Une révolution dans la prévention du cancer grâce aux vaccins

UNE RÉVOLUTION
DANS LA PRÉVENTION
DU CANCER GRÂCE
AUX VACCINS
Les causes infectieuses des cancers
La récente mise en évidence d’une corrélation claire entre certaines
infections et des cancers humains a permis de mieux comprendre les causes
sous-jacentes de certains cancers et ouvert de nouvelles perspectives pour
la prévention de cette maladie.
Les données les plus récentes indiquent que 16% de tous les cas de
cancer survenant dans le monde sont caus par des infections. Les
quatre principaux agents infectieux à l’origine de cancers sont les virus
des hépatites B et C, le papillomavirus humain et Helicobacter pylori,
responsables à eux seuls de 1,9 millions de cas de cancer chaque ane,
principalement des cancers du foie, du col de l’utérus et de l’estomac.
La proportion des cancers liés à des infections est beaucoup plus élevée
dans les pays moins développés que dans les pays industrialisés. En Afrique
subsaharienne, un cancer sur trois est imputable à des agents infectieux,
contre un cas sur 35 seulement aux Etats-Unis dArique.et en Australie.
Deux vaccins sûrs et efcaces permettent actuellement de prévenir des
cancers liés à des infections: le cancer du foie grâce au vaccin contre
l’hépatite B et le cancer du col de l’utérus grâce au vaccin contre le
papillomavirus humain.
LAlliance GAVI accélère l’introduction du vaccin
contre l’hépatite B dans les pays en développement
En 1992, l’OMS a recommandé un effort mondial de vaccination contre
l’hépatite B, mais l’utilisation des vaccins a été ralentie dans les pays les
plus pauvres en raison de leur prix élevé. Le soutien de l’Alliance GAVI à la
vaccination contre l’hépatite B a commencé en 2000, année du lancement de
l’Alliance. Cette aide a permis une accélération spectaculaire de l’introduction
de ce vaccin dans les pays à faible revenu. En 2004, la moitié des pays les plus
pauvres de la plate avaient déjà introduit les vaccins contre l’hépatite B.
Aujourd’hui, presque tous les pays à faible revenu ont introduit ces vaccins
dans leurs programmes de vaccination de routine.
Actuellement, la plupart des pays bénéciant du soutien de GAVI fournissent
un vaccin pentavalent, sous forme de vaccin 5 en 1 qui protège par une
seule injection contre l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et
l’haemophilus inuenzae de type b (Hib). Ce vaccin associé est plus facile
à administrer et permet d’obtenir plus rapidement une large protection.
Le soutien de GAVI a incité de nouveaux fabricants à entrer sur le marché,
contribuant ainsi à favoriser une saine émulation qui fait baisser les prix. De
3,61 dollars en 2007, le prix d’une dose de vaccin pentavalent a chuté de 30%
pour atteindre 2,49 dollars en 2011.
L’infection par le virus de l’hépatite B au cours de la
petite enfance et de l’enfance augmente le risque
de développer un cancer plus tard. Dans les zones
de forte endémie, les modes de transmission les plus
communs sont la transmission de la mère au nourrisson
(transmission périnatale) et l’infection durant la petite
enfance. Là où les taux d’infection par l’hépatite B sont
élevés, la vaccination des nourrissons a non seulement
permis de réduire le risque d’infection mais a aussi
entraîné une réduction marquée du nombre des
porteurs chroniques.
Le vaccin contre l’hépatite B
assure une protection efcace
UICC – Membre fondateur de lAlliance contre les MNT – pour donner
l’impulsion à une action internationale contre l’épimie mondiale des
maladies non transmissibles, dont le cancer fait partie.
“Il existe deux très bons vaccins qui
peuvent réduire le nombre de cancers à
travers le monde d’environ 10%. Mais il
nous faut aussi des vaccins contre d’autres
virus et bactéries qui causent le cancer. Les
vaccins ont le potentiel de diminuer de
20% la charge mondiale du cancer.
