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Le dévelo
ement de l’é
ar
ne lon
ue
Synthèse du rapport
Ce rapport a pour objectifs de souligner la nécessité de développer l’épargne longue des Français et
de proposer des mesures permettant de soutenir ce développement.
L’épargne longue permet aux ménages de répondre à leurs besoins de financement à long
terme. Elle est constituée de produits pour lesquels les avantages sont conditionnés à une durée de
détention minimale et d’investissements dans des actifs dont les caractéristiques sont plus attractives
sur un horizon long terme (par exemple investissements en actions). Ces produits et actifs dits
« longs » permettent d’un point de vue individuel de dynamiser l’épargne des Français et servent 3
principaux objectifs macroéconomiques :
Offrir une source de financement pérenne pour l’économie française, notamment à travers la
détention à long terme de titres de PME et de grandes entreprises, dans un contexte de
raréfaction anticipée des financements publics et des financements émanant des banques et
sociétés d'assurances
Permettre aux Français de constituer une épargne disponible à long terme pour faire face à
des besoins financiers futurs (par exemple la constitution d’un complément aux ressources
distribuées par les régimes de retraite obligatoires)
Renforcer le dynamisme de la place financière de Paris qui pourra capitaliser sur son
expérience reconnue en gestion d’actifs, et bénéficier d’une partie des flux financiers de
l’épargne de long terme des ménages français.
La diversification du patrimoine des Français peut être améliorée ; la part relativement faible
des actifs longs présentant des rendements dynamiques pénalise la capacité des ménages à
préparer leur avenir.
La majorité du patrimoine des Français est constituée d’actifs immobiliers ; le patrimoine
financier des Français représente un tiers de leur patrimoine total
L’assurance-vie est le premier vecteur des flux d’épargne financière longue des Français
(environ 1 250 Md€6 d’encours fin 2009 ; dont approximativement 1 000 Mds€ sont investis
sur les fonds en euros des contrats d’assurance-vie et 250 Mds euros sur les supports unités
de compte7). En moyenne, un contrat d’assurance-vie a une durée de détention de 14 ans.
900 Mds€ sont investis sur des produits liquides (dépôts à vue, livrets, produits monétaires)
Si la détention d’actions représente une part non négligeable des placements des ménages
via l’assurance-vie et les actifs des assureurs (19 % des placements, soit un peu plus de 300
mds d’euros) et la gestion d’actifs, la détention directe d’actions est en revanche limitée à une
minorité de Français et la part des actions cotées dans le patrimoine financier des Français,
bien que comparable à celle des autres pays d’Europe continentale, est nettement inférieure
à celle des pays anglo-saxons.
Dans le contexte actuel, plusieurs freins limitent les investissements des ménages dans des
actifs dynamiques, notamment les actions.
La fiscalité ne favorise pas suffisamment la détention de véhicules longs ni d’actifs
dynamiques et reste peu lisible pour les épargnants
Les évolutions réglementaires à l’échelle européenne (directives Solvabilité II et Bâle III) vont
limiter fortement les investissements des sociétés d'assurances et des banques dans les
classes d’actifs ayant un rendement et un risque élevés
L’éducation financière limitée des épargnants français et leur faible niveau d’information les
empêchent de bénéficier des opportunités d’investissement qui leur sont offertes
6 Source : FFSA, décembre 2009
7 Estimations