B – LA RÉPARTITION ET L'UTILISATION DE LA PRODUCTION 1 – Les secteurs produisent, distribuent des revenus et dépensent Au niveau macroéconomique, la répartition de la production et des revenus peut être présentée sous la forme d'une séquence des comptes (PERUC = production, exploitation, revenus, utilisation des revenus, capital) pour chaque agent dans laquelle on calcule les principaux soldes de gestion de la comptabilité nationale. Les comptes s'enchaînent : le solde du premier devient la ressource du suivant. 1- Le compte de production 4- Compte d'utilisation du revenu Emplois Ressources Emplois consommations intermédiaires Chiffres d'affaires Solde : Valeur Ajoutée Consommation finale Solde : Epargne Brute 2- Le compte d'exploitation 5- Compte de capital Emplois Rémunérations des salariés Impôts liés à la production Ressources Valeur Ajoutée Ressources Revenu Disponible Brut Emplois Ressources Epargne Brute FBCF Variations de stocks Solde : EBE Solde : Capacité ou Besoin de financement 3- le compte de revenu 6- le compte financier Emplois Ressources Intérêts, dividendes versés, primes d'assurance, impôts sur le revenu.. Intérêts, dividendes versés, primes d'assurance, impôts sur le revenu.. Solde : Revenu Disponible Brut Solde : Revenu Disponible Brut Emplois Ressources Flux net de créances Besoin de financement Flux nettes de dettes Capacité de financement a) – Les sociétés produisent, distribuent des revenus et investissent 1. Le compte de production : Les sociétés produisent des biens et services marchands. Elles achètent pour cela des biens et des services intermédiaires (biens et services non durables qui sont détruits ou transformés au cours de la production) auxquels elles ajoutent une valeur ajoutée (mesure de la richesse créée par l’entreprise) qui devient le solde du compte de production. Valeur ajoutée = Production – Consommations intermédiaires Valeur de la production Valeur des CI Valeur Ajoutée 2. Le compte d’exploitation : Les sociétés doivent partager cette VA avec ceux qui ont participé, directement ou indirectement, à sa réalisation. En plus, certaines reçoivent des subventions de la part des administrations publiques (pour soutenir une activité, rendre le produit moins cher…) qui s’ajoutent à la valeur ajoutée. Elles vont donc distribuer cette ressource de la façon suivante : Valeur ajoutée Impôts sur la production Salaires net + cotisations sociales EBE Des salaires bruts aux salariés en récompense de leur travail. Ils comprennent les salaires nets (celui que va recevoir le salarié), les cotisations salariales (celles que doit le salarié) et les cotisations patronales (celles que doit l’employeur pour son salarié), les primes et les avantages en nature. Les cotisations sociales sont des prélèvements obligatoires assis sur les salaires qui sont versées à la Sécurité sociale pour financer la prise en charge d'un certain nombre de risques sociaux : maladie, accident du travail, chômage, retraite... Rémunération des salariés = (Salaires nets + primes + Cotisations sociales) x nombre de salariés Rémunération des salariés = salaires nets + cotisations sociales Salaire net = Salaire brut - Cotisations sociales du salarié Des impôts sur la production à l’Etat qui a aidé la firme à produire en lui fournissant des services non marchands (routes, protection policière, formation des travailleurs…). La taxe professionnelle et la taxe foncière sont les principaux impôts sur la production (à ne pas confondre avec les impôts sur les produits : TVA, TIPP). Le solde du compte, c’est l’excédent brut d’exploitation, un profit brut qui mesure la rémunération des capitaux engagés avant tout amortissement. Ainsi, le compte d'exploitation des sociétés non financières décrit le partage entre les salaires bruts et les profits bruts de ces sociétés. EBE = VA + Subventions – (Rémunération des salariés + Impôts sur la production) Part de la rémunération des salariés et de l'excédent brut d'exploitation dans la valeur ajoutée brute en France (en %) En France, et dans la plupart des pays développés, le partage de la valeur ajoutée entre la rémunération des salariés et les profits bruts a connu plusieurs périodes : Dans les années 1950-1973, le partage est relativement stable : en gros, 69% de la VA pour les salariés et un peu plus de 28% pour les profits bruts. Ceci signifie que le pouvoir d’achat des salaires (salaires réels) a augmenté au même rythme que la valeur ajoutée à la suite d’un « compromis fordiste » passé entre les syndicats et les entrepreneurs (les salariés acceptaient l'organisation du travail fordiste et recevaient en contrepartie des hausses de pouvoir d'achat égales à leurs efforts). Des années 1973 au début des années 1980, le partage devient favorable aux salariés : la part de la rémunération salariale augmente de 6 points pour atteindre 74% de la VA et celle des profits tombe à un quart. A cette époque, le « compromis fordiste » est remis en cause et les syndicats sont suffisamment forts (le chômage est faible) pour arracher des augmentations de salaires réels supérieurs à la hausse de la valeur ajoutée. Des années 1980 au début des années 1990, le partage devient nettement favorable aux sociétés : la montée du chômage et les politiques de rigueur salariale empêchent les salariés de défendre leur part du gâteau. La part des salariés diminue de 5 points de la valeur ajoutée. La part