Prof. Ian Frazer, Inventeur du vaccin contre le VPH
et de longue durée contre le cancer
Photo: GAVI/2012 Youngblood
La vaccination à l’aide du vaccin contre
l’hépatite B croît rapidement
En 2011, les pays avaient vacciné 296 millions d’enfants
supplémentaires contre l’hépatite B avec l’appui de GAVI. On
estime que cela a permis d’éviter environ 3,7 millions de décès
ultérieurs par cancer du foie et d’autres maladies liées à l’hépatite
B. GAVI redoublera d’efforts et prévoit de soutenir la vaccination
de 230 millions d’enfants supplémentaires à l’aide de vaccins
pentavalents d’ici 2015.
Les vaccins anti-VPH à lavant-garde contre le
cancer du col de l’utérus
Le cancer du col de l’utérus est la principale cause de décès par
cancer chez la femme en Afrique subsaharienne. En Arique
latine et en Asie, davantage de femmes dédent du cancer du
col de l’utérus que de causes liées à l’accouchement. A défaut
d’améliorations en matière de prévention et de lutte contre la
maladie, le nombre annuel de décès dus à ce type de cancer devrait
passer de 275 000 en 2008 à 433 000 d’ici 2030, la quasi-totalité de
cette augmentation se produisant dans les pays en développement.
Pratiquement tous les cancers du col de l’utérus sont caus par
le virus du papillome humain (VPH), hautement transmissible par
contact sexuel et qui infecte la plupart des hommes et des femmes
sexuellement actifs à un moment ou à un autre de leur vie. La
vaccination contre le VPH est préventive et n’est donc efcace que
si elle est effectuée avant qu’une personne soit infectée. Il est donc
crucial, pour prévenir le cancer du col de l’utérus, que les jeunes
lles soient vaccinées avant le début de leur vie sexuelle; c’est à
dire avant de risquer d’être exposées pour la première fois au VPH.
GAVI apporte son soutien au déploiement des
vaccins contre le VPH
A la suite de l’homologation de deux premiers vaccins contre le VPH en
2006, les pays riches les ont rapidement introduits dans leurs programmes
de vaccination de routine. A la n de l’année 2010, ces vaccins avaient
déjà été introduits dans 37 pays, dont deux seulement sont des pays en
développement.
GAVI s’efforce de combler les inégalités en matière d’accès aux vaccins
contre le VPH dans les pays les plus pauvres. Une collaboration a é
établie avec les fabricants en vue de réduire de manière signicative
les prix de ces vaccins an de les rendre abordables pour les pays en
développement.
En 2012, GAVI a invité les pays qui en remplissent les conditions requises
à solliciter une aide à l’introduction des vaccins contre le VPH dans
leurs programmes de vaccination de routine. Les pays peuvent déposer
leur candidature de deux manières difrentes. Les propositions de
nancement pour l’introduction des vaccins au niveau national doivent
apporter la preuve que les pays sont capables de vacciner les jeunes lles
de 9 à 13 ans. Les pays qui manquent d’expérience peuvent solliciter une
aide pour des projets de démonstration d’une durée de deux ans qui leur
permettront de se familiariser par la pratique avant de demander une
aide au nancement de l’introduction au niveau national. Les premiers
pays introduiront le vaccin dès 2014, assurant à des millions de jeunes
lles un avenir exempt de la menace du cancer du col de l’utérus.
La promesse de nouveaux vaccins contre le cancer
Les vaccins permettent de faire un pas de géant en matière de prévention
des cancers causés par des agents infectieux. Grâce à l’accération de la
recherche et aux progrès technologiques, on voit poindre à l’horizon de
nouveaux vaccins contre d’autres infections liées au cancer, comme H.
pylori, le virus Epstein-Barr et celui de l’hépatite C, ce qui laisse psager
une révolution tranquille en matière de prévention de la maladie.
