Noémie VAUCHER
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SEMIOLOGIE DE L’ESTOMAC ET DE L’ŒSOPHAGE
La sémiologie médicale de l’appareil digestif supérieur consiste en l’étude des symptômes liés à
l'atteinte digestive. Ces symptômes, regroupés en syndromes, peuvent être recueillis par
l’interrogatoire, l’observation et l’auscultation.
Ils permettent d'effectuer une hypothèse diagnostique qui devra être confirmée par des examens
complémentaires (comme le scanner par exemple) adaptés au diagnostique.
I. Protocole de la démarche diagnostique
A. Recherche des symptômes
On va essayer de préciser :
La nature, le type
La topographie (localisation d'une douleur)
La date de début
L'évolution
Les facteurs déclenchants ou atténuants (alimentation, prise de médicaments type AINS, …)
La chronologie par rapport à la prise alimentaire (pendant le repas, à la fin immédiate du
repas, décalée par rapport au repas avec un retard ou une période libre)
B. Recherche d’un signe d’alarme
Le retentissement sur le plan général est un signe d’alarme :
Amaigrissement
Anémie
Anomalie à l’examen physique (Une douleur abdominale à la palpation montre la gravité
d’une lésion sous jacente), à l’interrogatoire et à l’examen clinique
C. Recherche des antécédents
On va rechercher des antécédents :
Familiaux : Le cancer colorectal est une affection plus fréquente quand un parent du 1er
degré a déjà été atteint par cette pathologie.
Médicaux : La connaissance d’une maladie antérieure peut influencer l’existence de certains
symptômes.
Chirurgicaux
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D. Recherche des habitudes hygiéno-diététiques
L’alcool et le tabac sont des facteurs délétères en sémiologie digestive (cancer de l’œsophage,
cirrhose).
II. Sémiologie de l’œsophage
A. Anatomie fonctionnelle de l’œsophage
L’œsophage est un conduit musculaire et muqueux qui propulse le bol
alimentaire de la bouche (pharynx) jusqu'à l'estomac juste après la déglutition.
Il est constitué d’un sphincter inférieur qui est une zone de haute pression
permettant d'éviter les reflux et d’un sphincter supérieur.
B. Sémiologie générale de l'œsophage
Dysphagie : Gêne à la déglutition
Pyrosis : Brûlure rétro-sternale ascendante traçante à point de départ rétroxyphoïdien avec
une sensation d’aigreur (acide). Il peut apparaître en position penché ou en décubitus
(caractère postural).
Il peut être dû à un reflux gastro-oesophagien physiologique ponctuel
Régurgitations : Issue d’un contenu œsophagien ou gastrique par la bouche sans effort de
nausée ou de vomissement, spontané, facilité par la posture. Il faut l'opposer aux
vomissements qui se font avec effort.
Odynophagie : Douleur rétrosternale provoquée par le passage du bol alimentaire
Eructations : Manifestations liées à irritation bas œsophage entraînant une irritation du
nerf phrénique et donc la contraction diaphragmatique d'où un hoquet.
Hémorragie digestive extériorisée : Vomissement de sang du à une pathologie
œsophagienne (ulcère, tumeur, …) ou à un traumatisme du bzs œsophage. Le sang sera
rouge ou noir selon s’il est resté dans l’œsophage ou s’il vient de saigner
Anémie (consécutive à l'hémorragie).
Douleurs rétrosternales pseudo angineuses : Ce sont des douleurs constrictives thoraciques
vive, intense, rétrosternale qui peuvent être pris pour des douleurs type cardiaque. Ces
douleurs sont dues à un spasme durable et important de l'œsophage.
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Manifestations extradigestives ORL, bronchopulmonaire : Elles sont liées à une inhalation,
souvent nocturne, d'un liquide ayant reflué (reflux gastro-œsophagien, régurgitations),
entraînant des infections pulmonaire, des réactions spastique respiratoire allant jusqu'à des
dyspnées asthmatiformes.
C. Examen clinique de l'œsophage
L'œsophage a une situation médiastinale postérieure, ce qui fait qu'il est non palpable. Par contre
on réalisera un examen du cou et des creux sus-claviculaires à la recherche :
D'adénopathies, parfois palpables
D'un emphysème sous-cutané. On percevra une crépitation neigeuse due à la rupture du bas
œsophage entraînant un pneumomédiastin.
On regardera aussi les éventuels signes de dénutrition.