des profits bruts atteint près du tiers de la valeur ajoutée. Depuis les années 1990, le partage s’est relativement stabilisé en faveur des sociétés. La part de la rémunération des salariés n’a pas retrouvé son niveau des « trente glorieuses » et représente moins de 66% de la VA. Le chômage, la précarité de l’emploi, l’individualisation des salaires, la faiblesse des syndicats, ont pesé en faveur d’un taux de mage élevé. Taux de marge = EBE/Valeur ajoutée x 100 3. Le compte de revenu : Les sociétés ont d’autres revenus que l’EBE car elles possèdent des actifs (actions, terrains, bâtiments, compte rémunéré…) qui leur rapportent dividendes et intérêts. Mais, elles doivent également verser des revenus : Aux créanciers (Banques, obligataires), qui leur ont prêté de l’argent. Elles leur versent des intérêts. Aux actionnaires, qui ont avancé leurs capitaux en achetant des actions. Elles leur versent des dividendes. A l’Etat, qui prélève l’impôt sur le bénéfice pour fournir des services non marchands. Le solde correspond au revenu disponible brut, c’est-à-dire le profit non distribué qui reste dans la société avant amortissement. RDB = EBE + (Intérêts + dividendes reçus) – (Intérêts + dividendes versés + impôt sur le bénéfice) L’utilisation de l’excédent brut d’exploitation des sociétés en France (en % de la VA) 1960 1970 1980 1990 2000 2009 Intérêts nets versés 3,6 6,5 8,5 6 ,9 5,3 3,4 Dividendes versés 5,1 4,4 2,9 4,7 8,0 11,7 Impôts sur les bénéfices 4,6 3,7 3,1 3,4 4,0 1,8 Bénéfices non distribués 15,8 14,4 11,2 17,8 15,4 12,8 Total EBE = 29,1 29,0 24,7 32,8 32,7 29,7 Excédent brut d’exploitation Intérêts versés Dividendes versés Impôt sur le bénéfice Profit non distribué Amortissement Investissement net Placement 4. Le compte d’utilisation du revenu : les sociétés n’ont pas de compte d’utilisation du revenu car elles n’ont pas de consommation finale. Tous les achats de biens et services des sociétés sont soit des consommations intermédiaires soit des investissements (l'achat d'une voiture de fonction par une entreprise est considéré comme un investissement alors que c'est une consommation pour un ménage). En d’autres termes, leur RDB correspond à leur épargne brute qui est un bénéfice non distribué avant amortissement. RDB = Epargne Brute = Bénéfice non distribué 5. Le compte de capital : l’essentiel de l’épargne brute sert à financer l’investissement (FBCF), c’est-à-dire l’achat de biens d’équipement durables (dont la durée de vie est supérieure à 1 an), de bâtiments et de logiciels. En général, l’épargne brute des sociétés est insuffisante pour prendre en charge la totalité des dépenses d’investissement. Les sociétés ont donc un besoin de financement. L'investissement est "brut" car il comprend l'amortissement ; FBCF = Investissement net + Amortissement Investissement net = FBCF - Amortissement L'amortissement correspond à la mesure de la dépréciation du capital fixe qui oblige les sociétés à faire des investissements de remplacement pour maintenir constant le stock de capital fixe. Ainsi, un capital fixe d'une valeur de 100 000€, qui a une durée de vie de 10 ans, perd chaque année une valeur de 10 000€. L'entrepreneur doit donc mettre de côté 10 000€ pendant dix ans (dotations aux amortissements) pour remplacer ses machines usées ou obsolètes. L'amortissement mesure donc le coût annuel du capital fixe. Amortissement = Valeur d’achat de l’équipement/Durée de vie prévue de l’équipement Taux de marge, taux d'autofinancement et taux d'investissement des sociétés non financières (en %) (1) Taux de marge : Excédent brut d'exploitation / Valeur ajoutée brute (échelle de gauche) (2) Taux d'investissement = FBCF / Valeur ajoutée brute (échelle de gauche) (3) Taux d'autofinancement = Epargne brute / Formation brute de capital fixe (échelle de droite) Depuis les années 1960, on peut distinguer quatre périodes dans le partage de l’EBE : Des années 1960 aux années 1970, plus de la moitié de l’EBE reste aux sociétés non financières pour financer leurs investissements bruts. A cette époque, elles consacrent plus de 23% de la VA en moyenne à l'achat de biens d'équipement durables et de bâtiments. Leur épargne brute, qui correspond aux bénéfices non distribués, autofinancent à peu près 55% de leurs investissements. Le reste est distribué en parts à peu près égales aux créanciers (banques, obligataires), aux propriétaires et à l’Etat. Taux d’investissement = FBCF/VA x 100 Au cours des années 1970, la diminution des profits bruts dans la valeur ajoutée se traduit par une baisse de 4 points du taux d'investissement entre 1970 et 1983. L'épargne brute finance moins de 50% des investissements. Les entreprises sont obligées de s'endetter auprès des banques pour financer le reste. Elles distribuent relativement moins de dividendes aux propriétaires Taux d’autofinancement = Epargne Brute/FBCF x 100 Des années 1980 aux années 1990, le redressement du taux de marge de 8 points entre 1982 et 1988 ne se traduit par un relèvement du taux d'investissement qui reste inférieur à 21% de la valeur ajoutée des sociétés. En conséquence, les profits non distribués financent plus de 80% des investissements. Une part croissante de l’EBE va être accaparée par les créanciers (intérêts versés) car les entreprises se sont endettées dans la décennie antérieure. Depuis les années 1990, ce sont les actionnaires qui s’accaparent une part croissante de l’EBE. En effet, les propriétaires des grandes sociétés sont de plus en plus souvent des fonds de pension, des fonds d’investissement et des institutions financières qui réclament des versements élevés de dividendes (capitalisme financier). La baisse des taux d'intérêts réels et le désendettement des entreprises a, en revanche, réduit la part des créanciers. 