Taux de marge, taux d'autofinancement et taux d'investissement des sociétés non financières (en %)
(1) Taux de marge : Excédent brut d'exploitation / Valeur ajoutée brute (échelle de gauche)
(2) Taux d'investissement = FBCF / Valeur ajoutée brute (échelle de gauche)
(3) Taux d'autofinancement = Epargne brute / Formation brute de capital fixe (échelle de droite)
Depuis les années 1960, on peut distinguer quatre périodes dans le partage de l’EBE :
Des années 1960 aux années 1970, plus de la moitié de l’EBE reste aux sociétés non financières pour
financer leurs investissements bruts. A cette époque, elles consacrent plus de 23% de la VA en moyenne à
l'achat de biens d'équipement durables et de bâtiments. Leur épargne brute, qui correspond aux bénéfices
non distribués, autofinancent à peu près 55% de leurs investissements. Le reste est distribué en parts à peu
près égales aux créanciers (banques, obligataires), aux propriétaires et à l’Etat.
Taux d’investissement = FBCF/VA x 100
Au cours des années 1970, la diminution des profits bruts dans la valeur ajoutée se traduit par une baisse de
4 points du taux d'investissement entre 1970 et 1983. L'épargne brute finance moins de 50% des
investissements. Les entreprises sont obligées de s'endetter auprès des banques pour financer le reste. Elles
distribuent relativement moins de dividendes aux propriétaires
Taux d’autofinancement = Epargne Brute/FBCF x 100
Des années 1980 aux années 1990, le redressement du taux de marge de 8 points entre 1982 et 1988 ne se
traduit par un relèvement du taux d'investissement qui reste inférieur à 21% de la valeur ajoutée des sociétés.
En conséquence, les profits non distribués financent plus de 80% des investissements. Une part croissante
de l’EBE va être accaparée par les créanciers (intérêts versés) car les entreprises se sont endettées dans la
décennie antérieure.
Depuis les années 1990, ce sont les actionnaires qui s’accaparent une part croissante de l’EBE. En effet, les
propriétaires des grandes sociétés sont de plus en plus souvent des fonds de pension, des fonds
d’investissement et des institutions financières qui réclament des versements élevés de dividendes
(capitalisme financier). La baisse des taux d'intérêts réels et le désendettement des entreprises a, en
revanche, réduit la part des créanciers.
6. Le compte financier : Si l'épargne brute des sociétés est supérieure à leurs investissements, elles dégagent
une capacité de financement qu'elles vont pouvoir placer (compte d'épargne, achat d'actions, d'obligations...).
Mais, dans la plupart des cas, elles ont un besoin de financement car leur bénéfice non distribué est
insuffisant pour couvrir la totalité des investissements. Les sociétés ont 3 façons de se procurer les capitaux
manquants :
En les empruntant aux banques. Elles devront rembourser cette dette à une date donnée (l’échéance) et
verser un intérêt durant la durée du prêt.
En les empruntant aux épargnants. Elles émettront des obligations qui sont des titres de créances
(reconnaissance de dette) qui les obligent à rembourser le capital prêté à échéance et à verser des intérêts.
En augmentant leurs « fonds propres » par une émission d’actions nouvelles. Dans ce cas, la société ne
s’endette pas. Elle accueille de nouveaux propriétaires. Elle leur versera des dividendes si la société fait des
profits.