agriculture raisonnée » par exemple, nécessite des connaissances élargies et l’adaptation à des contraintes nouvelles. La maintenance est de plus en plus réalisée par le conducteur. Elle va au-delà de l’entretien courant et intègre des réparations, mais s’arrête aux problèmes liés à l’électronique. 2 3 Evoluer Je veux évoluer dans le métier ou dans le secteur professionnel. Les entreprises étant souvent petites, les possibilités d’évolution vont concerner essentiellement l’évolution des responsabilités dans l’organisation de son travail, son degré d’autonomie, la conduite de matériel de plus en plus sophistiqué et cher, la réalisation de tâches plus complexes (traitement phytosanitaires par exemple). Encadrer une équipe de conducteurs d’engins agricoles Dans une très grande exploitation, il peut y avoir plusieurs conducteurs d’engins agricoles salariés. Un salarié expérimenté pourra être amené à devenir chef d’équipe tractoriste. C’est rare en PACA. Gérer un parc de matériel agricole Le conducteur d’engins agricoles peut obtenir la responsabilité de la gestion d’un parc de matériel agricole, dans une coopérative d’utilisation de matériel agricoel (CUMA), une grande exploitation, ou encore chez un concessionnaire. Il a en charge l’entretien du matériel et aussi les achats de fourniture pour assurer leur maintenance, en sélectionnant les meilleurs rapports qualité-prix. Il peut aussi faire la recherche et l’achat d’autres matériels agricoles, selon les besoins de son exploitation ou de la CUMA. Prendre un poste commercial Dans le secteur commercial ou technico-commercial, il pourra exercer les fonctions de démonstrateur, vendeur ou représentant en matériel, au sein d’une société de construction et d’importation. Devenir exploitant agricole Il peut aussi devenir exploitant agricole, mais il doit pour cela acquérir des connaissances en économie et en gestion. Il devra également approfondir ses connaissances en agronomie et en techniques culturales pour décider des orientations à prendre sur son exploitation. Lorsque cette évolution existe, c’est que le poste de conducteur d’engins agricoles a été un poste d’attente pour un jeune dont le projet est l’installation. Cette fiche a été produite par l’ORM PACA 3