6. Le compte financier : Si l'épargne brute des sociétés est supérieure à leurs investissements, elles dégagent une capacité de financement qu'elles vont pouvoir placer (compte d'épargne, achat d'actions, d'obligations...). Mais, dans la plupart des cas, elles ont un besoin de financement car leur bénéfice non distribué est insuffisant pour couvrir la totalité des investissements. Les sociétés ont 3 façons de se procurer les capitaux manquants : En les empruntant aux banques. Elles devront rembourser cette dette à une date donnée (l’échéance) et verser un intérêt durant la durée du prêt. En les empruntant aux épargnants. Elles émettront des obligations qui sont des titres de créances (reconnaissance de dette) qui les obligent à rembourser le capital prêté à échéance et à verser des intérêts. En augmentant leurs « fonds propres » par une émission d’actions nouvelles. Dans ce cas, la société ne s’endette pas. Elle accueille de nouveaux propriétaires. Elle leur versera des dividendes si la société fait des profits. Epargne brute > FBCF = Capacité de financement = Taux d'autofinancement > 100% Epargne brute < FBCF = Besoin de financement = Taux d'autofinancement < 100% b) – Les ménages produisent, reçoivent des revenus, consomment et épargnent 1. Le compte de production : Les ménages sont également producteurs d'une valeur ajoutée. En effet, ils produisent deux types de biens et services : Des biens et services marchands produits par les entrepreneurs individuels. Des biens et services non marchands produits par des ménages ordinaires pour leur usage propre (loyers fictifs des propriétaires de leur logement, production des jardins familiaux…). 2. Le compte d’exploitation : Les entrepreneurs individuels doivent partager cette VA avec ceux qui ont participé, directement ou indirectement, à sa réalisation : les salariés (versement de la masse salariale) et l’Etat (paiement des impôts sur la production). L'EBE qui est le solde du compte d'exploitation correspond à la fois au bénéfice brut que les ménages retirent de leur activité et aux revenus mixtes des entrepreneurs individuels qui provient à la fois de leur travail et du capital qu'ils ont engagé dans leur entreprise. 3. Le compte de revenu : Les ménages ont trois revenus primaires, qui proviennent directement de la valeur ajoutée : Les revenus du travail = Salaires bruts + primes + avantages en nature que touchent les ménages de salariés. Les revenus mixtes = honoraires des professions libérales et bénéfice restant aux artisans et commerçants. Les revenus de la propriété = Intérêts + Dividendes + Loyers touchés par les ménages qui ont du patrimoine. Revenu du travail Revenu mixte Revenus de la propriété Revenus d’activité Revenus primaires Mais les ménages n’ont pas la totalité de ces revenus primaires à leur disposition car ils vont avoir une distribution secondaire de ces revenus en : Versant des cotisations sociales à la Sécurité sociale pour assurer leur protection sociale ; Payant leur impôt sur le revenu à l’Etat pour financer les services collectifs non marchands ; Recevant des prestations sociales c’est-à-dire des revenus de transfert destinés à ceux qui ont cotisés (revenus d’assurance : indemnités journalières, allocation chômage, allocation familiale, retraites) ou aux pauvres (revenus d’assistance : RMI, Bourses, allocation logement…). Impôts sur le revenu Etat Prestations d'assistance aux pauvres Revenu primaire Revenu disponible Cotisations sociales Sécurité sociale Prestations d'assurance aux cotisants Le revenu disponible brut correspond donc au revenu dont disposent les ménages pour consommer et épargner. C’est le revenu après prélèvements obligatoires et transferts sociaux. RDB = Revenu primaire – (Cotisations sociales + Impôts sur le revenu-patrimoine) + Prestations sociales RDB = Revenu primaire – Prélèvements obligatoires + Prestations sociales 4. Le compte d’utilisation du revenu : le RDB correspond au revenu brut (avant amortissement) dont disposent les ménages pour : RDB = Consommation finale individuelle + Epargne brute Leur consommation finale individuelle, c’est-à-dire l’achat de biens et services de consommation destinés à la satisfaction de leurs besoins. Les achats de logement n’en font pas partie car ils sont considérés comme des investissements. Mais ceci ne correspond pas à la totalité de la consommation des ménages qui bénéficient de services collectifs gratuits de la part des administrations publiques et des associations (ISBLM). Pour avoir la consommation finale effective des ménages, il faut ajouter les remboursements des dépenses médicales et la consommation de services collectifs individualisables (cours gratuits, soins gratuits, bibliothèque municipale…) fournis par les administrations publiques. C. finale effective = Consommation finale individuelle + Consommation socialisée individualisable Si on intègre cette consommation socialisée individualisable au revenu brut disponible, on obtient un revenu disponible ajusté : Revenu disponible ajusté = RDB + Services collectifs individualisables + Transferts en nature Leur épargne brute, c’est-à-dire la part du revenu disponible brut qui n’est pas consommée. Revenu Revenu disponible disponible brut brut ajusté Consommation finale Epargne brute 5. Le compte de capital : l’épargne brute des ménages va servir à financer les investissements des ménages : La FBCF des entrepreneurs individuels (amortissement + investissement net) ; L’achat et les grosses réparations de logement des ménages ordinaires. Les ménages ont globalement une capacité de financement, c’est-à-dire que leur épargne est supérieure à leurs investissements. Ils vont la placer (achat de titres financiers ou placement dans un compte d'épargne rémunéré) ou la thésauriser (la conserver sous la forme de monnaie dans un compte courant bancaire). Epargne brute FBCF Capacité de financement Thésaurisation Placement 6. L'évolution de la consommation des ménages est étroitement corrélée avec celle du pouvoir d'achat du revenu disponible. On peut distinguer trois périodes : Au cours des trente glorieuses, la consommation augmente rapidement : 5% par an en moyenne, c'est-à-dire au même rythme que le pouvoir d'achat. A cette époque, les ménages consacrent près de 20% de leur revenu disponible brut à l'épargne. Au cours du milieu des années 1970 et du milieu des années 1980, on observe un net ralentissement de la consommation : la consommation n'augmente plus que de 2,5% malgré un net ralentissement du pouvoir d'achat qui n'augmente plus que de 1 à 2% par an. Ceci n'a été possible que par une baisse importante du taux d'épargne qui tombe à 12% en 1985. Evolution du pouvoir d'achat et des dépenses de consommation des ménages (en %) et taux d'épargne (en % du RDB) A partir du milieu des années 1980, la consommation devient cyclique. Elle suit les variations du pouvoir d'achat. Elle ne baisse jamais (1993 excepté) mais progresse plus ou moins vite. Le taux d'épargne progresse pour atteindre 15% du PIB d'une part parce que la population vieillit et d'autre part parce que les ménages, face au chômage de masse, préfèrent avoir des réserves de précaution. c) – Les administrations publiques produisent, distribuent et investissent 1. Le compte de production : les administrations publiques produisent essentiellement des services collectifs non marchands, c’est-à-dire des services gratuits ou quasi gratuits (dont le prix n’excède pas 50% du coût de production). Cette production non marchande est évaluée à son coût de production (coût des consommations intermédiaires, salaires versés, amortissement des équipements…). 2. Le compte d’exploitation : les administrations publiques utilisent la valeur ajoutée qu’elles dégagent pour payer les salaires bruts des fonctionnaires et des contractuels qu’elles emploient. 3. Le compte de revenu : l’essentiel des ressources de l’Etat au sens large provient des prélèvements obligatoires qui comprennent : Les impôts directs (sur le revenu et le patrimoine) et les impôts indirects (sur la consommation : TVA, TIPP, droits de douane…). Ils sont versés aux administrations centrales et aux collectivités locales. Les cotisations sociales (salariales, patronales, CSG…) qui sont versées à la Sécurité sociale. Prélèvements obligatoires = Impôts + Cotisations sociales Avec ces ressources, les administrations publiques vont opérer une redistribution secondaire en versant deux prestations sociales : Des prestations d’assurance sociale versés par la Sécurité sociale pour prendre en charge les retraites, les prestations maladies, les allocations chômage et les allocations familiales. Des prestations d’assistance sociale versées par l’Etat central et les collectivités locales pour prendre en charge les pauvres (RMI, allocation logement, bourses…). RDB des administrations = EBE + (Impôts + Cotisations sociales) – Prestations sociales. EBE Cotisations sociales Prestations sociales Impôts RDB 4. Le compte d’utilisation du revenu : la comptabilité nationale estime que l’Etat au sens large consomme les services collectifs qu’il a produits. Cette consommation finale est constituée : De la consommation finale individualisable qui va aux ménages. Elle sera ajoutée au disponible brut des ménages pour donner le revenu disponible brut ajusté et à leur consommation finale individuelle pour donner la consommation finale effective des ménages. De la consommation finale collective que l'on ne peut individualiser et qui va à la Nation (Armée, justice, police…). Epargne brute = RDB – Consommation finale des administrations L’évolution de l’intervention de l’Etat dans l’économie française (en % du PIB) 1960 1970 1980 1990 2000 2009 Taux des prélèvements obligatoires 36,5 35,2 41,5 42,3 44,1 48,4 Part des dépenses publiques dans le PIB 35,4 34,5 42,1 44,9 52,6 56,0 (Source : Insee, Les comptes de la nation 2010) L’évolution de la dette publique en France 5. Le compte de capital : les administrations publiques ont depuis les années 1970, un besoin de financement, ce qui revient à dire que leur épargne est insuffisante pour financer leurs investissements. En d’autres termes, l’Etat au sens large a des recettes inférieures aux dépenses publiques. Il a un déficit public. Il est donc obligé de s’endetter en émettant : Des bons du trésor public à court terme (reconnaissance de dette qui oblige l’Etat à rembourser à l’échéance et à payer des intérêts à court terme). Des obligations d’Etat à long terme (reconnaissance de dette qui oblige l’Etat à rembourser à plus long terme et à payer des intérêts à long terme). 