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Chapitre 5
L’information régionale
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Chapitre 5
L’information régionale
L’information régionale en Tunisie n’a jamais bénécié de l’attention requise. Elle a
toujours été soumise à des considérations conjoncturelles et épisodiques, en fonction des
agendas des politiques et non des aspirations des régions et de leurs habitants.
Pendant de longues années, les périodiques régionaux et les radios régionales
ont été utilisés comme moyens de propagande. Leurs contenus ne reétaient guère les
préoccupations des régions.
La marginalisation des régions intérieures et le déséquilibre régional ont été les
principales raisons du déclenchement des évènements du bassin minier, en 2008, et de la
révolution, le 17 décembre 2010, à Sidi Bouzid.
Ces évènements ont pourtant été complètement occultés par des médias régionaux
qui devaient reéter l’image réelle de leurs régions respectives.
Il est nécessaire de souligner que toutes les réformes politiques et économiques que
l’Etat compte entreprendre au cours de l’étape à venir, nécessitent des médias professionnels
dans les régions pour consacrer le processus démocratique, la décentralisation et la
démocratie locale, et pour garantir ainsi la participation des principaux acteurs sociaux à la
vie publique.
La tentative d’envahir le siège de « radio Gafsa » et les attaques contre certaines
équipes de radio et de télévision, à l’occasion de la couverture de certains évènements
dans le pays durant les mois qui ont suivi le déclenchement de la révolution, nécessitent
une étude scientique du rôle que doit jouer l’information régionale et la presse de proximité
dans ce domaine. Le concept de presse régionale demeure vague et imprécis et ne prend
pas en compte la nécessité de consacrer la « presse de proximité » dans l’évaluation de la
situation dans les régions.
Une attention particulière doit être, également, accordée au rôle que jouent
actuellement les réseaux sociaux et les activités des journalistes citoyens.
Ce chapitre sera consacré essentiellement aux médias régionaux installés hors du
grand Tunis.
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Les médias couvrant l’ensemble du territoire et qui émettent à partir du Grand Tunis
ne sont donc pas concernés. Les radios Mosaïque FM, Shems FM et Express FM ne sont
pas considérées comme des médias régionaux.
Section 1 : Une étendue géographique croissante
L’information régionale en Tunisie se répartit entre la presse écrite et l’information
radiophonique, sachant que l’établissement de la 2ème chaîne de la télévision tunisienne
(Wataniya 2) n’est devenue chaîne régionale que depuis le 2 janvier 2012.
On ne peut donc parler d’information télévisée régionale que lorsqu’il s’agit des
unités de production télévisées qui relèvent des radios régionales publiques (Le Kef, Gafsa,
Tataouine, Sfax et Monastir) et des bureaux créés après le 14 janvier 2011 à Kairouan,
Médenine, Gabes, Kebili et Beja.
Les activités de ces bureaux ont démarré à l’occasion de la campagne électorale
pour les élections de l’assemblée nationale constituante, en octobre 2011. Ces bureaux
seront transformés en unités permanentes et dotés de moyens humains et matériels.
La révolution du 14 janvier 2011 a montré l’importance du rôle de la télévision dans
la matérialisation de la situation au niveau des régions et des préoccupations des citoyens
à l’intérieur du pays.
Cette révolution a montré aussi l’incapacité totale des médias publics à s’adapter aux
évènements locaux et régionaux, en l’absence de moyens humains, techniques et matériels
sufsants. C’est ce qui explique que les chaînes satellitaires étrangères ont toujours été à
l’avant-garde en matière de suivi des évènements dans les régions.
L’information régionale audiovisuelle était limitée pendant plusieurs années aux
radios régionales mentionnées plus haut.
L’information régionale publique englobe aussi le réseau des bureaux régionaux
relevant de l’Agence TAP, qui sont au nombre de 16, ce nombre pouvant augmenter ou
diminuer en fonction des décisions administratives des responsables de l’agence.
Pour ce qui est de la presse écrite et bien que ce genre de presse remonte au 19ème
siècle 188, le nombre de périodiques régionaux qui ont poursuivi leur parution à la date de
la rédaction de ce rapport, ne dépasse guère 6 périodiques qui sont « Shems El Janoub »
et la « Gazette du Sud » (Sfax), « Al Jazira » (Djerba), « Mer’at Al Wasat » (Sidi Bouzid),
« Oxygène » (Bizerte) et « Al Wamidh » (journal bimensuel qui a vu le jour à Zaghouan,
après le 14 janvier 2011).
188 Le premier journal régional «Sfax Journal» date de 1891
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La liste des périodiques régionaux ayant obtenu une autorisation de paraître après la
révolution est estimée à 10 périodiques. Plusieurs d’entres eux n’ont pas encore commencé
à paraître.
A noter que plusieurs titres ont disparu après le 14 janvier 2011, suite à l’interruption de
l’aide nancière et de l’encadrement politique qui étaient accordés à ces médias régionaux.
C’est le cas notamment de la revue « Al Mithak » relevant du comité de coordination du RCD
à Nabeul et de la revue « Hadrumet» qui paraissait à Sousse.
Bien que les quotidiens nationaux disposent d’un réseau de correspondants dans les
régions, l’espace rédactionnel consacré aux informations régionales demeure très limité et
ces informations sont rarement traitées avec l’attention requise, à l’exception de quelques
quotidiens qui diffusent épisodiquement des suppléments spéciaux.
Les expériences comparées montrent que la presse régionale a trouvé dans les
informations à caractère local et régional un moyen efcace pour augmenter le nombre des
ses lecteurs, et réaliser des ressources supplémentaires, grâce à l’utilisation des nouvelles
technologies de l’information et de la communication, qui ont permis à la presse écrite de
lancer des sites électroniques payants diffusant les informations régionales.
Dans certains pays comme le Royaume Uni, ce sont les journaux régionaux qui ont
le plus grand nombre de lecteurs. Au Royaume Uni, le nombre de lecteurs de la presse
régionale et locale est estimé à 33 millions par semaine189 .
Dans ce pays, 42 millions de visiteurs par mois visitent les sites électroniques de
leurs périodiques locaux et régionaux.
En France, le nombre de lecteurs des quotidiens régionaux représente 35% de la
population, contre 17 % pour les quotidiens nationaux190.
En Tunisie, l’information régionale audiovisuelle privée a connu, en 2005, le lancement
de la première station de radio privée à Sousse, Jawahra FM191.Cette radio couvre la
région du Sahel (Sousse, Monastir et Mahdia), Hammamet Sud, Kairouan et les régions
avoisinantes.
Selon le directeur de cette station, Noureddine Belhaj Youssef, cette entreprise à
vocation généraliste emploie 45 personnes dont 18 journalistes et animateurs.
En Juin 2011, huit nouvelles stations de radios régionales ont obtenu des licences
de diffusion sur recommandation de l’INRIC192. Certaines de ces stations ont commencé à
émettre, à l’instar de radio Oxygène (Bizerte), Radio Oasis FM (Gabes), Cap FM (Nabeul),
Radio Karama (Sidi Bouzid), Chaambi FM (Kasserine), Ulysse (Médenine), Sabra FM
(Kairouan).
189 http://www.newspapersoc.org.uk
190 http://www.upf.edu/pcstacacademy/_docs/200702_media_rapport_annexe1.pdf
191 Voir chapitre sur le paysage audiovisuel privé
192 http://wwwinric.tn
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