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de mettre en œuvre les composantes adaptées9. Ce MSC
est néanmoins adapté et adopté par la plupart des pro-
vinces au Canada. Les premières à le faire ont été la
Colombie-Britannique et l’Alberta et le modèle a vu le
jour d’ouest en est, avec le Group Health Seattle et le
groupe Wagner. L’Organisation mondiale de la santé
donne son aval à l’adaptation et à l’adoption sur le plan
local. Ces modèles favorisent la proactivité des patients,
des communautés et des dispensateurs; des soins inté-
grés et coordonnés, qui incluent des services en cabinet
à l’appui de la conformité aux guides de pratique clini-
que et de la promotion de soins structurés et planifiés; le
travail en équipe; la coordination des soins; et l’appui à
une autogestion par le patient (Tableau 27).
Variantes dans les stratégies de soins
À l’heure actuelle, alors que les variantes locales du MSC
sont mises en œuvre, d’intenses activités sont aussi en
marche pour intégrer la médecine familiale - une disci-
pline médicale - dans des modèles de soins primaires
(SP) et de soins de santé primaires (SSP).
Le modèle de soins médicaux est l’expression utilisée
pour l’ensemble des interventions pour lesquelles tous
les médecins sont formés en médecine occidentale. Cet
ensemble comprend la présentation du problème, l’anam-
nèse, l’examen, les tests auxiliaires au besoin, le diagnos-
tic, le traitement, le pronostic avec ou sans traitement,
tous fondés sur un système de classification biomédicale4.
Les soins de santé primaires incorporent les soins
personnels avec la promotion de la santé, la préven-
tion des maladies et le développement communau-
taire. La philosophie des SSP comporte des principes
qui interconnectent l’équité, l’accès, l’autonomisation,
l’autodétermination communautaire et la collaboration
intersectorielle. Elle présuppose une compréhension des
déterminants sociaux, économiques, culturels et politi-
ques de la santé10.
Les soins primaires sont plus ciblés sur le plan clini-
que et peuvent être considérés comme une sous-com-
posante du système des SSP11. Jusqu’à tout récemment,
les SP étaient considérés comme les soins de santé four-
nis par une profession médicale représentant le point
d’entrée dans le système de santé. Les soins primaires
au Canada sont de plus en plus de nature interdiscipli-
naire, compte tenu des infirmières et des autres profes-
sionnels de la santé et des services communautaires qui
travaillent en équipe avec des médecins de famille.
Les nouvelles orientations des SSP, énoncées dans
la Déclaration de Montevideo de 200512, dont le Canada
est signataire, sont principalement en réaction aux défis
émergents des maladies chroniques transmissibles et
non transmissibles dans le contexte de services de santé
qui restent axés sur les paradigmes des soins actifs13.
Le Tableau 3 montre les modèles de systèmes de santé
en évolution dans lesquels la médecine familiale fonc-
tionne ou fonctionnera à l’avenir pour offrir des soins
pour les maladies et les malaises chroniques au Canada,
en se fondant sur le modèle des maladies biomédicales
d’une spécialité médicale14.
Principes de la médecine familiale
La médecine familiale intègre maladie et malaise. Les
médecins de famille s’engagent à intégrer une recher-
che sensible, compétente et appropriée de la maladie.
Ils font preuve d’une compréhension de l’expérience de
la maladie que vit le patient (en particulier, ses idées,
Tableau 1. Descriptions des maladies chroniques et des malaises chroniques
EXPRESSION DÉFINITION
Maladies chroniques Les maladies chroniques ont plusieurs dénitions: de longue durée, souvent précédées par une longue
période de latence et caractérisées par une évolution clinique prolongée; d’étiologie multifactorielle; sans
traitement curatif déni, changements graduels avec le temps, évolution asynchrone et hétérogénéité dans la
susceptibilité de la population4.
Les maladies dites chroniques peuvent être des maladies non transmissibles, comme le diabète, les
cardiopathies, les bronchopneumopathies obstructives chroniques, le cancer et la dépression, et des maladies
transmissibles, comme le sida.
Les maladies chroniques font référence à un diagnostic catégorisé dans le système biomédical en fonction
de l’étiologie, de la pathophysiologie, des signes, des symptômes et du traitement, qui implique aussi une
longue durée prévue et l’absence de traitement curatif4. Les problèmes médicaux, les syndromes et les
troubles sont semblables mais sont moins bien dénis4.
Malaises chroniques Les malaises chroniques désignent l’expérience de perturbations physiques ou dans la santé à long terme5,
qu’ils soient reliées à une maladie transmissible ou non transmissible, un problème médical, un syndrome ou
un trouble; et la façon dont la personne vit avec cette perturbation et la gère; c’est l’expérience de
sensations intrusives déplaisantes et indésirables sur le plan physique ou mental, incluant des phénomènes
comme la fatigue, la faiblesse, l’anomie, la confusion ou le stigmate social6.