6. La situation des comptes des administrations publiques a connu deux grandes périodes : Jusque dans les années 1970, le poids de l'Etat dans l'économie représentait plus du tiers du PIB. A cette époque, les recettes fiscales et sociales des administrations publiques étaient supérieures aux dépenses publiques. Les budgets de l'Etat, de la Sécurité sociale et des administrations locales était donc excédentaires et la dette publique ne représentait que 4% du PIB. A partir du milieu des années 1970, les dépenses publiques augmentent plus fortement que le PIB. Leur poids dépassent la moitié du PIB. En effet, le ralentissement de la croissance du PIB, la montée du chômage et les dépenses de restructuration de l'économie ont obligé l'Etat à intervenir davantage dans l'économie. Parallèlement, les prélèvements obligatoires ont augmenté moins vite que les recettes. D'une part, le ralentissement de la croissance et la montée du chômage se sont traduit par de moindres rentrées fiscales et sociales. D'autre part, l'Etat, dans une optique libérale, a réduit les taux d'imposition et de cotisations sociales pour inciter les agents économiques à augmenter leur offre. En conséquence, le budget des administrations publiques est devenu déficitaire. En 2009, le déficit public représente 7,6% du PIB. Pour combler ces déficits, l'Etat a dû s'endetter. De nos jours, la dette publique représente près de 80% du PIB et elle a augmenté de 20 points depuis 2007. d) – Les secteurs résidents échangent des biens, des services et des capitaux avec le reste du monde 1. Les agents résidents sur un territoire échangent des biens, des services, des revenus et des capitaux avec des agents non résidents qui constituent le Reste du Monde. On distingue : Le commerce extérieur : il enregistre les exportations et les importations de biens et de services entre le territoire national et le reste du monde. Les exportations représentent l'ensemble des biens et des services fournis par des résidents à des non-résidents, à titre onéreux ou gratuit. Les importations représentent l'ensemble des biens et des services fournis par des non-résidents à des résidents, à titre onéreux ou gratuit. Les échanges extérieurs : ils enregistrent les échanges de biens, de services, de revenus et de capitaux entre les résidents et les non résidents. 2. Une économie est « ouverte » sur le reste du monde lorsque les exportations (ou les importations) représentent une part importante de la production intérieure (le PIB). Ainsi, la France exporte plus d’un quart de son PIB. Sa production dépend donc en partie de la demande qui lui est adressée par le Reste du monde. Ce degré d’ouverture des économies est mesuré par deux indicateurs : Taux d’exportation = Exportations/PIB x 100 Taux d’ouverture = Exportations + Importations/2PIB x 100 L'augmentation du taux d'ouverture signifie que le commerce extérieur (importations et exportations de biens et de services) progresse plus vite que le PIB. Le pays devient à la fois plus ouvert et plus dépendant du marché mondial. 3. Les comptes du Reste du monde retracent les échanges de biens, de services, de capitaux entre les unités résidentes et celle qui ne résident pas sur le territoire national. La Balance des transactions courantes est un compte (publié par la banque de France) qui retrace l’ensemble des échanges de biens, de services, de revenus et de transferts définitifs effectuées durant une année entre la France (métropole et DOM) et le reste du monde. Les données sont fournies par les douanes (mais depuis 1993 chaque entreprise a l’obligation de déclarer ses échanges avec l’extérieur aux douanes) et les banques. 4. Ce compte retrace les flux de ces opérations en emplois (crédits) lorsqu’il s’agit d’un versement d’une unité non résidente à une unité résidente et en ressources (débits) dans le cas contraire. Une balance comprend donc : Un flux sortant (sorties de devises) ; Un flux entrant (entrées de devises) ; Un solde qui est égal aux flux entrant – le flux sortant. Pour simplifier, lorsque de l'argent rentre (exportations d’un bien, rapatriement de profit d’une filiale à l’étranger…) l'opération est enregistrée avec un signe positif et lorsque de l'argent sort (importations d’un bien ou d’un service, envoi de revenus à l’étranger par un résident…), l'opération est enregistrée avec un signe négatif. Balance commerciale = échange de biens Balance des invisibles = services et opération de répartition Balance des transactions courantes Compte de capital Capacité ou besoin de financement 5. Le compte des transactions courantes regroupe la balance commerciale et la balance des invisibles (la balance des services et la balance des opérations de répartition). La balance commerciale enregistre les exportations (entrées de devises) et les importations (sorties de devises) de biens. La balance des services enregistre tous les échanges de services (touristiques, de transport, d’expertise, d’assurance, financiers). La vente d’un service national à un non résident se traduit par une entrée de devises (Un américain dormant dans un hôtel français). L’utilisation d’un service produit par un non résident provoque une sortie de devises (Un français voyageant avec la compagnie aérienne