MAPAR 2014
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3. PRISE EN COMPTE DU PATIENT
Cette méthode prend en compte également le regard du patient. Elle ne
consiste pas à suivre le patient pendant l’évaluation. Cette approche permet
d’évaluer la qualité, la sécurité et l’organisation des soins sous l’angle « patient ».
Le choix du patient qui aura donné son accord se fait avec l’équipe de soins.
Non pas un patient entré la veille mais plutôt proche de la sortie. Un patient
dont l’histoire clinique n’est pas simple. Plutôt une prise en charge avec de nom-
breuses interfaces comme un patient entré aux urgences puis opéré, transféré
en réanimation puis dans un service de chirurgie et ensuite en soins de suite et
de réadaptation. Un patient à risque (un sujet âgé ou un enfant) dans un secteur à
risque, par exemple une fracture du col du fémur ou une césarienne en urgence.
L’évaluateur (toujours un praticien) pourra rechercher auprès du patient,
l’information qui a pu lui être donnée par exemple lors de la consultation
d’anesthésie dans le cadre de la chirurgie ambulatoire, les questions qui lui ont
été posées lors de la réalisation de la check-list au bloc ou comment sa douleur
a été évaluée en postopératoire.
4. INTERFACES ET COLLABORATION INTERDISCIPLINAIRE
Auprès des équipes soignantes, médecins, internes, infirmières, kinésithé-
rapeutes entre autres sera parallèlement recherchée l’organisation de la prise
en charge à chaque étape du processus de soin. Il ne s’agit en aucun cas d’une
évaluation de la pertinence de la stratégie diagnostique et thérapeutique du
patient.
C’est une méthode qui permet d’observer les interfaces et la collaboration
interdisciplinaire tout au long de la prise en charge avec pour point central la
sécurité des soins. Les études comme ENEIS 1 et 2 ont bien mis en évidence le
nombre d’événements indésirables évitables en lien avec les points de transition
de prise en charge des patients [2].
Cette méthode place le regard des évaluateurs au niveau du cœur de
métier, au contact des équipes dans les unités de soins, permettant d’impliquer
l’ensemble des acteurs qui contribuent à la prise en charge.
Un regard et une analyse de l’équipe sur ses propres pratiques renforcent la
dynamique d’équipe, contribuent à la définition et la mise en œuvre d’un projet
d’équipe et permettent de développer une culture partagée de la sécurité des
soins. Cette méthode centrée sur le travail d’équipe répond à l’un des axes du
programme national sécurité patient [3]. De nombreux travaux ont montré, en
effet, l’importance du travail d’équipe pour diminuer les événements indési-
rables [4, 5].
CONCLUSION
Ainsi la dynamique d’équipe créée au travers de ces patients traceurs offre un
cadre propice et se veut être un véritable levier pour l’amélioration des pratiques
et de la sécurité des soins.
Cette approche d’une évaluation centrée sur le patient se veut facilement
appropriable par les professionnels médicaux et soignants car en lien avec le
cœur de leur métier.