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Chaque trouble, risque ou symptôme repéré a fait l'objet d'une fiche complémentaire, afin de connaître le retentissement de ce
trouble sur le fonctionnement social de la personne, les éventuels recours "thérapeutiques" utilisés pour faire face à ce trouble ainsi
que la satisfaction vis-à-vis de ces recours.
Le dernier volet du questionnaire recueillait l'âge, le sexe, l'année de naissance, la situation maritale, le niveau d'études atteint, la
situation professionnelle ainsi que la communauté culturelle de référence.
Les aspects légaux
Les questionnaires étaient anonymes et l'ensemble de l'étude multicentrique a bénéficié d'un avis favorable de la Commission Na-
tionale de l'Informatique et des Libertés (CNIL).
Le contrôle, la saisie et l'analyse statistique
Les questionnaires ont été validés le plus rapidement possible après le recueil par les encadrants locaux de l'enquête, dont des
cliniciens.
La saisie des questionnaires et l'analyse statistique ont été réalisées par l'Observatoire Régional de la Santé du Limousin (ORS) à
l'aide des logiciels Epi Info® 6 et Statview® version 5. Les masques de saisie ont été élaborés par l'EPSM de Lille Métropole. Les
données saisies ont été validées par l'ORS, puis par l'EPSM et enfin, par la DREES.
DÉROULEMENT DE L'ÉTUDE
RÉSULTATS
901 questionnaires ont été remplis et validés.
Les résultats sont exprimés en pourcentage de réponses de l'ensemble de la population à l'étude.
⇒ IMAGES : Les représentations
Le choix des termes ou des comportements pour désigner un "fou", un "malade mental" ou un "dépressif" n'est pas anodin. La pre-
mière partie de l'enquête s'attache à faire préciser ces images ou ces représentations, à partir notamment de comportements et
d'attitudes.
Figure 1. Comportements les plus fréquemment associés
au mot "fou"
19,5%
24,9%
24,0%
24,6%
38,1%
41,4%
44,7%
44,4%
54,6%
a un comportement bizarre
est violent envers lui-même
a un discours bizarre
délire, hallucine
est violent envers les autres
bat son conjoint et ses enfants
commet un inceste
commet un viol
commet un meurtre
Figure 2. Comportements les plus fréquemment associés
au mot "malade mental"
17,9%
29,0%
30,9%
33,2%
37,4%
43,8%
44,6%
45,3%
45,7%
53,2%
a un comportement bizarre
commet un meurtre
a un discours bizarre
bat son conjoint et ses enfants
est violent envers les autres
est violent envers lui-même
commet un inceste
commet un viol
délire, hallucine
est déficient intellectuel
Pour les personnes interrogées, l'image du "fou" est fortement
liée aux comportements violents et/ou délictuels (Fig. 1). Les
notions de "dangerosité" et "d'anormalité" sont citées par la
quasi-totalité des personnes interrogées (près de 95 % des
réponses pour le meurtre, le viol, l'inceste, la violence faite au
conjoint, à ses enfants et aux autres).
Pour décrire et se représenter le "malade mental", les person-
nes évoquent en premier la "déficience intellectuelle" et certains
symptômes psychiatriques (délire, hallucination) (Fig. 2). Cepen-
dant, la maladie mentale reste aussi fortement associée aux
comportements délictuels et/ou violents.
On note aussi que la notion de "bizarre" dans les discours est
davantage liée à la "maladie mentale". Le délire et l' "étrangeté"
dans les discours sont jugés "hors norme" dans une très grande
proportion (respectivement 83,1 % et 74,8 %). Toutefois, la
déficience intellectuelle, les comportements et attitudes "étran-
ges" et les délires ne sont pas majoritairement désignés comme
dangereux.
Au début de la période d'enquête, un reportage réalisé par
France Bleue Creuse a été également diffusé.
Vingt et un enquêteurs et 11 encadrants dont cinq cliniciens
ont reçu une formation spécifique de trois jours, réalisée par
les membres du Centre collaborateur de l'Organisation mon-
diale de la santé pour la recherche et la formation en santé
mentale.
Chaque enquêteur devait remplir 42 ou 43 questionnaires en
gardant à l'esprit que les personnes enquêtées devaient
appartenir aux catégories socioprofessionnelles, sexe, âge et
niveau d'études prédéfinis.
L'enquête s'est déroulée du 20 février au 14 mars 2003.
Un groupe technique de travail a été constitué.
Les autorités de tutelle, l'ensemble des maires des chefs-lieux
de cantons et des principaux bourgs de la zone d'étude ont été
contactés et informés de l'enquête par l'intermédiaire des pro-
fessionnels du secteur et/ou au moyen d'une lettre cosignée par
le centre hospitalier de Saint-Vaury, l'ORS et l'Institut de Forma-
tion en Soins Infirmiers (IFSI) du CH de Guéret.
Les responsables de supermarchés et autres centres d'achats
situés dans la zone étudiée ont également été sollicités par écrit
afin de mettre à disposition des enquêteurs, des locaux calmes
pour le recueil des données.
Une information dans la presse régionale écrite a permis de
sensibiliser la population concernée au lancement de l'étude.