United Airlines). La balance des opérations de répartition enregistre les échanges de revenus (salaires des expatriés, profit des filiales à l’étranger transférés sous la forme de dividendes, paiements des intérêts aux banques non résidentes, épargne des immigrés,...) et de transferts (impôts versés à l'UE, subventions reçues de l'UE, aide aux pays en voie de développement…). Le solde de ces échanges peut être : Solde du commerce extérieur Taux de couverture Exportations > Importations Excédent > 100% Exportations = Importations Equilibre = 100% Exportations < Importations Déficit < 100% Pour savoir si les exportations couvrent (peuvent financer) les importations, on calcule le taux de couverture : Taux de couverture = Exportations/Importations x 100 Un taux égal à 110% signifie que les exportations sont supérieures de 10% aux importations (la balance est excédentaire). Un taux égal à 95% signifie que les exportations ne représentent que 95% des importations (la balance est déficitaire). 6. La balance des transactions courantes (ou des paiements courants ou la balance courante) enregistre les opérations à caractère définitif qui n’auront aucune contrepartie. Cette balance peut connaître trois types de solde : Excédentaire si les exportations sont > aux importations (taux de couverture > 100%) Exportations Importations Excédent = Capacité de financement Si la balance est excédentaire, le pays vit au dessous de ses moyens, il dégage une capacité de financement et engrange des devises qu’il va pouvoir : Excédent de la Balance courante et du compte de capital Capacité de financement de la Nation Investissement direct à l'étranger Investissement en portefeuille Prêt à des non résidents Réserves de devises = thésauriser Investir directement à l’étranger (IDE) correspond à la création d’une filiale ou à la prise de contrôle d'au moins 10% des actions d’une société non résidente ce qui se traduira par un rapatriement de dividendes qui apparaitront dans la balance des invisibles ; Placer à l’étranger correspond à un investissement en portefeuille (achat d’actions, d’obligations, de bons du trésor détenus par des non résidents ce qui fournira des revenus de la propriété (intérêts et dividendes) qui alimenteront les comptes des invisibles ; Prêter, par l’intermédiaire des banques, aux non résidents à court, moyen ou long terme ce qui se traduira par une rentrée d'intérêts versés par les non résidents ; Thésauriser ces devises dans les réserves de la Banque centrale ou des banques. Elles serviront à défendre le cours de la monnaie nationale : vente de devises et achat d’euros pour en faire remonter le cours par exemple. Déficitaire si les exportations < aux importations (taux de couverture < 100%). Déficit = Besoin de financement Exportations Importations Si la balance est déficitaire, le pays vit au dessus de ses moyens. Il a un besoin de financement et un manque de devises. Il va devoir : Déficit de la Balance courante et du compte de capital Besoin de financement de la Nation Vente de sociétés (au moins 10% des actions) Vente d'actifs financiers Emprunt à des non résidents Vente de devises Vendre des actifs (terrains, immeubles, actions, titres financiers) à des non résidents, c’est-à-dire attirer des firmes ou des ménages non résidents sur son territoire ou sur son marché financier ce qui se traduira plus tard per une sorte de devises (paiement de revenus à des non résidents) ; Emprunter des capitaux à des banques non résidentes qu'il faudra rembourser avec des intérêts ; Puiser sur ses réserves de changes de la Banque centrale pour défendre le cours de sa monnaie (achat de monnaie nationale par la vente de devises). 7. Le « commerce extérieur » de la France désigne l'ensemble des échanges de biens et services entre la France et le reste du monde. Longtemps excédentaire dans les années 1990, il est devenu déficitaire à partir de 2004. Comment expliquer ces variations du solde ? Un pays est obligé d’importer des biens qu’il ne produit pas ou qu’il fabrique en quantité insuffisante par rapport à la demande. Les importations sont donc souvent incompressibles (exemple : le pétrole). Les quantités importées dépendent donc des variations de la production, du PIB, (effet quantité). Une forte croissance de la production se traduira par un surcroît d’importations. Mais, l’importance des importations dépend aussi des variations des prix des produits importés (effet prix). La hausse des prix du pétrole augmentera la facture pétrolière, c’est-à-dire augmentera la valeur des importations. La France est obligée d’importer ses sources d’énergie (pétrole, gaz) qu’elle ne possède pas et des biens de consommation qu’elle trouve moins cher dans le Reste du monde (jouets, vêtements, produits électroniques…). Pour payer ses importations, un pays est donc obligé d’exporter. On parle de « contrainte extérieure ». Les exportations sont aléatoires. Les quantités exportées dépendent de la compétitivité du pays, c’est-à-dire de sa capacité à vendre des produits de qualités fortement demandés à un prix concurrentiel (effet quantité). Mais, la valeur des exportations dépend aussi du prix des produits exportés (effet prix). La compétitivité comprend donc : La compétitivité-prix : à qualité égale, les produits nationaux doivent être moins chers que ceux des pays concurrents ; La compétitivité structurelle ou hors-prix : à prix égal, les