Questions pour un champion en réanimation 205
valeur normale est de 24 ± 2 mmHg. Le BE et SBE sont aussi fournis par calcul
à partir des autres paramètres.
1.4.2. LE IONOGRAMME SANGUIN [1, 2, 13, 14]
Il doit impérativement être pratiqué sur sang artériel prélevé au même
moment que celui de la gazométrie [14]. Il fournit les paramètres suivants :
• Le CO2 total artériel (CO2T) : il correspond à la somme des concentrations en
bicarbonates réels (HCO3-), en acide carbonique (H2CO3) et en CO2 dissout.
Sa valeur normale est de 26 ± 1 mmHg. La mesure du seul HCO3- est techni-
quement impossible.
• La chlorémie : le chlore est le principal anion fort plasmatique. Il est donc un élé-
ment essentiel du diagnostic étiologique des TAB. Cependant, la chlorémie peut
varier de façon indépendante d’un TAB dans certaines dysnatrémies [15, 16].
• La kaliémie : ce n’est pas à proprement parler un élément du diagnostic des
TAB, mais il est plutôt utile à établir l’étiologie du trouble. Sa mesure est
néanmoins nécessaire au calcul du SID.
• La natrémie : le sodium est le cation fort le plus important du secteur plasma-
tique. La natrémie est donc un paramètre nécessaire au diagnostic d’un TAB
abordé par le concept de Stewart. Elle est également indispensable au calcul
du trou anionique plasmatique (cf infra).
• L’albumine et le phosphore : l’albumine et le phosphore, principaux acides
faibles plasmatiques, représentent respectivement environ 78 % et 20 % de
ces charges négatives. Selon le modèle de Stewart, une élévation d’un de ces
paramètres entraîne une acidose métabolique et inversement [13, 17].
• Les autres paramètres : le calcium, le magnésium, ainsi que le lactate sont
des ions forts qui entrent dans le calcul du SID. Leur dosage, bien que non
routinier, doit toujours être réalisé (au même titre que l’albumine) chez des
malades complexes de réanimation avec des TAB sévères.
1.4.3. LES PARAMÈTRES URINAIRES [1, 2, 14]
• Le pH urinaire : il reflète le degré d’acidification des urines en l’absence de
problèmes infectieux. C’est essentiellement un outil du diagnostic étiologique
de certaines acidoses métaboliques.
• Les électrolytes urinaires : la mesure de la concentration urinaire de sodium,
potassium et chlore sont les principaux éléments utiles à l’évaluation de la
réponse rénale à un TAB déterminé.
1.4.4. LES CALCULS
1.4.4.1. Le trou anionique plasmatique (TA) [1, 2, 4, 14, 18]
Le TA est basé sur le principe de l’électroneutralité du plasma selon lequel
la somme des charges positives (cations) est égale à la somme des charges
négatives (anions). Le TA n’est qu’un artifice de calcul, car le dosage usuel des
ions Na+, K+, Cl- et HCO3- méconnaît les autres ions qui assurent eux aussi
l’électroneutralité : cations indosés tels que Ca++, Mg++ et anions indosés tels
que protéinates, sulfates, phosphates et autres acides organiques (Figure 1).
Le TA, reflet des anions indosés, peut être calculé au lit du patient selon la for-
mule [1, 2, 14] :
TA (meq.l-1) = Na+ - (Cl- + HCO3-) = 12 ± 2 meq.l-1
.
Ce paramètre est largement utilisé dans l’approche classique d’Henderson-
Hasselbalch comme marqueur des acidoses métaboliques. On distingue ainsi les