TISSIER Marion Superviseur
72 rue du petit bois Stéphany ORAIN-PELISSOLO
78370 Plaisir
« A chaque jour ses difficultés et ses soucis » Charles-Maurice de Talleyrand
Anxiété généralisée chez une femme de 36 ans
« Choisir c’est renoncer » André Gide
Anxiété généralisée chez une femme de 73 ans
Mémoire
Module 2, AFTCC Paris
Année 2013-2014
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SOMMAIRE
Introduction ............................................................................................................................... 2
PARTIE THEORIQUE ............................................................................................................ 3
I. Historique et modèles du trouble anxieux généralisé (TAG) .............................. 3
A. Les concepts d’anxiété et de trouble anxieux généralisé .................................................... 3
B. Modélisation du trouble anxieux généralisé ........................................................................ 3
II. Clinique du trouble anxieux généralisé .................................................................. 5
A. Epidémiologie ..................................................................................................................... 5
B. Diagnostic du trouble anxieux généralisé selon le DSM-IV-tr (2000) ............................... 5
C. Diagnostic différentiel ......................................................................................................... 6
D. Comorbidités ....................................................................................................................... 6
III. Prise en charge thérapeutique du trouble anxieux généralisé ........................... 6
A. Les traitements pharmacologiques ...................................................................................... 6
B. Les thérapies cognitives et comportementales, les méthodes d’intervention ...................... 7
IV. Particularités du TAG dans la population âgée ................................................... 8
A. Prévalence ........................................................................................................................... 8
B. Prise en charge du trouble ................................................................................................... 8
V. Echelles d’évaluation ............................................................................................... 9
CAS CLINIQUES .................................................................................................................. 12
I. Madame Noémie C. ................................................................................................. 12
A. Motif de consultation ........................................................................................................ 12
B. Anamnèse .......................................................................................................................... 12
C. Diagnostic et lignes de base .............................................................................................. 14
D. Analyse fonctionnelle ........................................................................................................ 16
E. Analyse de la demande ...................................................................................................... 19
F. Projections thérapeutiques ................................................................................................. 19
G. Conclusion sur le ressenti du thérapeute ........................................................................... 20
II. Madame Odette B. ................................................................................................. 21
A. Motif de consultation ........................................................................................................ 21
B. Anamnèse .......................................................................................................................... 21
C. Diagnostic et lignes de base .............................................................................................. 22
D. Analyse fonctionnelle ........................................................................................................ 24
E. Analyse de la demande ...................................................................................................... 27
F. Projections thérapeutiques ................................................................................................. 27
G. Conclusion sur le ressenti du thérapeute ........................................................................... 28
Conclusion .............................................................................................................................. 29
Bibliographie ......................................................................................................................... 30
Annexe 1 : Situations de choix de Madame B. ...................................................................... 35
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Introduction
Psychologue diplômée depuis 2005, je travaille au centre hospitalier de Poissy-Saint-Germain-en-
Laye, dans les Yvelines, depuis 3 ans. Cet établissement hospitalier est le plus important de l’ouest
parisien. L’activité est répartie en 8 pôles, regroupant 50 services de soins, qui s’adressent aux
individus de tout âge et souffrant de toute pathologie : pôles « femme-mère-enfant »,
« psychiatrie », «urgences-smur-réanimation », « logistiques médico-techniques », « chirurgie-
anesthésie-blocs opératoires », « médecine interne et cardiovasculaire », « oncologie médicale et
infectiologie » ainsi que le pôle « gériatrie-neurologie-rééducation » dont je fais partie.
Je suis spécialisée en neuropsychologie et je travaille dans le service de Neurologie. L’activité du
service s’oriente principalement autour de la prise en charge de patients souffrant de pathologies
vasculaires et neurodégénératives. La spécialité du chef de service fait que nous accueillons
beaucoup de patients souffrant de sclérose en plaques. Mon activité principale consiste en la
réalisation de bilans neuropsychologiques pour les patients du service.
Depuis que je suis inscrite à la formation de l’AFTCC, les membres de l’équipe avec lesquels je
travaille ainsi que certains collègues du centre hospitalier (en gériatrie et en psychiatrie) sont
informés de la possibilité de m’adresser des patients pour qui une thérapie comportementale et
cognitive pourrait être indiquée. « L’étiquette » de neuropsychologue étant bien ancrée dans l’esprit
de mes collègues, il a été difficile d’installer cette nouvelle activité.
Jusqu’à présent, j’estimais que mon travail auprès des patients dans une démarche
neuropsychologique ne nécessitait pas de supervision, d’autant que je suis habituée à partager et à
discuter avec les collègues de ma spécialité au sein de l’établissement ou par l’intermédiaire d’un
forum professionnel réservé. Les premières séances de supervision dans le cadre de la formation
m’ont semblé, par contre, indispensables à l’activité « clinique » et très enrichissantes. Ainsi,
j’espère pouvoir rapidement m’inscrire dans une démarche de supervision.