produits nationaux doivent être les mieux adaptés à la demande mondiale que ceux des pays concurrents. Taux de change Politique de prix des firmes Coûts unitaires Compétitivité-prix Investissement et innovation Structure sectorielle et géographique Compétitivité hors-prix Compétitivité La France est restée compétitive au niveau des prix jusqu’au début des années 2000 car les prix de ses produits augmentaient moins vite que ceux de ses concurrents. Depuis, cette compétitivité s’est dégradée sous l’effet de la hausse du cours de l’euro vis-à-vis du dollar. En effet, cette hausse rend mécaniquement plus cher les produits libellés en euros puisque les non résidents doivent donner plus de dollars pour obtenir un produit français. Exemple : Taux de change = 1 $ = 1 € ; un produit qui vaut 100 € coûte 100 $ pour un américain. Si le taux de change passe à 1 € = 1,4 $ ; un produit qui vaut 100 € coûtera 140 $ à un américain. Mais la hausse de l’euro ne peut pas expliquer à elle seule la faible compétitivité de l’économie française et son déficit extérieur. D’une part, la hausse de l’euro rend moins cher les importations qui sont libellées en dollars (en particulier le pétrole) car il faut donner moins d’euros pour obtenir un dollar. D’autre part, l’Allemagne, qui a aussi l’euro pour monnaie, dégage des excédents importants et est la première puissance exportatrice du monde. La faible compétitivité de l’économie française est essentiellement structurelle ou hors prix. Elle tient à plusieurs facteurs : La France exporte plus des deux-tiers de ses produits vers les autres pays européens qui ont une croissance plus faible que le reste du monde alors que les pays émergents (le Chine, l’Inde, la Corée…) ne représentent que 15% du total. Ses exportations progressent donc moins vite. Les entreprises françaises n’ont pas assez investi dans les années 90. Elles ont donc une offre limitée pour répondre à la demande étrangère. Les entreprises françaises n’ont pas assez innové. Elles exportent des produits agricoles, alimentaires et des biens d'équipement mais ne sont pas assez présentes dans les nouvelles technologies à l’exception de l’aéronautique. Cette mauvaise spécialisation ralentit les exportations. Enfin, les PME françaises sont de trop petites tailles pour se lancer à la conquête des marchés extérieurs. 2 – L'équilibre emplois-ressources et le circuit économique a) – Emplois et ressources des secteurs institutionnels 1. L'ensemble des activités économiques des secteurs institutionnels est synthétisé dans un tableau économique d'ensemble (TEE). Il rassemble les opérations économiques et financières de l'économie nationale pour une année donnée. Le TEE permet ainsi de mesurer les résultats économiques globaux, la contribution de chaque secteur institutionnel à ces résultats, ainsi que l'importance des relations entre l'économie nationale et le reste du monde. Il constitue également un outil très important pour la prévision économique. 2. On peut dégager du TEE, les grands équilibres macro-économiques entre les ressources (tous les biens et services disponibles sur le territoire national pour une année) et leurs emplois (les différentes utilisations de ces biens et services). Il a un équilibre entre les ressources et les emplois qui s'opère par la variation des stocks. Lorsque les ressources sont insuffisantes, le pays puis dans ses stocks (déstockage). Lorsque tous les produits ne sont pas vendus, les ressources sont supérieures aux emplois et on assiste à une augmentation des stocks. Du point de vue de la demande : PIB Import. CF FBCF Ressources = Offre Export. +/- Stocks Emplois = Demande PIB = Consommation finale + FBCF + Variation des stocks + Exportations - Importations Du point de vue du circuit économique : Revenus mixtes Revenus primaires Sociétés non financières Ménages Prêts Prestations sociales Prêts CA Administrations publiques Prélèvements obligatoires Prélèvements obligatoires Intérêts Placement Prêts Sociétés financières Placement, intérêts versés FBCF FBCF Marché des biens d’équipement Importations Consommation finale Marché des biens de consommation Exportations Reste du Monde Un circuit économique est la représentation schématique d'une activité économique entre différents acteurs. Cette activité est représentée par les flux d'échanges entre ces acteurs. Ces flux sont soient réels ou monétaires. Les flux réels sont les biens ou services alors que les flux monétaires sont l'ensemble des flux financiers échangés entre les acteurs. Il s'agit donc de donner une image simplifié de la réalité, rendant sa compréhension plus facile. Du point de vue des besoins ou des capacités de financement : certains agents économiques ont des capacités de financement (les ménages, les sociétés financières et les ISBLM) et d'autres ont des besoins de financement (les sociétés non financières, les administrations publiques). Si les capacités sont supérieures aux besoins, le pays vis en dessous de ses moyens. Il dégages des excédents de ses échanges extérieurs qu'il va pouvoir investir ou placer dans le reste du monde. Capacité de financement Besoin de financement Excédents extérieurs = Capacités de financement de la Nation Prêt au reste du monde Placement dans le reste du monde Investir dans le reste du monde Si les capacités ne couvrent pas les besoins de financement, le pays vit au dessus de ses moyens. Ses