1. Les vaccins permettent de faire un pas de géant en matière de prévention des cancers causés par des
agents infectieux tels que le virus de l’hépatite B et le virus du papillome humain. Grâce à laccélération
de la recherche et aux progrès technologiques, on voit poindre à l’horizon de nouveaux vaccins contre
d’autres infections liées au cancer, comme H. pylori et le virus de l’hépatite C, ce qui laisse présager
une révolution tranquille en matière de prévention de la maladie.
Sources: Site web de l’Alliance GAVI : www.gavialliance.org/fr • de Martel C, Ferlay J, Franceschi S et
al. Global burden of cancers attributable to infections, Lancet Oncology, publié en ligne le 9 mai 2012
www.thelancet.com/oncology • Protection contre les infections à l’origine de cancers
http://www.uicc.org/programmes/report-protection-against-cancer-causing-infections • Prévention des
maladies non transmissibles, du VPH et du cancer du foie, UICC • Non-communicable diseases: a priority
for women’s health and development http://www.ncdalliance.org/women • Progress in Cervical Cancer
Prevention: The CCA Report Card www.cervicalcanceraction.org/pubs/CCA_reportcard_low-res.pdf •
Cancer, aide-mémoire n° 297 fév. 2012, Organisation mondiale de la Santé http://www.who.int/
mediacentre/factsheets/fs297/fr/index.html • Données mondiales sur la vaccination, mai 2012,
Organisation mondiale de la Santé • Non-communicable diseases: a priority for women’s health and
development http://www.ncdalliance.org/node/3283
gavialliance.org uicc.org
La vaccination associée
au dépistage
et au traitement constituent
la meilleure stratégie
L’ Alliance mondiale pour les vaccins et
la vaccination (GAVI) est un partenariat
public-privé réunissant des pays en développement
et des gouvernements de pays donateurs, l’OMS,
l’UNICEF, la Banque mondiale, des fabricants de
vaccins, des instituts techniques et de recherche,
la société civile, la Fondation Bill et Melinda Gates
et d’autres organisations philanthropiques. GAVI
a pour mission de sauver la vie des enfants et de
proger la santé des populations en améliorant
l’accès à la vaccination dans les pays les plus
pauvres.
2 Chemin des Mines
1202 Geneva
Switzerland
Tel. + 41 22 909 65 00
Fax + 41 22 909 65 55
www.gavialliance.org
info@gavialliance.org
Septembre 2012
UNION FOR INTERNATIONAL CANCER CONTROL
UNION INTERNATIONALE CONTRE LE CANCER
62 route de Frontenex • 1207 Geneva • Switzerland
Tel. +41 (0)22 809 1811 • Fax +41 (0)22 809 1810 • info@uicc.org • uicc.org
Les vaccins contre le VPH actuellement disponibles permettent
de prévenir environ 70% des cas de cancer du col de l’utérus,
dont ils devraient en outre réduire sensiblement l’incidence et
la mortalité. Ils ne progent cependant pas contre toutes les
souches cancérigènes de ce virus. Le cancer du col de l’utérus peut
facilement être soigné si les lésions pcanreuses sont déteces
et traitées à temps. Le dépistage et la prise en charge sysmatiques
ont permis de réduire de manière spectaculaire la morbidité et
la mortalité associées à ce type de cancer dans les pays riches et
des approches de “dépistage et traitement” innovantes se sont
révées efcaces dans les pays à faible revenu. La stratégie la plus
prometteuse pour réduire rapidement la charge que repsente le
cancer du col de l’utérus consistera à vacciner les jeunes lles tout
en procédant au dépistage et au traitement des femmes.
La prévention est cruciale pour réduire le nombre de cas et de
s dus au cancer. S’agissant des pays en développement, tant
les vaccins que le dépistage des lésions précancéreuses du col
de l’utérus offrent des solutions technologiques permettant de
gagner ce combat.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande de
vacciner les jeunes lles de 9 à 13 ans contre le VPH dans le cadre de
programmes nationaux de vaccination dans les pays où:
• le cancer du col de l’utérus constitue une priorité de santé
publique
• il est possible d’introduire des vaccins
• un nancement durable peut être assuré
• les vaccins sont considérés comme rentables
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