Communiqué de presse
Bruxelles, le 16 juin 2016
Les nouvelles économies en matière de chômage vont à l’encontre du principe de justice
La FGTB dénonce une série de nouvelles mesures d’économie injustes du gouvernement Michel
en matière de chômage. À partir du 1er juillet, ces nouvelles mesures toucheront de nombreux
demandeurs d’emploi et plus particulièrement les jeunes en chômage technique, les personnes
qui ont travaillé à l’étranger et les travailleurs licenciés quelques mois après une augmentation
salariale. Ces mesures sont injustes car le gouvernement vise à nouveau les personnes qui
rencontrent déjà des difficultés. Par ailleurs, le gouvernement va également à l’encontre du
principe de simplification administrative qu’il chérit tant et augmente la charge de travail de
l’ONEM sans prévoir de moyens supplémentaires.
De quelles mesures s’agit-il ?
1/ seuls ceux qui ont droit aux allocations de chômage complet auraient encore droit aux
allocations de chômage économique
Cela signifie que les jeunes qui commencent à travailler immédiatement après leurs études ne recevront
pas d’allocations durant la première année s’ils ont été mis temporairement en chômage économique
par leur employeur. En raison de cette mesure, les personnes qui ont été exclues des allocations
d’insertion (par ex. les jeunes à partir de 21 ans sans diplôme) ne recevront plus non plus d’allocations
de chômage économique. Ces personnes sont donc pénalisées, après avoir trouvé un premier emploi,
parce que leur employeur a décidé de les mettre en chômage économique.
2/ les périodes d’occupation à l’étranger ne seraient assimilées que de façon limitée
Désormais, il ne sera question d’assimilation que pour les personnes qui ont travaillé au moins trois
mois en Belgique ET qui ont travaillé dans un pays avec lequel la Belgique a conclu un traité. Cette
mesure est discriminatoire vis-à-vis des Belges qui ont travaillé dans un pays non-couvert par un traité,
ainsi que vis-à-vis des réfugiés qui ont travaillé dans leur pays d’origine. Cette mesure va à l’encontre
des conventions internationales en matière de protection des réfugiés et entraîne de grandes
discriminations et injustices.
3/ les chômeurs indemnisés pourraient travailler pendant la journée comme indépendant à titre
complémentaire
Ceci ouvre grand la porte aux abus. Les contrôles n’auraient lieu qu’a posteriori et aucun moyen
supplémentaire n’est prévu pour ces contrôles.
4/ les augmentations de salaire et de la durée de travail au cours des derniers mois du contrat
de travail ne seraient plus prises en compte pour le calcul des allocations de chômage, des
indemnités en compensation du licenciement et de l’allocation de licenciement.
Cette mesure gouvernementale pointe du doigt, comme des fraudeurs potentiels, les travailleurs qui ont
dû subir un licenciement.
Lors du Comité de Gestion de l’ONEM de ce jour, la FGTB a clairement fait savoir qu’elle n’était pas
d’accord avec ces mesures. Ces mesures sont incohérentes, disproportionnées, portent préjudice aux
jeunes travailleurs et sont discriminatoires pour les travailleurs d’origine étrangère. En outre, le
gouvernement impose ainsi une charge de travail supplémentaire à l’ONEM sans prévoir de moyens
humains et financiers supplémentaires.
La FGTB souligne également que ces mesures vont à l’encontre de la volonté du gouvernement lui-
même de simplifier la législation.
Marc Goblet, Secrétaire général de la FGTB, appelle une nouvelle fois « le gouvernement Michel à
réfléchir à des mesures plus justes et à consentir les investissements nécessaires au niveau des
services publics au lieu de viser ceux qui se trouvent déjà dans une situation précaire ».
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