échanges extérieurs sont déficitaires et il doit emprunter des capitaux ou faire venir des capitaux du reste du monde. Besoin de financement Capacité de financement Déficits extérieurs = Besoins de financement de la Nation Emprunt au reste du monde Vente d'actifs financiers au RDM Ventes de sociétés au RDM b) – La contribution de la demande à la croissance et à la conjoncture économique 1. L’analyse de la croissance du PIB et de la conjoncture à court terme, c'est-à-dire de la situation macroéconomique d'une économie à un moment donné. Une économie nationale est soumise à des cycles, c’est-à-dire à des variations, plus ou moins régulières, du PIB. On distingue 3 phases du cycle : L’expansion : le PIB augmente de plus en plus vite à la suite d’une forte augmentation de la demande. Les firmes utilisent davantage leurs équipements, investissent et embauchent. Le chômage recule et la confiance des agents repart à la hausse. A terme, les salariés peuvent peser sur les augmentations de salaires, ce qui peut se traduire par une hausse générale et durable des prix (inflation). Le ralentissement : le PIB augmente de moins en moins vite à la suite d’un ralentissement de la demande. Les entreprises vont arrêter leur projet d’investissement et l’embauche. Le chômage va croître, ce qui va inciter les salariés à modérer leurs revendications et les entreprises à ralentir la hausse des prix (désinflation). La récession : le PIB diminue au moins sur deux trimestres consécutifs à la suite d’une baisse brutale de la demande. Ce cas est rare (crise de 1929, l’année 1993 et 2009). Pour ne pas perdre leurs clients, les firmes se font concurrence par les prix. La faillite des plus fragiles et la forte montée du chômage peut se traduire par une baisse des prix et des salaires (déflation). Les facteurs qui conditionnent la demande de produits Consommation finale Formation brute de capital fixe Exportations Production 2. Pour mesurer la contribution des éléments de la demande à la croissance du PIB, il faut prendre en compte : le poids de chaque élément dans la demande totale et le taux de variation de chaque élément en monnaie constante. Contributions à la croissance française, en points de croissance du PIB 3. Ainsi, onn peut mesurer la contribution de l’investissement à la croissance à partir de la formule suivante : Contribution de la FBCF à la croissance = Variation de la FBCF/PIB de l’année précédente x 100 En effet, la FBCF est une composante de la demande au même titre que la consommation finale, les exportations et la variation des stocks. Toute hausse de la FBCF a un effet sur l’augmentation du PIB qui est mesurée en points. La somme de ces points (ceux de la FBCF, ceux de la consommation…) nous donne le taux de croissance du PIB. Si on considère que le PIB a augmenté de 0,4 points en 2008, alors 0,1 signifie que l'augmentation de l'investissement (FBCF) explique 0,1 point sur les 0,4 points de croissance du PIB, soit 25% de la croissance du PIB en 2008 [(0,1/0,4) x 100) = 25,0] Ainsi, la consommation représente à peu près 75% de la demande totale. Son augmentation est très importante pour déterminer le rythme de l’expansion. Elle dépend principalement de la croissance du pouvoir d’achat des ménages et de la confiance qu’ils ont dans l’avenir. Si les perspectives semblent mauvaises, ils épargneront davantage et ralentiront la hausse de la consommation. Taux d'intérêt Pouvoir d'achat Taux d'imposition des revenus Consommation finale des ménages Taux d'épargne L’investissement ne représente que 20% seulement de la demande totale. Il joue un rôle très important dans les fluctuations du PIB. Sa croissance dépend avant tout des variations de la demande. Si les entrepreneurs prévoient une forte augmentation de la demande et n'ont pas de capacités de production suffisantes pour y répondre, ils vont acheter de nouveaux biens d'équipement. Mais, l'investissement dépend aussi des perspectives de profit qu’il peut dégager et du taux d’intérêt. Un taux d’intérêt bas incite les entreprises et les ménages à acheter des équipements et des logements neufs. Evolution de la demande Evolution de la rentabilité Taux d'intérêt FBCF Les exportations représentent également 20% du PIB. Elles peuvent dynamiser la demande lorsque la demande « intérieure » (consommation + FBCF) augmente faiblement. Elles augmentent en fonction de la croissance de l’économie mondiale et en fonction de la compétitivité de l’économie nationale. A qualité égale, les produits nationaux doivent être moins chers (compétitivité-prix). Ils doivent être aussi adaptés à la demande mondiale (compétitivité structurelle ou hors prix). Cependant, il faut aussi tenir compte des importations qui se substituent à la production nationale. C'est la raison pour laquelle on mesure le rôle du solde extérieur ( exportations - importations) dans la croissance. Si le solde est positif, le commerce extérieur favorise la croissance car les exportations tirent la demande vers le haut alors que les importations ont moins d'impact négatif. Si le solde est négatif, le commerce extérieur freine la croissance car les importations (facteur négatif) l'emporte sur les exportations (facteur positif). Hausse du pouvoir d'achat Baisse du taux d'épargne Accélération de la consommation finale Hausse des dépenses publiques Hausse de la FBCF Accélération de la croissance du PIB Solde extérieur positif