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D'un pays à l'autre
DANEMARK
Travail de nuit : une nouvelle étude confirme le
risque élevé de développer un cancer du sein
Ces nouveaux travaux confortent les résultats d'études antérieures tout en s'intéressant aux facteurs de risque
encore peu exploités jusqu'à présent.
ette étude confirme les précédentes selon lesquelles le travail
de nuit est maintenant la seconde
cause de cancer professionnel après
l'amiante”, a déclaré Brendan Barber, le
Secrétaire général de Trades Union
Congress, “La voix des Britanniques au
travail”. Il s'agit d'une nouvelle étude
danoise dont les résultats ont été
publiés(1) sur le site Occupational and
Environmental Medicine le 29 mai dernier.
“C
Les apports de cette nouvelle étude
Cette nouvelle étude confirme que le travail de nuit régulier accroît le risque de
développer un cancer du sein. En
revanche, contrairement aux études précédentes, elle ne s'est pas intéressée
aux seules infirmières. De plus,
elle a pris en
compte des facteurs comme les
habitudes d'exposition au soleil
durant les loisirs
et les plages de
travail durant la
nuit.
À partir de questionnaires, les
chercheurs ont
mené une étude
de cohorte au
plan
national
parmi 18 551 femmes de l'armée
danoise, nées entre 1929 et 1968. Ils ont
constaté que le risque était neutre si la
femme travaillait moins de trois nuits par
semaine. En revanche, il tendait à augmenter avec le nombre cumulé de nuits
dans la semaine et sur les années.
L'étude a également révélé que la probabilité de déclarer un cancer du sein était
plus élevée chez les femmes travaillant
le matin.
Le principal auteur de l’étude, Johnni
Hansen, avance l'hypothèse selon
laquelle le travail de nuit altère le rythme
du sommeil et l’exposition à la lumière
naturelle, ce qui peut influencer le niveau
d’activité de la mélatonine. Cette hormone intervient dans la régulation des
rythmes biologiques. Mais, secrétée
principalement en fin de soirée en anticipation du sommeil, la mélatonine joue
aussi un rôle sur le dosage de l’œstrogène, une hormone dont des quantités
excessives sont considérées comme
associées au cancer du sein. Le chercheur danois explique par ailleurs que
d’autres aspects de la vie sociale de la
travailleuse de nuit, telle que la consommation parfois plus élevée d’alcool, peuvent accroître le risque.
Les chercheurs reconnaissent que ce
travail est potentiellement biaisé, car il
n'a concerné que les femmes ayant survécu au cancer du sein.
Le travail de nuit a été classé cancérogène probable (groupe 2A) par le CIRC,
le Centre international de Recherche sur le Cancer. Il entraîne en effet des perturbations hormonales qui pourraient favoriser l’apparition de cancers. Par ailleurs, une
précédente étude, dont les résultats(2) ont été publiés sur le même site
(Occupational and Environmental Medicine) en février dernier, confirmait que travailler huit nuits ou plus par mois pouvait perturber la synthèse de la mélatonine qui,
entre autres, protégerait contre certains cancers en ralentissant le développement
de cellules tumorales.
(1) http://oem.bmj.com/content/early/2012/05/11/oemed-2011-100240.abstract?sid=4f28a2c3-9121-435a-b0e4-30f1e8cb6f4e
(2) http://oem.bmj.com/content/69/5/339.full.pdf+html
eurogip infos n° 76 - 2e trimestre 2012
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