D. Physiopathologie
1. Sténose de l’œsophage
La sténose est un rétrécissement de la lumière œsophagienne, une rétraction qui empêche le
passage du bol alimentaire. Elle est à l’origine de dysphagie et est de constitution progressive et
rapide. Elle peut être due à :
Une inflammation chronique et répétée comme le reflux gastro-œsophagien.
Une inflammation aigue due à l’ingestion de caustique.
Un processus tumoral, le plus souvent malin, (sténose néoplasique tumorale de l’œsophage)
qui obstrue la lumière. C’est la première chose à laquelle il faut penser quand on a une
obstruction au niveau de l’œsophage.
Une compression extrinsèque : Une masse ganglionnaire ou le développement de certaines
chaines ganglionnaires de plusieurs centimètres de diamètre dans le médiastin vont
comprimer l'œsophage.
2. Troubles de la motricité
a. Caractéristiques
Il existe des troubles de la motricité, au niveau du corps et des sphincters de l’œsophage, qui
peuvent être dus à :
Une ouverture insuffisante des sphincters (dont le sphincter œsophagien inférieur)
Des troubles de la motricité propagés du corps à l’œsophage.
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b. Pathologies associées
L'achalasie est une absence du péristaltisme du corps associé à une relaxation du sphincter
inférieur de l'œsophage absente ou incomplète. Le bol alimentaire va rester dans l'œsophage
entraînant un mégaœsophage idiopathique.
Les spasmes diffus douloureux sont des contractions douloureuses qui surviennent brutalement au
niveau de l’œsophage souvent à cause d'un reflux acide.
Le diverticule de Zencker n'est pas une maladie œsophagienne mais pharyngée. C'est l'absence
d'ouverture du sphincter supérieur de l'œsophage associée à une zone de faiblesse de la musculeuse
pharyngienne qui va créer une poche latérale qui se développe et descend dans le médiastin chez le
sujet âgé.
E. Le reflux gastro-œsophagien
1. Description
Le reflux gastro-œsophagien est lié à des anomalies de la motricité œsocardiale entraînant une
exposition de la paroi de l’œsophage au contenu gastrique.
Ce reflux peut être physiologique. Il sera qualifié de pathologique si ces reflux durent plus d'une
heure avec un pH inférieur à 4.
Ce reflux va entraîner des sions de la muqueuse œsophagienne à cause de l'acidité de l'estomac
pouvant entraîner des ulcérations.
Ce reflux peut être asymptomatique.
2. Signes fonctionnels du reflux gastro-oesophagien
Cette pathologie est signée par :
Un pyrosis. Il peut apparaître en position penchée ou en décubitus
(caractère postural, signe du lacet)
Des régurgitations.
Ces deux symptômes signent le diagnostic du reflux gastro-œsophagien (grande spécificité).
Néanmoins, l'inverse n'est pas vrai : on peut avoir un reflux gastro-oesophagien sans ces signes
cliniques (faible sensibilité).
Dans le cas où le diagnostique est posé on ne fait pas d'autres examens mais on traite directement le
patient.
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On a aussi d'autres signes, moins spécifiques comme :
Les brulures épigastriques
Les manifestations pulmonaires : souvent nocturnes, toux, dyspnée asthmatiforme.
Les symptômes pharyngés ou laryngés : laryngite postérieure, enrouement.
Les douleurs pseudo-angineuses dues à des spasmes déclenchés par un reflux acide qui vient
irriter l’œsophage entraînant sa constriction.
F. Dysphagie
1. Définition
C'est une sensation de gène ou d’obstacle à la déglutition des aliments. Il faut la différencier de :
L'odynophagie qui est une douleur lors de la progression du bol alimentaire.
La sensation de striction cervicale liée à l’anxiété (globus hystericus)
L'anorexie qui est une perte d’appétit, une sensation de satiété précoce sans gène
rétrosternal.
2. Eléments sémiologiques
Il faudra déterminer :
La localisation rétrosternale et le niveau de la gêne.
Si cette dysphagie présente une électivité pour les solides (sténoses) et/ou pour les liquides
(dysphagie paradoxale, capricieuse)
Si elle est de début brutal ou non
Comment est son évolution. Si elle est rapidement progressive, elle est évocatrice d'un
cancer.
Les symptômes associés (régurgitations, reflux gastro-œsophagien, ORL, pulmonaires)
Une éventuelle altération de l’état général (anorexie, amaigrissement)
3. Pathologies associées
a. Cancer de l’œsophage
La dysphagie sera un symptôme tardif du cancer. Cette dysphagie aura une dominante initialement
élective pour les solides mais qui sera rapidement progressive. La dysphagie sera associée à des
régurgitations et à une altération de l'état général.
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