Les chiffres de la nutrition
Si nos ancêtres ne souffraient pas de carence en calcium, notre alimentation
actuelle, soumise à de rudes évolutions sociétales et environnementales, ne
semble plus couvrir suffisamment nos besoins calciques, et notamment chez
les adolescents et les femmes ménopausées. Mais quels produits consommer ?
En quelle quantité ? A quel moment de la vie ?
Dr Paule Nathan, Endocrinologue, nutritionniste, Paris
Le calcium…
Mots clés : Adolescence, Calcium, Eau, Fruits,
Légumes, Ménopause, Produits laitiers
Nutritions & Endocrinologie • Septembre-Octobre 2007 • vol. 5 • n° 32
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Si nos ancêtres avaient une alimentation plus riche en
calcium, apporté essentiellement par les végétaux,
leurs apports ont baissé dans notre alimentation actuelle,
notamment en raison d’une moindre consommation de
céréales, riches en calcium, et de fèves. Ce sont désormais
les produits laitiers qui assurent à eux seuls, le plus souvent,
notre ration calcique quotidienne. La consommation d’ali-
ments prêts à consommer a encore accéléré ce phéno-
mène. Or, les différentes enquêtes ont montré que, d’une
part, les besoins n’étaient pas couverts dans la population
générale et, d’autre part, que l’apport exclusif de la ration
calcique par les produits animaux gras pouvait être source
d’acidification excessive avec aggravation d’une ostéopo-
rose et excès de protéines animales grasses très fortement
suspectes d’avoir une incidence sur l’augmentation de la
fréquence des cancers épithéliaux comme le cancer du
sein, du côlon et de la prostate. Apprenons à nos patients
à varier leurs sources de calcium.
1,6 % du poids du corps
Le calcium est la cation ??? le plus abondant de l’orga-
nisme. Il est essentiellement contenu dans les os et les dents,
sous la forme de cristaux d’hydroxyapatite. Le calcium
osseux, soit 99 % du calcium total, est d’environ 1 100 g,
le calcium intracellulaire des tissus moux représente 11 g et
le calcium extracellulaire 1 g. Le calcium plasmatique se
situe autour de 100 mg/l, soit 2,5 mmol/l ou 5 mEq/l.
800 mg par jour pour équilibrer
les entrées et les sorties
Plusieurs facteurs confèrent au calcium un cœfficient
d’absorption faible de 25 à 30 %, et notamment les acides
organiques comme l’acide phytique, contenu dans les
graines de céréales et de haricot, et l’acide oxalique des
épinards, de l’oseille et du cacao. Les anions comme les
sulfates et les carbonates, ainsi que les ions phosphates
sont également des perturbateurs.
En revanche, sont favorisants de son absorption :
·le lactose,
·les ions citrates,
·le PH acide,
·les vitamines D et C.
Les pertes urinaires sont majorées par les aliments acidi-
fiants riches en protéines et les eaux sulfatées. Ces pertes
sont minorées par les légumes et les fruits alcalinisants et
les eaux bicarbonatées.
Un apport recommandé
pour chaque âge
Le besoin calcique est plus important lors de la croissance,
la grossesse, l’allaitement et la ménopause.
Les apports recommandés pour chaque âge de la vie
sont les suivants :
·900 à 1 500 mg chez l’enfant ;
·1 200 mg chez l’adolescent ;
·900 mg chez l’adulte jeune ;
·1 200 mg chez la femme enceinte ou allaitante ;
·1 200 à 1 500 mg chez la femme ménopausée ou âgée.
Deux rôles essentiels
Le calcium présente deux rôles essentiels.
Proportion d’individus dont les apports en calcium se situent en deçà des deux tiers des ANC.
Source Credoc. Enquête CCAF 2004, Volet INCA.
25-49 ans
20 %
50 ans et plus
44 %
Homme
50-65 ans
22 %
Hommes
66 ans et plus
52 %
Femmes
50-55 ans
32 %
Femmes
56 ans et plus
58 %
Tableau 1
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