3
PARTIE THEORIQUE
I. Historique et modèles du trouble anxieux généralisé (TAG)
A. Les concepts d’anxiété et de trouble anxieux généralisé
L’anxiété est un état psychologique et physiologique qui s’exprime par des manifestations
somatiques, émotionnelles, cognitives et comportementales. Elle se distingue de la peur qui est une
réponse émotionnelle faisant suite à la présence actuelle ou future d’un danger. Il s’agit d’un moyen
d’adaptation et de préservation de l’homme qui conduit à un comportement de fuite ou d’évitement.
Alors que la peur est une réaction normale et adaptative, l’anxiété est pathologique lorsque
l’émotion devient envahissante et engendre de la souffrance.
C’est en 1980 que le TAG est apparu dans la classification du DSM-III (APA, 1980), il n’était alors
qu’un trouble « par défaut », lorsque les symptômes n’étaient pas mieux expliqués par un autre
trouble anxieux. Dans la version révisée du DSM-III, le TAG apparaît comme un diagnostic
l’inquiétude en est le symptôme principal. Le TAG se définit par : « anxiété et inquiétudes
injustifiées ou excessives (attente craintive) concernant deux ou plusieurs situations ou événements,
pendant six mois ou plus, avec présence d’inquiétudes, plus d’une journée sur deux » (APA, 1987).
Avec la 4ème version du DSM (1994), des termes plus précis sont apportés afin de faciliter la
démarche diagnostique telles que la notion « d’inquiétude excessive et difficile à contrôler » alors
que les critères somatiques sont simplifiés (de 18 à 6 items).
B. Modélisation du trouble anxieux généralisé
Dans le trouble anxieux généralisé, le souci est l’élément central (pensée anxieuse sur un danger
futur, indépendant de la volonté) et il existe un système d’alerte émotionnelle qui scrute en
permanence ces soucis. L’inquiétude, est un processus stratégique qui permet de venir au bout de la
menace par une chaîne de pensées ou d’images négatives. Cette inquiétude résulte de l’intolérance à
l’incertitude, qui maintient le niveau de menace perçue car elle ne résout pas le problème posé par
le souci.
Théorie cognitive de l’anxiété de Beck (1985)
Le point central est la perception d’une menace ou d’un danger. Dans l’anxiété pathologique il y a
une surestimation du danger et une anticipation anxieuse.
Les travaux de Borkovec et Inz (1990)
Leurs travaux sont centrés sur la nature et la fonction de l’inquiétude. L’inquiétude serait un
évitement cognitif servant à éviter les images mentales. Ce processus ferait diminuer les réponses
physiologiques, permettrait d’éviter les événements négatifs et se distraire d’un contenu émotionnel
4
plus chargé. L’évitement mental inhibe le processus émotionnel nécessaire pour surmonter les
désagréments causés par l’anxiété et contribue donc au maintien de cette dernière.
Modèle cognitif de Craske, Barlow et O’Leary (1992)
L’inquiétude y est considérée comme une forme d’appréhension au sujet des événements à venir.
L’inquiétude se caractériserait par un phénomène cognitif auquel s’ajoute un état de détresse
émotionnelle (anxiété) sur un événement futur aux conséquences incertaines. Ils donnent à cette
forme d’inquiétude le nom de souci.
Modèle cognitif de Talis et Eysenk (1994)
Le développement des inquiétudes serait déterminé par quatre facteurs ; le coût de la menace,
l’imminence, la probabilité d’occurrence et le sentiment d’efficacité personnelle face à cette
menace.
Modèle comportemental et cognitif de Dugas, Gagnon, Ladouceur et Freeston (1998)
Ils identifient quatre variables : l’intolérance à l’ambigu et à l’incertitude, la conviction de l’utilité
du souci (croyances), le déficit dans la résolution de problème et l’évitement cognitif des images
pénibles. Il en ressort des schémas cognitifs des patients souffrant de TAG : « Le monde est plein
de dangers et de menaces, je suis fragile et ceux que j’aime aussi. On peut survivre, à condition de
prendre toutes les précautions adéquates ».
Les conséquences comportementales de l’intolérance à l’incertitude sont la procrastination, le
perfectionnisme, les vérifications, la difficulté à faire confiance et à déléguer ainsi qu’un important
besoin de réassurance. Selon Ladouceur (1999), le souci dans le TAG serait un évitement cognitif
utilisé parce qu’il entraîne une activation émotionnelle moins forte que les images, il empêche
l’habituation aux scénarii catastrophes.
Modèle cognitif de Wells et Carter (1999)
Ce modèle se base sur le rôle des croyances erronées (concernant l’utilité des inquiétudes). Ils
classifient 2 types de soucis. Le souci de type 1 concerne les inquiétudes initiales (croyances plus
rigides) tandis que le souci de type 2 est une méta-inquiétude, l’appréciation et les croyances
négatives du souci.
Ladouceur et Dugas en 1999 définissent deux types d’inquiétudes. L’inquiétude de type 1 fait suite
à des problèmes actuels et concrets (conflit avec un de ses enfants, par exemple) alors que
l’inquiétude de type 2 ne concerne que des problèmes potentiels qui se dérouleraient dans le futur
(maladie grave d’un proche sans preuve médicale allant dans ce sens actuellement, par exemple).
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